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Louis Postif (Traducteur)Noël Mauberret (Préfacier, etc.)
EAN : 9782752902412
336 pages
Phébus (15/02/2007)
3.74/5   34 notes
Résumé :

La ruée vers l'or à la fin du XIXe siècle, le Grand Nord et les paysages grandioses du Klondike, tels sont les éléments qui servent à Jack London pour composer son premier roman en 1902.

Au sein d'un univers inhospitalier, où il faut être fort pour survivre, mais où entraide et solidarité ne sont pas de vains mots, il nous entraîne à la suite de son héroïne, Frona Welse, dans un tourbillon d'aventures dramatiques. Personnage étonnamment m... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Se lancer dans la lecture d'un Jack London c'est la promesse, toujours tenue, d'un voyage beau et fort. Dès ce premier roman, paru en 1902, London parvient à emmener le lecteur dans une aventure qui va l'enchanter. « Fille des neiges », comme tous les London que j'ai pu lire jusqu'ici, c'est du bonheur en pages.

Bien sûr il s'agit d'un premier roman, « Fille des neiges » n'est donc pas totalement abouti, il contient quelques petites maladresses. Menus défauts que je balaye d'un revers de la main tant le roman est attachant, tant j'ai été embarquée par la plume évocatrice du déjà grand Jack.
« Fille des neiges » c'est l'aventure avec un grand A au coeur d'une nature sauvage et belle. Et London n'a pas son pareil pour dépeindre cette nature à la fois sublime et hostile. Avec ces superbes descriptions et son talent de conteur hors pair London m'a littéralement transportée au Klondike. J'ai navigué en pirogue sur les eaux déchaînées du Yukon en pleine débâcle, j'ai arpenté les chemins enneigés chaussée de raquettes, j'ai partagé le quotidien de chercheurs d'or bourrus, j'ai senti la morsure du froid… Quel beau voyage, riche en émotions !
Outre ces superbes descriptions et les péripéties qui font battre le coeur, London compose, comme à son habitude, une formidable galerie de personnages. le héros est ici une héroïne. Et quelle héroïne ! Frona est un magnifique personnage de femme forte, au caractère bien trempé tout en n'étant pas infaillible. Vance Corliss qui est sans aucun doute l'alter-ego de London est un excellent personnage d'aventurier, certes un peu lisse, mais très attachant. Les protagonistes secondaires sont tout aussi réussis.

Actuellement, les raisons de désespérer sont nombreuses. On a besoin, plus que jamais, de livres qui emmènent ailleurs, qui font voyager, rêver, qui ont un parfum d'aventures et de grands espaces… « Fille des neiges » est une de ces belles évasions. Une évasion en terre d'aventures avec le grand Jack, ça ne se refuse pas. Alors, chaussez vos raquettes, affutez vos pirogues et faites-vous la belle avec une « fille des neiges ».

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DE LA RUÉE VERS L'OR A LA RUÉE VERS L'ENCRE;

1902. Jack London est encore un écrivain débutant, malgré plus d'une cinquantaine de nouvelles déjà écrites, dont un grand nombre publiées en revues, deux recueils édités (un troisième cette même année), un court récit très largement autobiographique, La croisière du Dazzler, en 1902 également, mais aucun roman. Et il le sait : il ne pourra véritablement considérer sa carrière comme assise qu'en devenant véritablement romancier. Il en allait hier comme il en va toujours aujourd'hui.

