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EAN : 9782844852397
219 pages
Allia (05/02/2007)
3.22/5   101 notes
Résumé :
Malgré la réserve et la modestie de mes exercices amoureux comme de mon langage, mes scrupules de moraliste ne vont pas jusqu'à m'interdire de baiser une mère sur sa fille et de déflorer ensuite la fille sur la mère. Pierre Louÿs.

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Une mère 36 ans et ses trois filles de 20, 14 et 10 ans toutes activement impliquées dans la prostitution hétérosexuelle, saphique et toutes les perversions se terminant en philie (pour les puristes, le terme générique est paraphilie (je viens de l'apprendre)), font la connaissance de leur nouveau voisin de 20 ans.
Après s'être toutes offertes à lui, elles se racontent nous passent toute leur enfance, leurs blessures, leurs failles et leur fragilité.

Écrit en 1910, publié clandestinement dans un premier temps et réédité jusqu'en 1983. Pourrait-on encore éditer ce genre de texte de nos jours ? L'on tomberait certainement sous le coup de l'apologie de crime (Seuil de non consentement à 15 ans, 18 ans pour l'inceste).

Une mère qui éduque, dresse conditionne ses filles à aimer leur métier pour en jouir plutôt que de se foutre par la fenêtre.
La prostitution enfantine existe encore de nos jours avec toute l'horreur que cela implique, mais cette mise en lumière a quelque chose de malsain, d'autant que scatophilie, zoophilie et tutti quanti, tout y passe.
Dans la droite ligne du plus connu  « les onze mille verges » d'Apollinaire (1907), chef d'oeuvre du mauvais goût et catalogue de toutes les perversions sexuelles existantes.

Écrit dans quel but ? Choquer ? C'est réussi. Une lecture pas excitante en soi, plus édifiante qu'autre chose. D'ailleurs, à mon sens, l'excitation apportée par une telle lecture relèverait plus des troubles paraphiliques (et donc psychiatriques) qu'autre chose.
Une vision déformée, amplifiée (j'espère) du rapport au sexe et à la prostitution ( y compris enfantine) de l'époque. D'un autre côté on parle de Matzneff, on parle de Cohn-Bendit, on parle de tourisme sexuel en Thaïlande, pour les seuls scandales qui parviennent à nos oreilles.

Certains ont aimé, voire encensé le livre (des critiques sur Babelio, Jean d'Ormesson…), y voient une valeur littéraire. Est-ce bien écrit ? On s'en moque. Suis-je moraliste ? On s'en moque aussi (j'en lis pourtant du roman érotique, pornographique). Mais autant on est dans la démesure burlesque avec Apollinaire qui peut confiner à l'horreur jubilatoire, autant ici, où l'auteur insiste tout au long du roman sur la véracité du récit, (et des renseignements pris sur internet, Louÿs ferait le récit de sa relation avec les trois filles de Jose-Maria de Heredia (un poète de l'époque) et leur mère), la lecture est malsaine. D'autant qu'il a épousé la plus jeune des filles dans la réalité.
Bon allez, pour ne pas être totalement négatif, on peut reconnaître une certaine verve truculente dans la dernière interaction du livre. Mais c'est bien tout.

Le livre existe. En tant que curiosité historique ? Savoir qu'il existe, oui. le lire, non.
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Un jeune homme de vingt ans (ici le narrateur) rencontre sur son palier une jeune fille de quatorze ans qui, sans hésitation, le séduit, s'introduit chez lui. Elle se déshabille et lui offre son derrière, voulant ainsi préserver sa virginité. Elle se présente comme la deuxième fille de sa nouvelle voisine. Elle lui avoue que sa mère est une putain et qu'elle a deux soeurs. Peu à près, la mère arrive. Rebecca, jolie femme méditerranéenne de 36 ans. Sa fille lui a avoué qu'elle avait eu une relation sodomite avec son nouveau voisin. La mère ne le reproche pas au jeune homme et lui offre à son tour son derrière. Spontanément, elle lui propose ensuite de lui envoyer Lili, sa plus jeune fille (dix ans !!!) et ensuite son aînée, Charlotte (vingt ans) qui fut élevée ou plutôt dressée à la prostitution depuis ses huit ans. ...

