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Critique de Aela


On ne sort pas indemne de la lecture de ce livre.
Le narrateur relate son enfance dans un milieu très défavorisé, en Picardie.
Au-delà des souvenirs d'enfance qui sont plutôt malheureux, c'est la peinture d'une catégorie sociale qui vit très mal. Les habitants du petit village dans lequel grandit le jeune Eddy vivent très mal le chômage, les difficultés financières, les conditions de vie plus que difficiles dans des logements insalubres, la promiscuité, le manque de culture, l'ennui qui mène vite à l'alcoolisme, au trafic de stupéfiants, à la violence domestique.
Cela pourrait passer pour une version XIXème siècle de Zola mais cela va plus loin à mon sens: ce qui est intéressant ici c'est la révolte du jeune Eddy contre son milieu d'origine.
Une révolte qui n'exclut pas les sentiments; on voit bien que la mère a bien du mérite à boucler les fins de mois, tout en supportant un mari alcoolique et un travail ingrat (aide à domicile).
Le héros va se sentir rejeté par sa différence: il est dans ce milieu comme le vilain canard d'Andersen: il a des goûts féminins, n'aime pas le foot, les manières rudes.. Tout cela va aboutir à son exclusion: il est toléré mais critiqué.
Son parcours va être difficile mais porteur d'espérance: à l'image de l'auteur, le jeune Eddy va réussir de brillantes études, dans le domaine du théâtre puis des lettres, qui vont le mener jusqu'à Normale Sup.
Ce livre est un livre qui fait réfléchir: nous sommes au début du 21ème siècle, dans un pays encore relativement "riche" et pourtant des poches de misère subsistent.
Cela se lit comme un témoignage courageux.
L'auteur, Edouard Louis; est très jeune (21 ans); il a été élève de l'Ecole Normale Supérieure et a déjà écrit un livre sur Pierre Bourdieu, dont on peut voir l'influence dans cette oeuvre empreinte de "déterminisme social".
A lire absolument même si le sujet est un peu difficile.
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