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EAN : 9782266070621
176 pages
Pocket (15/04/2004)
3.23/5   188 notes
Résumé :
Dans un café, place de la Sorbonne, Louise attend Alice, sa jolie maman. Fantasque, désarmante, excessive, Alice se soucie du temps comme d'une guigne et n'a pas donné signe de vie à sa fille depuis plus d'un an.
Louise songe à ce qu'elle lui dira ou ne lui dira pas: ses dix-huit ans, "l'amant délicieux qui flatte son orgueil", son cœur à prendre... Au fil de l'attente, les souvenirs affluent; heureux, douloureux. Des souvenirs attendris se mêlent à la colère... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
3,23

sur 188 notes
J'ai acheté « Rendez-vous » après avoir lu la quatrième de couverture : l'histoire de ce déchirement entre Alice, mère sublime et déchue, mère aimante et oublieuse, mère modèle et mannequin qui faisait la une des magazines « people » et Louise, sa propre fille, me semblait d'entrée de jeu intéressante en ce sens que je pensais y trouver une analyse en profondeur des ressorts psychologiques de leur relation. Je me suis donc plongé dans la lecture de ce livre que le format (177 pages) rend très accessible. Je n'ai pas trouvé l'analyse en profondeur que je recherchais mais j'ai été séduit par le récit dont j'ai rapidement deviné l'issue.

Le lecteur a entre les mains un ouvrage écrit par la fille de BHL alors qu'elle avait 20 ans : certains pourront voir, dans ces pages écrites à vif, un énième livre-confession rédigé par quelqu'un de BCBG dans le cadre du business de l »intimité des célébrités de ce monde. D'autres pourront y voir le produit d'une demande de transparence formulée par la société. Il n'y a pas forcément « d'attentat contre la littérature » quand des gens reconnus socialement s'exposent dans des livres. Par ailleurs, ça ne serait pas la première fois qu'on puisse disposer de livres « people », sans que cette appellation présuppose de la qualité de l'ouvrage.

L'auteure dit de ce premier ouvrage (Justine Lévy a écrit plusieurs ouvrages après le « Rendez-vous ») qu'il « avait au moins le mérite de la sobriété » ; elle rapporte même qu'elle est « assez contente d'être allée au bout de ce premier roman : c'était une victoire contre moi-même, mes petites lâchetés, mes renoncements, mes peurs ». Justine Lévy a attendu « que l'écriture vienne à elle, que l'envie d'écrire devienne un besoin, et le besoin une douleur ». Au final, elle trouve que ce livre « n'est pas mal mais un peu trop appliqué ».

Comment juger cette appréciation sans se référer au contenu du roman (à l'histoire) et à l'intention du livre ?

Concernant l'histoire, les choses sont assez simples : Louise et Alice ont rendez-vous dans un café à Paris, Alice tarde à venir et pendant cette attente (de 15h00 à 21h00) Louise est envahie progressivement par des souvenirs gais ou douloureux qui remontent parfois à prime enfance. Parmi ses souvenirs, il y a celui du père de Louise, qui était avant leur divorce le mari d'Alice. Il se trouve que Louise ressemble beaucoup à son père : cette image renvoyée en permanence à Alice devient rapidement perturbante au point qu'Alice mette suffisamment Louise mal à l'aise pour que celle-ci fasse une fugue. A ce stade, Alice -qui avait déjà perdu son mari- perd sa fille et se lance dans une vie « de bohème et de désordres » complètement débridée : voyages à Kuala Lumpur, amants multiples (tout en veillant qu'aucun d'entre eux ne s'installe dans la durée, ce qui rappellerait trop l'image de l'ex.), drogue douce puis drogue dure (les seringues finissent par joncher le sol du salon), aventure amoureuse prolongée avec Sophia, lesbienne en mal d'affection avec laquelle elle sort regarder des films classés X, nuits passés tantôt ici, tantôt là ce qui l'amène à confier la garde de Louise à de multiples « nounous » occasionnelles jusqu'à une overdose à laquelle Alice manque de succomber ! Et Louise dans tout çà ? Oscillant « entre gaîté et douleur », Louise mène une vie chaotique, tentant sans y parvenir réellement de se réapproprier sa mère d'origine, son Alice d'avant le divorce (elle va même jusqu'à inonder son plat de ketchup pour faire comme sa mère). Épreuve difficile s'il en est mais qui devrait être facilitée par le rôle de parent dans lequel s'investit Louise : c'est Louise qui fait transporter sa mère à l'hôpital suite à son overdose, c'est Louise qui rend visite à sa mère alors qu'elle purge une courte peine de prison pour vol à l'étalage. Mais ces difficultés sont trop importantes pour Louise qui, à son tour, tente un suicide en avalant une pleine poignée de pilules de sa mère. Tiraillée entre la dette qu'elle a envers sa mère, la rancune qu'elle ressent envers une mère qui se plaisait dans une attitude de fuite irresponsable (« Maman, je te déteste de t'aimer tant »), culpabilisant à l'idée de n'avoir pas réussi à empêcher le divorce de ses parents, souffrant du peu de temps que lui consacrait son père (lire à cet égard la page 75), courant désespérément après le bonheur traditionnellement dévolu au monde de l'enfance, Louise effectue une manière de pèlerinage en se rendant, plusieurs années après ces événements, au lieu où elle avait rendez-vous avec Alice, sa mère. A cette date, Louise (qui est devenue grande au fil des pages) a noué une relation stable avec un homme : elle se sent donc assez forte pour affronter ses souvenirs, régler ses comptes avec son passé et repartir sur de bonnes bases.

