C'est une magnifique découverte, un voyage initiatique auquel nous convie l'auteure dont on ne connaîtra le vrai nom que dans la prochaine publication. On sait seulement qu'elle aime les fleurs, les grimpantes en particulier et que certains textes ont été écrits il y a fort longtemps et revisités par l'auteure qui se savait en train de mourir.
On découvre ainsi des pensées, aphorismes parfois même apophtegmes car donnent une orientation à la vie comme les philosophes grecs. (« Connais-toi toi-même »).
Ce n'est pas un livre triste, on trouve des couleurs souvent, l'or, le bleu, les mots, remplis de musique, nourrissent le lecteur comme une perfusion ; jamais on ne retrouve d'émotions négatives, l'auteure est atteinte d'une maladie incurable, mais il n'y a ni colère, ni tristesse. Elle profite de chaque instant de la vie et nous apprend la patience, cette patience dont elle parle si bien.
J'ai été frappée par sa sérénité, la simplicité dans l'évocation de la maladie, de la mort. On sent que l'auteure a parcouru un long chemin, via sa foi en Dieu et la prière ou la méditation. La mort est une amie, elle l'a apprivoisée et n'a plus peur. Elle vit intensément sa vie, revisite ses souvenirs, notamment quand elle parle de l'Inde où elle a séjourné plusieurs années auparavant.
Elle retient l'essentiel dans la vie, sans s'appesantir sur les détails qui font perdre tant de temps à notre époque du numérique, de la vie à cent à l'heure. Les mots sont précis, simples mais leur essence les rend vivants.
Mina Lobata est en paix avec elle-même, avec la vie et avec la mort. On ressent presque physiquement sa sérénité, un grand silence tout en douceur, sans aucune trace d'inquiétude ou d'angoisse, m'a envahie peu à peu, une expérience de grand calme intérieur, de vacuité diraient les grands Maîtres de la spiritualité indienne, bouddhiste ou soufi…
La sérénité de l'auteure est contagieuse car elle nous la communique avec des mots simples, de belles images. Elle vit par les éléments : la terre, le vent, l'eau… la lumière de la lune, celle du soleil dont les pensées sont des poussières… Elle nous parle d'amour aussi… « Pensée d'amour qui étreint comme le vent, sans racine et partout enraciné ». P 65, de la Nature avec laquelle on ne fait qu'un : « Au fond des bois, le coucou bat le pouls du jour ». P 73
Elle joue avec les mots, par exemple avec le temps, la patience qu'elle met en lien avec la personne malade qu'on appelle un patient, laissant l'ambiguïté planer.
L'auteure m'a donné envie de la suivre sur ce chemin qui m'est déjà familier par la pratique de la méditation. Elle l'aborde par sa foi en Dieu, mais avec des mots qui peuvent s'appliquer à n'importe quelle religion ou philosophie de vie. Ayant donné un sens à sa vie,
Mina Lobata nous invite à donner un sens à la notre, à la vivre dans son essence même, à l'instant présent.
Il m'a été très difficile de faire une critique de cet ouvrage, car j'avais peur d'en abîmer la magie. C'est comme une de ces fleurs chères à l'auteure dont on a peur de casser un pétale, de fragiliser la tige, ou un objet précieux que l'on pourrait briser par maladresse. Une très belle leçon de vie en tout cas…
Note : 8,5/10
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