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EAN : 9782749307534
56 pages
Vents d'Ouest (23/09/2015)
3.68/5   185 notes
Résumé :
Belle et rebelle...1871. Élisabeth Dmitrieff, une belle jeune femme russe de tout juste vingt ans arrivée à Paris depuis une semaine à peine, devient la présidente du premier mouvement officiellement féministe d’Europe : l’Union des femmes pour la défense de Paris et l’aide aux blessés. Véritable Passionaria socialiste et va-t-en-guerre, elle est envoyée par Karl Marx lui-même ! Sa beauté et sa verve, qui la distinguent des autres insurgées, d’origines plus populair... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (43) Voir plus Ajouter une critique
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Londres, avril 1871. Dans son bureau londonien, Karl discute avec son ami Engel. Il s'inquiète notamment de la tournure des événements qui bousculent Paris. Une ville aux mains d'une bande d'insurgés. Un peuple qui ose encore défier le gouvernement de Thiers. Pour se tenir au courant des faits, Marx a envoyé sur place une informatrice, Élisabeth Dmitrieff, une jeune aristocrate russe venue des steppes glacées. En quelques jours, elle est devenue la représentante de l'Union des femmes pour la défense de Paris et l'aide aux blessés, le premier mouvement féministe d'Europe. Aussi belle que téméraire, têtue et passionnée, elle fait parler d'elle dans le tout-Paris...

Lupano, dans ce volet à nouveau consacré à une figure féminine de la Commune, dresse cette fois-ci le portrait d' Élisabeth Dmitrieff-Tomanovsky, toute jeune aristocrate venue de Russie, envoyée par Karl Marx lui-même. D'abord missionnaire, elle va très vite s'engager auprès des Communardes jusqu'à en devenir une figure emblématique. L'auteur nous offre une petite leçon d'histoire, cette jeune femme russe restant au centre de cet album. le scénario est habile, rondement mené et passionnant. À l'instar de la couverture, le dessin et les couleurs d'Anthony Jean sont tout à fait à propos: un trait fin et tout à fait charmant et des couleurs rétro judicieuses.
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Face aux dessinateurs de mangas qui sortent 48 pages en 2 semaines et face aux dessinateurs de comics qui sortent 48 pages en 2 mois, il est difficile de fidéliser un public avec des dessinateurs de bandes dessinées qui font 48 pages en 2 ans… Donc de plus en plus d’éditeurs ont opté pour la formule gagnante de la collection thématique où interviennent plusieurs auteurs (les puristes crient à l’hérésie, mais il fallait bien trouver une solution pour ne pas dépérir encore davantage face à la concurrence). C’est dans cette optique que Vent d’Ouest après avoir lancé la collection « J’ai Tué » lance la collection « Communardes ! » dédié aux figures féminines de la Commune (les classes populaires abandonnées par les élites durant le dur siège de la capitale entre septembre 1870 et janvier 1871, ont refusé la reddition d’un gouvernement autoritaire, conservateur et quasi royaliste, pour s’autogérer sur un modèle socialiste entre mars et mai 1871… avant la boucherie ordonnée par cette ordure d’Adolphe Thiers !)
J’observe depuis quelques années une forme de radicalisation de la culture populaire avec une forte résurgence des thématiques liées à lutte des classes dans tous les médias, et je suis persuadé que cette collection appartient à ce mouvement. Car après tout, la Commune est un lieu de mémoire tellement fort qu’il a su plus que résister à l’aseptisation MEDEF-compatible de l’enseignement de l’Histoire (ce qui génère à chaque génération d’élève des « hein, on nous aurait menti à l’insu de notre plein gré ? »)…


