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Agneta Segol (Traducteur)Pascale Brick-Aïda (Traducteur)Ilon Wikland (Illustrateur)
EAN : 9782013226769
318 pages
Hachette Jeunesse (14/03/2008)
4.35/5   30 notes
Résumé :
"Il existe un pays au-delà des étoiles où tout peut arriver, où l'on vit des aventures extraordianires..." Charles écoute, émerveillé son grand frère Jonathan lui raconter l'histoire de ce lieu magique qui a pour nom Nanguiyala. Là, les deux frères luttent contre Tenguil le tyran. Charles est très malade et il sait que, bientôt, il s'envolera pour ce pays lointain...
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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« Tout était peut-être déjà écrit dans la nuit des temps, lors de la création des contes. Jonathan avait peut-être déjà été choisi pour sauver Orvar et la Vallée des Eglantiers. Nos pas avaient peut-être été guidés, à notre insu, par quelques génies de conte inconnus. » p. 241

Avec ses personnages de Fifi Brindacier et Emil, Astrid Lindgren nous a habitués à des histoires pleines de rires et de jeu, au ton léger. Ici le ton tranche nettement: on reste sur un texte destiné aux plus jeunes donc la part de jeux et d'amusements est toujours présente, cependant on aborde des sujets plus délicats comme la mort, le bien et le mal, l'oppression et l'esclavage.
C'est donc un texte plein de sensibilité, émouvant, prenant.

Karl Lion, moins de 10 ans, vit avec sa mère et son grand-frère Jonathan. Il est malade et constamment alité dans la cuisine, pris de quintes de toux avec des difficultés pour se déplacer. Il vit par procuration les jeux avec les enfants du quartier et l'école : Jonathan lui fait un compte rendu quand il rentre. Il lui raconte également beaucoup d'histoires, souvent sous forme de contes.
Le jour où Karl demande à Jonathan si c'est vrai qu'il va bientôt mourir, Jonathan lui parle de Nanguiyala, le pays où ils se retrouveront une fois morts.
Quelques temps après, ce n'est pourtant pas Karl qui décède mais Jonathan…

Le récit est à la première personne (Karl) et n'en est que plus touchant. le jeune garçon éprouve une admiration et un amour pur pour son grand-frère. Quant à Jonathan, il est plein d'affection et de tendresse pour son jeune frère sans rien attendre en retour.
Le ton est assez onirique, renforcé par le regard naïf et neuf de Karl qui ne sortait jamais de chez lui et découvre maintenant tout un monde autour de lui. le texte devient un véritable roman initiatique empli de légendes et de contes au décor fabuleux. Mais il y a aussi les contes cruels que Karl va devoir découvrir malgré tout.
«  Mais tu comprends, Biscotin, l'ultime combat ne sera rien d'autre qu'un conte cruel dont le thème sera la mort, rien que la mort. C'est la raison pour laquelle c'est Orvar qui doit mener cette lutte, et pas moi, car je suis incapable de tuer quelqu'un. » p . 223
Jonathan est le héro absolu qui sait comment réagir, trouve les solutions, fait preuve d'un grand courage, alors que Karl est l'anti-héro par définition, celui qui se fige et reste muet devant un danger.
Les illustrations de Ilan Wikland, parfois en pleines pages, apportent un plus à cette lecture où la part d'imagination est grande.
La fin est tragique, troublante à souhait, et me fait me poser bien des questions. On s'éloigne alors des contes de fées où tout est bien qui finit bien. Ici la réalité semble prendre le pas… mais je reste surprise du choix final.