Quoi de plus naturel, alors, que de puiser dans ce fonds incroyable d'histoires toutes plus fortes, rocambolesques et fabuleuses que lui ont conté tous ces aventuriers, chercheurs d'or, indiens, traîne-misères et autre hâbleurs que ses propres pas lui ont fait croiser au pays du grand silence blanc ? Mais il faut marquer les esprits. C'est donc tout naturellement que son premier héros de roman est en fait une héroïne. Et quelle ! Cette fille des neiges, nommée Frona Welse, va nous entraîner dans un tourbillon d'aventures dramatiques. Personnage étonnamment actuel, la jeune femme qui, après avoir fait ses études, revient an pays partager l'existence rude des prospecteurs, se révèle être un personnage hors du commun car cette fille d'un personnage illustre et influent du Klondike est une rebelle au grand coeur, où surnage une pointe de naïveté qui lui fait honneur. London va, tout au long de ce roman d'aventure et de duel amoureux, nous faire partager le quotidien de cette jeune Walkyrie moderne et de ses deux prétendants : le bel et charismatique Gregory de Saint Vincent, aventurier homérique - du moins, c'est ce que tout le monde croit, jusqu'à sa chute mémorable - face au jeune, honnête mais plus réservé Vance Corliss - une sorte d'avatar de notre écrivain en formation -. A la suite de moultes aventures picaresques, de rencontres étonnantes, de la description toujours aussi fidèle et bouleversante de ces êtres humains, souvent naturellement solitaires et individualistes mais voués à une solidarité sans faille, face à une nature impitoyable autant qu'elle est fascinante, la vérité va se révéler, au cours d'une description de la débâcle des glaces sur le Yukon qui est proprement à vous couper le souffle de réalisme et de puissance : le beau Saint Vincent, le chéri de ses dames autant qu'il est invariablement détesté des hommes (jalousie expliqueront les premières ; fausses gloires semblent répondre les seconds), finira percé à jour au cours d'un procès aussi inoubliable que brutal. Saint Vincent échappera de très, très peu au lynchage, mais il y perdra toute sa superbe, le bonhomme apparaissant d'une lâcheté crasse et d'un affabulateur aussi inventif qu'imprudent.

Mensonge, lâcheté : deux tares inexcusables dans ces paysages où le moindre faux pas, ou le moindre faux semblant s'avère très immédiatement mortel. Deux pêchés que London ne parviendra jamais à excuser tant dans ses ouvrages que chez ses contemporains. Une des leçons du narrateur du futur Martin Eden, lorsqu'il perce les secrets de la bourgeoisie, pour son plus grand drame.

Bien entendu, ce texte n'est pas exempt de nombreux défauts : personnages encore un peu trop monolithiques, enchaînement de situations parfois un peu tirée par les cheveux, répétitions. Mais le style est là, qui enchante le lecteur. Les descriptions, naturalistes, certes, mais sans jamais ennuyer de ce Grand Nord sauvage, sont souvent à couper le souffle. Mais il y a, déjà, un peu trop de ces remarques racialistes et racistes, qui émailleront, ici et là, une certain nombre de romans, à notre plus grand désespoir, et même en remettant ces écrits dans leur contexte idéologique, social et personnel de l'époque. Remarquons tout de même que le presque double de Jack London s'insurge régulièrement, dans ces pages, des thèses beaucoup plus virulentes sur cette question des races que la jeune héroïne. Qu'à tout le moins, il en dénie une partie des fondements. Remarquons aussi que le personnage proche du London de l'époque s'oppose déjà ouvertement à la peine de mort, à l'idée d'une justice bâclée, quand bien même Vance n'éprouve plus aucune sympathie pour son adversaire, en raison de sa mystification. Et que l'ensemble de la fille des Neiges peut être considéré comme un roman pour le moins féministe. Pour un homme de son temps, même très engagé dans le socialisme, ce n'était pas si courant, et mérite toujours d'être porté au crédit de l'auteur... Malgré sa multitude de défauts peu pardonnables.

Un premier roman manquant d'équilibre et de la puissance de L'appel de la Forêt qu'il écrira très bientôt, mais pour un coup d'essai, c'est une excellente introduction à la découverte de ce californien de génie.


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Yukon, Alaska, Frona Welse, fille du propriétaire de la concession, est de retour au pays des chercheurs d'or où, à huit ans, elle courait pieds nus avec les indiens.

Véhiculant les valeurs américaines de courage, honnêteté, réussite, de même que le jeune ingénieur Vance Corlis, elle va cependant se laisser séduire par le lâche journaliste Gregory Saint-Vincent.

