AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Paul Wenz (Traducteur)Firmin Roz (Préfacier, etc.)
EAN : 9782070393732
248 pages
Gallimard (22/09/1995)
4.01/5   187 notes
Résumé :
Dans ce recueil de nouvelles, Jack London conduit le lecteur dans les contrées solitaires de l'Alaska, où l'humanité apparaît avec toutes les servitudes et les grandeurs de la vie primitive.
Kipling avait décrit les Anglais aux Indes, Jack London retrouve en Alaska les rudes gaillards américains, les chercheurs d'or, les aventuriers de l'absolu, qui bravent le froid et l'adversité pour gagner leur pain et témoigner de leur amour de la vie.
Un livre sim... >Voir plus
Que lire après L'amour de la vieVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
4,01

sur 187 notes
5
9 avis
4
10 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
2 avis
LA MORT OU... LA VIE !


Nous sommes en 1907. Cela va bientôt faire dix riches, tumultueuses et créatives années que Jack London est revenu de son expédition -qui aurait très bien pu finir en catastrophe pour lui, puisqu'il y attrapa le scorbut- le long de la rivière Yukon dans ce Klondike froid et mystérieux, héroïque et ardu, parfois plus silencieux que la tranquillité de la mort... Une terre ou l'on ne peut mentir, sans quoi la fin est inévitablement au bout de la route !

En 1907, Jack London a déjà, en grand maître du récit et de la nouvelle, largement commencé à bâtir sa légende -ne le surnomme-t-on pas "le Kipling du froid" ? - et son succès : L'appel sauvage (si mal traduit par : "L'appel de la forêt"), "Le loup des mers" et surtout, l'année précédente, son futur succès mondial, "Croc-blanc" sont dans toutes les mémoires. Par ailleurs, ses nombreuses publications en revue, généralement reprises par lui en recueil, lui assurent tout à la fois confort financier et popularité. Son engagement politique est au plus haut, sa seconde épouse, Charmian, est autant une partenaire qu'une amie et qu'une amante et, n'était cet alcoolisme dont il parlera si crûment dans "John Barleycorn", le romancier vit certaines de ses plus belles années.

Malgré ces presque dix années d'éloignement et ces succès qui s'accumulent, dont beaucoup liés à ses aventures canadiennes, London est loin, très loin d'avoir tout raconté, tout narré, tout exploré de ses pérégrination dans ces régions circumpolaires. "L'amour de la vie" est donc, une fois de plus, et juste avant le célèbre "Construire un feu", le terrible "Radieuse aurore" ainsi que l'ultime et drolatique "Smoke Bellew", de cette veine-là. Recueil superbe s'il en est que l'on ne peut lire, pour nous français, sans une certaine émotion puisque ce fut le premier, ET LE SEUL, ouvrage dans notre langue publié du vivant de son auteur, grâce au traducteur et écrivain australien d'origine française Paul Wenz, par ailleurs ami d'André Gide. Les deux hommes se rencontrèrent même dans la propriété du second, tandis que Jack London se remettait, difficultueusement, des ultimes pépins de santé de sa croisières sur le Snark. Une amitié en découla, ainsi que cette très belle traduction - qui n'a pas trop pris de ride - de Wenz, publiée en 1914 chez Gallimard.

Que dire, alors, de ce septième recueil de huit nouvelles de l'auteur californien ? En premier lieu, que ce titre (pour une fois bien traduit en français) est des plus trompeurs ! Car cet "Amour de la vie" est, au fil des pages, environné par la mort et les décès de toutes sortes : accidentels, meurtriers, d'épuisement, de maladie, de vieillesse... C'est le cas dès l'ouverture avec la nouvelle qui porte le titre de l'ouvrage "L'amour de la vie" qui voit la mort d'un des deux protagonistes, dévoré par des loups, tandis que le second, au bord de l'épuisement total, rampe à quatre pattes sur la glace afin d'échapper aux crocs acérés mais, tant qu'il est vivant, sans danger d'un loup malade, étique, lui aussi épuisé. Dans "La manière des blancs", ce sont deux vieux indiens, au seuil de leur propre fin, qui évoquent leurs deux fils, morts l'un après l'autre "par la faute des blancs". Un peu plus loin, c'est la condamnation par pendaison d'un homme qui, prit de folie jugulée à son rêve de s'en retourner voir sa mère en Irlande, en a massacré deux autres, pensant partir avec leur or gagné à la sueur de leur front. La superbe et envoûtante nouvelle "La piste des soleils" voit la mort de deux hommes : celle accidentelle d'un détective engagé par deux jeunes gens désirant satisfaire leur soif inouïe de vengeance et donc, tout à la fin, et dans un état de délabrement physique des uns et des autres, l'assassinat de cet homme dont on n'apprendra rien ! Pour terminer, c'est le décès par balles, en état d'apothéose, d'un indien ayant pu prouver qu'il n'était pas un lâche et qu'il méritait amplement la confiance de celle qu'il venait d'épouser. Seules trois nouvelles ne connaissent pas un tel sort. Mais dans la première d'entre elles, "Le logement d'un jour", on assiste à l'ultime fin d'une histoire d'amour doublée d'un cocuage ; lequel trouve sa résolution aussi cynique qu'imprévue dans un cabanon situé dans ce grand nord canadien tant affectionné par l'auteur. Quant à Keesh, bien qu'étant une très belle histoire d'un jeune garçon, plus malin que ses congénères, décidé à survivre et à rendre sa dignité à sa mère, cette lutte réussie pour la survie s'accompagne malgré tout du massacre d'un nombre étonnant d'ours blancs. La plus tendre et la moins violente, enfin, de ces nouvelles - écrite la même année que Croc-Blanc et qui en reprend une certaine thématique - se termine malgré tout, dans un choix rien moins que cornélien pour ce beau chien-loup, par la fin d'une amitié pour un couple d'humain au détriment d'un autre humain et... de l'appel du froid.

