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Sylviane Lamoine (Traducteur)
EAN : 9782283024171
228 pages
Buchet-Chastel (07/01/2010)
3.9/5   68 notes
Résumé :
C’est lors d’une visite de la répugnante Rue des Cages dans le quartier de Komatipura à Bombay, où exerce dans des conditions dramatiques une partie du demi million d’enfants prostitués en Inde, que James A. Levine vit une adolescente de quinze ans en sari rose écrivant dans un cahier bleu. Il en tira Le Cahier bleu, un premier roman puissant et dérangeant sur la prostitution des enfants, les nouveaux esclaves du XXIe siècle.

Batuk, petite Indienne du... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
3,9

sur 68 notes
Autant être averti, ce livre fait mal. Si je vous dis que le sujet en est la prostitution des enfants, vous comprendrez que je n'exagère pas.

L'histoire se déroule en Inde. Batuk, âgée de 9 ans est vendue à un proxénète de Bombay. Par une incroyable chance, elle va détenir un cahier et un crayon qui vont devenir ses trésors. Dans ce journal, elle va livrer ses quelques souvenirs d'enfant, ses rêves et surtout toutes les atrocités subies dans son quotidien.
C'est au cours d'une enquête sur le travail des enfants dans les pays émergents que James Levine, médecin, a rencontré cette petite fille écrivant sur un cahier et de là est né ce roman qui frappe fort. Un témoignage bouleversant.
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Batuk est une jeune indienne de 15 ans. le récit que nous lisons est une sorte de journal intime où elle y déverse sa vie et ses souffrances. Car Batuk n'est pas une jeune fille comme les autres... Nous allons très vite découvrir qu'elle a été vendue par sa famille pour devenir prostituée, à l'age de 9 ans.
Sa vie est très difficile et son seul espace de liberté est ce carnet et ce crayon qu'elle trouve un jour et qui lui permettent de raconter son histoire. Ses souvenirs et les histoires qu'elles inventent lui permettent de tenir mais parfois la violence de l'homme est plus forte.

Batuk est une petit campagnarde dont la famille a des difficultés financières. Elle vit avec ses frères et soeurs à l'écart de la ville et se berce des contes que lui raconte son père. La tuberculose qui la maintient à l'hopital pendant de nombreuses semaines lui permet d'apprendre à lire et à écrire. Ses parents sont fiers et espèrent qu'elle fera des études. Hélas, un jour, le père de Batuk l'emmène à Bombay.
La petite fille comprendra plus tard que son père l'a abandonné et vendue pour devenir une esclave sexuelle. Elle a 9 ans, elle est vierge et des hommes se battront aux enchères pour obtenir une première nuit "d'amour" avec elle.... Ainsi commence sa nouvelle vie...
S'ensuit alors le parcours de la jeune indienne. Séquestrée dans un bordel, on assiste à son quotidien : les visites des hommes attirés par sa jeunesse, le rôle qu'elle a appris à jouer, son apprentissage de prostituée dans un pseudo "Orphelinat", les visites des policiers qui se font payer en nature pour fermer les yeux, mais aussi son amitié avec le jeune Puneet , seul garçon de l'établissement qui se verra bientôt enlever sa masculinité.
Parallèlement elle évoque sa jeunesse heureuse, les veillées familiales, sa capacité à lire et écrire qui est une chance pour son milieu.
Plus loin, nous la verrons évoluer dans un hotel de luxe. Sa compagnie a été achetée très chèrement pour le fils d'un homme de pouvoir. Violent et impuissant, il va faire de batuk son esclave et lui faire payer ses défaillances.

Vous l'aurez compris, ce récit vous plonge dans un déluge d'horreur : violence morale, coups physiques, viols, etc... Vous aurez droit à toutes les ignominies que cette petite fille va subir.
Et autant vous le dire tout de suite, je n'ai pas du tout aimé ce récit !
L'intention de l'auteur est certainement louable. Médecin ayant enquêté sur le travail des enfants, Lévine a voulu témoigner de l'existence encore trop courante de ces petites esclaves sexuelles. Il faut savoir qu'il existe plus d'un million d'enfants prostitués en Inde.
Sauf que le récit, écrit comme une sorte de témoignage réaliste, en prend tellement la forme que je me serais cru dans un de ces nombreux textes qui n'offre aucun intérêt littéraire et se contente d'offrir voyeurisme et sordide à souhait.
En effet, je n'ai pas attendu Monsieur Lévine pour connaître l'existence de ces esclaves sexuelles indiennes, hélas. Je n'ai rien appris avec ce roman, je suis juste tombé dans un abîme de dégoût à voir les sévices subis, étalés ici avec un luxe de détails dont on se serait bien passé.
Le roman aurait pu être aussi fort sans cette insistance sur les aspects glauques de l'histoire.

