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EAN : 9782070136087
264 pages
Gallimard (05/01/2012)
3.58/5   13 notes
Résumé :
«À la une, la photo d'une foule en liesse... En bas, dans le coin gauche, quelqu'un lève deux doigts. C'est Pélagie. À sa gauche, c'est moi, Kimia... C'était le 15 août 1960. La nuit de notre Indépendance... Pour Pélagie et moi, il s'agissait plus d'une occasion de réjouissance que d'une date historique.» Suit le récit d'une amitié liant deux jeunes femmes que l'évolution de leurs pays va séparer un temps. Amitié profonde, complexe, sillonnée de rivalités, de jalous... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Un voyage dans un Congo des souvenirs de l'indépendance, de la congolaise l'hymne nationale qui, à l'époque ,a fait la joie des mères et des pères. Une enfant de Poto-Poto nous plonge dans une amitié qui au fil des années se transmue en une famille, mais les deux amies tombent amoureuses d'un même homme, le banc noir Franchescini, un de leur professeur de lettres du lycée. Il leur inspire et leur insuffle le gout pour la littérature, au point que parmi les deux filles, Kimia , deviendra écrivaine. Ça se passe entre Kimia et Pélagie! Si Kimia n'a pas le courage d'exprimer ses sentiments à Franschecini. de même que celui-ci ne sait comment s'y prendre avec la timidité de cette fille, par contre Pélagie,toute prête à vivre une histoire d'amour depuis le lycée, plus courageuse que Kimia, se donne sans détour au professeur. Cet amour à trois, subissant diverses variations, s'étend sur plusieurs année....
Le style est pourtant simple mais il y a comme une lourdeur qui fait que la narration parait un peu ennuyeuse, on voit couler beaucoup d'années sans qu'il y est une action qui accroche sauf s'il y a lieu de faire intervenir la vie amoureuse de ces trois personnages. Je me suis beaucoup ennuyée avec cette histoire linéaire. A côté de ce bémol, il y a l'aspect historique qui reste très intéressant!

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Une enfant à Poto-Poto où trois parcours de vie qui se croisent, s'interpellent, se mêlent pour ensuite s'éloigner, au Congo, en France et aux Etats-Unis. Deux jeunes femmes impactent la vie d'un homme (tour à tour mentor et amoureux) et inversement. C'est la synthèse de leurs trajectoires personnelles et communes que nous relate Henri Lopes. Celle de Kimia m'a le mieux questionnée.

A commencer par sa vie aux Etats-Unis, marquée par des difficultés d'intégration auprès de ses congénères Noirs et Blancs, tous véhiculant les mêmes clichés sur les Africains. D'ailleurs quand son mari Jordan, lors du premier voyage du couple au Congo, arbore des codes vestimentaires locaux mais visiblement datés (car mélangeant les styles) il invoque la perte de l'âme des habitants. Ce en quoi son épouse lui rétorque : " Les âmes évoluent."

Puis, l'auteur s'attarde sur la condition d'écrivaine de son héroïne. Comment toucher un lectorat, large et international, sans se renier, ni avoir à se dépenser dans des manifestations littéraires vaines ?
Manière de signifier qu'au delà des continents, du genre ou de la fortune, on peut traverser les mêmes interrogations. Une autre façon d'aborder le métissage dans cet ouvrage fouillé malgré quelques longueurs.
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Kimia est une enfant de Poto-Poto. Collégienne, puis élève au Lycée Savorgnan de Brazza, elle est liée d'amitié jusqu'au sang à Pélagie, une fille de Bacongo. Toutes deux, élèves studieuses sont fascinées par Franceschini, un professeur de français passionné et passionnant. L'enseignement chez ce blanc atypique ne se résume pas à finir un programme mais à former de véritables esprits indépendants et susciter des vocations.

Si Franceschini est un professeur aux méthodes pédagogiques singulières, il intrigue aussi quand on le retrouve dans la nuit africaine de Potal, chantant les classiques de la rumba congolaise avec la maîtrise d'un mwana mboka (enfant du pays). Qui est-il ? Un blanc manioc? Peut-il être lui aussi un enfant de Poto-Poto ? Si oui, quelle est son histoire ?

