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Les Fils de la Liberté tome 1 sur 2
EAN : 9782020061605
327 pages
Seuil (01/06/1982)
3.78/5   36 notes
Résumé :
Pour moi, l'histoire n'a de sens qu'entre les lignes des manuels. Chaque fois que je veux mettre en scène des personnages qui ont vécu à des époques antérieures à la mienne, une figure s'impose : celle du citoyen obscur qui tient la fourche, la faux ou le bâton, qui a faim, qui a froid, qui n'a pas dormi depuis des jours et qui n'a qu'une bien vague notion de l'aventure parfaitement illégale dans laquelle il s'est laissé entraîner au nom de la justice même. Il est v... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
1935, Bruno Bellerose coupe du bois au fin fond de la Mauricie, région de la rive Nord du Saint-Laurent appelé en urgence chez lui il redescend vers le fleuve.
1837, Hyacinthe Bellerose remonte vers le fleuve depuis la savane de Bulstrode, dans la région des Bois-Francs (aujourd'hui comté d'Arthabaska ) sur la rive sud du Saint-Laurent.

Dès lors, le voyage des deux hommes nous est contés en parallèle. Cent ans les séparent, cent ans de la petite histoire qui a fait la grande Histoire.

Hyacinthe Bellerose, comme beaucoup de Canadiens Français, lutte contre la disette, contre les froids belliqueux, les épidémies. Il s'est enfoncé, avec sa femme et un enfant irlandais recueilli, dans les Bois-Francs pour principalement chasser sur une terre quasiment vierge de toute occupation humaine.
Expulsé faute de pouvoir payer l'impôt de résidence, il doit remonter vers Bécancour, sa femme meurt en chemin. Il ramène son fardeau dans la rudesse de l'hiver. Hyacinthe Bellerose est un écorché-vif, en colère de devoir survivre dans ce pays qui lui a été volé par l'Anglais, dans ce pays où lui et les siens sont soumis aux obligations commerciales de la noblesse britannique, contraints aux commerces du bois ou des fourrures. Affamés, expulsés pour certains, déportés pour d'autres.

Hyacinthe Bellerose a une réputation d'insoumis, de rebelle, de violent. Mais Hyacinthe est simplement un homme qui ne supporte pas l'injustice, et ne crois plus dans la miséricorde de Dieu. Après plus de deux mois de marche, son retour à Port-Saint-François, son village, n'est pas vu d'un bon oeil pour tout le monde. Il souhaite seulement mettre sa femme en terre et retourner travailler pour nourrir son enfant.
Il ne cherche pas querelle mais, malgré lui, il se retrouve dans des situations qui sollicitent sa soif de justice, d'égalité et de révolte. Il rencontre Marie-Moitié, jolie métisse aussi fière que lui. Leur amour semble l'apaiser. Il se met à sculpter dans une souche tendre de bois d'érable un canard de bois. le printemps arrivé, il confie le petit Irlandais à Marie-Moitié et repart chercher du travail vers le sud. Bientôt c'est au coeur de la révolte menée par le parti des Patriotes que Hyacinthe Bellerose apparaît en tête de ligne des mécontents. le meurtre d'un notable du village le désigne comme le coupable potentiel. Accusé, puis condamné avec plusieurs de ses compagnons, Hyacinthe bénéficie de la magnanimité du Tribunal qui préfère l'exil à la mort pour ne pas en faire un martyr.

Bruno Bellerose, 15 ans, cent ans après Hyacinthe, fait le périple insensé de 6h de camion puis 4h de d'autobus pour rejoindre La Tuque, s'en suivent 2h de train pour atteindre la grande Trois-Rivières et enfin le traversier pour arriver à Port-Saint-François, son village.
Il ignore pourquoi son père le mande en urgence à la maison familiale. Durant son voyage, d'enfant adolescent, Bruno entrera à Port-Saint-François en homme. Il arrivera à temps pour recevoir un canard de bois en héritage.

Je tenais à lire ce roman pour plusieurs raisons : la découverte de la littérature québécoise, la découverte autrement de la région où je vis et enfin une sculpture magnifique de Hyacinthe Bellerose, croisée au parc littéraire de Bécancour.

Lecture laborieuse pour ce roman régional et historique, premier volet de la saga « Les fils de la Liberté ». Non que je me sois ennuyée mais je n'ai pas été aspirée par le rythme un peu lent de l'écriture. le fait de pouvoir visualiser les lieux, la topographie m'a aidé à voyager avec Hyacinthe et Bruno. L'avantage de la construction du livre en tous petits chapitres m'a permis de lire en plusieurs épisodes sans perdre le fil.
Le personnage de Hyacinthe Bellerose est devenu une des figures classiques de la littérature québécoise. Il est au coeur de ce roman puisque son descendant Bruno n'est qu'un prétexte pour justifier la saga en trois tomes qui suit ce premier opus.

Les références historiques sont très étayées mais en filigrane si bien qu'on peut avoir plusieurs niveaux de lecture. Les références topographiques sont suffisamment précises pour qui connaît les endroits peut les repérer et qui ne les connaît pas peut facilement les imaginer. Les personnages sont chacun dans leur genre les archétypes des habitants de ce Bas-Canada, les paysans canadiens français, appauvris et jugulés par les nobles britanniques gardiens féroces de la colonie, les amérindiens, la métisse, l'abbé, l'opposant politique, les commerçants, les négociants, les Irlandais pourchassés, les soldats anglais, les miliciens… tout y est.

