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Edmond Raillard (Traducteur)
EAN : 9782742772780
98 pages
Jacqueline Chambon (30/01/2008)
3/5   30 notes
Résumé :


Un passé lourd de menaces qui assombrit le présent et bouche l'avenir donne aux romans de Llop un ton inimitable. Le monde extérieur y est aussi opaque que les consciences et l'ombre de la guerre civile disqualifie d'avance l'innocence, fût-elle enfantine.

Nous sommes en Espagne, à la fin des années 1960, dans une ville portuaire de province. Le héros, un adolescent trop sensible, se sent prisonnier d'un monde où les adultes paraissen... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Le quatrième de couverture indique que ce livre pourrait faire penser au Grand Meaulnes d'Alain-Fournier, aux Désarrois de l'élève Törless de Musil, comme c'est étrange, j'ai trouvé, pour ma part, que les premières pages me replongeaient dans l'atmosphère du début de Demian, d'Herman Hesse, avec l'arrivée dans un collège d'un élève à part, exentrique et original qui va interpeller le protagoniste de l'histoire, qui ne se sent pas tout à fait comme les autres.

Mais au lieu de lui apprendre à vivre, le protagoniste de cette histoire, va plutôt découvrir les secrets de sa propre vie, pourquoi il est le seul à vivre avec ses grands-parents, ses père et mère vivant à l'étranger.

J'ai aimé la répétition de phrases qui donne un rythme au début de l'histoire, répétitions qui s'estompent au fur et à mesure que le lecteur avance dans la trame du livre. Cela confère indéniablement un style à l'écriture de cet auteur des îles Baléares.
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Ayant chroniqué dernièrement La ville d'ambre et apprécié José Carlos Llop, auteur espagnol (qui a reçu le Prix des meilleures nouvelles en 1999), j'ai eu envie de découvrir le rapport Stein, un roman dont le personnage "de roman" évoque le Grand Meaulnes, nouveau dans un collège de Jésuites, qui se démarque par son originalité.
"Un type bizarre", "blond aux yeux bleus avec des taches cuivrées",sans blouse, qui débarque tout de go sur une bicyclette noire et déclare, sans ciller, aux élèves sidérés :"Mon père a connu le comte Ciano et moi je suis un agent secret de sa Sainteté" ne peut qu'inciter les envieux et les curieux à farfouiller dans sa vie pour trouver des traces d'une plausible mythomanie, d'où le rapport sur Guillermo Stein.
Pablo Ridorsa, le jeune narrateur, dont les parents-cartes postales brillent par leur absence, se prend d'amitié pour cet adolescent hors normes dans sa "maison de lumière" et fantasme sur sa soeur Paula qui "a les plus jolies fesses qu'il a vues de toute sa vie".
Le rapport Stein est un roman sur l'adolescence,l'amitié,le premier amour, les rapports dans un groupe d'élèves comportant toujours un niais, un leader et une dynamique parfois explosive, la différence et le rejet.
Parsemé de citations cocasses de profs à élèves, le rapport Stein qui brosse des portraits hauts en couleurs, est très agréable à lire.
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L'histoire se passe vers la fin des années 60 à Majorque, île Catalane aux nombreux charmes, la plus grande des îles Baléares. J'ai immédiatement été plongée par ce récit que j'ai lu tout d'un trait. C'est un immense crescendo qui nous amène peu à peu à connaître ce personnage énigmatique, Guillaume Stein, dont la personnalité contraste avec tous les autres jeunes hommes du collège jésuite dans lequel il arrive au beau milieu de l'année scolaire. Il se prend d'amitié pour Pablo Ridorsa, le protagoniste, qui vit avec ses grands-parents et où plane le mystère de l'absence de ses parents. Peu de mots, peu de descriptions, un flou demeure sur tous les personnages dont le récit tient en haleine le lecteur.
J'ai été surprise et même un peu agacée par les nombreuses répétitions en début d'histoire. Redire les mêmes mots, les mêmes phrases, un procédé d'écriture qui m'a paru étrange. Mais au fil des pages, cette écriture s'est estompée au profit d'une accélération dans le mouvement. L'auteur nous a fait entrer dans une escalade d'informations sur ce personnage, Guillaume Stein, comme si justement il nous faisait un rapport détaillé: « le rapport Stein », titre pertinent. Ça m'a fait penser à des oeuvres musicales où le premier mouvement d'une sonate, l'andante, installe un thème comme un leitmotiv pour nous plonger dans une ambiance enveloppante, suivi d'un mouvement vif, l'allegro, où l'action prend de l'ampleur, de la force.
Un auteur intéressant que j'aimerais davantage découvrir.
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Majorque à la fin des années soixante. le héros est dans un collège de jésuites où la vie est scandée par les cours et les offices. Il vit avec ses grands-parents, ses parents étant à l'étranger pour "affaires". C'est un adolescent rêveur et sensible très attaché à son environnement et à ses amis. Quand soudain arrive au collègue un nouveau, Stein, dont la désinvolture et la liberté d'allure étonnent et provoquent l'admiration. Son attitude, sa maison splendide, sa soeur (aussi splendide), tout provoque un choc chez le héros et ses amis. Mais d'où vient-il ? L'un d'entre eux entreprend de faire des recherches sur lui et sa famille, d'où le "rapport Stein" qui replongera dans le passé espagnol proche et encore très douloureux.