Les années passent, le Congo évolue ou régresse, les étudiantes prennent différentes directions, Pélagie pour la France, Kimia pour les Etats-Unis et Franceschini est expulsé depuis belle lurette.

Henri Lopès propose un développement sur plusieurs années de cette relation à trois avec d'étranges rebondissements, le tout étant narré à la première personne par la voix féminine de Kimia. Ce n'est pas la première fois que le grand romancier congolais se prête avec maestria à cet exercice périlleux d'envisager la narration par la voix d'une femme. Dans « Sur L'autre rive », le procédé est particulièrement réussi.
Dans « Une enfant de Poto-Poto », le texte met un peu plus mal à l'aise, non pas par le procédé toujours aussi maîtrisé du discours féminin, mais par le fait que l'on peut ressentir un relent de machisme que le romancier congolais semble faire accepter aux femmes qui s'expriment par l'entremise de sa plume. Il traite assez bien de cette polygamie larvée chère à l'Afrique centrale où les choses ne sont jamais officiellement dites mais très officieusement vécues. La domination, le charisme de Franceschini écrase toute vélléité d'émancipation pour Kimia, même quand cette dernière, loin des terres africaines, en Amérique du nord et en Europe, ou pourtant elle reçoit la reconnaissance de ses pairs pour son travail universitaire ou pour son oeuvre littéraire. Plus j'avance dans ce commentaire, plus je ressens l'oppression de libertin et son égocentrisme. Etrange.
Ce roman est une nouvelle exploration de la question du métissage, thème cher à Henri Lopes, même si ce n'est pas le sujet dominant. C'est aussi une analyse du pygmalisme, permettez-moi l'expression s'il vous plait, et des ressorts assez complexes d'une amitié évoluant dans les eaux troubles de la manipulation, de la jalousie, de la passion et de la haine, avec une focalisation étonnante sur le pédagogue vénéré. Est-ce encore de l'amitié? Franceschini mérite-t-il cette dévotion? Ce texte, par la manière dont il aborde le sujet de la femme et de son rapport à l'homme, quelque soit le niveau de qualification de cette femme, renvoie à d'autres textes comme Une si longue lettre de Mariama Bâ. Sauf, qu'il offre moins de perspectives intéressantes. de mon point de vue. Je fais une fixation sur cet aspect, mais je tiens à souligner également, les réflexions que Kimia - écrivaine - offre sur la littérature.

Lien : http://gangoueus.blogspot.fr..
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Il était de bons aloi que de commencer par ce bout de chanson de Dindo Yogo, défunt musicien majeur du Congo de l'autre rive, qui rendait hommage au quartier de Poto-Poto dans une de ses plus célèbres chansons. Il fallait absolument commencer par montrer à quel point ce quartier a une place spéciale dans le coeur, non pas des congolais, généralité à proscrire, mais dans celui des brazzabillois et des kinois. Alors, amis, écoutez donc cette histoire, Brazzaville est néE à Poto-poto. Et Henri Lopes vous fait tâter une parcelle de cette histoire dans son nouveau roman "Une enfant de Poto-poto".

"Les étrangers s'étonnaient de notre insouciance. Les malheureux n'avaient pas compris que si, au Congo, on danse pour courtiser, pour célébrer la lune, la moisson, le nouveau-né, le mariage, on danse aussi pour exprimer sa tristesse. On danse pour prier. On danse pour pleurer ses morts. On danse pour se recréer, on danse pour dire sa mélancolie. Selon la manière dont on remue sa ceinture, la rumba exprime la joie ou le chagrin."

