Les trois premières pages placent l'intrigue, le paysage et les personnages. Elles ne sont pas les plus intéressantes, mais elles sont importantes pour comprendre le roman. La traduction est magnifique. Il est appréciable de pouvoir lire ce volume sans avoir lu les précédents. Amy n'a pas un rôle de jeune personne bien sous tous rapports, enfin comme chaque membre de la famille Malory. Elle va faire du rentre-dedans à Warren Anderson, ce qui l'entrainera dans des situations cocasses. Elle va tout faire pour qu'il tombe amoureux d'elle. Il faudra attendre un kidnapping et un voyage vers l'Amérique, pour que la situation évolue et pas forcément en bien. Ce livre change des classiques romans sentimentaux.
Commenter  J’apprécie         10
Encore un tome excellent, avec un couple hillarant. Amy est une vraie terreur en jupon, pauvre Warren. En tout cas, l'alchimie passe à merveille entre eux, ce qui rend le récit très savoureux. Il y a de vrais moment d'anthologie entre eux, comme quand elle le suit dans une certaine taverne...
Commenter  J’apprécie         10
Warren arborait maintenant une mine sombre.
— À votre place, je m’inquiéterais plutôt de ce qui risque de vous arriver.
— Je ne pense pas que nous courions un grave danger. Je ne sais rien de vos brigands américains mais les nôtres évitent de tuer des nobles. L’agitation et les rafles qui s’ensuivent perturbent leurs petites affaires. Ils préfèrent même envoyer l’un des leurs au gibet pour y mettre un terme.
— Amy, pourquoi ai-je énormément de mal à vous croire ?
— Parce que vous n’imaginez pas à quel point nos brigands sont respectueux des traditions ? suggéra-t-elle.
Son regard noir lui apprit qu’il n’appréciait pas son humour dans un tel moment.
— Je préfère penser que le cocher n’a pas compris mes instructions. Et nous allons y remédier sur-le-champ.
C’est ce qu’il entreprit de faire. Il cogna tout d’abord sur le toit pour attirer l’attention du cocher avant d’entrouvrir la porte pour hurler à l’homme de s’arrêter. La réaction du bonhomme fut éloquente : il fouetta les chevaux qui galopèrent de plus belle. Warren fut proprement projeté dans son siège et la porte se referma en claquant.
— Magnifique, ironisa Amy.
— Bon sang, si vous n’étiez pas là, je sauterais en marche.
— C’est un comble ! Reprochez-moi de vous empêcher de vous briser le cou.
— Je vous reproche d’être responsable de ma présence ici.
— Vous auriez préféré que je me retrouve seule face à ces canailles ? demanda-t-elle, un sourcil haussé.
— J’aurais préféré que vous restiez chez vous. Ainsi, ni vous ni moi ne serions ici.
Elle n’avait aucun argument à opposer à cela. Mieux valait changer de sujet.
— Vous n’avez pas beaucoup d’argent sur vous, n’est-ce pas ?
— Pour aller là où j’allais ? Je ne suis pas stupide.
— Alors, n’en faites pas une maladie, suggéra-t-elle raisonnablement. C’est assez simple. Vous leur donnerez votre argent et ils ne vous feront aucun mal.
— Ce n’est pas ainsi que je vois les choses, petite fille.
Elle éprouva sa première frayeur.
— Warren, je vous en prie, je sais que vous cherchiez la bagarre ce soir mais soyez assez bon pour ne pas choisir ces gaillards. Ils seront armés et…
— Je le suis, moi aussi.
Elle cilla.
— Quoi ?
Il releva les jambes de son pantalon pour extraire de ses bottes un petit pistolet et un couteau pourvu d’une lame impressionnante.
Amy passa de la frayeur à la panique.
— Cachez cela !
— Pas question.
— Les Américains ! s’exclama-t-elle, écœurée. Écoutez-moi, je n’ai aucune envie de me retrouver prise entre deux feux pendant que vous jouerez les héros. Et si vous êtes blessé, je risque d’être tentée de faire quelque chose de vraiment stupide comme de chercher à vous venger. Il n’entrait absolument pas dans mes plans de me faire tuer ce soir.
— Vous resterez dans la voiture.
— Non.
— Si.
— Je vous jure que non. Je resterai si près de vous que toute balle qui vous sera destinée risquera de m’atteindre. Est-ce cela que vous voulez, Warren Anderson ?
— Sacré bon sang ! Mais pourquoi n’êtes-vous pas comme les autres femmes ? Vous devriez déjà vous cacher sous votre siège. Vous pourriez même piquer une crise d’hystérie, cela me serait égal.
— Sornettes, rétorqua-t-elle. Les hommes détestent les hystériques. Et les Malory ne sont pas hystériques.
Avant qu’il ne puisse répondre, la voiture s’immobilisa brutalement. Si brutalement que Warren faillit perdre l’équilibre. Il laissa tomber son pistolet. Amy voulut s’en emparer mais il fut plus rapide.
— Et que comptiez-vous en faire ? fit-il.
— Le jeter par la fenêtre.
Il parut si écœuré qu’elle ajouta précipitamment :
— Écoutez, rangez-le et je vous promets de faire tout ce que vous me demanderez.
Plus tard, il faudrait qu’elle trouve un moyen de ne pas obéir à cette promesse. Elle imaginait très bien ce qu’il allait lui demander : ne plus jamais chercher à le revoir.
— Absolument tout ? demanda-t-il.
Maudit homme : il ne s’y trompait pas et saisissait l’occasion.
Mais elle n’avait pas le choix.
— Oui.
— Très bien. (Il remit le couteau dans sa botte puis il glissa le pistolet sous sa veste.) Remontez votre satanée capuche, ajouta-t-il froidement, comme si le marché qu’ils venaient de conclure ne le satisfaisait pas entièrement. Inutile de leur montrer votre beauté.