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EAN : 9782848659343
208 pages
Sarbacane (04/01/2017)
4.04/5   66 notes
Résumé :
Août 1936 : un jeune athlète vient de remporter le marathon aux J.O. de Berlin ; et pourtant, il semble bien triste sur le podium. Il cache son maillot japonais. Car Kiteï Son, alias Kee-Chung, vient de Corée, pays annexé par le Japon, et il a du courir sous les couleurs de l'ennemi. D'où vient-il ? Quelle a été son enfance, dans une petite ville près de la frontière chinoise ? Comment est-il devenu le coureur le plus endurant du monde ? Quelles épreuves a-t-il trav... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (35) Voir plus Ajouter une critique
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Commencer à courir. Pieds nus. Avoir du mal à respirer. Sentir une brûlure dans la gorge. S'arrêter. Souffler, essoufflé. Sentir ses cuisses brûler, cramer. Aussi dures que de la pierre. Ce n'est que l'apprentissage, petit, de la course à pied. Il ne mettra pas longtemps à rattraper son grand frère. Il faisait l'éloge de la lenteur et de la paresse, il découvrit que courir lui procurait de nouvelles sensations. A sentir le sol, cette terre, celle de ses ancêtres, de son peuple, de sa vie, foulée par ses pieds, il fuit, s'enfuit, pour échapper aux représailles de l'envahisseur nippon. le Japon a annexé la Corée. le Japon contrôle la Corée. le Japon maltraite la Corée. de son plus jeune âge, il voit ce virulent opposant qui règne en maître sur son territoire, sur celui de ses parents. Il est l'esclave des japonais.

Depuis, il ne cessera de courir. D'abord pour aller chercher chez le voisin chinois des melons pour les vendre ensuite aux japonais, avant de s'asseoir à la table de son école, les yeux fatigués par cette folle chevauchée matinale – il faut dire qu'étudier le japonais n'est pas dans ses priorités. Il s'entraînera, encore et encore. Jusqu'aux jeux olympiques de Berlin de 1936, organisés par l'ami Hitler. le Japon voudra faire de ses jeux une fierté nationale, quitte à enrôler des non-japonais dans l'équipe nationale.

Et Kee-chung remportera la première médaille d'or de la Corée au marathon... sous un nom d'emprunt japonais, sous la bannière japonaise... Sur le podium, le regard se mêle de honte et de haine.

Quel roman jeunesse ! de la fougue, de l'Histoire, de la tristesse et des émotions.

2 h 29 mn 19 s. Nouveau record olympique. Kee-chung devient héros national, héros de la résistance coréenne. Sa légende rentrera dans l'histoire. Il connut l'invasion japonaise, il connaîtra la séparation des deux Corées, et son exploit restera à tout jamais dans la légende du marathon et dans l'histoire des grands personnages de la Corée.
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Tout le monde connaît mon mauvais esprit. Je n'ai pas pu m'empêcher d'ironiser en évoquant le garçon qui courait, roman qui m'avait été vivement conseillé, et dont la plupart des critiques sont élogieuses.

« Il était une fois, loin d'ici, très loin du côté du soleil levant, un gentil peuple dont le pays avait été envahi puis annexé par un méchant peuple voisin. Les Gentils (aucune connotation religieuse dans le nom de « Gentil », que j'utilise juste par opposition à « Méchant ».), les Gentils, donc, vivaient dans la misère et dans la crainte, car les Méchants, non contents de les asservir économiquement, faisaient régner un climat de terreur, réprimant impitoyablement toute velléité de rébellion : emprisonnement, déportation, torture, exécution sommaire…

Dans ce contexte terrifiant, des circonstances amenèrent un jeune Gentil nommé Kee-chung à prendre conscience de ses qualités exceptionnelles de coureur à pied. Coaché dans un premier temps par un Gentil professeur de sport, il fut ensuite remarqué par les autorités sportives occupantes, qui encouragèrent son perfectionnement d'athlète de haut niveau, dans l'idée d'en faire un champion à la gloire de leur nation de Méchants. Ils lui imposèrent d'abandonner son nom de Kee-chong, au profit d'un patronyme à consonance Méchante... »

Vous trouvez ma raillerie déplacée ? Je précise qu'elle ne porte que sur la tonalité du récit – et j'y reviendrai ! –, car le fond de l'histoire est authentique et ne prête pas à sourire.

En 1910, la Corée avait été envahie par l'Empire du Japon, qui s'était efforcé de l'effacer complètement en tant que nation. En ces temps-là, les Japonais avaient pris l'habitude de considérer leurs voisins comme des peuples de sous-hommes, juste bons à leur servir d'esclaves. Ils se comportèrent de façon infecte avec les Coréens, puis avec les Chinois, auxquels ils déclarèrent la guerre dans les années trente. C'est en toute logique qu'ils se trouvèrent des affinités avec les Nazis, lorsque la seconde guerre mondiale se profila.

