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EAN : 978B00C01N4KA
Editions Thélème (30/11/-1)
  Existe en édition audio
3.71/5   3736 notes
Résumé :
Une famille préhistorique ordinaire : Édouard, le père, génial inventeur qui va changer la face du monde en ramenant le feu ; Vania, l’oncle réac, ennemi du progrès ; Ernest, le narrateur, un tantinet benêt ; Edwige, Griselda et d’autres ravissantes donzelles…

Ces individus nous ressemblent : ils connaissent l’amour, la drague, la bataille, la jalousie. Et découvrent l’évolution. Situations rocambolesques et personnages hilarants pour rire et réfléchi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (363) Voir plus Ajouter une critique
3,71

sur 3736 notes
Quand je pense que j'hésitais à découvrir ce livre à cause de l'illustration de couverture qui ne m'attirait pas. Je serais passée à côté d'un grand moment de lecture! Ce texte est drôle, plein de finesse. Ecrire sur l'univers de nos ancêtres pithécanthropes ne semble pas évident, l'auteur s'en sort avec maestria en nous offrant un roman à la fois humoristique et fouillé. Nous découvrons l'homme préhistorique occupé à conserver le feu et à tailler ses outils de silex, nous observons la lutte entre les modernes et les réactionnaires, et suivons l'avancée de ces premiers hommes. Beaucoup de situations cocasses qui provoquent le rire, et un langage décalé souvent souvenu qui est source d'humour. A la clé un roman original, très frais, très drôle, à lire absolument.
Très belle découverte!
Lien : http://araucaria.20six.fr
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Il suffit de jeter un regard à la couverture du livre et on a tout de suite le sourire aux lèvres. Ce petit bonhomme nous raconte son histoire, droit dans les yeux, la nôtre, avec humour, malgré les périls quotidiens de son existence.

Edouard, l'homme de l'évolution, l'infatigable, en quête d'inventions qui permettront aux siens d'évoluer, d'être à l'abri des prédateurs et de devenir finalement l'espèce dominante.
Il est fier, orgueilleux,révolutionnaire.

Il s'oppose à son frère Vania, qui préfère sa vie arboricole, réactionnaire qui nie toute forme de progrès et pour qui, contrarier la nature est dangereux . "Cesse, avant d'avoir provoqué une réaction en chaîne. cela fait combien de temps que tu joues ainsi avec le feu?", dit-il à Edouard. Cela ne l'empêche pas de descendre de temps en temps de son arbre pour débouler autour du feu et profiter de viandes rôties.

Ernest, le narrateur, fils d'Edouard, réaliste et pratique, essaie de tempérer l'impétuosité de son père, par la sagesse, tout en ne refusant pas le progrès et en admirant l'ingéniosité de son père, malgré son inquiétude.Il est un brin réactionnaire.

Ce livre est aussi un recueil formidable d'informations sur l'homme et ses origines. L'invention du feu, les outils, l'habitat, le début de la pensée, des rêves, le passage de l'endogamie à l'exogamie, les prédateurs , les paysages...

Le comique réside dans le décalage des situations, les anachronismes du langage. Ces pithécanthropes finissent par nous ressembler, dans leurs comportements, leurs pensées, leurs désaccords, leur volonté d'évoluer, d'inventer, d'aller toujours plus loin.

Et s'ils n'avaient pas trouver le courage de descendre de leurs arbres?...Qu'en serait-il de nous?

Peut-être un jour,dans des millions d'années, fera-t-on un livre sur nous, hommes évolués, avec autant d'humour et de gentillesse, devant nos interrogations face à notre univers , nos erreurs, nos catastrophes , mais aussi notre persévérance et nos inventions. Ces futurs hommes seront peut-être aussi reconnaissants envers nous, que nous le sommes envers nos ancêtres, s'ils profitent de nos enseignements. Il faut l'espérer.

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"Les possibilités sont prodigieuses", voici une phrase "fil rouge" qui accompagne le lecteur tout au long de ce petit roman. Je dis "petit" pour le nombre de page mais pas si petit que ça quant au contenu.

Alors, ainsi donc, le voici ce récit paléontologique qui a déjà fait caqueter bon nombre de claviers ? Étrange pourtant le nombre de mois pendant lequel il est resté dans ma PAL sans que je sois seulement tentée de l'ouvrir. Seule la perspective de devoir bientôt le rendre à la personne qui me l'a prêté m'a enfin décidée à l'entreprendre.

