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EAN : 9782756028125
96 pages
Delcourt (05/09/2012)
4.09/5   610 notes
Résumé :
En pleine guerre napoléonienne, un navire français fait naufrage au large de Hartlepool. Parmi les débris, un seul survivant : un chimpanzé, mascotte de l'équipage portant l'uniforme tricolore. Mais, dans ce petit village d'Angleterre, où personne n'a jamais vu de Français, l'animal correspond assez bien à l'idée qu'on se fait de l'ennemi. Aussitôt, le singe est traîné en justice, et accusé d'espionnage...
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Critiques, Analyses et Avis (140) Voir plus Ajouter une critique
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♫Je vide ma bouteille, je bois jusqu'au soleil.
Je vole jusqu'à la lie des mille et une nuits, ah!
J'suis blanc comme un linge, je descends du singe.♫
Je descends du singe - Marc Lavoine- 2012-

Entre nous et les bêtes
une histoire de nuances
Honi soit qui mal y pense
Darwin y remédia-bête
Méfie toi de ce sentiment
qui te fait te réjouir à la vue du sang
Nos Frontières sont-elles bien défendues ?
Le singe qu'on croyait homme a été pendu !
Un homme qu'on voyait en singe a été élu !
La comédie humaine continue...
Parcours d'une Légende, trajet dit par Wilfrid Lupano Nationalisme, racisme que Jérémie Morrow...
va chevalet nos frontières seront bien gardées....
♪Je vais, sur la jetée, parler au vent salé.♪

