Ayant chroniqué dernièrement La ville d'ambre et apprécié
José Carlos Llop, auteur espagnol (qui a reçu le Prix des meilleures nouvelles en 1999), j'ai eu envie de découvrir
le rapport Stein, un roman dont le personnage "de roman" évoque le Grand Meaulnes, nouveau dans un collège de Jésuites, qui se démarque par son originalité.
"Un type bizarre", "blond aux yeux bleus avec des taches cuivrées",sans blouse, qui débarque tout de go sur une bicyclette noire et déclare, sans ciller, aux élèves sidérés :"Mon père a connu le comte Ciano et moi je suis un agent secret de sa Sainteté" ne peut qu'inciter les envieux et les curieux à farfouiller dans sa vie pour trouver des traces d'une plausible mythomanie, d'où le rapport sur Guillermo Stein.
Pablo Ridorsa, le jeune narrateur, dont les parents-cartes postales brillent par leur absence, se prend d'amitié pour cet adolescent hors normes dans sa "maison de lumière" et fantasme sur sa soeur Paula qui "a les plus jolies fesses qu'il a vues de toute sa vie".
Le rapport Stein est un roman sur l'adolescence,l'amitié,le premier amour, les rapports dans un groupe d'élèves comportant toujours un niais, un leader et une dynamique parfois explosive, la différence et le rejet.
Parsemé de citations cocasses de profs à élèves,
le rapport Stein qui brosse des portraits hauts en couleurs, est très agréable à lire.