Ce roman offre une lecture aisée de par son style et de par son traitement ; c'est quasi un livre de divertissement, et il est d'ailleurs conçu comme si le narrateur contait une histoire du soir avant de confier son auditoire aux bras de Morphée.

Ne nous attardons pas sur le synopsis, tout le monde connaît le concept : une horde (oui, on peut à peine parler de famille) d'hommes préhistoriques s'attelle à améliorer l'ordinaire de son existence et se fait fort d'être précurseur en termes d'évolution de l'espèce "subhumaine".

Edouard, le père, Mathilde, la mère, quatre grands gars, Oswald le chasseur, Tobie le scientifique, Alexandre l'artiste et Ernest (le narrateur), le type "moyen", intellectuellement pas si brillant qu'on l'espérerait mais pas si bête qu'on le croirait, auxquels il faut ajouter une flopée de soeurs, tantes, oncles, compagnes... Edouard, chef de tribu, a donc pour job de faire évoluer son espèce grâce à des expériences et des découvertes : la chasse, le feu, la cuisine, la danse, la musique, les arts, l'Amour, etc... Hélas pour lui, toutes les découvertes ne sont pas bonnes à faire et quand il s'agit de cohabiter avec d'autres hordes et de s'armer... Aïe.

Honnêtement, tout ça c'est sympa, comment ne pas sourire face aux multiples anachronismes utilisés par l'auteur dans ce but ? Mais, pour ma part, l'extase n'aura pas dépassé le stade du sourire et n'aura jamais atteint ceux du rire et de l'enthousiasme frénétique.

Mon peu de goût pour la Préhistoire y est peut-être pour quelque chose mais ce n'est pas certain. Les ficelles un peu grosses utilisées par l'auteur pour créer ses parallèles paraboliques sur des thèmes éculés (même si je garde à l'esprit que ce roman date de 1960) comme l'antagonisme entre tradition et innovation, les conflits de générations, le distinguo entre exode défensif et conquête belliqueuse ou encore la compréhension des mécanismes sociétaux qui ont construit notre civilisation (religion, organisation politique et sociale de la communauté, place des arts, libre expression des individus, etc.) m'ont moins surprise que je m'y attendais. Pour moi, tout ça reste trop superficiel et ne peut prétendre revêtir le costume de la satire sociale.

En synthèse, je ne crie pas au génie mais je conseille ce roman comme une lecture "gentille" et divertissante. Selon moi, c'est dommage que l'auteur n'ait pas davantage exploité "les possibilités prodigieuses" de son concept.
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C'est l'été ! le soleil, la plage...et le retour des tests psychos ! En voici un largement inspiré du livre de Roy Lewis.

Test : Cap ou pas cap de manger son père ?


1) Vous êtes dans la forêt, recouvert d'une simple peau de bête et vous avez froid.

a) Vous êtes trop frigorifié pour bouger le moindre orteil et gelez sur place.
b) Vous vous blottissez contre le premier mammouth qui se présentera.
c) Vous risquez le tout pour le tout et escaladez le volcan le plus proche.


2) Vous vous trouvez nez à nez avec un lion.

a) Vous criez: «  Back to the trees ! », grimpez promptement à un acacia et restez tranquillement recroquevillé entre deux branches en attendant que le fauve se lasse de vous.
b) Vous trouvez le lion très mignon et l'idée d'en faire votre animal de compagnie vous traverse.
c) Vous brandissez le tison que vous avez ramené du volcan et le faîtes fuir vaillamment.


3) Vous avez faim et n'avez plus rien à vous mettre sous la dent.

a) Vous allez crier famine chez la fourmi la voisine.
b) Vous tétez encore votre mère, donc tout va bien pour vous.
c) Vous inventez l'arc, tuez le lion, le faites cuire dans le feu et vous régalez de cette viande rôtie.


4) Vous songez au temps qui passe, à ce que vous allez laisser derrière vous et une envie furieuse d'avoir une progéniture vous prend.

a) Vous vous dites : «  Je ne veux pas que mes enfants vivent dans cet horrible monde » et vous lâchez l'affaire.
b) Vous voyez avec votre père s'il veut bien vous laisser une des filles de sa horde. C'est important, la famille !
c) Fervent défenseur de l'exogamie, vous allez faire un tour chez la voisine. Non, pas la fourmi ! Mais, une belle pithécanthrope bien dodue.


