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Pentalogie tome 1 sur 5

Christine Zeytounian-Beloüs (Traducteur)
EAN : 9782226173546
473 pages
Albin Michel (02/11/2006)
3.81/5   86 notes
Résumé :
Vous appartenez déjà au monde des Autres, mais vous ne le savez pas... Depuis plus de 1000 ans, défenseurs du Bien ou forces du Mal, les Autres vivent parmi nous dans une trêve fragile. Aujourd'hui, cette trêve est menacée. Le Bien va combattre le Mal. Sentinelles de la Nuit contre Sentinelles du Jour.
Enfin traduit en français, le premier épisode d'une trilogie-culte venue de Russie (3 millions d'exemplaires vendus), et qui fascine la planète.
Que lire après Pentalogie, tome 1 : Night Watch, les sentinelles de la nuitVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Au commencement, il y avait les « autres », des êtres humains dotés de pouvoirs fantastiques leur permettant de combattre, tuer et voyager grâce à la magie. Fidèles à la tradition de tous les romans de fantasy classiques, ils se sont divisés en deux camps : les Clairs et les Sombres, les premiers défendant l'altruisme et le devoir de mener l'humanité vers un avenir meilleur, tandis que les seconds prônaient l'individualisme et le droit d'agir comme bon leur semblaient quitte à piétiner au passage leurs voisins (que ceux qui ont vu Star Wars lèvent la main !). Pendant des siècles, les deux camps se sont affrontés sur le champ de bataille, accumulant les cadavres et les bains de sang. Jusqu'au jour où les belligérants durent affronter une vérité désagréable : s'ils continuaient à ce rythme, ils risquaient fort de tout faire péter autour d'eux, la Terre y compris – ce qui, convenons-en, s'avérerait fichtrement embarrassant pour les uns comme pour les autres.

Pour éviter cette alternative déplorable, un traité a été signé au début du Moyen-Âge garantissant la non-intervention des deux camps (en clair : vous ne mettez pas votre nez dans nos affaires et on tient le nôtre à l'écart des vôtres). Deux contrôles furent créés : le Contrôle de la Nuit par les Clairs et le Contrôle du Jour par les Sombres, chargés de s'assurer qu'aucun des deux camps ne violerait le traité. Et c'est là que les choses deviennent amusantes…

Nous sommes au début du XXIe siècle à Moscou et force est de reconnaître que la belle ardeur des premiers affrontements s'est bien dégradée ! Obligés par la force des choses d'abandonner la guerre ouverte, les « autres » se sont progressivement fondus dans la population humaine. Les indécrottables bellicistes des deux camps, incorporés respectivement dans le Contrôle de la Nuit et le Contrôle du Jour, sont forcés de mener une guerre sous-terraine faite de magouilles tordues, d'espionnage et éventuellement de procès – preuve que tous ces braves gens sont tombés bien bas.

Anton est l'un d'eux. Ex-informaticien, il a rejoint les forces de la Lumière quand ses pouvoirs ont été découverts et a été incorporé plus ou moins par hasard au Contrôle de la Nuit où il passe la majeure partie de son temps à classer des dossiers et réparer des bugs informatiques (on est Russie quand même, ce qui veut dire que la bureaucratie est reine, y compris chez les forces de la Lumière). Mais ça cogite ferme en haut-lieu et Anton ne pourra pas mener longtemps sa petite existence paisible de mage bureaucrate. Entraîné dans les manoeuvres tortueuses et pas trop scrupuleuses de son chef pour assurer la suprématie des Clairs, le jeune homme va s'attirer ennui sur ennui et réaliser vite que la différence entre le Bien et le Mal peut se révéler très… fluctuante.

« Les Sentinelles de la Nuit » est le premier tome de la trilogie homonyme de l'écrivain russe Sergueï Loukianenko et, accessoirement, un de mes coups de coeur littéraires de cette année. D'abord c'est de la fantasy russe et, croyez-moi, ça se voit ! Et pas seulement parce qu'on y absorbe des litres de vodka dans une atmosphère de fatalisme désenchanté. Loukianenko a réussi le petit exploit de remettre en scène l'éternel combat entre le Bien et le Mal, mais version Guerre Froide, avec tout ce que cela implique de petits coups fourrés mesquins, de manipulations, de propagande pas forcément subtile, de mensonges bien attentionnés, etc… le scénario – mélange improbable mais réussi de fantasy urbaine, de parodie de roman d'espionnage et de n'importe quoi – fourmille de bonnes idées et de personnages intéressants.