Le scénariste Wilfrid Lupano nous offre une histoire très riche (trop riche peut-être pour une bande dessinée de 56 pages ?) qui s’inspire plus ou moins librement du personnage véridique d’Elizaveta Loukinitcha Koucheleva, dite Élisabeth Dmitrieff, une activiste de la Commune et une militante féministe, et qui s’attarde sur les fils rouges suivants :
- l’opposition entre l’envoyée de Marx et celui de Bakounine
- la reconstitution illégale du Bataillon des Amazones de la Seine
- les manigances de Thiers et Mac Mahon contre les empêcheurs de tourner en rond
- la quête des stocks de fusils planqués par les sbires de Versailles, qui pourraient sauver la Commune
- la romance entre la sémillante aristocrate russe et Léo Frankel, un militant syndicaliste et socialiste d'origine juive et hongroise
- les déboires de la Commune, entre rupins sociaux-traîtres, bobos révolutionnaires de salons, et espions/saboteurs à la solde du Grand Capital…
- la guerre des sexes entre les tenantes de l’égalité dans tous les domaines et « les vieux mâles trop gras qui prétendent tenir les femmes à l’écart des affaires pendant encore un siècle ou deux »
- la traditionnelle trahison de la Finance, ici représentée par la Banque de France… Cette Bête Immonde créancière donc génitrice de toutes les autres Bêtes Immondes a-t-elle fait autre chose que cela dans son longue existence ???
- et puis il y a la constante comparaison avec la volontairement absente Louise Michel, dont l’ombre plane sur l’héroïne tout au long du récit : l’une est trop laide pour se rallier les hommes, et l’autre trop belle pour se rallier les femmes…

Quelques petits bémols empêchent cette excellente BD d’accéder au statut de must-have :
- le radicalisation d’Elisabeth est bien amenée, mais son il manque un quelque chose pour que son basculement du Côté Obscur fasse sens… Quelques planches, quelques dialogues et une ou deux explications n’auraient pas été de refus (remember les flashbacks sergioleonien…) Mais c’est en partie compensé par cette case ou elle passe un pacte faustien avec Sajine aux airs de trickster démoniaque…
- l’épilogue, qui m’a rappelé au bon souvenir au film "Le Barbier de Sibérie" réalisé par Nikita Mikhalkov en 1998, est un peu frustrant tant il pourrait appeler une suite… car après tout l’aristocrate fantôme s’éteint en 1918 en pleine Révolution Russe héritière de la Commune ! (qui sait, peut-être que Wilfrid Lupano nous prépare un truc de derrière les fagots ! blink)
- traiter d’un sujet historique tant de fois polémique, d’un enjeu de mémoire en bonnes et dues formes, sans préface ni postface pour expliquer le pourquoi du comment c’est super casse-gueule ! Pas sûr que les lecteurs connaissent bien le contexte historique des événements racontés dans cette bande-dessinée, donc c’est limite faute professionnelle cet oubli…

Sinon rien à dire sur les graphismes d’Anthony Jean, que j’avais déjà trouvé talentueux sur la série historico-fantastique "La Licorne". Les personnages sont bien campés, les décors sont détaillés, le découpage est très réussi. Mais ce qui m’a le plus plu, c’est l’alchimie entre les dessins, l’encrage et la colorisation ici plein de tons sépias et/ou grisâtres qui colle parfaitement à l’ambiance XIXe siècle du récit !


Mon premier contact avec les univers de Wilfrid Lupano avait été désastreux (voir ma critique de "Sept Nains"), là je suis séduit sinon conquis donc vite la suite ! ^^
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Après "les éléphants rouges" je m'attaque à "l'aristocrate fantôme" mettant un avant cette fois une figure ayant réellement existé. Ce volet m'a plus séduite que "les éléphants rouges". J'y ai trouvé ce que j'attends d'un récit traitant de la Commune : de la révolte, des combats, de l'espoir, des poings levés...

Le personnage d'Elisabeth Dmitrieff méritait bien une B.D. Ce genre de figure m'a toujours intéressée ; les bien-nés, aristos ou bourgeois, qui vont prendre fait et cause pour les prolos et les miséreux, c'est quelque chose que j'admire et qui me fait vibrer. A priori, il est plutôt logique et naturel lorsqu'on est issu du peuple de lutter dans ce sens mais lorsque quelqu'un qui aurait pu se contenter de jouir de ses privilèges choisit de lutter contre sa propre classe, je trouve ça particulièrement beau, ça redonne un petit peu foi en l'humanité. Dans "l'aristocrate fantôme" l'héroïne est bien campée, à la fois charismatique et attachante. L'histoire racontée est intéressante et assez prenante. Certaines séquences sont redoutables d'efficacité.

"L'aristocrate fantôme" ne manque pas de qualités mais n'est pas exempt de défauts. L'histoire aurait gagné à être plus épurée, plus directe. Là, ça part dans tous les sens. Trop de thèmes, trop de sous-intrigues parallèles en trop peu de pages. du coup, tout est raconté trop vite et tous les éléments sont traités avec la même importance, donnant un rythme monocorde au récit et l'empêchant de vraiment prendre son envol lors de séquences épiques. Les scènes intimistes de l'amourette entre Elisabeth et Frankel ne méritaient pas tant de pages (peut-être même que cette sous-intrigue est de trop) alors que les scènes de combat auraient mérité d'être étirées pour gagner en intensité dramatique.

