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Jean Esch (Traducteur)
EAN : 9782020380850
480 pages
Seuil (21/08/1999)
3.83/5   123 notes
Résumé :
Situé en plein centre de New York, le Parker Regency est un hôtel de luxe où descendent, et parfois résident à temps complet, les personnages les plus riches et huppés de la planète. Et la conciergerie, qui regroupe tout le personnel d'accueil, fait tout ce qu'il faut pour satisfaire le client. Roger Paladine, le patron du service, y veille. Cependant, que peut-on raisonnablement refuser à une clientèle qui est prête à payer des sommes folles pour avoir ce qu'elle v... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Le Parker Regency est un hôtel de luxe new-yorkais prisé des vieilles fortunes, de l'aristocratie et du corps diplomatique. Figé dans le temps, il est en passe d'être délaissé au profit d'établissements plus modernes. Heureusement, un personnage omniscient veille au confort de cette clientèle exigeante. C'est Roger Paladine, l'homme aux clés d'or. Tout ce que ses hôtes désirent, il le leur procure avec discrétion et efficacité, même s'il s'agit de substances prohibées, ou de services que la loi et la morale réprouvent. Car le concierge sait tout de leurs lubies, de leurs petits secrets honteux et possède un réseau de pourvoyeurs de vices qu'il peut solliciter de jour comme de nuit.
Un soir cependant, un drame vient perturber le calme feutré de l'établissement. Un client prestigieux, Gobbo, comte décati, ancien membre du personnel de l'ambassade d'Italie, parrain de Roger Paladine, et pédophile notoire, y est retrouvé pendu. Gardien du Temple, Paladine se doit d'agir pour préserver la réputation du Parker Regency et celle de ses clients, quitte à défier la loi.

Le Concierge est un quasi huis-clos dans lequel la frontière est ténue entre service et servitude, entre ceux qui commandent et ceux qui exécutent, et parfois le pouvoir ne se trouve pas entre les mains de celui que l'on croit. Avec cette sombre variation sur le thème des Maitres et des Valets, Lieberman réussit un bon thriller psychologique dont l'intrigue se déroule à pas lent. A mesure que cette dernière avance, les apparences se lézardent et laissent entrevoir les failles de individus, ce que le seul le concierge semble percevoir, comme il commence à percevoir, les lézardes du palace qui perd chaque jour un peu de son lustre d'antan: « Or, certains de ces indices inquiétants commençaient à se remarquer dans le hall du Parker Regency. Comme aux premiers stades d'une maladie insidieuse, la plupart de ces symptômes passaient inaperçus, .Mais pour lés vétérans à l'oeil aiguisé et à la mémoire vive, comme un Paladine qui pouvait se remémorer une époque bénie, le spectacle du hall du Parker Regency était un vrai crève-coeur. »

