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EAN : 9782714451071
368 pages
Belfond (02/09/2015)
2.76/5   21 notes
Résumé :
" Yiyun Li excelle à rendre les vies ordinaires broyées par les aberrations du système Mao, les drames obscurs des sans-grades dans les villes de province et les carnages plus intimes des sentiments. Elle déploie un art du récit concentré et intimiste, tissé de mots simples et d'images classiques. " <br /> David Fontaine, <i>Le Canard enchaîné</i> Des révolutions étudiantes de la place Tian'anmen au déracinement dans lequel les États-Unis maintienn... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Abandonnée sur le seuil de deux soeurs vieilles filles, Ruyu a grandi à la campagne, élevée sans manifestations d'amour, mais avec beaucoup de dignité par celles qu'elle appelle ses grand-tantes. En août 1989, âgée de 15 ans, Ruyu arrive à Pékin pour intégrer le lycée. Elle s'installe chez tante Lan, oncle Zechen et leur fille Shaoai, une étudiante de 22 ans. Là vivent aussi Boyang et Moran qui font tout pour lui plaire et lui faire aimer leur ville. Mais Ruyu n'a pas appris à aimer. Pékin l'indiffère, elle se sent supérieure à ses deux nouveaux amis et, par-dessus tout, elle n'apprécie pas Shaoai dont elle partage la chambre et le lit. Boyang et Moran sont, quant à eux, très admiratifs de la jeune étudiante révoltée qui, en juin, à participer aux manifestations de la place Tian'anmen et risque d'être expulsée de son université.
Plus de vingt ans après, Boyang s'occupe des obsèques de Shaoai. La jeune femme est morte, enfin !, pourrait-on dire, puisqu'elle était infirme depuis vingt ans, diminuée physiquement et mentalement, après avoir été empoisonnée. Par qui ? Il y a bien eu des soupçons mais personne n'a été inquiété. Boyang a prévenu par mail ses deux anciennes amies mais aucune n'a répondu, ni fait le déplacement. Car, seul Boyang a fait sa vie en Chine; Ruyu et Moran vivent désormais, plus ou moins heureuses, aux Etats-Unis.

Un roman au ton doux-amer qui commence deux mois après les événements de la place Tian'anmen. Dans une société toujours régie par les règles édictées par Mao, les anciens font profil bas, les étudiants se révoltent, les plus jeunes rêvent d'Amérique. Sur ce fond sociopolitique, Yiyun LI brosse le portrait de quatre personnages ambigus qui cherchent leur voies. L'habitation collective où vivent Boyang, Moran et Shaoai semble harmonieuse jusqu'à l'arrivée de Ruyu. Mais le feu couvait. Shaoai est en révolte et les conséquences de sa participation aux manifestations étudiantes pèsent sur son avenir. Elle risque une exclusion de l'Université qui lui fermerait les portes du monde du travail. Un problème réglé par l'empoisonnement dont elle est victime et qui fait d'elle une infirme pendant plus de vingt ans. Et, pendant que la jeune femme survit, prisonnière de son propre corps, les autres continuent leur chemin. Ruyu et Moran ont tenté leur chance aux Etats-Unis, sans toutefois trouver le bonheur, exilées, seules, en marge. Boyang a réussi dans les affaires, suffisamment pour entretenir une maîtresse plus jeune que lui, mais il ne s'est jamais engagé dans une relation sérieuse. Prisonniers de leur passé, ces trois-là sont finalement seuls au milieu de la foule...
Un roman subtil qui, sous une apparente froideur, explore des sentiments très humains : l'amour, la haine, la jalousie, la solitude, le déracinement... C'est tragique, cynique, parfois tendre, à lire en tout cas.
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De la première à la dernière page, Yiyun Li nous offre une analyse psychologique de jeunes Chinois vivant il y a quelques dizaines d'années. Inutile donc de préciser que l'auteur est de sexe féminin. le problème, c'est qu'elle pousse le bouchon un peu loin: elle suit les méandres de la pensée des personnages, ce qui donne un roman très lourd, nécessitant une forte concentration, sans grand plaisir intellectuel en bout de course. La grande partie du roman se déroule en Chine, un monde très différent du nôtre, ce qui rend plus difficile encore de s'intéresser vraiment à Ruyu, Moran ou Boyang.
L'auteur relate de nombreuses conversations entre eux, mais même si celles-ci abordent des détails de la vie quotidienne, elles dévient très vite vers des questionnements sur eux-mêmes, vers des interrogations sur les réactions de l'autre. Tout cela manque de naturel. Et ce n'est pas le personnage principal qui va détendre l'atmosphère: Ruyu est une enfant trouvée, recueillie par deux vieilles dames bigotes. Toute jeune, elle se croit élue par Dieu et se force donc à être insensible au monde extérieur. Plus tard, la foi disparaît mais elle reste une fille froide, indifférente, ne se livrant jamais, répondant aux questions de son entourage par d'autres questions.
J'avais été attiré par ce roman par le texte de la quatrième page de couverture. Je me méfie généralement des commentaires qu'on y trouve, et ici on frôle vraiment la tromperie pour appâter le lecteur potentiel. Je lis par exemple que "Yiyun Li excelle à rendre les vies ordinaires broyées par les aberrations du système Mao..." ou encore "des révolutions étudiantes de la place Tian'anmen au déracinement dans lequel les Etats-Unis maintiennent leurs migrants". Or ces thèmes n'apparaissent quasi jamais dans le roman: le lecteur peut interpréter cette histoire de cette façon, mais l'auteure ne l'y invite pas!
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2.5/5 : le thème de Plus doux que la solitude porte sur l'identité, l'intégration, la culture. Une lecture douce amère, une lecture qui m'a convaincue sans pour autant me transcender.

