Voilà déjà quelques années que je vous vends du
Maurice Limat à tour de bras, avec je l'avoue, une tendre moquerie : son style alambiqué et rétrograde, ses idées bancales, son lyrisme de pacotille, son érotisme puéril, du lourdingue souvent assez jouissif, c'est le nanar érigé en art. Il faut évidemment accepter de jouer le jeu, et s'en faire une lecture au second degré. Mais ça ne peut pas marcher à tous les coups.
Ici, j'ai eu l'impression qu'il avait piqué ses idées à
Serge Brussolo, un autre frapadingue de la SF, dans “Rempart des naufrageurs”, alors du coup, la mayonnaise ne prend pas.
Pourtant, ça démarrait plutôt bien : un monde de Fantasy, un phénomène météorologique étrange sévit dans ce monde depuis quelques décennies, Yow, le fils du forgeron se fait enlever par cette tempête tourbillonnante, la compagne de son père Helki, un amazone et Tzâ , son ami, partent à la poursuite de ce tourbillon pour tenter de le sauver. Au début de la deuxième partie,
on découvre que ce phénomène est provoqué par un vaisseau spatial humain échoué sur cette planète.
La première partie semble une pâle copie des romans de
Serge Brussolo, je ne reconnais pas mon
Maurice Limat. On s'attend à ce que la suite décolle, elle décolle en effet, pas forcément pour du mieux. Les idées farfelues n'arrivent que dans cette deuxième partie du roman, et sont bien trop éthérées et fumeuses pour qu'on puisse s'y intéresser, il est question d'âmes, d'esprit sortis du corps, le sujet à ne pas franchir dans la science fiction. Quand enfin la prose de
Maurice Limat s'emballe dans ce qu'il nous a habitué, c'est trop tard, son lyrisme lourdingue n'est rien d'autre que du lyrisme lourdingue.
Comme je l'ai dit plus haut, avec cet auteur qui pourrait passer pour le pire auteur de science fiction de tous les temps, il faut accepter de jouer le jeu, de passer dans une autre dimension de la lecture, c'est une expérience, et cette fois-ci, je n'y suis pas parvenu, je n'ai pas ri, je n'ai pas eu envie de lui accorder mes tendres moqueries, la mayonnaise à tourné, le soufflé n'a pas gonflé. C'est tombé à plat.