Bien entendu, la mort, quelle qu'en soit la forme, n'est pas la seule thématique de ce recueil de nouvelles finalement assez violentes et rude, mais c'en est, assurément, l'une des clés. Dans ce contexte, que peut-il rester pour la vie ? Énormément, en vérité et tout particulièrement un appétit plus que mordant, désespéré parfois, comme dans la nouvelle-titre où l'on suit ce malheureux trappeur souffrir au-delà de ce qui est imaginable : la faim, le froid, la solitude -son seul compagnon l'ayant devancé sans un regard derrière lui après qu'il se fut foulé la cheville- la douleur physique, donc, la peur -de perdre sa route, d'être dévoré-, la folie à certain moments. On peine à imaginer comment un être humain, normalement bâti et bien qu'habitué à des conditions extérieures extrêmes, puisse seulement survivre à toutes ces épreuves sans un appétit de vivre proprement surhumain. C'est l'homme nietzschéen totalement dénudé qu'il nous est donné à contempler ! (Et London avait beaucoup Nietzsche, même si avec les erreurs d'interprétation de son époque, même s'il en critiquait ses théories, comme c'est le cas dans "Le loup des mers" et le célèbre "Martin Eden"). C'est encore la vie, dans ce qu'elle a de plus troublant -peut-être de plus infâme- qui permet au jeune couple de "La piste des soleils" de survivre à des conditions auxquels ils ne sont ni préparés ni habitués. Notons, au passage, que cette nouvelle richesse extrême et presque surabondante aborde d'autres thèmes comme celui de la vérité dans l'art, la mémoire, le temps, l'honneur, la servitude par le travail, etc.

Alors oui, définitivement oui : La vie est là, entre ces pages, dans ces histoires d'une force intense. Elle est là, et bien là, parce que le sens de l'existence est la lutte, la lutte contre les événements, une lutte contre les autres ou contre soi-même, une lutte contre le temps et les heures. Elles sont terribles ces pages que notre "Kipling du Nord" nous présente cette fois. Et tellement éloignées du London socialiste, généreux, croyant en la camaraderie, en la solidarité et que l'on a pu lire par ailleurs. Éloignées, tant que cela ? En apparence, pour une part, puisque ces luttes sont presque toutes solitaires et aboutissent presque invariablement à des fins désastreuses ou d'un cynisme à faire peur.

Un recueil acerbe et sombre plus qu'il n'y parait -comme fort souvent chez cet auteur - Un recueil en forme de lutte, par le boxeur amateur qu'il fut...

...Une lutte à mort, on l'aura bien compris !
Commenter  J’apprécie          170
Tout est bon dans le London!
Aussi faut-il ne pas bouder son plaisir de débusquer dans les replis ventrus de son oeuvre plantureuse et nourrie au sang de la vie quelques petites pépites cachées comme autant de sot-l'y-laisse, ce à quoi le format de la nouvelle est parfois réduit par d'aucuns qui le comparent dédaigneusement au cuissot replet du roman.

Et donc de déguster cet "Amour de la vie", recueil de nouvelles frigorifiées, situées aux confins de ces terres extrêmes qui ont tant inspiré l'auteur, auquel le format court de la nouvelle va comme un gant pour explorer en quelques courtes histoires les effets du climat extrême sur les limites ultimes de l'homme animal que nous redevenons tous sous ces cieux exigeants : expérience de la survie, confins du sens de la vie, limites de l'amour, choix fondamentaux...