"L'aristocrate fantôme" n'est donc pas totalement abouti mais mérite le détour tout de même. le personnage principal est passionnant, l'histoire intéressante, le dessin plutôt séduisant... Et c'est une bonne chose que d'évoquer la Commune. A notre époque où l'ultra-libéralisme n'est même plus remis en cause, où on accuse les pauvres d'être des profiteurs, où on dresse les gens les uns contre les autres... c'est bon de se rappeler qu'il y a eu un jour des femmes et des hommes qui ont cru qu'un autre monde, plus juste et plus égalitaire, était possible et ont essayé de lui donner vie. Je les envierai presque d'avoir eu cet espoir même s'ils ont échoué parce qu'au moins ils y ont cru... le milliardaire Warren Buffet a dit un jour (en gros) "oui la lutte des classes est une réalité, et c'est la mienne qui a gagné". J'aimerais croire que ce n'est pas fini, qu'un jour des poings se lèveront et se battront pour lui donner tort. Mais je n'y crois plus trop. "Debout les damnés de la terre..." n'est plus du tout un refrain à la mode...
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De la Commune, j'avais surtout retenu le nom de Louise MicheL de cette aristocrate russe, Elisabeth Dmitrieff, qui fut une des actrices de cet évènement de Paris, je n'avais jamais entendu parler.
Il faut dire aussi que j'ai des lacunes en la matière ; je ne connais pas très bien cette période. Et ce n'est pas forcément cette BD qui va m'aider à y voir plus clair ! Tant pis... Un jour peut-être me plongerai-je dans une biographie de Louise Michel.
Toujours est-il qu'il me fut bien difficile de comprendre les tenants et les aboutissants de cette histoire. Je me suis raccrochée tant bien que mal à ce personnage de rebelle russe, Liza, qui envoyée par Karl Marx, devint une des principales actives de L'Union des femmes pour la défense de Paris et l'aide aux blessés. Femme de tête, courageuse, vêtue à la dernière mode des années 1870, les pistolets à la ceinture, Liza ne peut pas laisser indifférent. Jalousée et méprisée par les femmes, attirant mais inquiétant les hommes, son combat sera loin d'être gagné !

Donc, un bilan en demi-teinte pour cet opus des Communardes, d'autant plus que je n'y ai pas retrouvé l'esprit espiègle de Lupano. Sans doute, l'apprécierai-je davantage après m'être penchée sur cette période historique .
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L'année dernière Vent d'Ouest s'est lancé dans une nouvelle collection visant à présenter des personnages féminins, réels ou inventés, ayant joué un rôle lors de la Commune de Paris. Chaque tome peut se lire de manière totalement indépendante et chaque héroïne est immortalisée par un dessinateur différent sous la houlette de Wilfrid Lupano. le premier album mettait en scène une héroïne fictive confrontée à l'abattage des animaux du Jardin des Plantes lors du siège de la capitale par les armées prussiennes en 1870 (« Les éléphants rouges »). Cette fois c'est un personnage historique qui est à l'honneur, Élisabeth Dmitrieff, aristocrate russe proche de Karl Marx et particulièrement influente dans les milieux féminins pendant la Commune. Membre actif de l'Union des femmes pour la défense de Paris et les soins aux blessés, la jeune femme est sur tous les fronts : elle s'occupe de l'organisation des ateliers de coopératifs, encourage ses compagnes à prendre les armes et à rejoindre leurs hommes sur les barricades, se lance à la pêche aux informations afin de mettre la main sur les caches d'armes disséminées dans la capitale… Son activisme énergique n'est d'ailleurs pas du goût de tout le monde : les femmes s'agacent de l'effet qu'elle fait aux hommes ; les hommes s'inquiètent de la voir contester leur suprématie avec autant d'aplomb.

