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Léa Marcou (Traducteur)
EAN : 9782246716716
776 pages
Grasset (17/09/2008)
3.99/5   163 notes
Résumé :
Melnitz renoue avec la tradition du grand roman familial du XIXe siècle tissé de bonheurs et de drames, de succès et d'échecs, d'amours et de convulsions, au gré de la grande Histoire qui vient sans cesse bousculer la petite. La saga des Meijer, une famille juive suisse, court sur cinq générations, de la guerre franco-prussienne à la Deuxième Guerre mondiale.
1871 : le patriarche Salomon, marchand de bestiaux, vit à Endingen, l'une des seules bourgades helvé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (29) Voir plus Ajouter une critique
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Avec ce roman-fleuve, Charles Lewinsky nous livre une vraie fresque historique. L'auteur donne vie à une famille juive, les Meijer, sur cinq générations en Suisse alémanique, une communauté partagée entre la force de ses traditions et ses efforts pour s'intégrer dans une société fermée.

Le fil rouge de cette longue saga est l'oncle Melnitz, "Melnitz, la mémoire", d'où le titre de ce roman particulièrement foisonnant. L'aïeul, qui meurt au moment où l'histoire commence, réapparaîtra tout au long du récit pour commenter les maladresses et les erreurs de ses descendants, leur rappeler que "la sécurité, ça n'existe pas" mais aussi de "Profitez de la vie... Vous avez de la chance, ici, en Suisse". Rythmée par les apparitions de ce revenant lucide et malicieux, se déroule l'histoire des Meijer.

A Endingen, l'un des deux villages suisses où les juifs sont autorisés à résider à la fin du XIXème siècle, à Baden, et enfin à Zurich, les Meijer passent « le tournant du siècle », font prospérer leurs commerces et une petite industrie textile. Au fil du temps, ils subissent les répercussions du conflit franco-prussien, de la Grande-Guerre puis de la montée du nazisme de l'autre côté de la frontière tandis qu' "en Suisse, l‘on a vécu toutes ces années sur une île, à pied sec au milieu de l'inondation. "

Outre le plaisir procuré par son style littéraire (remarquable) et le divertissement (la truculence des personnages et le ressort de leurs aventures sociales), Melnitz se révèle aussi être un excellent manuel d'Histoire qui nous en apprend beaucoup sur la judaïté en Helvétie.

Un "bon gros roman" aussi divertissant que passionnant et qu'on ne lâche plus quand on l'a commencé, parfait pour les vacances !
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Mon Dieu, quel bouquin !
C'est assez amusant, au fond, les hasards... mais existe t'il seulement le hasard ?
Ce bouquin traine dans mon bureau depuis bien longtemps et je ne me décidais pas à le lire. Enfin, je me décide....Au moment ou les réfugiés syriens font la une des journaux.
Ce livre raconte l'histoire d'une famille juive sur plusieurs générations.
Les presque mille pages se lisent sans aucune baisse de régime, sans lassitude. J'avoue même avoir mis le roman sur le côté une journée entière lorsque j'ai vu que j'arrivais à la fin.... juste pour faire durer le plaisir de ce livre, tant je l'ai apprécié.
Il m'a fait l'effet d'une voleuse de livres mais en version "adulte".
C'est un grand 5 étoiles pour moi en tout cas que ce bouquin.
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.
Voilà une quatrième de couverture plus qu'élogieuse, et même si c'est un peu too much, je partage plus ou moins cette opinion sur ce bon gros pavé.
Il est vrai qe j'ai un petit faible pour les sagas quant elles tiennent la route et sur l'histoire et sur le style, ce qui est le cas dans Melnitz.
C'est un pan peu traité de l'antisémitisme et de la Shoah que l'on aborde à travers l'histoire de cette famille suisse juive. On sent un peu l'âme de I.B Singer dans ce récit . Les personnages sont attachants et/ou horripilants, et on suit leur destinée avec plaisir. le fossé de traitement du peuple juif entre la Suisse ( où l'antisémitisme reste contenu) et sa voisine l'Allemagne nazie laisse songeur par rapport à tout ce qui n'a pas été fait côté Suisse pour sauver le maximum de juifs allemands, même si il est fort à parier qu'une politique dans ce sens lui aurait fait perdre sa neutralité et par là-même aurait précipité les juifs suisses vers les camps de la mort.
Petite parenthèse, déjà à l'époque, le citoyen suisse aime le référendum douteux et interdit en 1893 par ce biais à la population juive d'abattre sa viande dans les règles de sa religion. Détail anodin si on le compare à la Shoah, mais détail antisémite tout de même sous couvert de protection des animaux.