Comme on le sent, l'histoire ne vole pas très haut, de même que les descriptions du monde sauvage mais ça se laisse lire. (C'est le premier ouvrage de l'auteur, on pardonne)

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Il fallait bien que cela arrive : mon grand amour Jack m'a déçue. Je me suis trainée le long des pages de ce roman dont l'énergie pourtant débordante qu'il dégage n'a pas agi sur moi.
Bien sûr il y a ce sourd malaise face aux thèses clairement racistes de London, fortement affirmées et pour lesquelles l'intrigue semble n'être là que pour leur servir de tribune. Des certes inacceptables aujourd'hui, mais qui pouvaient s'entendre dans le contexte de l'époque et surtout dans la bouche d'un homme hors du commun et venu des bas fonds, et pour qui la race compte au final bien moins que la force vitale de chaque individu.
Le propos reste choquant mais ce n'est pas cela qui m'a le plus déplu. C'est en effet bien la première fois que je lis un London qui manque à ce point de rythme, d'ossature et de cohésion, on passe d'une première partie très statique et verbeuse à une deuxième très aventureuse (avec un scène vraiment réussie de descente acrobatique d'un fleuve en plein dégel), pour basculer dans une longue scène de procès.
C'est décousu, les personnages sont caricaturaux, et l'on s'ennuie.
Mais cela reste Jack, l'incroyable Jack London, qui a le mérite pour son premier roman d'avoir mis à l'honneur un personnage de femme puissante, ce qui n'était pas commun en 1902!
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J'entame ce challenge avec ce court roman de jeunesse de l'auteur 1902 qui a pour héroïne Frona Welse, la fille d'un notable du Yukon, au temps de la Ruée  vers l'or du Klondike.

Le roman s'ouvre avec le retour de Frona dans le Grand Nord. Elle rentre d'Europe où elle a étudié. Frona est une jeune femme accomplie, très belle et très libre qui a grandi sans mère près de son père, un aventurier, et des Indiens qui lui ont enseigné les secrets de la nature. Elle sait conduire un attelage de chiens, courir dans la neige, manier un canoë dans les flots les plus déchaînés, elle sait aussi tenir sa place en société. C'est une femme riche, un très bon parti. Les prétendants se présentent. Frona ne cherche pas à se marier, elle éconduit Vance Corliss quand il fait sa demande, mais l'aime comme un camarade et ne veut pas perdre cette amitié. Elle est séduite par un aventurier Gregory Saint-Vincent qui a bourlingué autour du monde, malgré les avertissements de son père et de proches. Qui gagnera le coeur de la belle?

L'aspect "roman d'amour" est celui qui m'a le moins intéressée. Toutefois, London dresse le portrait une femme libre, forte, indépendante peu désireuse de se lier à un mari. Très moderne. C'est une belle figure.

J'ai été très intéressée par la description de la société du Klondike au temps de la ruée vers l'or et des mécanisme d'enrichissement.

Jacob Welse, le père de l'héroïne :

"Négociant de grande envergure dans un pays sans commerce, ce superbe produit du XIXème siècle florissait dans une société des plus primitives. Magnat de l'industrie et accapareur impitoyable, il étendait sa domination sur la plus indépendante collectivité d'individus qui puisse exister. Sorte de missionnaire économiste, ce saint-Paul moderne prêchait une doctrine fondée sur la force et l'opportunisme. Enfant de la démocratie, il croyait aux droits naturels de l'homme : cependant tout le monde devait s'incliner devant son autorité absolue. "

Les hommes du Klondike cherchent à s'enrichir, ce sont des caractères forts, parfois violents, prompts à dégainer couteau ou révolvers.  La virilité, le courage sont les valeurs qui ont cours dans le Grand Nord où on méprise la lâcheté plus que la malhonnêteté.

London décrit admirablement la nature sauvage du Yukon, aussi bien dans l'hiver glacial que dans l'arrivée du printemps. La description de la débâcle du fleuve glacé est un grand moment de lecture :

"la glace se rompt ; voilà le fleuve qui marche ! [....]

Le fleuve entier semblait se ramasser pour bondir. Sous la pression de l'eau en mouvement, la muraille de glace s'affaissa en une centaine d'endroit et tout le long du rivage, on entendit le craquement des arbres déracinés. "

Frona, Vance Corliss, le baron de Coubertin et un écossais, à bord du canoë bijou, traversent les flots entre les icebergs pour aller au secours d'un homme blessé.  Ce sauvetage est un morceau de bravoure qui scotche le lecteur.