5) Vous vous ennuyez, vous ne savez pas quoi faire. (bah oui, ça arrive... même au Pléistocène)

a) Vous vous disputez avec votre père qui vous trouve trop apathique et sans ambition.
b) Vous tentez pour la millième fois d'apprivoiser un chien jaune. En vain.
c) Vous dessinez l'ombre d'un mammouth sur la paroi d'un rocher. Vous venez d'inventer l'art pariétal et vous êtes fier de vous !


6) Une tribu ennemie ne voit pas d'un bon oeil votre intrusion sur son territoire.

a) Vous les méprisez et tentez de les acheter pour qu'ils vous laissent vous installer tranquillement.
b) Vous retournez dans votre ancienne caverne.
c) Vous partagez avec eux vos savoir-faire au risque qu'ils n'en fassent pas bon usage.


Résultats

Vous avez un maximum de a
Vous n'hésiterez pas à manger votre père à la moindre occasion.
le progrès vous fait peur et vous préférez vous fondre dans la nature plutôt que d'apprendre à la maîtriser. Votre côté réac vous jouera des tours !

Vous avez un maximum de b
Vous ne risquez pas de manger votre père.
Très attaché à votre famille, vous donnez beaucoup d'importance aux relations affectueuses. Proches des animaux, vous avez compris qu'ils peuvent être domestiqués afin d'améliorer votre confort.

Vous avez un maximum de c
Vous ne pouvez pas manger votre père parce que c'est vous le père !
Vous êtes un progressiste.
Les avancées technologiques et culturelles n'ont plus de secret pour vous. Vous cherchez par tous les moyens à améliorer les conditions de vie, à élever l'Homme. Mais attention, à trop vouloir domestiquer la nature, cette dernière peut un jour se retourner contre vous.
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Un livre amusant et quelque peu déjanté sur les déboires et péripéties d'une petite horde de pithécanthropes aux balbutiements de leur évolution. Certes, je ne me suis pas étranglée de rire comme Théodore Monod ainsi que le signale Vercors dans la préface mais on passe véritablement un agréable moment en compagnie de nos ancêtres. Les anachronismes, la modernité du langage et des pensées de cette pittoresque famille créent un humour décalé fort sympathique. Les références à notre société actuelle, sous-jacentes ou martelées à coup de bélier, sont également omniprésentes.

Edouard, le chef de famille, est un innovateur insatiable, à l'affut de tout ce qui est nouveau et pourrait élever leur condition. le livre s'ouvre d'ailleurs par la capture du feu par Edouard. Et toute la petite horde va s'essayer à le domestiquer avec plus ou moins de disconvenues. Au grand damne de son frère, Vania, conservateur, nostalgique de la vie dans les arbres et qui considère qu'Edouard va à l'encontre de la nature et met toute l'humanité en péril. (Tout en partageant allégrement ces améliorations substantielles, sous prétexte de les vilipender lors de ses visites)

On devine rapidement que le débat progrès versus nature va se retrouver au centre du roman. Mais pas que. Ernest, un des fils d'Edouard, et également le narrateur des aventures de la petite horde, va ouvrir une autre voie, et pas la plus noble, que je vous laisse découvrir.
D'autres questionnements sont aussi abordés, avec plus ou moins de légèreté, tels que la technologie, l'art, la place de la femme, la religion, la structure familiale, les croyances, les rapports de pouvoir. Dans l'ensemble, c'est très simplifié. Notre petite horde de pithécanthropes est très très créative et évolue bien vite. Mais elle s'inscrit en miroir de notre société "moderne" avec tellement d'humour. Irrésistible !