Pour résumer, un livre très agréable, un pan historique peu traité , une bonne saga, n'hésitez pas !
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Début de lecture ce soir... juste un coup d'oeil sur un article de http://www.atoutlivre.com/Melnitz.html,


Il est peu fréquent qu'un roman de près de 800 pages suscite chez le lecteur un engouement spontané dès les premières pages : une telle somme demande généralement un certain temps d'adaptation, que ce soit aux personnages, à l'histoire, à l'atmosphère ou au style de l'auteur. Avec Melnitz, non seulement on s'y installe d'emblée avec une aisance rare, mais on a de plus l'intuition immédiate d'avoir sous les yeux un chef-d'oeuvre. Et rien, jusqu'au bout, ne viendra ternir cette impression première.


L'histoire de ce roman débute en 1871 à Endingen, petite bourgade helvétique, dans la maison de la famille Meijer, lors du dernier jour de deuil de l'oncle Melnitz. Pour Salomon, marchand de bétail, l'un des notables de la communauté juive de la ville, sa femme Golda, leur fille Mimi, coquette et romanesque et Hannele la laborieuse, une orpheline recueillie par Salomon après sa naissance, la vie quotidienne peut reprendre son cours.

Mais l'arrivée impromptue d'un vague cousin, beau parleur et ambitieux, va bouleverser leur petit monde. Avec lui, la famille Meijer va commencer son ascension sociale, d'abord à Baden, la ville voisine, où Janki va ouvrir son magasin "Aux tissus de France"... et c'est dans la tradition du grand roman classique du XIXème siècle que la saga des Meijer va se dérouler, sur cinq générations, jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale.


Ce qui est avant tout l'histoire de cette famille – avec tout ce que cela implique de grandes joies, de drames, de succès, d'échecs, d'amour – est aussi une sorte d'histoire culturelle et sociale des Juifs de Suisse, décrite par Charles Lewinsky avec un regard d'une grande acuité.

D'un côté, il y a la particularité suisse, pays dans lequel, du Moyen-Âge au XVIIème siècle, il n'y avait pas de Juifs, ceux-ci ayant ensuite été autorisés à résider dans seulement deux villages : Endingen et Lengnau, jusqu'en 1869.

D'un autre côté, il y a le paradoxe d'une communauté partagée entre la force de ses traditions et ses efforts pour s'intégrer dans une société fermée. A commencer par Janki qui, toute sa vie, se démènera pour qu'on oublie qu'il est juif, croyant que « par la normalité de sa vie sociale, il peut être accepté en égal parmi les égaux ».

Ce, au sein d'un pays qui, dès le début du XXème siècle, donnera l'asile à des milliers de réfugiés de Russie et d'Europe centrale. Ce qui n'empêchera pas pour autant un antisémitisme de fait, comme c'est le cas dans toutes les sociétés européennes de l'époque.


« Parfois ils crient parfois ils chuchotent. Parfois ils gardent longtemps le silence et nous pensons qu'ils nous ont oubliés. Mais ils ne nous oublient pas », prévient Melnitz, lequel, revenu en spectateur lors de sa propre veillée funèbre, observe ses descendants et interviendra aux moments cruciaux de leur existence, secouant leurs illusions, « surtout ici en Suisse, où l'on a vécu toutes ces années sur une île ». Tu appartiens au passé, lui répondent-ils, nous, nous sommes entrés dans la modernité. Mais les histoires, elles, sont intemporelles, et n'ont pas disparu de la mémoire de cette société, quand bien même elles sont non seulement fausses mais aussi invraisemblables, quand bien même on est effectivement entré dans l'ère de la modernité... « Plus c'est absurde, plus ils s'en souviennent. Ils se souviennent qu'avant Pessah nous égorgeons des petits enfants et faisons cuire leur sang dans la pâte des "Matze".