Au niveau de l'écriture, on oscille entre naiveté et maturité. Vu la situation de cette gamine projetée dans un monde adulte, on peut comprendre cette ambivalence. Néanmoins, la voir nommer l'acte sexuel "faire du pain au lait" à 9 ans est tout à fait concevable mais le fait l'est beaucoup moins à 15 ans, au bout de 6 ans de prostitution. de même, le sexe de l'homme se trouve affublé d'un surnom (?) indien qui est censé adoucir le terme si je puis dire ; l'anus est le "trou marron", le sexe féminin un "lapinou". Mais quand on voit la crudité de certains actes décrits ici, on se demande bien l'intérêt d'une telle précaution. On peut également douter du niveau de langue d'une personne qui n'a que quelques semaines d'apprentissage de la langue mais passons.
C'est fort dommage car le roman recèle malgré tout de beaux passages. Mais le rapport à l'écriture de Batuk ne m'a pas semblé suffisamment exploité au profit de son quotidien de prostituée.

" Je ne sais pas trop dans quel but j'écris, mais je frissonne à l'idée qu'un jour je puisse regarder en arrière et lire de quel façon je me suis liquéfiée dans mon encre jusqu'à n'être plus rien - juste lui appartenir. "

"Le cahier bleu" est bien évidement un livre dérangeant sur un sujet difficile, qui ne laissera personne indifférent. Certains trouveront qu'il fallait que ce soit dit et que la situation des enfants esclaves doit être mis en avant. Certains découvriront peut-être le sort de ces jeunes indiens.
Tout le monde l'a trouvé bouleversant et nécessaire... Pas moi...
Lien : http://legrenierdechoco.over..
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Dans le cadre de l'opération Masse Critique de Babelio, j'ai reçu il y a peu un singulier petit livre.
James A. Levine, professeur et médecin, a été mandaté par les Nations Unies pour enquêter sur le travail des enfants dans les pays émergents. Alors qu'il est à Bombay, dans le quartier où se prostituent des centaines d'enfants, il remarque une petite fille qui écrit dans un cahier bleu. L'héroïne de son roman est née.

Batuk a 9 ans quand son père la vend à un bordel d'enfants de Common Street, à Bombay.
6 ans plus tard, après avoir réussi à voler un crayon à sa geôlière, elle va mettre par écrit, avec ses mots à elle, ces 6 années ainsi que son enfance, le « avant ».

Le livre est clairement divisée en 2 parties.
Dans la première Batuk raconte sa vie au bordel, les visites des notables, policiers et pères de famille pédophiles, son amitié avec Puneet, seul garçon du bordel et donc encore plus recherché par les pervers qui les visitent tous les jours, elle nous raconte également sa famille, son père, son enfance au bord de la rivière, puis le jour de « la vente aux enchères », son passage par un « Orphelinat » sensé la « modeler » puis son arrivée dans Common Street.
Batuk nous raconte tout ça avec les mots d'une enfant mais avec l'esprit affûté de quelqu'un qui a vécu beaucoup trop vécu pour son âge et surtout beaucoup trop de choses innommables.
Vraie partie « littéraire » s'il en est puisque James A. Levine prête à Batuk une imagination sans borne, des mots puissants et donc un récit poignant, même si glauque à souhait.

La deuxième partie n'a rien à voir.
Vendue et devenue l'esclave sexuelle d'un fils d'un grand notable, cloitrée dans un hôtel de luxe et soumise à toutes les horreurs possibles et imaginables, la voix de Batuk se change ici en témoignage froid, factuel, chirurgical.
On est plus ici dans le récit mais dans une spirale horriblement réaliste dont on connait finalement déjà l'épilogue. Plus sale, poisseuse et glauque encore que la première partie (et pourtant le niveau était haut), cette deuxième partie marque un tournant dans le livre, du récit au témoignage, du littéraire au « documentaire » si vous me pardonnez l'utilisation abusive de ce mot ici.

