C'est l'histoire de Lulu le poivrot qu'avait eu une vision.
Entre deux binouses étanchées jusqu'à plus soif, le gars n'en crut pas ses yeux chiasseux en reconnaissant un proche, à la téloche, en grande difficulté. Un cas loin d'être aussi désespéré que notre Lulu la boutanche, mais quand même.
Ni une ni trois, il ne sera pas dit que l'alcoolo chronique n'aura pas fait montre d'un dernier geste héroïque et salvateur avant de passer l'arme à gauche.
Souvenirs d'un auteur, Stéphane Louis, alors gamin, et véritable cri d'amour envers un père qui aura préféré se noyer dans l'alcool plutôt que dans l'amour de ses proches.
Un contexte Breton qui ne brisera pas certains clichés voulant qu'en de telles localisations géographiques l'on pratiquasse bien plus la biture journalière que l'assèchement de sources d'eau potable.
Humpffff, l'on boit chez nous comme partout ailleurs...un verre à la fois.
Bref, le propos est louable mais légèrement parasité par un graphisme énergique et une colorisation majoritairement éclatante. Ça aide pas forcément à se plonger corps et âme dans la cuve à sanglots.
Nonobstant ces deux paramètres et une conclusion des plus improbables, le tout se veut tendre et empli d'une émotion sincère qui saura vous saisir avec ses p'tits bras musclés, arguant alors qu'une vie emplie de maux de ventres, de tête, de vomi, de vils serments, d'ardoises et de faux amis ne vaudra jamais celle qui aurait pu, qui aurait dû être, aux côtés et dans l'affection des siens.
Lulu était un alcoolique chronique, comme il en est des milliers, mais il était gentil, dixit son fils.
C'est l'histoire d'un rendez-vous manqué que rien ni personne ne rattrapera jamais...
Commenter  J’apprécie         504