Quant à l'intention de ce premier roman, elle me paraît assez claire : Louise, en fait Justine Lévy, utilise le procédé de l'auto-fiction pour remporter une victoire contre elle-même, contre ses petites lâchetés, contre ses renoncements et ses peurs. La fille de BHL a vécu le divorce de ses parents comme une situation douloureuse, pour ne pas dire traumatisante : elle règle donc grâce à ce premier roman ses comptes, entamant de fait une saine entreprise de reconstruction psychologique. le divorce a des conséquences connues sur les enfants : perturbation, agressivité, troubles caractériels (fugue, violences …). L'enfant reproduit l'agressivité de chacun de ses parents à l'égard de l'autre : dans certains cas (et c'est ce qui arrive à Louise), ceci peut conduire à un comportement suicidaire (surtout chez les jeunes de 15 à 20 ans). Les enfants qui s'accusent d'être à l'origine du divorce de leurs parents (c'est probablement le cas de Louise) peuvent ressentir de la culpabilité et de la honte. Les filles réagissent souvent par la dépression, l'anxiété et le retrait. Garçons comme filles, tous craignent que l'autre adulte s'en aille. Les pédiatres constatent chez tous les enfants de divorcés un hyper-investissement intellectuel, comme s'ils cherchaient à se fondre dans le moule de l'enfant modèle parfait tel que l'adulte en rêverait. Généralement, ces enfants entrent vite dans la maturité de l'âge adulte ; certains reproduiront hélas la même situation familiale que celle qui aura été vécue dans leur enfance, sans que l'on puisse en déduire qu'il y a persistance à long terme des effets socio-émotionnels du divorce sur la personnalité du jeune adulte.