Le Concierge est un polar d'atmosphère qui prend son temps. Si Lieberman ne nous saisit pas avec un rythme haletant et des rebondissements tonitruants, il le fait en nous donnant à voir le cynisme de ceux que l'argent ou le nom rendent tout-puissants, et l'hypocrisie de ceux qui veillent à la satisfaction de leurs désirs même les plus déviants en fermant les yeux et en bouchant leur nez.
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J'ai beaucoup aimé le concierge, un polar quelque peu suranné, (lire: avant l'ADN et toute l'approche médico-légale) qui raconte un crime commis dans un grand hôtel de New York légèrement sur le déclin, et qui nous décrit la faune qui l'habite, autant les clients richissimes que le personnel qui y oeuvre, et en particulier à la conciergerie, l'endroit où convergent les demandes banales ou extravagantes des clients gâtés et où l'on fait des pieds et des mains pour les exaucer toutes ... même les plus sombres... Vous y rencontrerez Paladine, un maître concierge qui sera mis à l'épreuve, coincé entre son professionnalisme (ou l'idée qu'il s'en fait) et sa conscience. Certains trouveront peut-être le rythme un peu lent, je l'ai apprécié, j'ai eu l'impression de faire moi aussi un séjour dans un hôtel de luxe, telle une cliente voyeuse et peu pressée.
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Le mieux est l'ennemi du bien. C'est à ses dépens que Paradine en fera l'expérience.
Paradine est concierge au prestigieux Parker Regency Hôtel de New York. D'une conscience professionnelle remarquable  il n'a de cesse de satisfaire ses clients et anticiper leurs besoins. Jusqu'où est il en droit d'aller pour répondre à leurs  besoins ? Doit-il payer de sa personne en acceptant leurs fantasmes sexuels, leurs indicibles dérives pédophiles ou leur addiction aux substances illicites? Un principe inviolable de protection absolue de la vie privée lui interdit tout jugement moral.
Ces compromis sont mis à mal lorsque l'un des clients, résident permanent, est retrouvé pendu et que le corps sans vie d'un enfant est retrouvé dans sa chambre.
Pas question que l'établissement soit éclaboussé par un scandale. L'inspecteur Buckett, sosie de Colombo, va mener l'enquête et mettre à mal le code de bonne conduite de Paradine.
J'ai aimé l'exotisme du personnel, des émigrés italiens, roumains, péruviens, slaves dignes des palaces d'antan ou le théâtral diplomate sénégalais M. Ngongoro. J'ai retrouvé non sans délice l'univers trouble des romans de Lieberman. Quelles névroses  hantent les personnages ? Dissimulent-ils habilement une face cachée ? À quel moment la discrétion nécessaire éveille-elle  mystère et suspicion?
L'hôtel est à un point de basculement. La concurrence marque des points et le changement de direction pourrait bien être fatal au palace. Certes les digressions sur les opérations boursières sont peu plausibles, certaines scènes sont artificiellement insérées et la résolution de l'énigme  passablement traitée. Mais l'essentiel n'est pas là. le personnage de Paradine est une belle réussite qui n'est pas sans rappeler Mr. Stevens des Vestiges du jour.
Un roman addictif qui joue constamment sur les limites du vrai et du faux, sur l'apparence et la réalité, sur le bien et le mal.
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Herbert Lieberman est un auteur un peu à part pour moi, car conseillé par quelqu'un qui m'est très cher...Alors, après Nécropolis, La nuit du solstice et le maître de Frazé, j'ai attaqué ce nouveau roman en priant d'y retrouver tous les ingrédients appréciés sur les lectures précitées. Et à nouveau, j'ai aimé…
Un roman fin, psychologique, où l'auteur prend le temps : celui de nous installer le décor, et quel décor : le Parker Regency, un hôtel de luxe situé plein centre de New York ; celui de nous décrire la faune qui vit dans ce lieu de prestige, depuis les clients jusqu'aux employés ; celui de nous dresser un portrait sans concession de Mr Roger Paladine, dit le maestro, concierge en chef de son état.
Et nous voici spectateurs, depuis les coulisses, de tout ce que cet homme doit gérer et mettre en place avec son équipe pour le bon fonctionnement de l'établissement et la satisfaction des clients, vraiment tout… du plus fonctionnel au plus abject...Car c'est la fonction qui veut ça : un « code de conduite particulier, des règles qui ne sont pas toujours très catholiques. Ne rien voir, ne rien entendre, n'est-ce pas monsieur le concierge ? ».
Mais quand un meurtre est commis au sein de l'hôtel, le vernis craquelle, irrémédiablement…
Pas d'effusion de sang, de courses poursuites, de rebondissements à répétition, non, vous ne trouverez rien de tout ça dans ce roman policier. Herbert Lieberman tisse sa toile tout doucement, nous capture et nous confronte à l'inconfortable noirceur de l'âme humaine. Le pouvoir de l'argent peut-il tout permettre ? Est-on si impuissant que nous le croyons face à cette force, ou choisit-on de fermer les yeux par peur ou facilité, voire habitude ?
C'est un livre troublant, dérangeant, questionnant, comme j'aime.
Herbert Lieberman...
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Gerro Paladine est le Maestro.

Roger Paladine est concierge en chef au Parker Regency Hotel, à New York, a quelques pas de Central Park....
"Gerro" pour les intimes, a de la bouteille. Il connait sur le bout des doigts la moindre des exigences de ces habitués qui hantent à l'année les suites de ce Palace...
Les désirs des clients sont réalises, avant même qu'ils ne soient formulés.... D'ailleurs ils ne doivent pas être dits : tout est su...
Et puis il y a des choses inavouables...

Le père de Roger Paladine fut concierge au Negresco, à Nice....
Gerro a grandi dans les couloirs des Palaces, a mangé aux meilleurs tables, à dormi dans excellents lits, mais a eu une enfance sans mère.... Une absence absolue, tue... Une chaleur éteinte. Un vide.
Après quelques hésitations, Gerro embrasse la carrière de Papa Paladine, et devint, au fil des années, le Concierge au Clés d'Or du Parker Regency Hotel, et y excelle au plus haut point.

Il devient une pointure. Puis une référence, et enfin le Maestro.