J'ignore un peu comment aborder cet ouvrage. Il fut publié clandestinement, de façon postule, en 1926, un an après le décès de son auteur. Ce livre est qualifié de chef-d'oeuvre, voir de roman majeur de Pierre Louÿs. Je peux le considérer comme patrimoine littéraire mais je me pose la question quant à son contenu. L'histoire est profondément scandaleuse, voir dégoûtante. Je suis persuadé que ce livre serait publié de nos jours, son auteur serait traduit sans délai devant les juges. Ici, aucune morale. La mère donne ses filles, entretient avec elles des relations incestueuses. Peu importe leur âge, 10 ans, 14 ans, prostituée des l'âge de 8 ans. le narrateur, qu'on pourrait penser victime de ses voisines nymphomanes, abuse en toute sérénité de la petite Lili et de Mauricette, 10 et 14 ans. Se réfugiant sous l'excuse que la mère indigne propose et que les fillettes sont consentantes. Il affirme même qu'il n'est en aucun cas violeur.

Plusieurs fois j'ai voulu lâcher l'ouvrage, les poils hérissés, scandalisé. Je me suis senti coupable d'une telle lecture mais le style irréprochable m'a conduit à achever ce roman profondément dérangeant. J'avais lu régulièrement des éloges sur l'auteur. Je n'imaginais pas tomber sur un livre qui me rendrait si mal à l'aise de le lire. Je n'ai peut-être pas choisi le bon roman de Pierre Louÿs mais cette première découverte m'a refroidi. Chat échaudé craint l'eau froide.

