Publié à titre posthume, ce livre reprend la quasi intégralité des éléments qui ont fait le succès de
Robert Ludlum : Un espion aux abois, menacé de toute part, mais doté d'un instinct de survie supérieur à la normal, un brin de romance (histoire de féminiser un peu ce monde de brutes), une conspiration mondiale, des péripéties internationales...
L'histoire : "Dans les années 2000, Harrison Ambler membre du très secret service des opérations consulaires, plus spécifiquement affecté aux opérations de stabilisations politiques (un euphémisme pour assassinats ciblés), se retrouve interné dans un asile pour espions qui ont craqué psychologiquement et représentent une menace pour la sécurité interne des états unis (une sorte de Guantánamo pour ex espions américains).
Armé de vagues souvenirs de sa vie passée, Ambler qui ne se croit pas fou, réussit à s'évader. S'ensuit une cavalcade à la recherche de son identité et des causes de son internement qui va le mener de Paris à Davos."
Paru en 2005, ce roman ne fait pas trop daté.
Le rythme si spécifique à l'auteur y est la plupart du temps soutenu.
Le final est même plutôt agréablement surprenant pour un
Ludlum.
Mais paradoxalement, c'est aussi ce final qui pèche un peu.
Je passe sur l'aspect relativement irréaliste de la conspiration et de son mode opératoire, chez
Ludlum les péripéties "jamesbondiennes" jubilatoires à lire priment souvent sur le réalisme.
C'est plus la forme qui "pose souci" (souci tout relatif au regard du plaisir de lecture indéniable par ailleurs), en effet après avoir maintenu son lecteur en haleine sur 550 pages, avec toute une série de détails très précis, tout finit par s'emballer sur les 50 dernières pages avec un télescopage d'événements et un manque flagrant de précisions.
On aimerait en savoir plus sur la résolution de la crise, sur ce qu'il advient des différents protagonistes...
Donc un final surprenant mais trop concis (comparativement au reste du livre). J'ai apprécié ma lecture, même si après avoir accompagné les personnages dans leurs aventures, j'aurai aimé un tout petit peu plus (quelques dizaines de pages supplémentaires sur le devenir des uns et des autres auraient très certainement suffit.)