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Critique de souslevolcan


Cet article a été publié sur : http://souslevolcan.over-blog.com/

C'est le livre d'une histoire d'amour qui sombre dans le mescal. C'est une idylle aussi belle et incompréhensible que le Mexique aux yeux d'un homme dont l'ivresse est tout autant ce pays et ses couleurs que son désespoir et sa solitude. C'est la chute d'un homme au travers duquel l'humanité chancèle, titubant au coeur d'un jardin merveilleux jusqu'à la nuit, où elle s'effondre dans la boue et la trivialité.
J'ai commencé la lecture de ce livre le coeur serré. Je m'y ennuyais, prêt à m'arrêter en chemin, poursuivant ma route uniquement guidé par l'influence de sa réputation et de quelque chose de plus impalpable, une impression, une odeur. Je regardais cette grande masse liquide comme une eau dormante et ennuyeuse, mais, de temps à autre, quelque chose passait sous la surface et me disait : tient bon.
Et puis ce que je pressentais est arrivé, à la page 155, lorsque le consul bondit soudain sur ses pieds, j'ai été frappé par un éclair, un éclair intense, comme un premier shoot d'héroïne.
J'ai vu dans cet éclair toute la beauté de ce livre, de ce poème, toute sa force de pénétration. Ce n'est pas un livre qui parle à l'âme, c'est un livre qui regarde en nous jusqu'au vertige. Il fouille notre pulpe intime pour faire de chacun de nous un témoin de la beauté et de la cruauté de notre monde, et de l'amour, et de la mort.
Sa magie m'accompagne depuis de longues années et il ne se passe pas un seul mois sans que j'y songe, comme s'il était toujours sur mon chevet et que j'allais encore m'enivrer à la coupe de ses beautés. Je ne divague pas, le romantisme m'écoeure, mais il faut bien, face à ce miroir inverti de nous-mêmes, faire preuve d'humilité et dire : ce livre est une merveille comme il en existe peu. Il me bouleverse.
S'il fallait convaincre encore, je dirais de prendre un exemplaire Folio édition 2004 et de lire page 554 à partir de : « La pluie tomba plus dru tout à coup… » jusqu'à ce que le livre vous tombe des mains, arrachant à vos lèvres un Mon Dieu… Alors, il y aura aussi page 252 ( le chat et l'insecte), page 265 (le consul dans la salle de bain) et puis toutes les pages à partir de 155.
J'ai commencé sa lecture le coeur serré, je l'ai achevé le coeur douloureux, répétant comme un mantra que je n'ai pas de mot (Magnifique, prodigieux, sublime, inégalable, sont-ils des adjectifs tout à fait suffisant ?) pour en saluer l'intense beauté.

Lien : http://souslevolcan.over-blo..
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