Ecrit à la première personne, ce récit est un très beau "roman d'apprentissage" où le héros passe de l'adolescence à l'âge adulte en quelques mois. L'écriture épouse bien les états d'âme d'un adolescent et les questions à propos de Stein donnent envie de ne pas lâcher le récit.
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Petite ville de l'île de Majorque, encore marquée par de sombres événements. Notre jeune narrateur, Pablo Ridorsa, vit chez ses grands-parents et fréquente l'austère collège tenu par des pères Jésuites.
Ses parents, absents, vivent et voyagent à l'étranger. Il ne sait pas pourquoi et on ne lui dit rien. Des mots toujours retenus et ce lourd silence.
Pablo reçoit de temps en temps une carte postale.

Un jour, le nouvel élève, Guillermo Stein, est arrivé au collège, « blond aux yeux bleus avec des taches cuivrées », un peu différent, moins austère, moins gris et plus ouvert. Et qui deviendra l'ami de Pablo Ridorsa. Chez les Stein la vie est plus aisée, l'environnement familial est plus agréable, une maison cossue en périphérie avec un beau jardin, un monde qui n'a pas l'air étriqué comme celui de Pablo. A priori.

« Stein ». Un nom qui met mal à l'aise sa grand-mère et son grand-père. Un mot qui finit par l'égarer lui-même. On ne lui dit pas qu'il ne doit pas fréquenter Stein.

Très belle lecture. J'avais découvert Llop avec 'Le Messager d'Alger' et je ne suis vraiment pas déçue, bien au contraire !
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Quand, vous sortirez d'ici, on vous parlera de Hegel, un casse-pieds, ce Hegel, de la camelote fumeuse et de mauvais goût.Rappelez-vous que c'est à partir de Hegel qu'on prétend nier l'existence de Dieu. Eh bien, vous savez ce que j'en fais, moi de toute cette camelote hégélienne? Je fais un tas de ses bouquins, j'allume une allumette et j'y mets le feu...Et alors, il en reste quoi de Hégel? Il en reste rien:rien que des cendres, et les cendres sont incapables de prouver l'existence ou la non-existence de quoi que ce soit.
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Francisco portait un uniforme de chauffeur, un uniforme gris perle avec une casquette et des boutons argentés.Il mangeait des graines de lapin et se mouchait avec les doigts.Je lui demandais toujours pourquoi il se mouchait avec les doigts et il me répondait toujours la même chose:
-Vous les maîtres vous êtes bien plus cochons vous gardez vos saletés dans votre poche.
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Mon garçon, le monde des adultes est dégoûtant.Pourquoi penses-tu que je vis ici, sans voir personne, parce que mon père est un végétal avec des yeux, une paire de jumelles et les danseuses de Berlin, mais un végétal tout de même? Parce que le monde des adultes est dégoûtant.
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« – Mon garçon, le monde des adultes et dégoûtant. Pourquoi penses-tu que je vis ici, sans voir personne sauf mon père, qui n’est personne, parce que mon père est un végétal avec des yeux, une paire de jumelles , mais un végétal tout de même ? Parce que le monde des adultes est dégoûtant. Pourquoi penses-tu que tes parents voyagent de ville en ville sans jamais s’arrêter plus de trois mois dans chaque ville ? Parce que le monde des adultes est dégoûtant. »
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Le piano facilite la digestion, disait mon grand-père,et il épure les sentiments.L'homme doit toujours faire attention à sa digestion et avoir les sentiments bien épurés; sinon il risque de se transformer en bête.
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