Mon enfant est-il précoce ? - 3e édition - Comment l'aider et l'intégrer en famille et à l'école

L'apprentissage est la conjonction de deux données, dont l'une, extérieure à soi, est la sollicitation de l'environnement. Apprendre, c'est découvrir les lois du monde, gommer ainsi son aspect anxiogène car la connaissance permet une forme de maîtrise des choses. C'est avant tout se sécuriser. L'apprentissage est aussi une réponse à la pulsion de vie; c'est vouloir grandir, désirer changer, réaliser ses potentialités et augmenter ses possibilités d'action. [...] En l'absence de confrontation régulière au savoir, les enfants précoces perdent rapidement le plaisir de faire travailler leur intelligence et ils peuvent entrer ainsi dans un réel refus d'apprendre. Pourquoi? Là encore parce qu'apprendre ne signifie plus pour eux grandir et devenir, mais être différents des autres. L'activité d'apprentissage, les savoirs demandés exacerbent la différence et la marginalité, et réactivent dans le même temps la quête douloureuse de l'identité, l'interrogation sur les causes de la différence.

Avec l'enfant précoce, c'est essentiellement la pédagogie du projet qui est efficace. Rappelons qu'elle vise à le responsabiliser en l'informant sur ce qui lui est demandé, en définissant les objectifs à atteindre, et par là les exigences. Elle définit également ce qui sera évalué, les "remédiations", et les sanctions possibles.

Le rêve est fondamental pour l'enfant précoce. L'accepter, c'est lui permettre de développer son potentiel imaginaire qui l'aidera à pouvoir réagir face à l'inconnu angoissant de sa situation. C'est aussi un atout pour la conduite de son existence: l'imaginaire, s'inscrivant entre la manifestation des besoins et leur non satisfaction immédiate, permet de mieux supporter les frustrations de la vie, nombreuses chez lui.