Limat est l'un des plus productifs de la collection FNA, et, forcément, c'est pas toujours d'égale qualité.
Ici on est dans du moyen, avec une histoire originale, mais pas toujours prenante et une fin très décevante.
l'écriture est de bonne facture, au vocabulaire, se pendant, pas aussi riche que d'habitude, surtout niveau inventivité. On y retrouve les incontournables inframauve et sideroradio mais guère plus. Puis il retombe dans son travers de la répétition abusive.
Le personnage principal est sympa à suivre mais peu profond, même un peu caricatural. Les autres juste présents, mais sans intérêt.
En fait le principal attrait de ce livre c'est l'univers où il se déroule, très imaginatif, riche, avec toute la créativité qui caractérise si bien l'oeuvre de Limat.
Bref, un Limat sympa à lire, bien écrit, mais loin d'être un indispensable.
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On avait pensé à le désennuyer, toutefois. Kep avait amené quelques bibliophones. C'étaient de petits livres, imprimés sur une matière spéciale. Le lecteur pouvait, en cours de lecture, et à son gré, provoquer le déclenchement d'un système visuel, sonore, odoriférant.
Ainsi, un déclic permettait de projeter, sur le mur, un véritable film en relief de la scène désirée. Les personnages dialoguaient, le vent soufflait, les senteurs du monde décrit se manifestaient. Rikkel put ainsi oublier pendant quelques temps sa triste situation en dégustant des traductions de romans venus de la lointaine planète Terre.
Mais ni Alexandre Dumas, ni Jimmy Guieu, ni Balzac, ni Richard-Bessière ne parvinrent totalement à le fasciner. Et il interrompait fréquemmment sa lecture animée pour réfléchir aux paroles de Tezzo.
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La douche... Instinctivement, l'homme hésitait.
Il était meurtri, rongé de chaleur. Il saignait. Tout son épiderme, boursouflé, horriblement cloqué, marbré de taches rougeâtres, le cuisait de façon insupportable. Et il bredouillait, soudain effaré :
- L'eau...Non ! Non !... Pas l'eau...Dans l'état...où je suis...ce serait...
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