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EAN : 9782916141824
174 pages
L'Arbre vengeur (21/03/2012)
3.88/5   8 notes
Résumé :
Pour raconter une bonne histoire, nous dit Borges, il faut avoir deux intrigues, une fausse pour égarer le lecteur au départ, et une vraie qu’il faut garder secrète jusqu’à la fin. Cette théorie a trouvé en Mario Levrero, grand auteur uruguayen, un illustrateur hors pair. Avec J’en fais mon affaire il nous embarque dans les aventures, à la fois cocasses et étranges, d’un écrivain en déroute chargé d’en retrouver un autre, un certain Juan Pérez, dont on ne connaît qu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Mario Levrero (1940-2004) est un écrivain culte uruguayen, point de référence pour de nombreux auteurs sud-américains. Un auteur que je viens de découvrir grâce à ma copine Pecosa.
Écrit en 1993 et publié en 1998, ce court roman ou nouvelle comme vous voulez le percevoir, est un texte inclassable entre Kafka et roman policier. Un écrivain raté supplie un éditeur de lui publier son dernier manuscrit. Comme seule réponse l'éditeur appelé Il Ciccione ( le Gros), vu qu'il a besoin de fric, lui fait une autre proposition. Un superbe roman posté d'un bureau de poste d'un village éloigné nommé Pénurie, près de Misére, non loin de Malheur, et pas loin d'un groupe de maisons disparates nommé Lamentation vient d'atterrir chez eux. le roman est signé d'un auteur fantôme Juan Pérez, mais à Pénurie ne vit personne de ce nom. Donc pour deux mille dollars notre écrivain misérable déguisé en Détective Marlow est censé retrouver le véritable Juan Perez, le roman étant théoriquement vendu aux suédois, qui réclament sans concession un contrat avec le dit Perez pour débourser le fric. Voici notre Marlow qui débarque à Pénurie, un trou perdu où un livre est denré rare voir inexistante. À travers cette quête kafkaïenne, qui ne deviendra autre qu'un duel verbal constant entre notre écrivain-détective raté et sa voix intérieure qui le ridiculise et le contredit à chacune de ses pensées, de ses faux pas et à chaque minuscule manifestation de sa misère, on va aller à la rencontre de Levrero lui-même , qu'on retrouve à travers son protagoniste. Un court récit superbe et une très jolie fin inattendue, comme quoi le destin fait bien les choses.......
Muchas gracias Peco !
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« J'en fais mon affaire » est un roman de Mario Levrero, dont l'oeuvre fait parait-il l'objet d'une célébration dans le monde hispanique. le narrateur, écrivain de « bons livres mais… » comme il le dit lui-même, éprouve les plus grandes difficultés à se faire publier. Poussé par la nécessité, il accepte de retrouver pour le compte de son éditeur l'auteur d'un manuscrit exceptionnel. Hélas, le génial écrivain, nommé Juan Perez (équivalent uruguayen de Jean Dupont), n'a pas laissé d'adresse. Seule certitude : le chef d'oeuvre a été envoyé depuis la poste d'une petite bourgade nommé Penurias.
En route donc pour ce village perdu. L'auteur y mènera son enquête, se laissera distraire et étalera tout du long ses préjugés. le ton moqueur est un délice et le narrateur fait pleuvoir les clichés comme la gravité fait choir les pommes : inéluctablement. Résultat : un livre léger, un personnage principal qui malgré ses tares nous est vite sympathique et quelques passages drolatiques.
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critiques presse (1)
Liberation
16 avril 2012
J’en fais mon affaire est un polar lamentable, au sens le plus séduisant du terme.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
- Je ne crois pas que je reconnais cette écriture, Monsieur, et je ne connais pas de Juan Perez. Mais ça ne me semble pas être une écriture masculine, ajouta-t-elle, provocant en moi un frisson. Je restai à la regarder, les yeux écarquillés et fixes.
- Attendez un peu, s'il vous plait, lui demandai-je, j'ai d'autres exemples ici.
Je tirai de l'enveloppe la copie du manuscrit. Je remarquai pour la première fois cette écriture ravissante, arrondie, avec des points dessinés comme des petits ronds au dessus des i, tandis que le ciel me tombait sur la tête. Juan Perez était homosexuel.
- C'est une écriture de femme, dit-elle d'un ton de voix aussi assuré que si elle était experte en calligraphie, ou graphologie, ou n'importe quel idiot qui aurait fait ce que moi je n'avais pas fait : regarder attentivement cette photocopie.
- De femme, dis-je, un coin de la bouche tordue en une moue dubitative, ou alors, un homme extrêmement délicat... disons... un homme...
- Non, monsieur, elle rejeta mon assertion d'un ton catégorique, frappant le dessus du guichet de son petit poing sec. C'est une écriture de femme.
Et elle avait raison. Juan Perez ne pouvait être homosexuel ; pas avec ce style vigoureux, simple, direct.
Mais alors ça ne pouvait pas non plus être une femme. A moins que... Oui. Je savais. Juan Perez, comme presque toutes les grandes écrivaines, était une lesbienne.
Je la vis, je la vis devant mes yeux, semblable à cette fonctionnaire, peut-être un peu plus grande, avec une voix plus grave et un soupçon de moustache sur la lèvre supérieure, les cheveux serrés en chignon ou alors coupés très court... Je la vis qui portait un costume de coupe masculine...
Juana Perez, dis-je d'un ton brusque. Vous connaissez quelqu'un qui s'appelle Juana Perez ?
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On parlerait du roman. Et peut-être que ça ne me ferait pas de mal de jeter un bref coup d’œil à ses sous-vêtements noirs. Le fouet, non ; ces choses là ne me plaisent pas, et ce serait dangereux de pousser Juana dans cette direction. Elle avait probablement une quantité d'aspects pervers, et je risquais de me trouver pris dans un enchaînement successif d'accessoires, d'appareils électroniques, de phoques dressés, de nains gymnastes et de joueurs de cornemuse écossais pour réussir à avoir une érection. Non, monsieur. Les choses à l'endroit, comme elles doivent l'être.
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Quelque chose dans le climat de cet endroit qui exhalait l'aridité - physique et spirituelle - me fit le baptiser dans un premier temps "Poisonville"; une heure plus tard je trouvai que le terme plus châtié de "Penurias" était mieux adapté.
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