Le livre est touchant, plaisant, lucide, bien écrit (encore faut-il ne pas être allergique aux flash-backs). Les émotions (belle remontée d'innocence), les blessures et le détachement sont réels. le ton est léger même si le sujet est grave. le style est percutant, alerte et sans détours : il n'y a pas de place pour de longues introspections. le dénouement est malheureusement sans surprise. Sans voyeurisme aucun, vous évoluez dans l'intimité attachante de l'auteure, avec complicité, pudeur et tendresse. Bref, un livre plutôt sobre et de qualité.
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Louise attend sa mère dans un café. Mais sa mère ne vient pas. Louise n'est pas surprise ca sa mère, Alice, ne marche pas sur la même planète … n'est pas dans la même réalité.
Louise en profite pour se laisser aller à la confidence et nous raconte son histoire avec une mère si belle que s'en est presque un fléau. Amatrice de fête déjantée elle se laisse emporter par une vie de simulacre dans l'épaisseur des fumées qui distillent le somnifère permettant de tenir encore un peu. Louise, elle, culpabilise à mort.
Un sentiment partagé, d'un côté j'ai aimé cette histoire, qui se lit très vite, à peine une soirée et de l'autre j'ai constaté quelques imperfections, peut-être dû à la jeunesse de l'écrivaine. le point fort de ce livre vient de la façon dont Justine Lévy fait ressentir les émotions de Louise.
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Rendez-vous est un livre agréable à découvrir, le style est fluide et il se lit très facilement.
C'est un premier roman très réussi que je conseille pour aller à la plage, ou à lire dans le métro. Ce n'est pas une lecture prise de tête et il n'est pas nécessaire d'être au calme pour le bouquiner.
L'histoire est originale car c'est en fait un retour en arrière mais ça se tient toujours, ce n'est pas fouillis ou difficile à comprendre.
A partir d'un fait simple : une jeune fille attend que sa maman vienne au rendez-vous qu'elle lui avait fixé ; on apprend à découvrir celle ci ainsi que sa vie, son entourage, ses pensées...
Ca change des romans faits sur un schéma classique, là on vogue entre le passé, le futur et le présent, par moment on est avec Louise dans ce café et ensuite on est ici ou là au gré de ses pensées, de ses humeurs, c'est surprenant et très intéressant.
Je trouve que l'héroïne est attachante, parfois impatiente et, comme elle, on se demande si oui ou non Alice va venir. Jusqu'à la fin il est impossible de deviner la réponse.
On apprend à découvrir la mère de Louise grâce aux souvenirs de celle ci, des pensées parfois dures ou tendre vis à vis d'une maman qui n'en a pas vraiment toujours été une.
Un premier écrit qui donne envie de découvrir les prochains et de suivre une auteure dont la sensibilité est très attachante.
Il y a dans ce livre quelques pointes de cynisme tout à fait appropriées, je trouve que Justine Levy a bien dosés tous les sentiments que peut ressentir Louise et c'est très intéressant.
C'est avec plaisir que je mets quatre étoiles :)
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Personnellement, je ne suis pas du genre déprimée mais j'aime bien ce premier roman d'une jeune fille de bonne famille écorchée vive, qui doute, qui culpabilise.
Certes, je ne dis pas que « le Rendez-vous » de Justine Lévy est un chef d'oeuvre mais j'ai passé un bon moment de lecture d'autant plus que le lieu m'inspire particulièrement.
Dans un café, place de la Sorbonne, Louise attend sa mère, Alice, femme fantasque, désarmante, excessive. Elles se sont donné rendez-vous car Louise n'a pas vu sa mère depuis un an. Comme elle n'arrive pas, la jeune fille se remémore les souvenirs agréables et pénibles de son enfance, de son adolescence.
Ce roman d'autofiction traite des rapports difficiles mère-fille avec des sourires attendris qui se mêlent à la colère, à la rancoeur et pour un premier roman je trouve qu'il est bien écrit.
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Voilà une nouvelle fois, une superbe découverte !

On le sait, on ne choisit pas sa famille et ce roman en est la preuve. Bien que je ne sois pas certaine que Louise, l'héroïne, en voudrait d'une autre.

Louise a dix-huit ans et la vie devant elle. Elle attend sa mère Alice, qu'elle n'a pas vu depuis plus d'un an, à un café place de la Sorbonne. Mais visiblement celle-ci n'est pas décidée à pointer le bout de son nez, comme souvent d'ailleurs. Alors en attendant Louise va se remémorer son enfance, faire appel à sa mémoire pour remonter les souvenirs parfois douloureux de cette relation mère-fille. Puis elle songera, elle songera à ce qu'elle aimerait lui dire si Alice se décidait enfin à venir. Mais oserait-elle dire tout ce qu'elle n'a jamais réussi à lui dire étant enfant ? Est-elle prête à lui envoyer ses quatre vérités en pleine figure ? Pourrait-elle vider son sac rempli à la fois de rancoeur et de tendresse ?
Qu'importe, après tous ses souvenirs, Louise est décidée à ne plus souffrir pour un énième rendez-vous manqué.

Dans ce roman, l'héroïne s'adresse au lecteur comme un confident et cela rend le récit d'autant plus poignant. J'ai ressenti une réelle empathie pour Louise, j'ai eu de la peine pour elle et avec elle, j'ai eu envie de pousser des coups de gueule comme elle et j'ai imaginé : et moi comment réagirai-je ? Pourrai-je entrer en guerre avec ma propre mère dans son cas ? Je ne sais pas… Je ne pense pas que j'aurai pu faire mieux que l'héroïne face à une mère si instable et destructrice car l'amour que l'on porte à une mère est viscéral.

