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Le Temps des orages tome 1 sur 3

Theresa Révay (Traducteur)
EAN : 9782253108382
574 pages
Le Livre de Poche (16/06/2004)
4.1/5   89 notes
Résumé :
Été 1914. Dans la propriété familiale des Degnelly, en Prusse Orientale, la jeune Félicia rêve de fêtes, d'idylles et de Grand Amour. Mais la guerre éclate. S'évanouissent les aspirations et les horizons de Félicia. La jeune femme va devoir survivre à travers les orages d'acier qui vont engloutir tout l'héritage de la vieille Europe. En quinze ans, jusqu'au désastre du Vendredi noir, Félicia connaîtra la terreur et le chaos, mais aussi la réussite et la fortune. Ell... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Dans le tome 1 de cette saga familiale qui en compte trois, nous découvrons Félicia Degnelly, dix-huit ans, fille de bonne famille de la haute bourgeoisie allemande. Une jeune fille dont la famille vit à Berlin mais qui dispose d'une grande et belle propriété familiale à Lulinn (en Prusse-Orientale) dont il sera largement question dans les trois tomes.

L'action débute en 1914, au seuil de la Première Guerre mondiale. Très vite, les temps heureux et insouciants de l'enfance et de l'adolescence de Félicia, entourée de sa famille et de ses amis dont l'énigmatique Maksim qu'elle aime en secret, s'effacent pour laisser place au désarroi et à la peur liés au sentiment d'insécurité, au départ des hommes de la famille sur différents théâtres d'opération, à la nécessité de travailler pour survivre, et à la découverte sensible d'une vie dont, protégée, elle ignorait tout.

Bon an, mal an, elle doit faire face. Alors que Maskim exprime son choix d'aller vers la Russie pour participer à la prochaine révolution d'Octobre, alors que la perspective de l'arrivée des Russes est de plus en plus pressante, elle doit fuir Lulinn et retourner à Berlin. Là, elle fait la rencontre d'un énigmatique dilettante en butte avec son paternel, Alex Lombard qui, très rapidement, lui demande de l'épouser. Par dépit d'être rejetée par Maksim mais aussi sans doute par loyauté de classe, elle l'épouse. Mais, très vite, ce mariage tournera au fiasco.
Son mari étant parti au front, et n'en pouvant plus d'attendre à ne rien faire, Félicia décide de devenir infirmière et de rejoindre son père, médecin, sur le front de l'Est. Elle est accompagnée de Kat sa belle-soeur et de Sara son amie. Ce sera une piètre infirmière, puisqu'elle ne supporte pas la vue du sang, mais elle sera à de très nombreuses reprises la seule belle image que verront les blessés avant de mourir.

Face à la guerre, à la mort, aux deuils successifs, elle fait le choix intempestif de rejoindre une partie de sa famille très aisée en Russie en 1917. Mais c'était sans compter, là encore, sur les aléas d'une Histoire en marche... En effet, très vite, il lui faudra fuir avec sa tante, sa cousine et sa belle-soeur et grâce à la présence d'un Maksim très opportunément retrouvé, tenter de passer entre les mailles du filet tendu par le peuple russe misérable et affamé autour des familles nobles et bourgeoises, symboles de leur oppression.
Une occasion pour nous, lecteurs, de mieux découvrir certains aspects de cette Révolution d'Octobre de l'intérieur, puisque Maskim et un autre personnage féminin Macha en sont des acteurs assidus.

Mais si le destin parvient à réunir deux personnes, il amène aussi à les séparer. Pour sa sauvegarde, Félicia devra quitter Maskim qui retournera à ses combats, et elle, en Allemagne. Là, alors qu'elle est devenue mère, sa destinée de femme entreprenante sera comblée quand elle reprendra, en partie, les rênes de l'entreprise familiale de son beau-père décédé et de son mari dont elle a divorcé, et qui est parti s'expatrier aux Etats-Unis.
Elle se remariera avec Benjamin Lavergne et aura de lui un autre enfant, mais là encore, l'amour ne sera pas au rendez-vous, tant elle est partagée entre sa fidélité à Maksim et à son attachement à son rôle de femme active et de dirigeante d'entreprise.

