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Critique de frandj


Ce gros livre est une illustration romanesque de toute l'Histoire de la Russie pendant la première moitié du XXème siècle. Le héros Alexander, surnommé Zander, va être le témoin direct de tous les grands événements de la révolution communiste. Il est en contact avec Trotski, Staline et même Lénine, mais aussi avec d'autres "gros poissons" bolcheviks. D'abord expatrié à New York, il regagne la Russie aussitôt après la chute de la monarchie. Avec son ami Tuohy, il veut contribuer à l'instauration du pouvoir de Soviets: il participe ainsi à la Révolution d'Octobre, puis est le témoin de l'affreuse guerre civile qui s'ensuit, y compris l'assassinat de la famille impériale. Rapidement, le régime policier instauré par Staline installe la terreur dans toute l'URSS. A la différence de Tuohy, une âme damnée du nouveau pouvoir, Zander est de plus en plus horrifié par cette dérive totalitaire. Il se retrouve évidemment en prison. (A cette occasion, R. Littell fait référence au "Zéro et l'infini" de Koestler !)... Contrairement à la plupart des accusés, son destin n'est pas achevé. Il jouera un rôle au moment de la mort de Staline en 1953.

Ce livre, assez facile à lire, donne des informations précises et exactes aux lecteurs qui seraient mal informés sur les crimes du communisme soviétique. Il est possible qu'il s'agisse d'un roman à clé (exemple: l'auteur de l'incroyable poésie sur "le montagnard du Kremlin" s'appelle en réalité Ossip Mandelstam). A travers le personnage de Zander, Littell illustre l'inévitable trahison de l'idéal humanitaire des révolutionnaires. Cette perversion a été presque immédiate (à cause de la guerre civile) et a été encore aggravée par Staline. Certes, on a envie de l'imputer au "petit père du peuple" personnellement. Mais, en régime totalitaire, c'est le système entier qui est organisé pour la manipulation politique et la répression policière.
Ce qui m'a peut-être le plus frappé, c'est l'épisode des travaux du (trop) splendide métro de Moscou, dans les années ‘30: incapables de respecter les objectifs impossibles à ateindre, les constructeurs étaient tués dans les inévitables accidents de chantier ou exécutés comme saboteurs. Or, exactement à cette époque, les militants du PCF baillaient d'admiration devant l'URSS et vilipendaient le patronat français ! On croit rêver…
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