Il y a une chose terrible dans ce roman, c'est cette emprise qu'à la mère sur sa fille. Une mère absente, une mère fourrée dans les mauvais coups, une mère qui néglige son enfant et qui pourtant réussi toujours à la faire culpabiliser : « est-ce de ma faute si maman ne vient pas ? », « qu'ai-je fait pour l'irriter ?» …

Je n'ai pu m'empêcher de me dire que Justine était tout simplement Louise et que ce roman lui servait d'exutoire. Elle, la fille de BHL …

En tout cas, l'écriture de Justine Lévy est fluide, rythmée et simpliste et ce n'est aucunement péjoratif. J'ai vraiment apprécié ce côté simpliste car j'ai eu la sensation d'être associée aux souvenirs de l'héroïne, comme-ci Louise et moi nous nous connaissions. Et malgré la dureté parfois des propos, Justine Lévy a parsemé ce récit d'humour comme pour dédramatiser les souffrances encore trop présentes.

Le rendez-vous n'est en rien une analyse psychologique des relations parents-enfants mais il s'agit là d'un récit vibrant qui ne m'a pas laissé indifférente et que je vous conseille vivement de découvrir.
Lien : http://livresselitteraire.bl..
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
page 103
[...] C'est fou comme une petite fille finit par trouver normales les situations les plus scabreuses. Et puis cela aurait pu être pire. Et si maman s'était entichée d'un serial killer ? Ou d'un faux Important comme ce type, là, qui me reluque à la table à côté ? Ou d'un chirurgien esthétique ? Ou d'un gynécologue ? Sophia, après tout, avec sa démarche de cow-boy, ses épaules de nageuse tchécoslovaque, sa lippe dure et son ombre de moustache était presque un homme. L'air canaille, soit. Mais elle rendait l'atmosphère assez gaie. Quand elle était là, c'était comme si un cyclone traversait l'appartement. [...]
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Encore une fois, pour la millième fois, comme quand j'étais petite et que j'attendais la nuit et mes rêves pour te retrouver, j'ai passé ces heures à te voir et à penser à toi. Sais-tu que je t'ai plus vue, aujourd'hui, qu'en dix-huit ans? Sais-tu que j'ai été plus près de toi en t'attendant qu'en te voyant? Je t'attendrai toujours. C'est ainsi que je te retrouve.
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Même si ce livre est loin d'être un chef-d'œuvre, c'est un bon premier roman qui est intéressant et se lit facilement. Justine Lévy reviendra sur les relations avec sa mère dans "mauvaise fille", livre plus complexe, plus mûr et autour d'évènements plus forts.

Les noms ont été modifiés, de même que la profession du père de la narratrice mais il s'agit d'une auto-fiction où Justine Lévy raconte son enfance et son adolescence avec sa mère, personnage fantasque et totalement irresponsable.

C'est touchant, tant en ce qui concerne la fille Louise partagée généralement entre l'amusement et l'exaspération, mais qui n'en peut plus et aspire à retrouver une vie équilibrée auprès de son père, que pour sa mère Alice de plus en plus en dehors du monde.
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Et, en même temps, c'est vrai que nous nous sommes aimées. Peut-être avons nous pensé que cela se faisait, de s'aimer, entre mère et fille. Mais, tout de même, nous y avons cru. Avec douleur, maladresse, inquiétude, douleur encore, mais nous y avons cru.
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Je suis ici au sous-sol des PUF, pour choisir un roman palpitant. […]

" Bonjour.

- Bonjour
- Pourriez-vous m'aider ?
- De quoi s'agit-il ?
- Vous connaissez Le Parfum ?
- Je me lave, moi, qu'est-ce que vous croyez !
- Je parlais de Patrick Süskind…
- Patrick quoi ?
- Süskind.
- Inconnu au bataillon.
- Dans les rayons, peut-être…
- Un : je me lave. Deux : je ne suis pas vendeuse. "

Bon. Tant pis pour Le Parfum. Ce sous- sol est inculte. Et puis il fait beaucoup trop chaud. Vite, sortir. Acheter Le Nouvel Obs, ça suffira.
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