Wildrid Lupano signe une fois encore un scénario très riche qui lui permet d'aborder une multitude d'aspects. Outre le parcours de cette « aristocrate fantôme », on en apprend notamment un peu plus sur l'importance joué par la Banque de France qui n'a jamais cessé de financer Adolphe Thiers aux dépends de la Commune. L'ouvrage insiste cela dit surtout sur la place occupée dans la société par les femmes de l'époque, et ce n'est pas beau à voir… « Les femmes sur les remparts, les femmes en bataillons, les femmes à la direction des comités, ça fait peur! Ce n'est pas encore pour tout de suite ! » Voilà qui résume parfaitement l'état d'esprit de tous, militants socialistes compris. Il n'y a qu'à voir le tollé ayant suivi l'annonce de la constitution d'un « bataillon des Amazones », ou bien les moqueries dont sont victimes les quelques femmes qui sont parvenues à obtenir quelque influence, Louise Michel en tête. Tout juste pourrait-on regretter que certains événements ne soient pas un peu plus explicités pour permettre à ceux qui ne connaîtraient pas dans le détail le déroulement de la Commune de bien saisir les enjeux dont il est question ici. Les graphismes d'Anthony Jean sont pour leur part très réussis, à commencer par les planches représentants les combats de la semaine sanglante qui a vu l'écrasement de la Commune par les troupes versaillaises.

Un album dense et bien conçu qui permet d'en apprendre davantage sur la Commune mais aussi et surtout sur le rôle qu'y jouèrent les femmes de la capitale. A noter qu'un troisième tome intitulé « Nous ne dirons rien de leurs femelles » est désormais disponible avec Lupano au scénario et Xavier Fourquemin aux dessins.
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critiques presse (1)
Sceneario
23 septembre 2015
Un bien beau portrait de femme et une très belle leçon d'histoire !
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
-Tu vas trop vite! L'heure est à l'unité et tu fais peur à tout le monde avec tes revendications guerrières!
-A tout le monde ? vraiment? Ou à une poignée de vieux mâles trop gras qui prétendent tenir les femmes à l'écart des affaires pendant encore un siècle ou deux?
-Les femmes sur les remparts, les femmes en bataillons, les femmes à la direction des comités, ca fait peur! Ce n'est pas encore pour tout de suite! Tu ne peux pas tout changer en 3 semaines!
-Ah non? Je croyais que la commune était un processus révolutionnaire!
-Justement! Un processus! C'est à dire une suite d'opérations. Ca a une durée dans le temps, un processus. Toi tu veux un coup de baguette magique. Ce n'est pas révolutionnaire, ca. c'est puéril.
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C’est le drame des femmes en politique. Louise Michel est trop laide pour se rallier les hommes, Liza est trop belle pour se rallier les femmes.
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[Marx] Paris est aux mains d’une bande d’insurgés que pratiquement personne ne connaît ! Et la presse réactionnaire prétend que c’est moi qui manipule ces gens depuis Londres… Non, mais ils me croient vraiment si puissant ?
[Engels] D’un autre côté, le simple fait qu’on t’en croit capable, c’est plutôt flatteur.
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Entre mars et mai 1871, la Banque de France a prêté 9 millions de francs à la Commune de Paris.
Dans le même temps, Versailles a obtenu 313 millions.
Louise Michel déclarera plus tard : « Notre grande erreur fut de n’avoir pas planté le pieu au cœur du vampire : la finance. »
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- Citoyennes !
Oui, il y a des avancées.
Oui, les ateliers s'organisent, les bureaux s'ouvrent dans les mairies. Oui, notre voix commence à se faire entendre.
Mais ne nous y trompons pas. Toutes ces concessions sur le travail et l'affichage n'ont qu'un objectif : nous maintenir éloignées des affaires VRAIMENT importantes. On continue à nous refuser nos droits les plus essentiels.
- T'as raison. C'qu'on veut, c'est avoir not' mot à dire ! C'est voter !
- Parfaitement !
- C'est vrai, nous voulons les mêmes droits que les hommes, car nous les valons en toute chose. Et pour le leur prouver, le premier droit que nous exigeons, c'est celui de nous battre à leurs côtés sur les remparts !
De prendre part aux combats auprès de nos maris et de nos frères ! De défendre nos idées l'arme à la main ! Jusqu'à la mort s'il le faut !
La Commune entend nous garder aux fourneaux et se prive ainsi de cent mille combattantes !
- Elle a raison. On nous cantonne à la cantine !!
(...)
- Vaincre ou mourir ! Nous ne serons plus esclaves, ni des hommes ni du capital ! Priorité à la lutte armée ! (p.17)
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