Ce tome 1 se termine au seuil des années 30, alors que déjà les menaces d'une nouvelle guerre commencent à se faire entendre.

Cet opus permet de découvrir la vie de la bourgeoisie allemande au cours de ces années de guerre et les années folles, d'en savoir plus sur la Révolution d'Octobre, de mesurer l'impact de la crise boursière de 1929 tant aux Etats-Unis qu'en Europe et laisse entrevoir les prémices de ce qu'on appellera l'émancipation de la femme. Toutefois, et il ne faut pas perdre cela de vue : pour Félicia, les choses ont été largement facilitées par son positionnement dans la hiérarchie sociale, par les ressources disponibles via sa famille ou via ses maris. D'emblée, le parti pris de l'auteure est de démontrer que la femme peut être l'égale de l'homme, notamment en mettant l'accent sur les figures matriarcales que sont Laetitia (la grand-mère) et Félicia (sa petite-fille).

J'avais déjà lu le tome 2 de cette saga. Ici comme dans le second, Charlotte Link nous transporte à la fois dans le temps et dans l'espace, avec force descriptions de paysages, de situations, de psychologies. L'écriture est fluide, romanesque ou didactique si nécessaire. Très visuelle aussi (en tant que lecteur, on a vraiment l'impression d'être un acteur à part entière dans les événements qui sont décrits. Un vrai souffle épique traverse tout le roman. Et, lisant beaucoup de livres sur les guerres mondiales, du point de vue Français, il n'est pas inintéressant de comprendre qu'en Allemagne aussi le peuple a souffert (même si bien sûr cela a été atténué chez les tenants de la bourgeoisie qui, eux, disposaient toujours de moyens pour s'en sortir).



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. Avec le Temps des Orages, Charlotte Link nous entraîne dans le sillage d'une femme envoûtante, dans la tourmente d'une époque incertaine, restituant avec force l'Allemagne de la première Guerre mondiale, la révolution Russe et les troublantes années 20.
Premier tome d'une saga qui relate l'histoire de l'Allemagne au XXème siècle, ce roman séduit par son écriture riche et nuancée, la psychologie de personnages (notamment féminins) inoubliables.
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Premier volet d'une trilogie familiale dont le début de l'histoire commence aux prémices de la première guerre mondiale. le temps des orages nous présente les membres de la famille de Félicia, jeune fille préservée de tout ce que le monde extérieur peut contenir de mauvais.
Habituée à avoir ce qu'elle veut, la jeune fille pense plus à son bien être qu'au monde qui l'entoure. Comment pourrais t-on lui en vouloir? Rien ne laissait présager la suite des évènements depuis l'assassinat brutal du couple royal, point d'orgue du début des hostilités.
Charlotte Link, que j'apprécie énormément, est attirée par des personnages féminins forts, qui ne se laissent pas abattre. Force est de constater que Félicia ne déroge pas à cette règle. Nous la détestons par moment, nous l'admirons à d'autres et nous la pleurons parfois.
Félicia va se battre, pour elle, pour les autres, avec une détermination sauvage, pour survivre dans un monde en pleine chute.
Ce premier opus est addictif. Les personnages sont bien travaillés. Nous nous attachons à eux et nous suivons leur parcours, pavés de bons et mauvais moments. Dans une Allemagne détruite par la guerre et la honte ressentie au moment de l'armistice, comment nos personnages vont-ils s'en sortir? Une très bonne lecture dans le passé, pas si lointain que ça
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Chronique d'une famille de Prusse orientale, de 1914 au lendemain du Krach boursier de 1929... dont l'héroïne principale, Félicia, gamine égoïste et capricieuse, va apprendre la vie au travers de ses amours et des événements de ce qui fera L Histoire.
Les personnages féminins sont agaçants, imbus de leur petite personne, sans empathie, mais on espère toujours que les épreuves les rendront meilleurs!
Il manque de ce romantisme passionnel propre à l'esprit russe qui fait chavirer les coeurs. Les sentiments patriotiques et guerriers sont plus prenants et et profonds que les sentiments dans cette saga...
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Début d'une grande saga familiale ayant pour cadre l'Allemagne entre 1914 et les années 30.

