Après "Un Long Halloween",
Jeph Loeb et
Tim Sale récidivent avec "Amère Victoire", qui en est la suite directe. Ces deux récits s'inscrivent dans la continuité de "Year One", de Franck Miller et
David Mazzuchelli, qui mettait en scène la première année d'activité de Batman et sa rencontre avec le commissaire Gordon.
Dans "Un Long Halloween", le trio Batman / Gordon / Harvey Dent (alors procureur) menait l'enquête, pour démasquer le tueur en série baptisé Holiday, qui s'en prenait à la mafia. Ces évènements entrainaient notamment la "transformation" de Harvey Dent en Double Face. Il est à noter également que ce récit fut une source d'inspiration pour le réalisateur
Christopher Nolan, pour la réalisation de "Dark Knight", le deuxième opus de sa trilogie sur Batman.
"Amère Victoire" propose exactement le même genre de récit (réaliste, sombre, enquête), sauf que cette fois-ci le tueur recherché ne s'en prend pas aux malfrats, mais à la police. Tout comme Holiday, il commet ses crimes les jours de fêtes. le contexte est néanmoins différent car la famille Falcone (qui dirige le crime organisé à Gotham) est affaiblie, après l'affaire Holiday, et une guerre éclate entre elle et "les fêlés", pour le contrôle de la ville. Les fêlés, c'est ainsi que les Falcone nomment les ennemis "gothiques" de Batman (Joker, l'Epouvantail, Double Face, Mister Freeze, Poison Ivy, Solomon Grundy). C'est donc, en plus de la partie enquête, le récit du passage d'une période à une autre. Cette logique se retrouve aussi du côté de Batman qui fait la connaissance de Dick
Grayson et décide de le recueillir et de l'entrainer, pour en faire son coéquipier (Robin)
Si l'on a aimé "Un Long Halloween", on aimera nécessairement "Amère Victoire", même si l'amateur pur et dur de polar trouvera peut-être qu'il est assez aisé de deviner qui est le tueur. Les dessins de
Tim Sale sont toujours très agréables et participent beaucoup à l'ambiance générale.