Voilà ce dans quoi Henri LOPES nous plonge, la tête la première ; dans la rumba, la danse, le déhanché, la guiche. La 1ère partie de cette jolie histoire est un hymne à Brazzaville, à l'aube de son indépendance, dans la folie de sa nouvelle liberté, dans l'exaltation de son Lipanda. La jeunesse dansa au rythme de "Indépendance chacha to zui ééé, ho table ronde chacha to bakiri", les bars bruissent des semelles qui raillent les parquets au rythme de "Mokolo na ko kufa" ou des "Para Para Fifi, Ooooh Dit Youyou".

Et au milieu de tout cela, nous suivons les semelles de Kimia, jeune femme pleine de vie, étudiante dont le future se dessine tout en couleur.

Ha ! Décrocher le Baccalauréat ! Cela fait sourire aujourd'hui. A l'époque, et depuis que le pays avait été le Moyen-Congo, puis la République du Congo, moins d'une trentaine d'impétrants, parmi nos huit cent mille habitants (haussés, par décret ministériel, à un millions trois cent mille) pouvaient se targuer d'avoir obtenu ce parchemin. Et combien de fille dans le lot ?

A côté d'elle, Pélagie, insouciance et joie de vivre semblent, en elle, se disputer avec l'espièglerie.

(suite sur http://www.loumeto.com/spip.php?article347)
Lien : http://www.loumeto.com/spip...
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plongée vers le passé
j'avais 12 ans au début des années 50 , tout me parle dans ce livre sur la partie réservée au Brazza des années d'avant indépendance ; poto-poto , Bacongo , M'pila , le Plateau , Faignond ,le lycée ,l'immeuble Air France où j'habitais avec mes parents, le Djoué ,les rapides ,Léo et cette fameuse rumba congolaise ( j'en ai toujours de cette époque "et tous ces détails oubliés sur la vie d'alors : le traitement par avion au DDT pour lutter contre les moustiques
Retour vers l'enfance , une enfance ou franchement je ne ressentais pas cet ostracisme, qui transparait dans le livre ,des enfants de colons pour les congolais lycéens
C'est surtout cette partie qui a retenu mon attention plus que cette intrigue à trois sur tant d"années
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critiques presse (2)
LePoint
09 mars 2012
Lopes est le plus blanc des écrivains noirs[…]. Tout dans son écriture est équilibre, finesse, fluidité.
Lire la critique sur le site : LePoint
Lhumanite
13 février 2012
« Madame Bovary est-elle imaginable au Congo ? » Oui. La preuve, par Henri Lopes.
Lire la critique sur le site : Lhumanite
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Les étrangers s'étonnaient de notre insouciance. Les malheureux n'avaient pas au compris qu'au Congo si on danse pour courtiser, pour célébrer la lune, la moisson, le nouveau-né, le mariage, on danse aussi pour exprimer sa tristesse. On danse pour prier. On danse pour pleurer ses morts. On danse pour se recréer, on danse pour dire sa mélancolie. Selon la manière dont on remue sa ceinture, la rumba exprime la joie ou le chagrin.

Page 103, éditions Gallimard
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Chez nous, on ne rompt pas à la suite d'une colère. Quand la tornade de la palabre éclate, que soufflent les vents, que la pluie lave à grande eau, la lumiere revient , on quitte guéri l'arbre à palabres et la famille se ressoude.
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Mon fameux cousin m'assurait que les miliciens n'en démordaient pas. Ils avaient été l'objet d'une attaque par des êtres étranges à la double apparence : humaine et animale. Malgré leur peau noire, les Cubains ne parvenaient pas à comprendre ; ils n'avaient pas, les malheureux, l'esprit bantou. Pour comprendre ce phénomène il fallait avoir été circonscris, connaître le sens des masques et des statues, avoir été éduqué dans nos contes, mythes et légendes.
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Je la mettais en garde contre une grossesse, qui compromettrait ses études et notre projet d'aller un jour là-bas, sur le Boul'Mich', comme Césaire et Senghor. J'ajoutais qu'accoucher un métis, dans un pays indépendant, où il faudrait de plus en plus donner la preuve de son patriotisme et de ses origines, c'était s'attacher un boulet à la cheville.
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...les constitutions reflétaient plus les vœux de leurs auteurs que la réalité d'un pays
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