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Citations et extraits (195) Voir plus Ajouter une citation
L'amour ! Je maintiendrai toujours, si futile que fût en inventions et en développement culturels le moyen pléistocène, qu'une des plus grandes découvertes de ce temps ce fut l'amour. Ca me pris, à l'époque, absolument au dépourvu. En un instant, je fus une créature aussi neuve, aussi fraîche, aussi souple, aussi joyeuse et libre qu'un serpent qui vient de changer de peau. Une libellule aux ailes radieuses après sa longue nuit de chrysalide. Je m'excuse de ces métaphores passablement usées, mais les nouvelles générations n'ont pas connu la merveille insouciante de cette première extase. La jeunesse d'aujourd'hui s'en est trop fait compter, elle sait à quoi s'attendre et elle attend monts et merveilles. Mais moi, personne ne m'avait prévenu. J'étais un nouveau-né. Aussi, quelle métamorphose ! Quel privilège insigne, que d'être le tout premier à vivre une nouvelle expérience humaine ! Et quand, cette expérience, c'est l'amour, imaginez-vous cela ? A présent, l'amour est devenu une sorte de routine, une marchandise de seconde main, même si les jeunes y trouvent encore une humble joie quand il le découvrent au sommet d'une montagne, au coeur de la forêt ou sur le bord d'un lac, il a prid sa place nécessaire dans le processus évolutionnaire -mais, ah ! quand à peine il venait d'éclore pour la première fois !
J'étais trop occupé sur le moment pour éprouver le désir, avoir la force d'analyser la chose. Mais, rétrospectivement, je reconnais que c'est père lorsqu'il nous imposa notre premier refoulement à des fins qu'il croyait purement sociologiques, qui fut involontairement à l'origine de cette éclosion. En entravant nos inclinations les plus faciles, il nous offrit en prime, sans le savoir, ce banquet de sensations inouïes, de fascinantes délices.
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C'était (pourtant) cela qui nous avait fait quitter la forêt pour la plaine : on y trouvait abondance de viande. L'ennui, c'était qu'elle était toute sur quatre pattes. Et d'essayer de chasser la viande sur quatre pattes (bisons, buffles, impalas, oryx, gnous, bubales, gazelles, pour ne mentionner que quelques mets dont nous aurions aimé faire notre ordinaire), quand on essaie de se tenir soi-même difficilement sur deux, c'est littéralement un jeu d'andouilles.
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-Une fois de plus je te préviens : tu as commencé là un processus que tu n’es pas sûr d’être en mesure d’arrêter. […] Cesse avant d’avoir provoqué une réaction en chaine. Cela fait combien de temps déjà que tu joues ainsi avec le feu ?
-Oh, j’ai découvert le truc il y a plus d’un mois, dit père. Vania, tu ne te rends pas compte, c’est un truc fascinant. Absolument fascinant. Avec des possibilités prodigieuses ! Ne serait-ce que le chauffage, ce serait déjà un grand pas, mais il y a tellement d’autres choses ! Je commence seulement d’en faire une étude sérieuse. C’est pharamineux. Tiens, prends la fumée, tout simplement : crois-le ou non, cela asphyxie les mouches et chasse les moustiques. Oh, bien sûr, c’est une matière difficile que le feu, et d’un maniement délicat. De plus, ça bouffe comme un ogre. Plutôt méchant, avec ça : à la moindre inattention cela vous pique comme le diable. Mais c’est, vois-tu, vraiment quelque chose de neuf. Qui ouvre des perspectives sans fin et de véritables.
Un hurlement l’interrompit. […]
-Yah ! rugit l’oncle Vania. Ça m’a mordu ! Ouillouille ! Toi, Edouard, imbécile, ne te l’avais-je pas dit ? Vous y passerez tous, elle vous mangera tous, ta stupide trouvaille ! Ah ! Vous voulez danser sur un volcan vivant ! Edouard, j’en ai fini avec toi ! Ta saloperie de feu va nous éteindre tous, toi et ton espèce, et en un rien de temps, crois-moi ! Yah ! Je remonte sur mon arbre, cette fois tu as passé les bornes.

(Chapitre 1)
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Tous les jours des pithécanthropes tombent au champ d'honneur, mangés par des carnassiers, écrabouillés par des éléphants et des mastodontes, transpercés par des rhinocéros, piqués à mort par les serpents doués de venin et comprimés à mort par ceux qui ne le sont pas. Et ce qui survit de notre espèce à ces cornes, ces crocs, ces sabots, ce venin, tombe sous les atteintes d'autres ennemis mortels, dont beaucoup sont si minuscules qu'ils échappent à la vue, en nombre si infini qu'il nous est - pour le moment - impossible de les vaincre. Le temps est bref que passe un sous-homme sur terre, et le genre subhumain est constamment en danger de s'éteindre.
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- (...) Tu ne peux pas prétendre que la nature ne nous rend pas ses commandements parfaitement explicites. Tu ne chasseras pas, car tu n'as pas les dents idoines. Peut-on être plus clair? Et encore : tu ne déroberas pas le feu pour te chauffer, car tu es couvert d'une toison étudiée pour.
- Pas moi! protesta père. Je n'ai presque plus de poils depuis des années. D'ailleurs, ce n'était pas du tout mon but en dérobant le feu. C'était pour empêcher les lions de nous dévorer.
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