On peut difficilement ne pas s'attacher au narrateur Anton, gentil garçon un peu largué mais doté d'un solide sens de l'humour, dont le regard de plus en plus désabusé sur le monde qui l'entoure, bien moins manichéen qu'il n'y parait au premier abord, est un des principaux charmes des romans. Mais mon coeur va spontanément vers son supérieur hiérarchique Guesser (ou Gesar dans la traduction anglaise), le chef du Contrôle de Nuit de Moscou, manipulateur éhonté et fervent adepte du bon vieil adage : « La fin justifie les moyens ». Il est brillant, retors, arrogant, cynique, idéaliste, agaçant et parvient pourtant à être un type bien tout de même : je l'aime.

En conclusion, « Les Sentinelles de la Nuit » est le début d'une trilogie très réjouissante (dont je chroniquerai les tomes suivants tout aussi réussis si j'en ai le temps et la motivation) qui, si elle n'est pas exempte de défauts, se démarque plaisamment des autres romans de fantasy par son originalité et son second degré omniprésent. Et c'est également la seule trilogie fantastique de ma connaissance où c'est le « bon camp » qui ourdit des machinations compliquées et machiavéliques pour contrôler le monde et ça, c'est tout de même un sacré argument en sa faveur ! Avis donc aux amateurs : ne vous laissez pas arrêter par les couvertures hideuses d'Albin Michel et tentez votre chance, vous ne le regretterez pas l
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Avec les sentinelles de la nuit, on entre en pleine guerre froide, version urbaine fantasy.

L'auteur nous promène pendant trois histoires dans une Russie où les forces de l'Ombre et de la Lumière s'affrontent passivement. Anton, notre narrateur, fait partie du Clan des Lumineux. Il est donc chargé du Contrôle de la Nuit. Sa mission consiste à surveiller les mages-noirs, vampires et métamorphes qui vivent dans notre monde et de signaler toute infraction commise par cette engeance.

L'univers est bien décrit mais j'ai trouvé le récit est un peu lent par moment. le narrateur passe beaucoup de temps à s'interroger sur la frontière entre le bien et le mal et les scènes d'actions sont rares. C'est une partie d'échecs à l'échelle d'une nation. Chaque camp avance ses pions sans passer à l'attaque et tente de découvrir et d'amener à lui de nouveaux adeptes.

Beaucoup de personnages controversés sont décrits et il est facile d'éprouver de l'empathie pour le narrateur. le supérieur d'Anton et Chef du Clan des Lumineux est un personnage ambigu dont les actions laissent souvent notre héros avec plus d'interrogations que de réponses. Zebulon, à la tête du Clan des Sombres est plus prévisible, il est parfois même caricatural à mon sens.
Anton me fait plus penser à un bureaucrate qu'à un magicien. Il n'a aucune marge de manoeuvre puisque, d'après son supérieur, tout est déjà écrit. J'ai eu l'impression qu'il devait se contenter de compter les points entre les deux camps. Et nous aussi.

J'ai passé un moment agréable avec cette lecture mais sans plus. Il m'a manqué plus d'approfondissement sur le Clan des Sombres (peut-être dans un autre tome?).
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C'est de la fantasy urbaine. Les vampires, loups-garous, mages et autres créatures mythologies existent et ont leur propre organisation. Certains sont du côté du bien, d'autres du côté du mal. Tout ceci semble très basique.

Ce qui l'est moins, c'est que les forces du Mal et les forces du Bien n'ont pas la moindre intention de s'affronter physiquement. Ca ferait d'énormes dégâts au monde et à la civilisation, et ils ne le veulent ni les uns ni les autres. Aussi, ils ont conclu un traité, et tout se passe dans une ambiance de guerre froide (he, fantasy russe !) avec une quantité innommable de magouilles en sous-main.