Une figure féminine se dégage : celle de Felicia.
Malgré sa jeunesse, Felicia est une femme forte, elle devient rapidement le pillier de la famille, celle qu'on appelle pour régler un problème.
C'est également une femme d'affaire impitoyable tout en portant un amour démusuré pour la propriété familiale.
On a l'impression qu'elle traverse les épreuves sans émotion apparente, qu'elle est calculatrice,et, ressemble à un véritable glaçon, mais, sous une façade glaciale, une certaine fragilité se dégage.

Il y a une bonne description de la Première Guerre Mondiale vue par les allemands ainsi que les doutes, la peur ressentis par les soldats au fur et à mesure que la guerre s'enlise devant la mort, les atrocités commises pour rien,et, par la population civile avec les privations de la vie quotidienne car les industries ne tournent plus avec la mobilisation générale, avec l'apréhension de l'annonce de la mort d'un père, d'un mari, et/ou un fils au combat …
Parallélement à la Guerre, la Révolution Russe est également évoquée avec la chute du Tzar, la mise en place du gouvernement provisoire révolutionnaire de Lénine puis du bolchévisme et du gouvernement de Staline.
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Citations et extraits (48) Voir plus Ajouter une citation
Elle s’approcha de la fenêtre et contempla le givre argenté de décembre. Elle avait froid et se sentait seule. Elle se battait dans un monde où elle devait prendre de gros risques, mais aucun de ses amis ne la comprenait. Frissonnante, elle regarda le ciel gris, songeant avec nostalgie à la chaleur des jours enfuis et aux cris des oies sauvages dont le retour annonçait le printemps. 

Livre III. Chapitre 7
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Comme beaucoup de tyrans, il était toujours à la recherche de quelqu’un qui oserait s’opposer à lui. Bien qu’il fût égocentrique, autoritaire et cupide, il devinait chez cette jeune fille une âme sœur. Elle ne ressemblait pas aux autres femmes. Et elle n’était pas amoureuse de son fils. Pas le moins du monde.

Chapitre 5
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Felicia avait vu des femmes chanter l’hymne national prussien, les larmes aux yeux, le visage illuminé. La guerre devenait supportable si on l’élevait au rang d’une bataille sacrée. Le drapeau, les armes, le sang, la mort, le danger, la peur, la fuite, la séparation étaient sanctifiés. Tout comme la souffrance. Parfois, Felicia avait l’impression d’être la seule à éprouver du chagrin. 

Chapitre 5
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Parfois, elle se demandait, désemparée, pourquoi elle l’avait épousé. Chaque jour il lui devenait un peu plus étranger. Pourtant, à présent qu’elle habitait cette vieille et sombre demeure où il avait passé son enfance, elle aurait pu essayer de mieux comprendre celui qu’elle avait épousé sur un coup de tête, ses humeurs, son penchant pour les alcools forts et son mépris des autres. Mais elle n’en avait pas envie. Elle ne voyait d’Alex que l’image qu’il voulait bien donner de lui-même et cette image lui déplaisait. Elle était persuadée qu’elle n’avait jamais été aussi malheureuse et elle exécrait la guerre qui l’obligeait à participer à des activités détestables. 

Chapitre 7
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Il était bon et limpide comme de l’eau de source, l’esprit contradictoire et sauvage de femmes comme Felicia et Laetitia lui était étranger. Il aimait le calme, la tendresse et la sécurité, l’éclat du soleil couchant sur les pins de Skollna, le parfum des foins, le chant des grillons. Felicia menaçait de détruire son univers, car elle l’obligeait à en découvrir un autre qu’il ne comprenait pas et qu’il refusait de connaître. 

Livre IV. Chapitre 2
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