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Ted McKeever (Illustrateur)
EAN : 9781563892424
64 pages
DC Comics (12/03/1998)
4/5   1 notes
Résumé :
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Ce tome comprend une histoire complète initialement parue en 1996, écrite par les époux Randy et Jean-Marc Lofficier, aidés par Roy Thomas, dessinée, encrée et mise en couleurs par Ted McKeever. Cette histoire prend place dans le cadre des "Elseworlds", c'est-à-dire des versions alternatives des superhéros de DC. Ici il s'agit d'une version alternative de Superman qui assure le rôle principal dans une transposition du scénario de Thea von Harbou et Fritz Lang pour le film Metropolis (1927). C'est le premier tome d'une trilogie réalisée par Randy et Jean-Marc Lofficier et Ted McKeever, complétée par Batman - Nosferatu (1999, transposition du film Nosferatu de Friedrich Wilhelm Murnau) et Wonder Woman - Blue Amazon (2003, amalgame de "The Blue Angel" de Josef von Sternberg et de "Doctor Mabuse - The Gambler" de Fritz Lang).

A Metropolis, les prolétaires servent de main d'oeuvre dans la ville basse (voire souterraine) pour faire fonctionner une machine sans âme appelée Moloch qui assure le fonctionnement de la métropole. Dans la ville haute (littéralement dans les étages supérieurs à l'air libre), les nantis jouissent de tout le confort et se prélassent en goûtant au luxe. Une femme appelé Lois prend sur elle d'amener des enfants d'en bas, dans les jardins d'en haut pour qu'ils puissent contempler cette vie idyllique. Elle prêche aux prolétaires en indiquant que bientôt viendra un individu qui servira de médiateur entre les 2 classes et qui travaillera à l'amélioration de leurs conditions de vie. Lors d'une de ces visites, elle se retrouve face à Clarc, le fils du maire ingénieur de la ville. Fort intrigué, celui-ci décide de descendre en bas pour voir comment vivent les ouvriers. À force de fureter, il découvre parmi les affaires de son père un étrange sigil en forme de S.

Quel étrange projet ! L'absence de Roy Thomas dans les 2 tomes suivants indique qu'ici il apporte sa caution linguistique aux Lofficier. Il est d'ailleurs possible d'identifier dans les cellules de texte sa propension à écrire dans une forme pseudo littéraire qui, ici, s'avère adaptée, donnant de l'ampleur au récit. Les époux Lofficier écrivent donc une adaptation du scénario de "Metropolis", en intégrant le personnage de Clark Kent / Superman. Les connaisseurs du film pourront constater que cette transposition est très fidèle aux débuts du film, jusqu'à l'organisation de la révolte. le lecteur retrouve la partition entre ville haute et ville basse, entre nantis et prolétaires. La machine à alimenter est aussi terrifiante que dans le film, une forme d'allégorie sur la société qui doit être animée par les individus qui la compose, qui les vampirise. Il retrouve également l'apparence de pouvoir dont jouit le maire, alors qu'un architecte tire les ficelles dans l'ombre. Il y a également cette femme qui souhaite une évolution politique de cette société qui se fasse dans la concertation, plutôt que dans la violence d'une révolution. Tout cela est très respectueux du matériau original, Superman n'apparaissant que dans le dernier tiers de ce récit de 64 pages. le lecteur retrouve également les visuels les plus mémorables du film, des ouvriers manipulant les aiguilles en fonction des injonctions des ampoules de couleurs, jusqu'au robot féminin Maria.

L'intérêt de cette lecture réside dans la narration plus moderne que celle du film de 1927. Lofficier et McKeever n'ont pas transformé Metropolis en une ville clinquante et rutilante, ou Maria en une humanoïde aux courbes sexy, mais les 64 pages les obligent à concentrer leur récit, à imposer un rythme plus rapide, et les textes de Thomas permettent de conserver la solennité du film.

Ted McKeever a une approche graphique très personnelle et très marquée. Il ne cherche pas à être réaliste ou minutieux, mais plutôt à transcrire les sensations et les impressions. Cela commence avec la ligne d'horizon de Metropolis où tous les profils d'immeuble sont représentés avec une courbure qui ne doit rien à l'éloignement. Cela transparaît également dans les chevelures, bien coiffées, mais avec une texture qui évoque parfois un matériau rigide. Lors des scènes de foule, les figurants ne sont qu'esquissés sous forme de silhouette, sans aucun trait distinctif. Dans les premières scènes om il apparaît, le visage de Lutor est mangé par une ombre défiant toute source de lumière réaliste.

McKeever utilise la peinture pour installer une ambiance dans chaque scène, sans représenter systématiquement les arrières plans. Il reprend avec respect quelques plans du film, telle la séquence où le spectateur découvre des ouvriers en train d'essayer de maîtriser des aiguilles d'horloge. Il utilise le langage corporel de Lois pour faire apparaître son altruisme, son don de soi à la cause de l'amélioration de la société. Il n'y a finalement que le robot Maria pour lequel il ne réussit pas à transcrire son aspect métallique et sa beauté froide.

Contre toute attente, l'association de 2 scénaristes français, d'un rédacteur américain et d'un dessinateur expressionniste aboutit à une transposition du film "Metropolis", très fidèle à l'esprit de l'oeuvre, tout en constituant une réelle bande dessinée, et pas un simple collage d'images du film avec une narration pesante. En particulier, Lofficier, Thomas et McKeever savent montrer les habitants nourrissant Moloch au prix de leur santé, devenant toujours plus proches de l'état de robots privés d'émotion, comme une métaphore du prix à payer pour entretenir une société dont les lois ne semblent faites que pour assurer sa pérennité et non le bonheur des individus qui la composent.
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