J'ai un peu de mal à exprimer mon ressenti sur ce livre.
Glauque, dérangeant, poignant certes.
Littérairement intéressant, pas vraiment mais je ne crois pas que cela soit le côté joué par James A. Levine.
Poisseux, oui, dans le sens où je vous en parle aujourd'hui sans pouvoir réfréner une grimace de dégoût face au contenu de ce livre, contenu qui, je vous le rappelle, est le quotidien de milliers d'enfants à travers le monde.
Mais est-ce que je le conseillerai? Je n'en suis pas sûre.

————————————————-
« le cahier bleu », James A. Levine
Paru le 7 Janvier 2010 chez Buchet-Chastel
Lien : http://lesplumesdaudrey.fr/2..
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Difficile de parler de ce roman où se mêlent horreur, innocence, révolte, pudeur, émotions.... roman qui dénonce la prostitution enfantine, à travers le témoignage de la narratrice, présenté un peu comme un journal intime.
La première partie est un mélange de souvenirs et des épreuves quotidiennes subies par la jeune héroïne, Batuk, qui « libère son âme de son corps » afin de mieux accepter son sort, et pour qui l'écriture devient un moyen d'évasion, alors que la seconde partie relate l'esclavage sexuel et la violence gratuite...
Beaucoup de poésie, de douceur pour dénoncer une réalité inacceptable encore en vigueur de nos jours dans certains pays. Même si les mots sont crus par moments, il n'y a jamais de voyeurisme ou de vulgarité et je dirai que, paradoxalement, la beauté de l'écriture rend ces horreurs plus atroces encore et nous bouleverse davantage.
Témoignage sous forme de roman, mais le message n'en est pas moins fort, poignant, et on n'est pas prêt d'oublier Batuk !
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Batuk a 9 ans quand sa vie d'enfant se termine. Elle est vendue par son père pour éponger une dette. Elle est belle et elle se retrouve dans un bordel d'enfants à Bombay. Batuk sait écrire et pose les mots dans un cahier.

Les chiffres, les statistiques nous tiennent d'une certaine façon à distance de l'horreur, de l'infamie. Ils existent bel et bien, mais n'ont pas le pouvoir des mots. Quand on nous parle de la prostitution infantile en Inde, des chiffres sont mis en avant. Ils nous interpellent car derrière eux il y a des vies, des enfants. Mais les mots ont un autre pouvoir. Ils nous sautent à la figure, nous prennent à la gorge, nous saisissent. Il m'a fallu plusieurs jours pour lire ce livre. Je m'arrêtais juste après quelques phrases, nauséeuse et dégoûtée. Je reprenais le lendemain ma lecture en me demandant si j'allais pouvoir la terminer.
Batuk écrit ce qu'on lui a volé, ce qu'on lui a fait subir et ce n'est pas une lecture facile. A 9 neuf ans, sa virginité a été offerte au plus offrant. Devenue une marchandise dans un bordel de Bombay, elle raconte avec ses mots son quotidien, son amitié avec Puneet seul garçon du bordel. Elle garde encore en elle l'étincelle, l'imaginaire qui permet de s'inventer des histoires. Pour échapper à la réalité, les Princesses, sa vie « d'avant » sont salvateurs. Jusqu'à un certain point.