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La bêtise humaine côtoie souvent le comique, au pire le grotesque. Malheureusement, elle peut produire aussi des histoires tragiques, non pas pour ceux qui les causent mais pour ceux qui les subissent, le grotesque restant à ceux qui les causent... Il faut bien qu'ils prennent la part des choses qui leur revient de droit...
Nous sommes en 1814, au large des côtes du petit village anglais de Hartlepool. Un navire de la flotte napoléonienne fait naufrage lors d'une tempête.
Le lendemain matin, les villageois découvrent parmi les débris sur le littoral le seul survivant du vaisseau échoué, un singe, un chimpanzé, qui n'est rien d'autre que la mascotte de l'équipage et qui, plus est, porte un uniforme de marin français avec le fameux tricorne.
À cette époque, les habitants de ce village détestent les Français comme tant d'autres habitants de tant de territoires anglais. J'imagine qu'en face, ici, la réciproque devait être vrai au même moment.
Ils n'ont jamais vu de Français, ils n'ont d'ailleurs jamais vu de singes non plus. Celui-ci est donc le bouc émissaire parfait, d'autant plus que la victime incarne à merveille le rôle idéal : elle est agressive, bestiale et son côté physique représente parfaitement l'image que les Anglais ont des Français... La foule en délire menée et chauffée par le Maire décide de traîner le quidam animal en justice...
Cette fable tragi-comique, inspirée paraît-il d'un fait réel, est une BD survoltée qui m'a enthousiasmée sur un sujet qui n'a rien à voir finalement avec les guerres napoléoniennes et qui demeure malheureusement actuel...
Aux manettes, nous avons ici Wilfrid Lupano pour le scénario et le texte et Jérémie Moreau pour le dessin. C'est vif, c'est enlevé, c'est impitoyable et le graphique retranscrit à merveille les stigmates inoubliables des visages de ces villageois en proie au destin qui les anime et surtout en proie à leurs émotions. La bêtise humaine, pour ceux qui auraient encore un doute, peut se dessiner aussi sur les visages. Oui parfois la bêtise humaine peut inviter par un dessin très suggestif au délit de faciès. La preuve ici ! Ce n'est pas bien, hein ?!
La bouffonnerie dans les traits des personnages pourraient nous faire sourire et même rire.... Cependant...
Ce qui est terrible dans cette fable c'est son côté intemporel, quel que soit le côté de l'océan. Il ne faudrait surtout pas dresser de mauvaises intentions à l'égard de nos amis d'outre-manche car les naufrageurs des côtes finistériennes du nord n'étaient pas des tendres non plus et les personnages du récit n'ont rien à leur envier...
Le célèbre Anatole le Braz dans La Légende de la mort en parle de manière éloquente et magnifique.
Mais le propos n'est pas ici de dépeindre ce fait historique empreint de légende. L'ignorance est bien au coeur de ce récit, démontrant effroyablement comment cette ignorance peut nourrir les nationalismes exacerbés, les ressentiments haineux, puis à deux pas de là les sentiments xénophobes que nous connaissons malheureusement sur nos terres et qui plus est, en périodes électorales.
Ne nous trompons pas de rivage, celui de Hartlepool n'est qu'un exemple. Celui de la haine offre malheureusement des territoires plus larges au pays des primates que nous sommes au quotidien...
On ne s'étonnera guère si dans cette histoire les seuls personnages épris d'humanité sont des enfants, un médecin en voyage et ce pauvre singe aux yeux malheureux sidérés d'effroi...
Un récit essentiel sur l'intolérance, qui donne à frémir... Et à réfléchir aussi...
Je ne résiste pas à l'envie de vous partager cette citation qui figure en postface de l'ouvrage :
"La nation et une société unie par des illusions sur ses ancêtres et par la haine commune de ses voisins."
Dean William R. Inge.
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Bon il y a comme du génie dans la tronche de Sieur Lupano, je continue mon addiction au bonhomme et c'est pas avec cet album que la guérison va s'opérer. Dans le petit village d'Hartlepool voilà qu'on prend un singe échoué sur la plage pour un français ennemi de la perfide Angleterre.
Comme les villageois n'ont jamais rencontré ni français, ni singe, la pauvre bête sera pendue après jugement sommaire. Depuis 1814, cette légende perdure et fait des habitants d'Hartlepool la risée de leurs contemporains. On pourrait presque nous aussi en rire si cette histoire ne faisait écho à notre actualité (montée du nationalisme, peur de l'étranger, racisme qui n'hésite plus à s'afficher). Cette farce grâce à la plume de Lupano et aux dessins de Moreau fonctionne parfaitement et nous interpelle sur la partie sombre des hommes, quelque soit l'époque.
Pour compléter la BD, Pierre Serna (directeur de l'institut d'histoire de la révolution française et professeur à l'université de Paris I-Panthéon-Sorbonne, ouf!) apporte un éclairage passionnant sur la place du singe dans la société de l'époque jusqu'à l' abjecte comparaison d'une ministre garde des sceaux avec une guenon en 2015. le racisme et la bêtise sont toujours là malheureusement.
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1814, nous sommes en pleine guerre napoléonienne. A bord du bateau qui les emmène vers la cote anglaise, le capitaine a embarqué avec l'équipage un petit singe prénommé Nelson. Habillé en officier, il amuse beaucoup ses hommes en imitant Napoléon. Un jeune garçon habilité aux sales travaux chantonne en anglais une chanson que sa nourrice lui fredonnait souvent. Cela ne plaît guère au capitaine qui décide sur-le-champ de le jeter à la mer. Mais une tempête fait rage aussitôt, la foudre frappe le mât, le bateau tangue puis chavire. L'équipage tente tant bien que mal de surmonter les énormes vagues. de la plage, deux anglais, avec leurs jumelles, s'amusent de voir ce bateau couler. Ils reviendront le lendemain, une fois que la tempête sera finie. C'est là que toute la petite ville de Hartlepool se retrouve sur la plage pour récolter tout ce qui s'est échoué. Quelle n'est pas leur surprise de découvrir le singe un peu sonné mais bien vivant. Ainsi vêtu, ils le prennent pour un Français, certainement un espion, le capturent et ne comptent pas en rester là avec lui...