Cela n'est jamais arrivé, mais 500 ans plus tard, ils sont capables de raconter la scène comme s'ils l'avaient vue de leurs propres yeux. Comment nous avons attiré le petit garçon loin de ses parents en lui promettant des cadeaux ou bien du chocolat, bien longtemps avant l'existence du chocolat. Ils le savent dans les moindres détails ».

« Melnitz est un personnage qui a existé », explique Charles Lewinsky lors d'un interview : « J'avais dix ans quand ma grand-mère m'en a parlé. Elle vivait en Allemagne, mais avait un passeport suisse, et pensait être à l'abri ; cette idée qu'on peut porter son île dans sa poche... »

Ce thème de l'île sera repris par Pin'has, un des multiples personnages principaux du roman, lequel raconte à Janki et Mimi une histoire issue du talmud, qu'il étudie chaque jour après son travail en boucher : celle de Rabba Bar Chana qui « lors d'un voyage aurait rencontré un poisson entièrement recouvert d'herbe et de sable, si énorme que les marins le prirent pour une île, descendirent et allumèrent un feu sur son dos afin de préparer leur repas.

Cependant, lorsque le poisson sentit son dos brûler de plus en plus, il se roula dans l'eau et les marins se seraient tous noyés si leur bateau n'avait jeté l'ancre à proximité immédiate. Cette histoire n'est évidemment pas vraie.

Les Amorrhéens qui ont rédigé le Talmud savaient que cette histoire était une légende et pourtant ils l'ont conservée et transmise aux générations futures ». Pourquoi ? ,s'interroge Pin'has...

Suite de l'interview : « Voilà qu'un jour, débarque chez ma grand-mère un certain Melnitz, un cousin parti faire carrière à Hollywood. (...) Il frappe à la porte et dit à ma grand-mère : "Quittez l'Allemagne, ça va être horrible". Et il repart (...). D'abord, j'ai cru cette histoire de ma grand-mère, et ensuite j'ai pensé que c'était une légende familiale ».

Inspiré par ce fameux Melnitz ainsi que par son arrière-arrière grand-père d'origine française établi à Baden comme marchand de tissus, tous ses personnages ont été inventés : des personnages tous plus attachants les uns que les autres.

A travers eux, Charles Lewinsky a le don de faire de cette saga une magnifique fresque de la culture et de l'humour yiddish, un monde aujourd'hui englouti. Léa Marcou, la traductrice en français, a témoigné de sa propre émotion en retrouvant, dans la bouche des personnages de Melnitz, le judéo-allemand que parlaient ses propres parents.

le roman de fait est truffé de mots et d'expressions de cette langue aujourd'hui disparue (que l'on retrouve réunis dans un glossaire à la fin du livre). Une langue qui se lie à merveille au style de Charles Lewinsky ; attisant la curiosité et l'émerveillement du lecteur tout au long du roman.

On a parfois même le sentiment que l'auteur danse au lieu d'écrire : les mots voltigent, les phrases sont des fêtes, les dialogues fins, réalistes, vivants.


Né en 1946 à Zürich, Charles Lewinsky est dramaturge, scénariste, parolier, metteur en scène et romancier. Il a écrit plus de mille spectacles, pour lesquels il a été régulièrement primé. Melnitz est son troisième roman (le premier publié en français) : Salué comme une prouesse littéraire dans chacun des pays où il a été publié jusqu'à présent, Melnitz est devenu un best-seller, et ne peut prendre que ce même chemin en France... où il vient de recevoir le prix du meilleur roman étranger pour l'année 2008.

Florence LORRAIN
traduit de l'allemand (Suisse) par Léa Marcou, 777 pages
Grasset
22,90 €
Lien : http://mazel-livres.blogspot..
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Dans la petite ville d'Endingen vit une communauté israélite traditionnelle. « On est ici en Suisse où l'on a vécu toutes ces années sur une île, à pied sec, au milieu des inondations» dit le revenant Melnitz qui « se souvient de tout » et ponctue le récit en se faisant la voix de l'histoire du peuple juif et de ses malheurs.