Kee-chong, le garçon qui courait, a réellement existé. Affublé d'un patronyme japonisant, il fut, en 1936, vainqueur du marathon des Jeux Olympiques de Berlin, sous les couleurs du Japon. Autant les quatre médailles d'or de Jesse Owens constituèrent un camouflet pour Hitler, l'amenant même à quitter son siège dans la tribune, autant celle de Kee-chong en fit malgré lui un héros national japonais. Aujourd'hui, son vrai nom a été rétabli sur les tablettes du palmarès olympique, mais le Japon reste officiellement détenteur du titre, en dépit des efforts répétés de l'actuelle Corée du Sud pour obtenir le rétablissement de la vérité.

Après sa victoire, bien qu'étroitement surveillé par la police secrète japonaise, Kee-chong avait réussi à entrer en contact avec la résistance clandestine coréenne. Après la guerre et l'anéantissement de l'Empire du Japon, il est devenu le symbole de la résistance, du courage et de la persévérance des Coréens.

Revenons à la forme du récit. Peut-être l'auteur s'est-il heurté à la difficulté d'écrire un ouvrage de deux cents pages sur cette histoire. Sinon, pourquoi lui avoir donner la tonalité d'un conte pour enfants ? En lisant le garçon qui courait, j'ai eu l'impression de voir défiler les images d'un manga, ou plutôt d'un manhwa, car c'est ainsi qu'en Corée, l'on nomme les dessins animés de la tradition extrême-orientale.

Quelques passages émouvants dans ce livre sympathique, où la syntaxe est parfaite et le vocabulaire accessible à tous. La poésie ?... Ce n'est pas parce que le style est enfantin qu'il est poétique. N'est-pas Saint-Exupéry qui veut. Et lui-même n'a d'ailleurs pas écrit que le petit Prince.

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Le sport a marqué l'Histoire mondiale. Difficile de ne pas penser à la Coupe du monde de rugby en Afrique du Sud en 1995 ou encore aux Jeux Olympiques de Berlin en 1936. le roman François-Guillaume Lorrain se penche sur un des participants de ces JO et nous prouve encore cela en se penchant sur l'histoire du coureur coréen Son Ki-chong.

Kee-Chung est un jeune Coréen qui voit son pays ployer de plus en plus sous le joug japonais. le jeune garçon grandit en mettant sa fierté et son patriotisme de côté pour pouvoir aider sa famille à survivre. Il est le dernier enfant capable d'aider ses parents après la disparition brutale de son grand frère, emmener par les Japonais on ne sait où. le jeune garçon se découvre rapidement un talent pour la course, talent que les Japonais sauront également percevoir. Alors renommé Kiteï, le jeune Kee-Chung, se voit obligé de participer aux Jeux Olympique de Berlin avec le drapeau japonais sur le dos.

Le garçon qui courait est un roman passionnant. On découvre un enfant et ensuite un homme, rempli de courage et de détermination. Il fera ce qu'il peut pour aider son pays à retrouver une fierté, pas facile quand notre famille est menacée. L'histoire de la Corée est très complexe (elle l'est toujours d'ailleurs) et on apprend énormément de choses en lisant ce roman. A lire, quel que soit notre âge !
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Kee-Chung vit en Corée occupée par le Japon. Lorsque son grand frère se révolte, ses parents et lui sont très fiers. Mais il est très vite envoyé dans un camp dont il risque fort de ne jamais revenir.

Alors le jeune garçon décide d'aller le délivrer. Pour cela il devra bien se préparer parce qu'il lui faudra courir 50 km aller. Heureusement, il va trouver de l'aide et briller en endurance, jusqu'à se faire remarquer...

Un roman historique qui raconte une destinée exceptionnelle qui lie l'histoire d'un homme à celle de son pays. La Corée brimée et humiliée utilise chaque opportunité pour conserver son identité et renaître.

C'est par le sport que le jeune héros va se révéler. Sa quête au départ personnelle va très vite résonner avec celle de son peuple.

Mais il lui faudra s'adapter et souvent ruser pour survivre et ne pas mettre sa famille et les gens qu'il aime en danger.

L'auteur nous offre une fiction à partir d'une histoire vraie qui si elle semble incroyable n'en est pas moins forte et émouvante. Nous nous laissons emporter dans cette course folle qui va nous emmener jusqu'au jeux olympiques de Berlin.

A partager !
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Un grand merci aux éditions Sarbacane et en particulier à Théophile pour cet envoi !

