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Critique de Allantvers


De l'air ! On remonte de ce peuple de l'abyme les poumons comprimés et les sens bourdonnant comme après un séjour prolongé dans un bain fétide et révoltant.

La pauvreté endémique de l'East London du début du siècle dernier avait beau être ce qu'elle est et on a beau le savoir, il faut toute l'empathie et la flamme de Jack London pour en ressentir toute l'abjection et bouillir de fureur à découvrir sous sa plume à quel point cette misère est si cyniquement voulue et organisée pour faire fonctionner la grand machine industrielle naissante et garder ses profits dans les mêmes poches.

Certes, il y a dans le ton un peu de la supériorité de l'Américain qui contemple la vieille Europe ainsi qu'un manque d'objectivité évidente et d'ailleurs pleinement assumée dans le propos, mais je ne connais que London, dont je découvre ici parmi ses multiples facettes le talent de reporter voire de précurseur du new journalism, pour mettre en regard l'une de l'autre l'image de miséreux vêtus de guenilles errant la nuit dans les rues de Londres, restant debout bien que morts de fatigue car interdits de sommeil sur les bancs publics, scène terrible opposée à celle du faste indécent du défilé des élites au couronnement d'Edouard VII.

Ce témoignage courageux et engagé d'un des auteurs les plus fascinants de l'entre deux siècles est une lecture éprouvante, qui ne va pas arranger la subjectivité de mon regard sur Jack London, mon auteur chouchou que j'adore un peu plus à chaque découverte.
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