Comme chez Martin du Gard, Romain Rolland, ou Georges Duhamel, c'est la saga, sur plusieurs générations et deux siècles, d'une famille semblable à toutes les familles, avec tous les métiers (marchands de bestiaux, médecin, commerçants en tissus...) tous les caractères (du religieux de stricte observance au juif devenu goy), toutes les préférences sexuelles.

Le roman est typé en ce qu'il est truffé de références en yiddish qui justifient l'indispensable glossaire en fin d'ouvrage. Mais les épisodes rapportés, tragiques ou comiques, sont universels par l'humanisme chaleureux dont ils témoignent, car, comme le note l'auteur, « la bonne société ....ne fonctionnait guère autrement que la communauté juive d'Endigen ».

On est emporté dans cet univers familier et attachant, guidé par un arbre généalogique qu'il vaut mieux consulter en fin de lecture si l'on ne veut pas connaître trop tôt rencontres et unions des protagonistes ...

On comprend enfin les vraies raisons d'une disposition de la Constitution helvétique sur l'abattage rituel des animaux, question qui a intrigué des générations d'étudiants en droit, et on n'ignorera plus rien de ses règles subtiles. On rencontre, au congrès socialiste de Stuttgart en 1893, un étrange rabbin devenu athée qui ne cesse de « démontrer par des citations talmudiques l'inanité du Talmud ». On est initié aux mystères de l'interprétation numérologique. On découvre la splendeur des automobiles Buchet, les prodigieuses capacités fabulatrices du journal local. On partage les désarrois de deux adolescents, l'un juif, l'autre antisémite, engagés ensemble dans de folles équipées, « ni amis, ni ennemis, il devrait exister un mot pour ça... ». On vit l'effroi d'un enfant fasciné par le Panoptikum, musée des horreurs dans lequel il se perd...

Mille choses encore dans ce millier de pages qui sont un tourbillon d'émotions, dont on sort reconnaissant à l'auteur, Charles Lewinsky, de nous y avoir plongé. A partir du quotidien de la petite communauté, il fait revivre tout le destin d'un peuple où les vivants et les morts ne se quittent jamais vraiment.

C'est, à coup sûr, un grand livre, superbement écrit, élégamment traduit, qui vous emporte et vous transporte.
Lien : http://diacritiques.blogspot..
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Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
Plus c’est absurde, plus ils s’en souviennent. Ils se souviennent qu’avant Pessah nous égorgeons des petits enfants et faisons cuire leur sang dans la pâte des "Matze". Cela n’est jamais arrivé, mais 500 ans plus tard, ils sont capables de raconter la scène comme s’ils l’avaient vue de leurs propres yeux. Comment nous avons attiré le petit garçon loin de ses parents en lui promettant des cadeaux ou bien du chocolat, bien longtemps avant l’existence du chocolat. Ils le savent dans les moindres détails.
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C’est la fin du monde, en tous les cas d’un monde. Le monde juif européen tel qu’il existait meurt à ce moment. Notre histoire est ce que nous avons de spécifique. Mais en même temps, nous avons trop de mémoire pour un si petit peuple. Pour être optimiste, il faut oublier l’histoire. La mémoire est assassine.
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Dieu nous a punis de nos péchés, nous autres Juifs, en nous affligeant d'une bonne mémoire. Lorsque quelqu'un nous a fait quelque chose de par trop terrible, nous disons : ´Que son nom soit effacé.` Et nous nous 
en souvenons pour l'éternité.
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Ses sentiments avaient été enfermés dans des bocaux en verre, le couvercle vissé et scellé. Mais à présent l'un d'eux s'était ouvert. Le bocal où Monsieur Grün conservait ses larmes.
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Tu as donc décidé de devenir une martyre? Que c'est beau! On te couvrira d'éloges. Nous, les juifs, nous aimons les martyrs.
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