Une lecture splendide, bouleversante. Une lecture à faire, absolument !
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Ce livre pour enfant est en fait... une réflexion sur la mort assez perturbante. le récit est encadré par la mort des deux jeunes héros: une première fois au début, ce qui les amène au pays de "Nangijala", où se déroule alors une intrigue assez classique impliquant un méchant tyran et un dragon, et une deuxième fois à la fin.
Ce qui est vraiment traumatisant c'est que la deuxième mort, censée mener elle aussi vers un pays idyllique imaginaire, est en fait un suicide: les deux frères se jettent dans le vide pour échapper à la souffrance et pour retrouver leur grand-père adoptif, mort au combat.
C'est donc un livre très beau et original par ce cadrage, et qui évoque la mort de façon très poétique, mais aussi de façon un peu dérangeante parce que la mort est aussi ici une fuite en avant de la réalité. Je pense qu'il ne faut pas mettre ce livre dans les mains de n'importe quel enfant, en effet on peut aussi y voir une glorification de la mort et du suicide...
PS: je précise que je l'ai lu en allemand et au vu des autres critiques je me demande si la version française n'a pas été un peu édulcorée: en allemand la fin est vraiment traumatisante.
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Encore une magnifique histoire de la grande romancière nordique ! Une histoire plus sombre, plus mélancolique qu'à l'accoutumée, même si l'on y retrouvera certains des thèmes de sa série « Fifi Brin-d'Acier » ou du beau roman « Ronya, fille de brigand » : l'amitié, le courage, la liberté et la nature, notamment.
Ici, Astrid Lingred explore le thème de la mort, un thème peu traité dans la littérature jeunesse. Et elle le fait avec la ferme volonté de rassurer les jeunes lecteurs, de leur donner de la force et de l'espoir face à l'inconnu. En racontant l'histoire de deux frères très attachés l'un à l'autre, elle forge l'idée que la mort n'existe pas réellement, ce n'est qu'un passage vers l'ailleurs ! Assez audacieux en littérature jeunesse ! Ce livre parle également de dictature, de tyrannie et de résistance ! On sent bien qu'il a été écrit quelques années après la fin du nazisme et de la guerre auxquels l'auteure a été confrontée.
Un livre fort en émotion. Les premières pages sont dures et m'ont fait frissonner, la fin aussi ! Les héros meurent en effet deux fois dans ce livre ! Mais, j'insiste, c'est un message d'espoir que délivre l'auteure grâce à la poésie et à l'aspect « fantasy » de son livre. Elle trouve les mots justes qui la maintiennent à la frontière entre le tragique et le mélodramatique. Sa langue mesurée et son grand sens de la poésie offre des images puissantes et mélancoliques. Quelques passages descriptifs accusent le temps, mais, dans l'ensemble, c'est un roman à offrir à des collégiens à qui il fera du bien.
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Les frères coeur-de-lion est une des lectures les plus marquantes de mon enfance. Il aurait pu se perdre parmi beaucoup d'autres, parce que je lisais tellement et que je n'ai jamais eu accès à ce livre que par la bibliothèque municipale. Mais il est resté à part dans mes souvenirs, à tel point que j'ai eu envie de le redécouvrir, bien des années plus tard, avec un regard d'adulte.

Je ne m'attendais pas à grand chose. Sans la magie de l'enfance, ce beau souvenir de jeunesse risquait de ne pas susciter autre chose en moi qu'une indulgence amusée pour la gamine que j'étais naguère. Je ne suis même pas du genre nostalgique. Je voulais surtout revoir une oeuvre qui m'a donné un avant-gout de la Fantasy, bien avant que je ne lise le Seigneur des anneaux, et que je ne m'attache à ce genre.

Ainsi, je ne m'attendais pas à ce que ce livre m'arrache des larmes. Excès de sensibilité intempestif ? Peut-être. Néanmoins, pour mon regard d'adulte, le sort de ces deux jeunes enfants est tout simplement poignant. Bien plus que je ne m'en rendais compte à l'époque. Et je suis bien plus heureuse de l'avoir redécouvert et rajouté à ma bibliothèque, qui ne contient pratiquement pas d'ouvrages jeunesse, que je ne l'aurais cru possible.
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Ce livre pour enfants a longtemps été négligé en France, où il a été perçu comme très sombre: en effet, l'aventure commence après la mort des deux petits héros, qui se retrouvent dans un monde un peu médiéval, avec méchant dragon etc.
Si en effet, le sujet de la mort est évoqué, elle n'est en fait qu'un prétexte pour transposer les enfants dans un nouvel univers, qui n'a strictement rien de morbide.
Il serait vraiment dommage de priver ses enfants de ce fantastique roman d'aventures, immense succès dans d'autres pays!
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Je ne sais pas très bien à quel endroit du corps on ressent le bonheur, mais j'avais l'impression qu'un éclat de rire avait envahi mon âme tout entière. 

p. 139
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- Merveilleux ! je lui ai dit. Tu trouves ça merveilleux, toi, d'être mort et couché sous la terre !
- Mais non, c'est seulement ce qui t'entoure, un peu comme ton enveloppe, qui sera sous la terre. Toi, tu t'envoleras vers un tout autre endroit.
- Où ça ? je lui ai demandé, parce que j'avais du mal à le croire.
- A Nanguiyala.
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Je vais vous parler de mon frère, Jonathan Coeur-de-Lion.
Je vais vous raconter son histoire. Ça ressemble à un conte, et un petit peu aussi à une histoire de fantômes et pourtant tout est vrai. Mais nous sommes les seuls à le savoir, Jonathan et moi.
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