Le héros, Anton, est du côté de la Lumière, et fait partie des "Sentinelles de la Nuit" (ceux qui sont du côté des gentils, donc, et surveillent le mal. C'est traître). En gros, il vérifie que les lois soient respectées. Ca donne parfois des détailss bureaucratiques presque absurdes. Certains mages noirs peuvent lancer des sorts sans être inquiétés, tant qu'ils suivent les quotas de leur licence. Tout à fait symétriquement, un mage blanc qui dépasse ses quotas de bonnes actions magiques se fait arrêter par les Sentinelles du Jour. D'ailleurs, Anton a des relations globalement amicales mais parfois "politiquement" tendues avec ses voisins, des vampires licenciés. C'est très étrange-mais-logique quand on le lit, comme structure d'univers, ça m'a fait éclater de rire plusieurs fois.

Anton est, au début, informaticien au QG de son camp. L'histoire commence lors de sa première mission sur le terrain. En fait, le livre comporte trois histoires courtes qui ont l'air indépendantes et se recollent à la fin (j'aime ce genre de structure, c'est bien foutu). le premier est sur un jour difficile où l'équipe doit gérer à la fois une malédiction ultra-puissante d'origine inconnue sur une jeune fille sans histoire, et une vampire folle qui a décidé de tuer un humain, sans license évidemment. La seconde raconte comment Anton est accusé injustement d'une série de meurtres sur des créatures de l'ombre. La troisième... je ne dis rien. A cause de la structure, je pense qu'une adaptation en série télé pourrait rendre très bien. L'adaptation en film n'était pas trop mal, mais très libre, beaucoup plus sordide que le livre, et reprenant des détails de-ci de-là pour faire un scénario original avec les mêmes persos.

Mais je digresse. Dans ce monde, le Bien et le Mal ne sont pas des absolus. C'est plus une question d'opposition entre altruisme et égoïsme. Ensuite, on peut faire des grosses bêtises en essayant de faire le bien des autres malgré eux, et les mages noirs n'ont pas le moindre scrupule moral à lancer des sorts de soin sur des humains, tant qu'on les paye. Les Autres (les surnaturels), font leur choix après quelques découvertes sur le monde magique, et ça dépend vraiment de qui leur explique les choses en premier, et de leur état d'esprit ce jour-là, d'où de grosses magouilles lors du recrutement. Anton passe une bonne partie de son temps à se demander s'il fait vraiment le bien ou pas, si ses chefs font vraiment le bien ou pas, dans quelle mesure des compromis sont acceptables... et comme ces discussions sont jouées pour servir le scénario et pour poser des questions intelligentes philosophiquement, pas pour du désespoir gratuit, ce sont des passages qui me plaisent beaucoup aussi. Parfois, Anton fait le mauvais choix, selon mes propres principes, mais à chaque fois je comprends qu'il y avait de quoi hésiter. Pour un livre sur la lutte du bien contre le mal, c'est remarquablement moralement profond et ambigu. (et cela n'arrive jamais à une conclusion, à définir "le bien, c'est cela". L'ambiguité est partie intégrante de l'univers, elle n'est pas là pour apporter au héros une révélation en étant dissipée)

Sinon, j'aime les personnages. Gesar, le chef du héros, ses manipulations politiques pour le plus grand bien, son sens de l'humour, ses choix bizarres de restaurants. Olga, une ancienne sorcière très puissante privée de ses droits pour une erreur mystérieuse dans son passé. Anton lui-même est plutôt sympathique si on aime le genre de personnage qui se pose beaucoup de questions éthiques, Svetlana était très bien dans sa première histoire mais moins ensuite, et Zabulon, le chef des méchants, semble avoir beaucoup de potentiel.
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Les livres de Sergueï Loukianenko sont un phénomène de librairie en Russie.
L'adpatation cinématographique des "Sentinelles de la nuit" y a fait plus d'entrées que "Le Seigneur des Anneaux".
"Les Sentinelles de la nuit" est le premier tome d'une pentalogie (mot inconnu du correcteur orthographique et un brin pédant que j'affectionne pour cette raison) de Heroic Fantasy.
La trame en est très classique : les forces du Bien y affrontent celles du Mal dans un univers parallèle à celui des Humains. Bref du Matrix mâtiné de Harry Potter. Ecrit à la truelle et traduit par un logiciel bon marché.
Sauf que l'action se passe à Moscou, que les frontières du Bien et du Mal y sont plus mouvantes que dans l'Angleterre de JK Rowling, que les protagonistes ont quelque chose de dostoievskien dans leur questionnements métaphysiques et de tolstoien dans leurs engouement amoureux.
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Le Bien contre le Mal, vampires contre loup-garou, vivants contre morts, sujets mainte fois traités dans la littérature et pourtant je n'ai jamais lu deux fois la même histoire.