Au Palace, réside le vieux Conte Gobbo, conseiller au Consulat d'Italie, à New York... le Conte Gobbo, avancé en âge, connait Roger Paladine depuis sa jeunesse, puisque le Conte est son parrain...
Gerro a de l'estime pour lui. Il connait tout de lui, même ses perversions.... Car ce vieux dignitaire n'a rien de digne une fois la porte de sa suite fermée... Ce montre aristocratique aime les enfants, mais pas dans le sens paternel, mais dans le sens le plus vil, le plus abject du terme. Il abuse sexuellement de jeunes garçons...

Appâts que lui fournit, sans sourciller, le Maestro.... Un petit carnet dans un coffre fort, un numéro de téléphone, la livraison du "cadeau" au Palace, et la montée pour le "sacrifice" d'un innocent..

Roger Paladine est-il conscient, à ces moments là de l'atrocité de ses actes ?

Un matin, Gerro est réveillé par son nouveau bras droit (dont il sait peu de choses, d'ailleurs...) lui annonçant que le Conte se pendouille à une poutre dans les bas-fonds du Palace, le sexe à moitié découpé en tranches, et maquillé de façon ridicule....
Gerro constate avec effroi, la mort de son tendre parrain...
Mais qu'est devenu l'enfant livré la veille au soir ?

Herbert Lieberman, nous livre, après "Nécropolis", un délice de roman noir...
Lieberman coupe au scalpel.
Ça tranche .
C'est profond...
Lieberman nous livre à la lumière crue d'un petit matin New Yorkais, la laideur d'une âme humaine.

Vous avez adoré "Nécropolis" ? Vous aimerez "Le concierge".
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
En outre il ignorait d'où lui venait ce sentiment. Ce n'était pas simplement dû au fait qu'une grande partie de sa vie, et une chose dans laquelle il avait investi une importante part de lui-même pendant des années, paraissaient lui échapper.
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Au même moment, la porte s'ouvrit. C'était la première fois que Bates voyait d'aussi près le comte Gobbo. L'homme était de petite taille et légèrement voûté. En maillot de corps, caleçon et chaussettes, il finissait d'ôter la mousse à raser sur son visage de lutin grimaçant.
_ Entre, Sando, dit-il avec un large sourire, et il tendit les bras à l'enfant. Ah, voilà mon grand garçon !
Puis il s'agenouilla pour étreindre l'enfant, qui sembla se raidir, Bates ne put s'empêcher de le remarquer.
La porte de la chambre 1804 refermée sur eux, Bates resta figé sur place un instant. Il n'aurait su dire pourquoi cette scène banale lui procurait un tel sentiment de malaise.
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_ Il y a eu un crime ici ! s'exclama Bates en ayant l'impression que sa voix venait de loin. Il ne faut toucher à rien. La police doit d'abord...
_ Croyez-moi, monsieur Bates, je sais parfaitement ce qui s'est passé et ce que doit faire la police. Qu'ils fassent leur métier. Moi, je fais le mien.
_ Mais ce... ce que...
La réponse du concierge, son ton autoritaire et déterminé ne souffraient aucune discussion.
_ Ce que vous faites est illégal !
Devant le spectacle qui s'offrait à lui, Bates fut soudain frappé par l'inanité de ses paroles.
_ Écoutez-moi, reprit le concierge en s'interrompant dans sa tâche. Le compte avait quelques petits vices assez vilains. Mais c'était quand même un homme bien. Inutile que sa famille et lui soient déshonorés par sa conduite jusque dans la mort. Ça ne servira à rien.
En disant cela, il commença à rouler l'édredon taché de sang.
_ J'ai besoin d'un coup de main, monsieur Bates. Voulez-vous bien m'aider ?
_ Vous aider ? s'exclama Bates en s'etranglant. Non, je ne peux pas vous aider. Je ne peux pas ! Si je vous aide, je deviens... complice.
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En regardant le Dr Ngongoro franchir la gigantesque porte à tambour pour monter dans la limousine qui l'attendait devant la porte de l'hôtel, Paladine se demanda ce qu'avait bien pu lui dire la femme de chambre. Dans sa précipitation à tout nettoyer et remettre en ordre dans la suite 1804, aurait-il oublié un détail ?

fin du chapitre 10
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_"Tenez, voilà pour vous, ma jolie" qu'il me dit, racontait une femme de chambre en imitant un des clients. Et ce vieux radin me colle un billet de cinq dollars dans la main. Vous vous rendez compte ? Pendant trois semaines, j'ai changé ses draps pleins de pisse, et il a le culot de me filer cinq dollars. A sa place, j'aurais honte.
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