La suite sur :http://fibromaman.blogspot.com/2011/02/james-levine-le-cahier-bleu.html
Lien : http://fibromaman.blogspot.c..
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
On ne me nourrit que pour mes que mes seins restent pleins et mon derrière rond et appétissant. C'est donc l'homme qui me nourrit. Je n'ai pas l'esprit dérangé, car je sais que l'homme débourse cent roupies pour avoir son bhunnas sur mon visage ou entre mes jambes, et deux cents dans mon trou marron.
Je n'ai pas l'esprit dérangé. En réalité, je ne vois pas d'or sur mon plafond et je ne sens pas de parfums. Je ne sens pas non plus la puanteur rance de ma cellule ou de mon lit parce que j'y suis habituée. En revanche, je sens les odeurs de l'homme. Aucun de mes visiteurs n'est propre; sur certains, je sens la cuisine de leur femme, et sur d'autres, leur parfum. Parfois je sens le gout du rouge à lèvre de baisers posés sur leur bouche quelques heures ou quelques minutes avant les miens.
Je me pose souvent des questions. Je voudrais comprendre pourquoi le jour succède toujours à la nuit alors que tout le reste est si variable. Je suppose qu'il doit y avoir des forces supérieures à ma capacités à les comprendre. Mais ce n'est ni délire ni de la folie.
Je n'ai pas l'esprit dérangé, mais nombreux sont les moments où je le regrette.
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Puneet est un "garçon perdu" depuis la disparition de sa mère. C'est un miracle qu'il ait survécu. Il m'a raconté les atrocités qu'il avait vu dans la rue, avant même que maître Gahil ne l'acquiert : meurtres, tortures et vols avec violence pour ne citer que celles là. Il m'a dit que son père s'était échappé de prison pour partir à sa recherche, mais qu'il avait été repris après une bagarre de rue mémorable. il m'explique souvent que sa mère a épousé un riche homme d'affaire qui va venir le chercher : "bientôt, tu verras". Ces histoires sont de la pure fiction. Cela fait longtemps que Puneet a été effacé de la mémoire de ses parents. Sinon, comment pourraient-ils réconcilier leurs places sur terre avec la pensée vit à deux nids du mien et que chaque jour il donne du plaisir à des hommes qui sont sales au dedans et au dehors ? Puneet ne connaît d'autre réalité que sa cage et cette rue. Voilà pourquoi il ne cherche jamais à s'échapper; son monde se limite à cela.
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Puneet est un "garçon perdu" depuis la disparition de sa mère. C'est un miracle qu'il ait survécu. Il m'a raconté les atrocités qu'il avait vu dans la rue, avant même que maître Gahil ne l'acquiert : meurtres, tortures et vols avec violence pour ne citer que celles là. Il m'a dit que son père s'était échappé de prison pour partir à sa recherche, mais qu'il avait été repris après une bagarre de rue mémorable. il m'explique souvent que sa mère a épousé un riche homme d'affaire qui va venir le chercher : "bientôt, tu verras". Ces histoires sont de la pure fiction. Cela fait longtemps que Puneet a été effacé de la mémoire de ses parents. Sinon, comment pourraient-ils réconcilier leurs places sur terre avec la pensée vit à deux nids du mien et que chaque jour il donne du plaisir à des hommes qui sont sales au dedans et au dehors ? Puneet ne connaît d'autre réalité que sa cage et cette rue. Voilà pourquoi il ne cherche jamais à s'échapper; son monde se limite à cela.
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Page 27 : Batuk, si tu restais ici avec moi ? Je t'enseignerais tous les mystères du monde. Mes feuilles ont entendu le rire, les paroles et les pleurs de touts les choses vivantes. Mes racines ont goûté l'eau venue de l'autre côté de la terre. Mon écorce contient la carte menant aux secrets de toute connaissance. La graine qui m' fait pousser ici provient d'un arbre du grand jardin du Taj, ce qui fait que je connais aussi l'amour parfait. Viens, Batuk, laisse ton père et fonds-toi en moi.

- Mais l'arbre, lui ai-je dit depuis les bras de mon père, tu sais tout ce qu'il y a à savoir, et pourtant tu restes là à attendre un bus dans lequel tu ne montes jamais. Alors à quoi sers-tu ?

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Les hommes cherchent. Ils cherchent à faire couler en nous leur bouche humide, leur sueur et leur sexe. Mais tout ce qu'ils veulent, c'est le retour à la rivière qu'est la femme. Pourquoi cela? L'homme émane de l'eau de la femme; elle le porte, jusqu'à ce qu'à la naissance, il en sorte en nageant. Et alors, quelle est la première chose que l'homme fait quand il sort de nous? Il cherche à aspirer et à entraîner la rivière en lui, cas sans la femme. il est vide. Pendant le reste de sa vie, l'homme rapporte ses péchés et ses déchets dans la rivière. À la fin, son cadavre brûle avant de retourner à la rivière qu'est la femme.
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