AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782842612573
196 pages
Le Serpent à plumes (14/03/2001)
3.86/5   38 notes
Résumé :
En 1930, Albert Londres nourrissait un ambitieux projet : pénétrer clandestinement dans La Mecque. La cité sainte lui étant interdite, le journaliste improvise un autre reportage : il s’embarque aussitôt pour Djibouti et la mer Rouge. Londres y découvre la fournaise des côtes légendaires de la Corne de l’Afrique.

Source : Arléa
Que lire après Pêcheurs de perlesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
La plongée dans un monde disparu...
Albert Londres publie ici un reportage sur le Golfe arabo-persique tel que nous ne le connaissons plus : celui d'avant le pétrole, d'avant les gratte-ciel et les marinas de luxe, d'avant les stades flambant neuf et les influenceurs de télé-réalité...
Mais il y avait déjà de pauvres morts parmi les travailleurs, et déjà de la richesse, celle d'un or blanc nacré, celui des perles des huîtres. Migrants arabes, somaliens, persans... tous accourent pour pêcher ces huîtres et venir donner leurs poumons, leur ouïe, leurs yeux, donner leur sang pour un travail épuisant physiquement et un salaire si miséreux que leurs dettes augmentent, les rendant prisonniers de l'armateur du navire, tout en implorant Dieu de les aider. Les femmes, elles, restent sur terre mais invisibles. Quelques uns en profitent, grands propriétaires étrangers qui gagnent des millions. Et de riches occidentaux se réjouissent de ces perles tâchées de sang, sans même y songer, sans même parler de boycott...
Oui, le parallèle avec cette Coupe du Monde 2022 au Qatar est saisissant sur bien des points. Sur le ton faussement enthousiaste et ingénu aussi d'Albert Londres, qui se place dans la peau d'un observateur naïf qui regarde et décrit, sans intervenir : "c'est une autre culture". Cependant, ici, ce n'est pas un appel stérile au boycott, mais une description clinique de la réalité, qui révèle toute sa force de conviction dans les dernières lignes.
Un récit d'autant plus fort qu'il résonne avec notre actualité, tout en nous évoquant une mer regorgeant encore de biodiversité, aux eaux encore transparentes car non souillées par le pétrole.
Commenter  J’apprécie          114
Nouvelle aventure aux côtés d'Albert Londres, à la poursuite des pêcheurs de "lou-lou", ces splendides perles qui ornent le cou des dames occidentales et dont les plus belles proviennent de la Corne de l'Afrique et du Golfe persique : de Djibouti à Bahreïn, le journaliste nous conte ce qui fît la fortune des émirats arabes avant le pétrole...

On retrouve l'alternance entre étonnement ingénu et informations fouillées qui caractérisent Albert Londres, et sa conclusion toujours pertinente et synthétique sur le sujet de son reportage, qui rappelle le sérieux de l'auteur, dont on pourrait douter face à l'amusement de façade avec lequel il raconte ses "pitreries" au Yémen, face aux pirates de Dubai ou encore son long détour par la Perse pour parvenir enfin à Bahreïn.

Face à la description du labeur quotidien des pêcheurs, endettés de génération en génération par des marchands sans foi ni loi, et qui ne peuvent éviter la cécité et la surdité, qui sont même considérées comme témoins de l'expérience des plongeurs, on ne peut s'empêcher de frémir d'indignation ; et, au fil des pages, l'on voit s'accroître le pouvoir et l'influence des Saoud, qui contrôlent peu à peu les lieux saints, tandis que les Yéménites sont déjà eux sous le joug du khat, dont profite momentanément Albert Londres.

Comme toujours, je demeure impressionnée par l'écriture du journaliste qui révèle plus qu'elle n'accuse les injustices qu'elle pointe, et fait se côtoyer descriptions romanesques voire pittoresques du monde qui l'entoure, non sans cesser de donner des précisions, de courtes explications qui démontrent toute la connaissance qu'il avait des peuples et des cultures qui l'entouraient.

A lire et à relire !
Commenter  J’apprécie          30
Un texte saisissant dans lequel Albert Londres lève le voile sur les conditions de vie des pêcheurs de perles. Endettés à vie et sur plusieurs générations auprès de Nababs, ils n'ont d'autres choix que de plonger et de replonger jusqu'à devenir aveugles ou sourds et souvent jusqu'à en mourir.
Albert Londres nous montre à quel prix, les riches femmes occidentales parent leurs cous de ces perles.
Commenter  J’apprécie          100
Albert Londres dont le nom vous dit certainement quelque chose (sans doute à cause du prix récompensant régulièrement des journalistes pour leur oeuvre et leur engagement) décrit ici le périple qu'il a entrepris dans les années trente en vue de témoigner de la vie et du travail des pêcheurs de Perles. Ceux-ci, quasiment esclaves sur les bateaux, sont enchainés par des dettes croissantes et condamnés à finir sourds et aveugles, mais restent néanmoins heureux de leur sort....