La première scène se déroule en Russie par -20°C, une atmosphère lourde dans une vieille station de métro, ça me plaît déjà me rappelant l'ambiance du jeu vidéo Metro 2033. du post-apocalyptique sans concession, le danger potentiel à chaque coin de rue, quelques secondes suffisent pour passer de vie à trépas. Là je ne parle que du prologue de 3 pages !

C'est plus mon genre de roman à vampires, j'ai accroché à l'intrigue dès les premières lignes. Par la suite, le roman montre sa profondeur, ce n'est pas une guerre avec du sang partout, des tranchées c'est plus une guerre froide avec des tensions dans les deux camps. J'aime beaucoup car cela implique de l'espionnage, des personnages intelligents et calculateurs. Il n'est pas si sombre que ça, il y a des passages drôles, d'autres loufoques et l'administration ne change pas de la vie réelle créant des situations étonnantes.
L'intrigue est divisée en trois grosses parties, heureusement il y a plusieurs chapitres à l'intérieur qui m'ont évité de me lasser, j'ai dû mal avec la lecture de 50 pages d'affilé en général, je préfère pouvoir faire une pause et ça permet également de garder un bon rythme.
Pour les personnages principaux je dirais qu'Olga, Anton et Svetlana m'ont le plus marqués. L'auteur reprend les codes du fantastique sans être clichés, de même pour ses personnages (même secondaire), à aucun moment je n'ai eu l'impression de lire un être creux.


Le paysage de Moscou change des habituelles villes américaines, pour moi c'est un plus car dans l'image que j'en ai c'est une ville brute avec des vieux bâtiments austères et à la fois c'est une chaleur particulière et des couleurs vives, j'ai retrouvé ce mélange dans le roman.

Ce premier roman de la quadrilogie Nigh watch réussi à redonner goût aux vampires et autres créatures de la nuit, je tacherais de trouver la suite rapidement.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
[Anton et Olga ont dû échanger leurs corps pour une enquête]

- Ton rouge à lèvres a déteint. Tu sais te mettre du rouge à lèvres ? a demandé Olga avec un petit rire.
- Bien sûr que non.
- Je t'apprendrai. Ce n'est pas sorcier. Tu as beaucoup de chance.
- Pourquoi ça ?
- Une semaine de plus, et j'aurais été obligée de t'apprendre à utiliser une serviette périodique.
- Comme tout homme normal qui regarde la télévision, je sais parfaitement m'en servir. Il suffit de verser du liquide bleu dessus et de la presser dans son poing.
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- Et quand pourrons-nous intervenir ?
- Eh bien... S'il se transforme en démon et commence à décapiter les autres clients...
- Anton !
- Je suis parfaitement sérieux. Nous n'avons aucun droit d'empêcher un honnête mage noir de dîner au restaurant.
(ed. Albin Michel, p. 250)
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Chacun de nous se repose comme il peut.
Chacun de nous lutte non seulement contre l'Obscurité, mais aussi contre la Lumière, qui nous aveugle parfois.
(...) Nous sommes les éternels volontaires d'une guerre universelle entre le bien et le mal.
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(...) parce que je ne ressens nul besoin d'exercer un quelconque pouvoir sur le monde et que je n'ai aucune envie de tout mettre sens dessus dessous et de provoquer une panique générale.
Tout ce que je désire, c'est que la femme que j'aime ne soit pas forcée de se sacrifier.
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Dans tous les films les gentils viennent à bout des méchants. Les superstitions sont nocives car elles nous nourrissent de faux espoirs.
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Videos de Sergueï Loukianenko (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Sergueï Loukianenko
Bande annonce VF de 'Day Watch", réalisé par Timur Bekmambetov (2006) et adapté du roman éponyme de Sergueï Loukianenko.
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