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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
- Oui, c'est moi Neepoosa, vieillie de bonne heure, comme toutes les squaws. Quand tu étais toute petite, je t'appelais Tenas Hi-hi ! Je te berçais dans mes bras. Lorsque tu es tombée malade, je t'ai arrachée à la mort ; avec des herbes et des plantes cueillies dans les bois, je préparais une infusion que je te faisais boire. Tu n'as guère changé, car je t'ai tout de suite reconnue. En apercevant ton ombre sur la terre, j'ai levé les yeux. Tu es grande, à présent, et tu possèdes la taille élancée du roseau, tes joues sont moins brunies par la caresse du soleil que lorsque tu étais enfant, mais je vois toujours ta même chevelure, couleur de l'algue brune flottant vers le rivage, ta bouche prête à sourire et tes yeux sont aussi clairs et francs qu'à l'époque où Neepoosa te grondait pour les sottises que tu avais commises et que tu lui avouais aussitôt.
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Sorte de missionnaire économiste, ce saint Paul du commerce moderne prêchait une doctrine basée sur la force et l'opportunisme. Enfant de a démocratie, il croyait aux droits naturels de l'homme ; cependant, tout le monde devait s'incliner devant son autorité absolue.
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Chaque individu est le produit d'un ensemble de forces plus puissantes que lui qui influence ses actes. Doté de bonnes jambes, il peut s'enfuir à chaque nouvel obstacle, jusqu'à ce qu'il rencontre la mort.
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Le Bijou, après quelques frottements contre le bord glacé, se tint immobile. De ses myriades de facettes, la muraille de glace renvoyait les rayons du soleil et se revêtait d'une splendeur de joyaux. Le long de ses pentes cristallines coulaient des ruisseaux d'argent, et les claires profondeurs de son cœur glacé semblaient renfermer, avec les secrets de la vie ou de la mort, les promesses d'un repos infini.
Oh ! rester là, allongé au bord du mystère, humer l'air à pleine poitrine, sans remuer ! Mais peu à peu son cœur cessa de battre la chamade, l'air perdit de sa saveur enivrante et Corliss reprit contact avec la réalité.
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Peu importe le paysage ; c'est nous qui comptons. Si nous n'existions pas, le paysage demeurerait toujours là, mais privé de sens. C'est nous qui le lui donnons.
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Videos de Jack London (40) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jack London
"En jouant, en écrivant Molière & Cie" paru aux Editions du Seuil
« le quatre centième anniversaire de la naissance de Molière a donné lieu à quantité de publications, de représentations, de manifestations diverses pendant un an. J'ai rédigé des préfaces et des notes personnelles, répondu à des journalistes, joué Orgon dans Tartuffe et repris deux mises en scène des Fourberies de Scapin et du Bourgeois gentilhomme. J'appartiens à la Comédie-Française dont Molière est le saint patron, l'emblème et l'apanage. Ma fréquentation de l'oeuvre s'est finalement à peine intensifiée cette année-là en regard des années précédentes, mais la publicité générale que produit une commémoration m'a fait réfléchir, a suscité des questions dont ce livre est le résultat, la collection, le prolongement. Il est fait aussi et surtout du goût, de l'appétit, du besoin presque buccal que j'ai de Molière. » Denis Podalydès
Denis Podalydès est sociétaire de la Comédie- Française depuis 2000. Il a mis en scène une quinzaine de pièces, parmi lesquelles "Cyrano de Bergerac" (cinq Molières en 2007, dont celui de metteur en scène). Également acteur au cinéma, il lit et enregistre régulièrement des oeuvres littéraires : Proust, Céline, Diderot, Jack London (Grand Prix du livre audio La Plume de Paon pour "Martin Eden" en 2020). Il est l'auteur de "Scènes de la vie d'acteur" (Seuil, 2006), "Voix off" (Mercure de France, Prix Femina essai 2008), "La Peur Matamore" (Seuil/Archimbaud, 2010) et de l'Album Shakespeare (La Pléiade, 2016).
Rencontre animée par Simon Daireaux
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