C'est l'histoire de plusieurs protagonistes qui rêvent d'un ailleurs, qui rêvent de quitter la Chine pour voir l'Amérique. C'est le passé. Et il y a le présent : la mort d'une jeune femme qui va amener des connaissances à se rappeler, à revenir, à remettre en perspective leur expérience. Il y a Ruyu : une jeune femme qui ne s'attache à personne, qui reste impassible, celle qui va amener une petite forme de chaos dans chez Boyang, Moran et Shaoai. Cette dernière a été empoisonnée mais par qui ?

Je dois avouer que ce j'ai aimé c'est cette intrigue autour de l'empoisonnement de Shaoai et c'est ce qui m'a fait lire rapidement ce livre. Je voulais vraiment savoir qui était responsable et comprendre la raison (même si le fait que Shaoai avait participé à des événements d'insurrection pouvait l'expliquer). Mais à côté de cette intrigue je n'ai pas réussi à accrocher à ce roman... Pourquoi ?

D'une part parce que je ne me suis pas attachée aux personnages : aucun n'a réussi à me faire ressentir une certaine empathie et j'ai trouvé que cela restait très froid et distant vis-à-vis du lecteur. Ensuite l'histoire (en dehors du mystère pour Shaoai) n'était pas aussi intéressante et émouvante que pouvait laisser croire le résumé, Yiyun Li n'allait pas forcément à l'essentiel, on se perdait assez facilement entre les personnages et leurs vies. Enfin le style n'avait rien de particulier en soi pour me faire accrocher.

En définitive, malgré une intrigue intéressante, ce livre n'était pas fait pour moi...
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Ce roman nous plonge dans la vie de 3 adolescents à Pekin en 1989, et dans leur vie d'adulte de nos jours, deux sont parties à l'étranger, un est resté à Pékin, après qu'un incident ait bouleversé leur destin. Ce roman est assez statique et se consacre principalement à nous faire partager avec beaucoup de finesse et de non-dit, l'état d'esprit, les sentiments de ces 3 personnages, à travers des aller- retours entre les deux périodes, comment chacun perçoit sa part de responsabilité. Il nous offre egalement un tableau du Pékin populaire de 1989 dans un siheyuan (maison traditionnelle transformée en habitation collective), contrastant avec le Pékin d'aujourd'hui, moderne et ouvert au libéralisme, et nous dépeint aussi l'isolement des chinois expatriés aux Etats-Unis.
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Roman sur l'adolescence, l'amitié, l'amour, l'absence, la solitude. Assez dure, certains diraient pessimistes, d'autres réalistes. Chacun se fera son opinion. L'histoire reste assez simple mais la narratrice parvient à faire vivre de façon assez dynamique l'amitié qui lie les 3 protagonistes, grâce en particulier au contexte post-Tiananmen de 1989, et à la chape de plomb tombant sur la société chinoise.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Jusqu'à son arrivée à Pékin, le silence qui régnait dans son ancienne demeure ne lui avait jamais paru insolite ; ici, les mots servaient de lubrifiant au train-train quotidien, et tout ce qui remplissait la vie d'autrui - événements insignifiants, menus objets - donnait matière à des bavardages sans fin.
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Les gens demandaient tout le temps qu'on leur fasse confiance, pensa Ruyu, comme s'il ne leur venait jamais à l'esprit que par cette simple requête, ils démontraient déjà qu'ils n'en étaient pas dignes.
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Vidéo de Yiyun Li
Yiyun Li - Plus doux que la solitude .Yiyun Li vous présente son ouvrage "Plus doux que la solitude" aux éditions Belfond. Rentrée littéraire automne 2015. Traduit de l'américain par Françoise Rose. Retrouvez le livre : http://www.mollat.com/livres/li-yiyun-plus-doux-que-solitude-9782714451071.html Notes de Musique : Poison by Quaro. Free Music Archive. www.mollat.com Retrouvez la librairie Mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat You Tube : https://www.youtube.com/user/LibrairieMollat Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/1 Vimeo : https://vimeo.com/mollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/
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