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Il est de trop nombreuses histoires bouleversantes dont on n'a pas conscience - mais heureusement, il est aussi un grand nombres d'individus prêts à user de leurs talents pour faire resurgir des parcours aussi touchants qu'inspirants, comme ici François-Guillaume Lorrain et son Garçon qui courait, le récit de l'existence d'un athlète coréen, Sohn Kee-Chung, qui a remporté le marathon des Jeux Olympiques de 1936 à Berlin, alors que la Corée n'existait plus, annexée par le Japon. Kee-Chung veut rapporter la victoire à son pays natal, mais on la lui extorque en le faisant concourir sous les couleurs du Japon. Il voudrait exhorter son pays à la liberté, quand on veut faire de lui une bête de propagande pro-japonaise alors que la guerre éclate. Quelle valeur a sa victoire ? Peut-on même parler de victoire ?

Kee-Chung, dont l'on suit le parcours sur des années et des années, est un personnage aussi fort que touchant, au portrait psychologique remarquablement solide pour un roman de moins de trois cents pages. Au fil des chapitres, des décennies, des accomplissements, on s'attache avec une conviction rare à ce petit garçon, puis adolescent et enfin adulte, dont la détermination et la passion ne peuvent que forcer le respect. Bien qu'il s'agisse évidemment d'une biographie romancée, savoir qu'une grande partie du récit est basée sur des faits réels ne vient qu'appuyer encore l'intérêt du lecteur pour ce roman. Plus encore, on a beau parfaitement savoir que Kee-Chung a gagné son marathon, on ne peut s'empêcher d'être fébrile d'appréhension et de s'inquiéter pour son sort tout au long de sa lecture.

Enfin. Je n'ai pu m'en empêcher. Je sais que je suis un peu faible d'esprit. Mais je suis certaine que je ne serai pas la seule dans ce cas.

L'auteur parvient à créer des atmosphères et des décors criants d'expressivité, des dialogues saisissants aux enjeux captivants, de sorte que l'on ne voit pas défiler les pages, les années donc. le récit est si fluide et prend de l'ampleur d'une manière si subtile que l'on s'y croit tout simplement. On entend le battement des pieds de Kee-Chung contre la route, on entend les acclamations ou huées des spectateurs, on ressent la terrible tension qui lie Japonais et Coréens, la frustration d'une nation opprimée, le souffle du vent de la liberté. Ce n'est pas seulement le parcours d'un homme, aussi unique soit-il, que l'auteur propose ici, mais bien un véritable fragment de vie, d'humanité même. La course de Kee-Chung est le reflet de valeurs universelles, d'espoirs que chacun porte en soi. Il a couru pour la Corée quand la Corée n'existait plus, il a couru quand tous avaient tenté de le décourager, et toi, lecteur, tu peux aussi accomplir des exploits, tu peux accomplir quelque chose d'aussi fort que Kee-Chung...

WHAT WILL YOUR VERSE BE?
Désolée, je n'ai pas pu m'en empêcher.

En bref, un récit aussi captivant sur le plan narratif qu'humain, qui se savoure à tous les degrés, dont l'écriture aussi poétique que juste vient renforcer une intrigue en un mot splendide. Un roman qui propulse son lecteur dans un autre espace-temps, dans un destin aussi envoûtant qu'inspirant...

Note attribuée : 9/10
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critiques presse (1)
Actualitte
09 février 2017
La justesse avec laquelle il décrit la jouissance de l'effort sportif, exprime le bonheur et l'ivresse du coureur à pied, procure d'emblée l'envie de chausser ses runnings.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Cela faisait bientôt vingt ans qu'il était professeur : il s'estimait bien placé pour savoir que le don était une chose rare. Kee-chung avait un don, il en était sûr. Mais il le savait aussi, l'étincelle pouvait s'éteindre bien vite chez les jeunes gens, surtout dans leur Corée humiliée. Des élèves qui avaient des facilités, il en avait déjà croisé. Combien s'étaient découragés au bout de quelques temps, rattrapés par la misère, l'angoisse, la peur et les humiliations qu'ils partageaient avec leurs parents ? La Japon s'employait à faire d'eux un peuple d'esclave...
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A quoi correspond la distance d’un marathon ? A 105 tours de stade ! 105 ! Rien qu’une question d’obstination. Comme la vie. Voilà surtout ce que j’ai enseigné à mes élèves. Ils étaient trop jeunes pour savoir que l’existence se résume à notre capacité à lutter contre le temps, contre la répétition. Le marathon vous l’apprend. Mais la limite est fragile entre l’obstination et la folie, voilà ce que je retiens de toutes ces années.
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Quand on courait, il n’y avait plus de Japonais. La terre qu’on foulait n’appartenait à personne, même si la conviction profonde de Kee-chung était que cette terre, sous ses foulées, redevenait coréenne. Il se trouvait de plain-pied avec son pays, traçait de nouvelles frontières tout en s’imaginant lutter avec l’ennemi. 
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Que la fraicheur de la rosée apaise votre âme, messieurs ! 
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la limite est fragile entre l'obstination et la folie
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