(...)
http://lelabo.blogspot.com/2007/07/albert-londres-pcheurs-de-perles.html
Commenter  J’apprécie          30
Albert Londres, découvert par hasard, n'est pas seulement un explorateur qui rapporte ce qu'il a vu dans ses voyages. Il parvient à romancer l'histoire de ces hommes, pêcheurs de perles de père en fils, fiers de cette tradition qui leur coûte la santé. Il part à la rencontre de ces héros de la vie ordinaire, avec eux sur les bateaux, et nous restitue ce qu'il a pu observer avec la sensibilité nécessaire pour garder le lecteur dans son voyage.
A lire prochainement, Terre d'ébène, sur le thème de l'esclavage; je reviendrai en parler!
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Les habitants de Hodeidah se coiffent de préférence d'un pot de fleurs. Ils font penser à des jardiniers en révolte: plus de pots de fleurs dans la terre, mais tous sur la tête! En avant! Marche! Ce sont des hommes extrêmement doux, souriants, heureux, béats. Ils vont lentement, se parlant à eux-mêmes, levant parfois leur petit doigt pour lui faire un discours. J'en voyais qui s'arrêtaient, se couchaient sur le dos et commençaient de compter les étoiles en plein midi. Les uns se caressaient les tempes avec précaution, d'autres montaient des gammes sur leurs dents, d'autres s'approchant de moi, se touchaient une oreille et, les yeux attentifs à je ne sais quel phénomène, semblaient me dire; "écoute!". Cela se passait l'après-midi, d'un bout à l'autre d'Hodeidah.
Commenter  J’apprécie          105
Capitonné de nacre, couronné d'Orient, le golfe Persique règne sur vous tous et, dans le golfe, posée sur l'eau turquoise comme une corbeille princière, abritée par un dais de nuages roses, là-bas, de trouve Bahrein, la fameuse Bahrein, l'île magique où, chaque matin, les dames blanches, sortant du bain, apparaissent sur le sable, les mains chargées de perles !
Commenter  J’apprécie          30
Toutes les fées de Perse et d'Arabie t'ouvriront leur royaume. Elles te conduiront elles-mêmes sur les bancs de Linga où si blanches sont les perles, puis à Doubai, sur la côte des Pirates, où les perles sont si chaudes. Enfin, portées par une galère capitane, voiles rouges gonflées et galériens aux rames par une aurore aux doigts de rose, à Bahrein, tu aborderas !
Commenter  J’apprécie          10
Dites-lui combien sa réception nous honore. Apprenez-lui que son pays est très joli, et qu'il y fait doux à vivre. Enfin, faites-lui comprendre qu'à cette époque de l'année on y respire tout aussi bien qu'à Chamonix, par exemple !
Commenter  J’apprécie          20
Tel l'archange, commandé par Dieu, Ibn Séoud tira son glaive. Le nombre de ses soldats égalait celui de ses années : dix-huit ans, dix-huit cavaliers. Et le voilà passant la mer et gagnant l'Arabie, cela sous l’œil de l'agent anglais qui, voulant marquer sans doute que l'aventure deviendrait un drame, s'appelait simplement captain Shakespear
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Albert Londres (33) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Albert Londres
Par Delphine Minoui, grand reporter, lauréate du Prix Albert Londres 2006 Tout public, à partir de 10 ans
« Lumières pour enfants », c'était le titre donné par Walter Benjamin aux émissions de radio destinées à la jeunesse qu'il assura avant la montée du nazisme. Ce titre, Gilberte Tsaï l'a repris pour les Petites conférences qu'elle programme depuis 2001 dans différents établissements culturels. Elles reposent sur le pari que ni les grandes questions, ni les espaces du savoir, ne sont étrangères au monde des enfants et qu'au contraire elles font partie de leur souci, formant un monde d'interrogations restant trop souvent sans réponses. La règle du jeu en est la suivante : un spécialiste d'une matière ou d'un domaine accepte de s'adresser à un public composé d'enfants mais aussi d'adultes, et de répondre à leurs questions. À chaque fois, il n'est question que d'éclairer, d'éveiller : en prenant les sujets au sérieux et en les traitant de façon vivante, hors des sentiers battus.
Programme de la Petite conférence #2 – « Raconter la guerre, dessiner la paix, 25 ans de reportages au Moyen-Orient » par Delphine Minoui :
Rien ne prédestinait l'enfant timide, née à Paris d'une mère française et d'un père iranien, à devenir reporter de guerre. Quand elle s'envole pour Téhéran, en 1997, c'est avec l'envie d'y raconter le quotidien des jeunes de son âge, épris d'ouverture. Mais l'après 11-septembre 2001 chamboule tout. Elle se retrouve en Afghanistan, puis en Irak, pour suivre l'invasion américaine et ses conséquences sur la région. Depuis, les soubresauts s'enchaînent : révolutions du printemps arabe, attentats de Daech, crise des réfugiés syriens, putsch raté en Turquie, retour des Taliban à Kaboul. Mais Delphine ne perd jamais espoir. Sensible à l'humain au milieu du chaos, elle navigue entre ses articles et ses livres pour faire parler la paix, encore et toujours, en racontant le combat des héros anonymes croisés sur son chemin.
Entre anecdotes et confidences, la conférence donnera à voir les coulisses du reportage, où le journaliste n'est ni un super héros ni un agent du « fake news » au service d'un grand complot, mais un témoin d'exception, porteur de lumière, même au coeur de l'obscurité.
Le terrain est la colonne vertébrale de son écriture. Correspondante au Moyen-Orient pour France Inter et France Info dès 1999 puis pour Le Figaro depuis 2002, Delphine Minoui a consacré la moitié de sa vie à cette partie du monde synonyme de révolutions, coups d'État et conflits.
À lire – « Les petites conférences » sont devenues une collection aux éditions Bayard. Delphine Minoui, L'alphabet du silence, l'Iconoclaste, 2023 Les Passeurs de livres de Daraya, Seuil, 2017 Je vous écris de Téhéran, Seuil, 2015
Conception et programmation : Gilberte Tsaï – Production : l'Équipée.
+ Lire la suite
autres livres classés : perlesVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (93) Voir plus



Quiz Voir plus

Voyage en Italie

Stendhal a écrit "La Chartreuse de ..." ?

Pavie
Padoue
Parme
Piacenza

14 questions
599 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , voyages , voyage en italieCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..