Dans le taxi qui la ramenait vers Brick Lane, Audrey se disait que le mieux serait peut être de ne plus jamais aimer. Pouvoir tout effacer, oublier les promesses, recracher ce poison au goût de trahison. Combien de jours et de nuits faudrait-il, cette fois encore, pour cicatriser? Surtout, ne pas penser maintenant aux week-ends à venir. Réapprendre à contrôler les battements de son coeur quand on croit voir l'autre au détour d'un carrefour. Ne pas baisser les yeux parce qu'un couple s'embrasse sur un banc devant vous. Et ne plus jamais, jamais attendre que le téléphone sonne.
S'empêcher d'imaginer la vie de celui qu'on a aimé. Par pitié, ne pas le voir lorsqu'on ferme les yeux, ne pas penser à ses journées. Hurler que l'on est en colère, qu'on vous a trompée...
J'en connais qui vont à l'autre bout du monde pour faire le bien ; moi, j'essaie de faire comme je peux auprès des gens que j'aime.
-Oublie ce que je viens de dire, efface ce que j'ai fait, c'est quoi pour toi la vie, un dessin au crayon ?
-Avec des crayons de couleur, ce ne serait pas si mal que ça ?
-Grandis, mon vieux !
-Si j'avais grandi, tu ne serais jamais tombée amoureuse de moi.
-Si tu avais grandi après, nous serions toujours ensemble.
Elle avait beau être assise à côté de lui, depuis l'annonce de son départ, elle lui manquait déjà
Fallait-il donc que les gens s'éloignent pour que l'on se rende compte de la place qu'ils prenaient dans nos vies?
La vie n'offre jamais une seconde chance de faire une première impression.
Fallait-il donc que les gens s'éloignent pour que l'on se rende compte de la place qu'ils prenaient dans nos vies?
Pouvoir tout effacer, oublier les promesses, recracher ce poison au goût de trahison. Combien de jours et de nuits faudrait-il, cette fois encore, pour cicatriser ?
Pour la première fois depuis de longs mois, depuis sa séparation avec celui qui avait emporté son coeur en faisant sa valise un matin, elle retrouvait l'envie d'aimer.
sous la lumière pâle d'un réverbère de Bute Street, chacun écoutait le silence de l'autre.