Par contre, le style, l'écriture, rien à redire, proche de la perfection mais je ne pense pas que ça puisse excuser le contenu.
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C'est après avoir découvert Wikisource et y avoir ouvert un compte que j'ai enfin pu avoir accès à ce récit pornographique de Pierre Louys. En ces temps de confinement obligatoire, on ne trouve plus une librairie ouverte. Il est vrai que, pour les autorités qui nous gouvernent, l'on n'y vend pas de marchandise essentielle à notre santé. « Allez, je t'échange un Pierre Louys contre un camembert ! » Vous imaginez un peu le dilemme ! « Bon je te rajoute 1 kg de pâtes si tu rajoutes le dernier Houellebecq ! ». Non ce ne serait pas possible. Heureusement, des outils comme Wikisource sont là pour pallier au manque livresque essentiel à ma santé, et certainement à beaucoup de babeliotes.
Ceci dit, je ne suis pas sûr que « Trois filles de leur mère » soit très nourrissant pour l'esprit. Je préfère quelque chose comme « Bilitis », où l'auteur, entremêle érotisme, saphisme, antiquité, poésie… pour nous offrir un récit agréable emprunt de légèreté. Ici, c'est au contraire assez frontal. On a droit à à peu près toutes les déviances sexuelles possibles, jusqu'à l'écoeurement. Au début, la curiosité l'emporte, on s'amuse un peu de toutes ces incongruités, puis, au fil des chapitres, on finit par se lasser assez rapidement, devant la redondance (inévitable) des situations qui deviennent assez rocambolesques pour terminer le livre en diagonale. Sur une tablette, c'est encore plus facile qu'avec un support papier. On laisse défiler… Juste le temps parfois de relever une citation, d'un hasardeux copier/coller. Certains auteurs « fin de siècle » semblent s'être complus dans des descriptions alternant érotisme et pornographie. Aucun nom ne me vient à l'instant, mais en croisant la littérature de cette époque avec d'autres arts comme la peinture, il me semble que le thème était apprécié. Je pense entre autre, à « L'origine du monde » de Courbet. Je veux donc voir dans le livre de Pierre Louys une certaine complaisance à la mode de l'époque, plus qu'à une véritable volonté littéraire que je n'ai pas vraiment trouvée.
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J'adore ce petit bijou d'un de mes auteurs fétiches, à savoir Pierre Louÿs, sans doute à cause de son côté interdit, puisqu'il a été publié clandestinement en 1926.
Ensuite, il y a autre chose qui m'interpelle: c'est la mise en garde de l'éditeur qui avertit, je cite "Ce petit livre n'est pas un roman. C'est une histoire vraie jusqu'aux moindres détails. Je n'ai rien changé, ni le portrait de la mère et des trois jeunes filles, ni leurs âges, ni les circonstances."
Et c'est vrai que j'ai un faible pour les histoires vraies. Attention c'est très chaud! Mon passage préféré est celui au cours duquel il baise la mère sur sa fille adolescente et ensuite il déflore la jeune fille sur la mère. Sans parler des sodomies particulièrement bien décrites.
A ne pas mettre entre toutes les mains.
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Trois filles de leur mère / Pierre Louÿs
le jeune narrateur de cette chaude histoire, « vraie » ( !) selon l'auteur, retient captive une des filles de sa belle voisine de palier, qu'il a rencontrée devant sa porte. La petite a l'âge des rêves d'adolescentes. Elle s'appelle Mauricette. Elle porte des cheveux très noirs noués en catogan, une chemisette agitée, une jupe de son âge et une ceinture de cuir. Elle est svelte et brune, frémissante comme un cabri, les sens précoces, la chair prompte et l'instinct du vice, en un mot désirable. Pour tout faire mais, elle le veut absolument, en conservant sa virginité.
le jeune homme de vingt ans se confie : « Provocante et gaie comme une enfant, d'emblée elle toucha, elle empoigna l'étoffe de mon pantalon avec ce qu'elle sut y trouver, avant de fuir au fond de sa chambre où elle retira sa robe, ses bas, ses bottines… »
Mauricette également se confie : « Jusqu'à treize ans je suis restée en pension avec des jeunes filles du monde… » Visiblement, ces dernières ont abusé de sa candeur et lui ont fait boire de force le poison du vice, jusqu'à ce qu'une grande aux moeurs sardanapalesques lui enseigne en dix leçons le saphisme, matière dans laquelle elle s'avéra être bien meilleure qu'en histoire sainte et en géographie. Quant aux langues vivantes, c'est une autre histoire…
La mère, une splendide pierreuse italienne de 36 ans, à quelques temps de là, s'enquiert de sa fille et entre chez le jeune homme. Très belle, elle s'appelle Teresa. La conversation vogue sur les occupations des deux autres filles de Teresa, Lili qui n'a que dix ans est déjà experte, et Charlotte l'aînée est la plus jolie des trois. Tout cela promet !
Teresa souhaitant hâter le dénouement ne perd pas un instant pour offrir son caprice avec une habileté d'organe et de posture qui tient de la jonglerie.
Lui succède dans la chambre du jeune homme la petite Lili, des bras et des jambes comme des échalas, un petit corps fluet, un menu bien compris qui réunit les mets les plus verts et les plus dissemblables. le service de Lili après celui de Teresa vaut une trouvaille de chef par son originalité.