Le roman est honnête, même si Bruno Bellerose ignore jusqu'à la fin de son voyage la raison de sa convocation, le lecteur la suppose très vite. Même si Hyacinthe aspire à la justice, le lecteur sait qu'il ne sera pas impuni par le régime victorien qui est en pleine expansion impérialiste. Pas de surprise donc mais une promenade dans l'Histoire finalement assez agréable.
« le canard de bois » a malgré tout répondu à mes attentes mais cela ne sera pas suffisant pour que je m'attèle aux tomes suivants.
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Le canard de bois raconte tout ce que devaient subir les Canadiens-Français au XIXe siècle. Depuis la conquête britannique, ceux-ci sont humiliés et traités comme des indésirables et des inférieurs par les Anglais. C'est ce qui a amené les Patriotes à se rebeller en 1837.

L'histoire de Hyacinthe Bellerose est très touchante. On dirait que le malheur le suit partout où il va. Il représente bien la volonté québécoise à vouloir s'affirmer et à se défaire de ses chaînes de façon pacifique. J'ai beaucoup moins aimé les scènes avec Bruno Bellerose.

Je crois que ce livre devrait être lu par tous les jeunes Québécois pour qu'ils comprennent tous les efforts mis par leurs ancêtres pour garder en vie le fait français en Amérique.
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Un récit extraordinaire dont la lecture coule facilement. Les personnages y sont
attachants et la brutale réalité de tout un peuple en lutte pour sa survie et son bonheur nous est contée dans un récit, en 3 tomes, qui a eu lieu entre 1835 et 1970. On revit, à travers les personnages, dont la famille Bellerose, la lutte des « Canadiens-Français » (comme on disait à l'époque) pour sortir de leur servitude. On découvre les Québécois de l'époque comme des bâtisseurs qui ont contribué à faire du Québec ce qu'il est aujourd'hui, et non trop souvent comme un peuple soumis qui ne savait pas se défendre. C'est un conteur qui m'a transportée tout au long des 3 tomes : le canard de bois, le coup de poing et La corne de brume.
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Excellent roman québécois à propos de la Rébellion des Patriotes.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Qu'est-ce que j'ai fait ?

Il ramassa sa poche : deux tranches de pain du midi, son couteau et des chaussettes au cas où il se serait mouillé les pieds.

- Qu'est-ce qu'il me veut, Gingras ?
Il y avait de l'air puisque Bruno faisait de la buée en expirant. Mais on n'entendait rien. Les troncs secs des bouleaux qui se frottaient et c'était tout. Bruno fourra sa hache dans sa poche de jute sur laquelle se lisait encore l'inscription " Potatoes - Product of New Brunswick ". Il fit deux pas. Il n'y avait pas encore assez de neige pour marcher avec des raquettes.

- A l'heure qu'il est j'achevais ma journée ! Il aurait pas pu attendre, Gingras ?

Bruno se mit à éclabousser du bleu partout en marchant. Derrière lui, les traces de ses pas dans la neige s'emplissaient de silence. Une heure avant d'arriver au camp !

S'il est pas content de mon ouvrage, Gingras, qu'il le dise ! Bruno s'arrêta au beau milieu du chemin. Rien que des épinettes, des sapins et des bouleaux. Il tira sa pipe de sa poche.
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Un bleu de fin de jour. La neige commençait à se tasser au pied de bouleaux. Bruno Bellerose finissait de couper des repousses sur le tracé d'un chemin qui n'avait pas servi depuis plusieurs années. C'était sur la concession des McBride, à une heure de marche du camp, à six heures de camion du plus haut relais de la forêt, à quatre heures d'autobus ensuite de La Tuque, la ville la plus au nord, puis à deux heures de train de Trois-Rivières, d'où il fallait encore prendre le Jean-Nicolet, un bon petit bateau blanc, pour traverser le fleuve jusqu'au Port Saint-François, après quoi il restait encore une bonne demi-heure de marche pour arriver à la maison du père, si jamais il vous prenait l'envie de rentrer chez vous.

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Un récit extraordinaire dont la lecture coule facilement. Les personnages y sont
attachants et la brutale réalité de tout un peuple en lutte pour sa survie et son bonheur nous est contée dans un récit, en 3 tomes, qui a eu lieu entre 1835 et 1970. On revit, à travers les personnages, dont la famille Bellerose, la lutte des « Canadiens-Français » (comme on disait à l’époque) pour sortir de leur servitude. On découvre les Québécois de l’époque comme des bâtisseurs qui ont contribué à faire du Québec ce qu’il est aujourd’hui, et non trop souvent comme un peuple soumis qui ne savait pas se défendre. C’est un conteur qui m’a transportée tout au long des 3 tomes : Le canard de bois, Le coup de poing et La corne de brume.
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Bruno avait commencé son travail à la barre du jour, en bottines de feutre recouvertes de claques de caoutchouc, un bonnet d'étoffe sur la tête avec deux oreillettes de poil de lapin qui battaient l'air autour.

Seul. Bruno avait quinze ans. C'était en 1935.
Le bleu s'entrouvrit. C'était le gros Gagnon.
- Gingras veut te voir tout de suite !
Gagnon s'en retourna. Bruno était resté une patte en l'air.
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C'était comme si cette maison avait été sa mère, une mère qui ne vieillit pas. Il songea un instant à tous les Bellerose qui s'y étaient succédés. Il ne connaissait pas leur nom. Seule l'usure des marches de l'escalier témoignait de leur passage.
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