Outre la nouvelle estomaquante qui donne son nom au recueil et voit un homme abandonné dans un froid sans nom lutter au-delà de tout pour sa vie, j'ai une tendresse particulière pour l'histoire de ce chien loup adopté loin de ses bases oscillant sur le chemin entre sa terre d'origine et le confort de son quotidien, puis faisant son choix, guidé par son instinct...

C'est ça que j'adore chez Jack London et qui traverse toute son oeuvre, condensé à l'extrême ici : cette foi joyeuse et en même temps désespérée en notre animalité, à la fois destructive et salvatrice.

Quel bonhomme, ce Jack!


Commenter  J’apprécie          240
En commençant la lecture de "L'amour de la vie" j'ai eu l'impression d'avoir déjà lu cette nouvelle de Jack London parce qu'elle ressemble à "Construire un feu" que j'avais beaucoup aimé. Enfin, c'est l'impression que cela donne parce que l'auteur américain nous emmène une fois de plus dans les immensités froides du Grand Nord canadien où la survie d'un homme est en jeu parce qu'il est seul.
Pour autant, cette histoire-là est différente parce que Jack London sait se renouveler autour de ses thèmes de prédilection. On retrouve notamment l'obsession de maintenir au sec les allumettes afin de pouvoir faire du feu, le froid qui ronge la chair et surtout la faim qui peut rendre fou.
"L'amour de la vie" c'est celui d'un homme dont on ne connait rien. Il a un fusil sans munition, porte un sac sans provision et vient de se blesser en marchant. Son compagnon continue sa route sans l'attendre. Jusqu'aux limites de l'endurance il va se cramponner à la vie pour tenter de rejoindre l'océan Arctique et y trouver âmes qui vivent.
Il va devoir affronter la douleur et la peur comme un animal, comme ce loup malade et boiteux aussi faible que lui et qui le poursuit. Lequel va survivre ?
Ce qui est très impressionnant c'est la façon dont Jack London sait faire monter la tension en tenant son lecteur en haleine. C'est un narrateur exceptionnel.


Challenge Riquiqui 2021
Challenge XIXème siècle 2021
Challenge XXème siècle 2021
Challenge ABC 2021-2022



Commenter  J’apprécie          140
C'est rude, froid, violent et sans pitié... ça met des frissons dans tout le corps et même au soleil il faut des mitaines pour lire ces nouvelles qui glacent les âmes.

Et c'est beau aussi. Car il faut l'aimer la vie pour s'y accrocher ainsi face aux loups, aux hommes et aux conditions impitoyables de l'Alaska. Et ne jamais lâcher prise. Même devant la mort, se relever et marcher encore !
Lien : https://www.noid.ch/lamour-d..
Commenter  J’apprécie          230
L'amour de la vie /Jack London
L'action de cette brève nouvelle, publiée en 1905, se situe dans le Nord canadien. Dans l'immensité gelée du Klondike, un homme blessé à la cheville et en guenilles, chercheur d'or, abandonné par son compagnon de route, s'obstine pourtant à avancer. Bientôt il découvre des ossements humains…Et puis sur ses traces, une nouvelle menace se profile : un loup aussi affamé que lui, et malade, le suit… Son seul trésor : un sac de cuir rempli d'or en poudre et de pépites. Il n'a plus de munitions pour son fusil. Il devient littéralement fou tellement il a faim. Il parvient à attraper à la main des petits poissons qu'il avale crus gloutonnement et trouve quelques baies à croquer. Un jour se profilent à l'horizon des mirages devenant flous dans le brouillard…Il délire dans un monde fantômatique…
Cette histoire de survie est écrite avec une intensité dramatique remarquable. Jack London nous offre là une leçon d'opiniâtreté et de courage.
Commenter  J’apprécie          130

Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Je ne suis pas un chanteur de grenier, ni un poète de salon. Pourquoi ? Parce que je suis pratique. Mon chant n’est pas si misérable qu’il ne se puisse changer, selon sa propre valeur, en un cottage couvert de fleurs, en un joli pré au pied de la montagne, en un bouquet de bois rouge, un verger de trante-sept arbres, une longue rangée de mûriers et deux petits rangs de fraises, sans compter un quart de mille d’un ruisseau chantant. Je suis un marchand de beauté, un vendeur de chansons, et je poursuis l’utile, ma chère Madge. Je chante une chanson, et grâce aux éditeurs des magazines, je transmute mon chant en un souffle de vent d’Ouest qui soupire parmi nos bois rouges ; en un murmure d’eaux sur les pierres moussues. tout cela me chante en retour une autre chanson qui est cependant la même, admirablement… Transmutée.
Commenter  J’apprécie          100
Il se redressa de toute sa hauteur, ser-rant son couteau, les yeux braqués sur l’ours. L’animal fit gauchement deux pas en avant, se mit sur ses pattes de derrière et essaya un grognement. Si l’homme s’enfuyait, il le poursuivrait ; mais l’homme ne s’enfuit pas, animé soudain du courage de la frayeur. Lui aussi grognait, sauvagement, furieusement, donnant voix à la peur, cette sœur de la vie qui repose enroulée autour des racines les plus profondes de l’existence. 
Commenter  J’apprécie          90
Dans le silence des solitudes glacées, les personnages de Jack London répondent aux questions que couvre le bruit de la civilisation urbaine, affrontent les problèmes - les vrais problèmes - que masquent ses poisons et ses délices.
Le guide indien qui n'aime pas les images, le mari trompé mis en face de son rival, Negore que sa femme elle-même appelle lâche, le jeune esquimau coupable d'avoir pris la parole au conseil des anciens, la larve humaine qui se traîne jusqu'au rivage dans l'espoir d'y trouver un bateau. Et jusqu'à Loup brun, le chien qui ne cesse de fuir et chaque fois plus loin, pour retrouver son maître ; il donne l'exemple aux hommes.
Blancs ou indiens, sous prétexte de trouver un sens à la vie, tous cherchent le sens de leur vie, c'est à dire : leur vérité.
Ce qu'ils découvrent, le voici....
(extrait du texte d'introduction inséré en début du volume de l'édition parue chez "10/18" en 1977)
Commenter  J’apprécie          40
Dernier récit lu par Lénine sur son lit de mort.
Ecrit par la femme de Lénine : «Il m’a demandé de lui lire du Jack London. L’Amour de la Vie. Ce récit plaisait énormément à Illitch. C’était une très belle histoire. Dans un désert de glace où aucun humain n’a mis le pied, un homme malade, mourant de faim, cherche à atteindre l’embouchure d’une rivière. Ses forces l’abandonnent, il ne peut pas marcher mais seulement ramper, et derrière lui se traîne un loup – mourant aussi de faim. Un combat se produit entre eux… C’était la dernière fois que je lui faisais la lecture »
Commenter  J’apprécie          70
L'indien fait toujours la même chose de la même façon. Le moose descend toujours des hautes montagnes quand l'hiver est ici ; le saumon vient toujours au printemps lorsque la glace a disparu de la rivière. Chacun fait toute chose de la même façon, et l'Indien sait et comprend. Mais le Blanc ne fait pas de même et l'Indien ne sait ni ne comprend.

[in : "La manière des blancs"]
Commenter  J’apprécie          60

Videos de Jack London (40) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jack London
"En jouant, en écrivant Molière & Cie" paru aux Editions du Seuil
« le quatre centième anniversaire de la naissance de Molière a donné lieu à quantité de publications, de représentations, de manifestations diverses pendant un an. J'ai rédigé des préfaces et des notes personnelles, répondu à des journalistes, joué Orgon dans Tartuffe et repris deux mises en scène des Fourberies de Scapin et du Bourgeois gentilhomme. J'appartiens à la Comédie-Française dont Molière est le saint patron, l'emblème et l'apanage. Ma fréquentation de l'oeuvre s'est finalement à peine intensifiée cette année-là en regard des années précédentes, mais la publicité générale que produit une commémoration m'a fait réfléchir, a suscité des questions dont ce livre est le résultat, la collection, le prolongement. Il est fait aussi et surtout du goût, de l'appétit, du besoin presque buccal que j'ai de Molière. » Denis Podalydès
Denis Podalydès est sociétaire de la Comédie- Française depuis 2000. Il a mis en scène une quinzaine de pièces, parmi lesquelles "Cyrano de Bergerac" (cinq Molières en 2007, dont celui de metteur en scène). Également acteur au cinéma, il lit et enregistre régulièrement des oeuvres littéraires : Proust, Céline, Diderot, Jack London (Grand Prix du livre audio La Plume de Paon pour "Martin Eden" en 2020). Il est l'auteur de "Scènes de la vie d'acteur" (Seuil, 2006), "Voix off" (Mercure de France, Prix Femina essai 2008), "La Peur Matamore" (Seuil/Archimbaud, 2010) et de l'Album Shakespeare (La Pléiade, 2016).
Rencontre animée par Simon Daireaux
+ Lire la suite
autres livres classés : alaskaVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (549) Voir plus



Quiz Voir plus

l'appel de la foret

comment s'appelle le chien ?

holly
Buck
Billy
Rachid

3 questions
230 lecteurs ont répondu
Thème : L'appel sauvage (ou) L'appel de la forêt de Jack LondonCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..