Charlotte est la plus belle des filles de Teresa, la plus docile et enfantine, la plus ardente, la plus loquace, parlant sans cesse avec une molle tendresse obscène. Cherchant toujours le regard du jeune homme durant leurs ébats, ses yeux félins étirés semblent lui accorder d'avance le pardon des pires tyrannies qu'il pourrait lui infliger. Et elle en redemande toujours plus… Et puis chemin faisant Charlotte choisit de conter sa vie : alors elle devient gaie et change de visage comme si le jeune homme était son ami le plus intime et avec franchise et abandon elle se confie. Et son inénarrable parcours fut des plus chaotique ! À la fin, elle est prête à satisfaire tous les caprices du jeune homme et même le défie de trouver quelque chose qu'elle ne puisse faire avec lui : « Ordonne et j'obéirai ! » déclare-t-elle. Nymphomane et onaniste, Charlotte en odalisque aux aires candides est aussi masochiste. Un programme chargé attend notre jeune homme !
Les excès amoureux donnent plus d'entraînement que de lassitude et sont moins difficiles à recommencer le lendemain que la semaine suivante. Telle est la saine devise du garçon. En pleine forme en ce matin triomphant, il décide d'aller retrouver une amie intime au Quartier Latin pour des ébats d'un genre plus classiques, avant de retrouver dès son retour Teresa à la croupe si fougueuse qu'il craint que ne se rompe un membre plus précieux que n'est la jambe.
Et quand revient la délicieuse Mauricette jolie et timide telle une biche au bois pour quelques découvertes lubriques, ce n'est qu'un préambule à de nouvelles extases expérimentées par Sacher Masoch.
le mouvement final se déroule sous la forme d'un quintette d'un genre très spécial. « Je les embrassai toutes avec divers attouchements que la morale chrétienne réprouve mais que les femmes nues accueillent assez bien… » Ainsi s'exprime le jeune homme qui a fort à faire avant de passer à l'action lorsque les jeunes filles et la mère apparaissent déguisées, Lili en écolière, Charlotte en pierreuse et Mauricette en arlequin.
Faisant souvent référence aux grands auteurs latins de textes érotiques comme Tibulle ou Catulle, Pierre Louÿs cisèle ici dans un style admirable un texte publié seulement en 1926 à titre posthume, dans lequel s'illustrent maints fantasmes notamment incestueux en un délire érotique échevelé qui ravira les amateurs. Pour moi, un texte transgressif un peu daté aux situations par trop redondantes.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Une jeune fille était venue m’offrir son pucelage comme si c’était de l’or, la myrrhe et l’encens. —Éternel malentendu ; les jeunes filles s’abusent un peu sur le plaisir que nous prenons à recevoir un tel cadeau ; et les jeunes hommes comprennent rarement que si les pucelles, par une erreur qui est une innocence, rêvent que leur présent vaut tout notre amour, c’est qu’elles nous offrent avec lui tout leur amour qui vaut bien le nôtre pour ne pas dire plus.
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Elle reprit son air de gosse en bonne humeur, et, sans élever la voix, mais nez à nez :
« Si je n'en avais pas envie, tu mériterais que je me rhabille.
— Envie de quoi ?
— Que tu m'encules ! fit-elle en riant. Je te l'ai dit. Et avec moi, tu n'as pas fini d'en entendre. Je ne sais pas tout faire, mais je sais parler.
— C'est que... je ne suis pas sûr d'avoir bien entendu.
— J'ai envie de me faire enculer et de me faire mordre ! J'aime mieux un homme méchant qu'un homme taquin.
— Chut ! chut ! mais que tu es nerveuse, Mauricette !
— Et puis on m'appelle Ricette quand on m'encule.
— Pour ne pas dire le « Mau »... Allons ! calme-toi.
— Il n'y a qu'un moyen. Vite ! Tu veux ? »
Pas fâchée, peut-être même plus ardente, elle me rendit à pleine bouche le baiser que je lui donnais et, pour m'encourager sans doute, elle me dit :
« Tu bandes comme du fer, mais je ne suis pas douillette et j'ai le trou du cul solide.
— Pas de vaseline ? Tant mieux.
— Oh ! là ! là ! pourquoi pas une pince à gants ! »
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Eh bien, vous êtes vif! dit-elle. Nous emménageons hier, maman, mes soeurs et moi. Vous me rencontrez aujourd'hui dans l'escalier. vous m'embrassez, vous me poussez chez vous, la porte se referme... Et voilà. (incipit).
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Que l’amour et l’érection sont deux phénomènes distincts, voilà ce qu’il faudrait apprendre aux jeunes filles à la veille de leur premier flirt. Rater une femme, c’est quelquefois prouver qu’on l’aime jusqu’à l’évanouissement des sens. Par contre, à l’improviste, entrer en érection devant une femme qu’on n’aime pas, c’est la traiter de putain d’une façon galante mais catégorique.
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Monter une pareille femme est un exercice plus dangereux que de chasser à courre sur une jument qui devient folle. À tomber de cheval, on ne risque guère de se casser un bras ou une jambe. Teresa donnait de telles ruades ou, pour parler plus juste, elle avait la croupe si fougueuse qu’elle manqua vingt fois de me rompre un membre plus précieux que n’est la jambe.
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Vidéo de Pierre Louÿs
Pierre LOUŸS – Le prince irrésolu : Relecture de l'œuvre poétique (France Culture, 1978) L'émission "Relecture", par Hubert Juin, diffusée le 3 février 1978 sur France Culture. Présence : Robert Fleury, Paul Dumont, Alain Kahn Sriber et Jean Louis Meunier.
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