Pour ce récit, Lupano s'est inspiré d'une anecdote encore bien vivace en Angleterre, à savoir ces habitants de Hartlepool qui prirent un singe pour un Français et le traitèrent comme tel. La force de cet album réside dans le fait que l'histoire, bien que romancée, traite ici d'un sujet incroyable et bien méconnu et montre ainsi toute la bêtise humaine, la haine ordinaire et le racisme dans toute son horreur. Lupano étoffe son récit de dialogues perspicaces et parfois drôles. Quant aux personnages, dans leur bouffonnerie, ils font malheureusement pitié à voir mais amusent malgré tout le lecteur. Jérémie Moreau met parfaitement en lumière cette triste histoire, usant d'un trait saccadé, de couleurs chaudes et parfois brutales. Un album étonnant...

Le singe de Hartlepool... à mettre en cage ?
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Messieurs les Anglais, pendez les premiers !
Et c'est ce qu'ils firent...
En prenant un singe pour un salopiot de français, mais quand même.
Ç'eût pu z'être vous z'ou moi ! J'vous cache pas avoir une infime préférence pour le vous, galanterie oblige...et puis j'ai la peau du cou qui marque.

Écouté religieusement à Saint-Malo, Lupano, c'est du bonheur en barre.
Aussi, lorsqu'il a commencé à évoquer l'ancestrale légende du Singe de Hartlepool, véritable fable sise en des temps reculés du Nord de l'Angleterre, dans les années 1814/1814, à quelques heures près, j'ai su d'emblée que ce récit loufoque me plairait.

Once upon a time a little village prenommed Hartlpool. Cherchez pas la sortie de route grammaticale, je possède tous les courts métrages de Buster Keaton, d'où cette maîtrise quasi surnaturelle des langues étrangères hexagonales.
Là-bas, on exécre le français qui devait bien le leur rendre.
Sans en avoir jamais aperçu un de visu, c'est balourdement qu'ils prirent un noble représentant de ces grands singes africains déracinés, affublé d'une redingote militaire, et venu tristement s'échouer sur une de leurs plages, pour le français honni. Cherchez pas la french connection, les village people n'étaient visiblement pas équipés pour ça.
Un cocasse quiproquo qui générera cette fameuse légende désormais connue de tous. de beaucoup. Bon, de quelques-uns mais des meilleurs.

Burlesque et triste à la fois, le Singe de Hartlepool dézingue le patriotisme exacerbé tout en fustigeant la peur irraisonnée de l'autre. Un racisme frontal, bas de plafond, dénué de tout embryon de réflexion et donc d'éventuelle issue favorable pour notre primate au pays des lourdingues bellicistes.

Joliment crayonné par Moreau, Dr ès trognes de foire, cet étonnant album apporte une nouvelle pierre à l'édifice déjà conséquent d'un scénariste devenu aujourd'hui incontournable.
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critiques presse (6)
BullesEtOnomatopees
20 février 2013
Le Singe de Hartlepool est sans conteste un des meilleurs albums de 2012. Le propos est intelligent, Lupano et Moreau le mettent merveilleusement en scène. Et si l’on s’étonne ou l’on se scandalise de cette méprise et de cette bêtise ahurissantes, pas tout à fait sûr que l’on soit forcément plus éclairés de nos jours.
Lire la critique sur le site : BullesEtOnomatopees
Lexpress
26 novembre 2012
La réussite de cet album tient à la vivacité du ton […], à l'intelligence du regard posé par Wilfrid Lupano sur la haine ordinaire et à la nervosité bien venue du dessin de Jérémie Moreau, qui fait penser à Ronald Searle.
Lire la critique sur le site : Lexpress
BoDoi
09 octobre 2012
Absurde et cruel, ce récit creuse ce qui fait le terreau des nationalismes. […] Le jeune créateur Jérémie Moreau […] insuffle énormément d’humanité à ses protagonistes, notamment aux enfants, fil conducteur des évènements. Son trait souple et vivant est idéalement renforcé par une mise en couleurs ébouriffante.
Lire la critique sur le site : BoDoi
BDGest
21 septembre 2012
Oui, c'est hilarant, oui les dialogues sont cinglants et oui, les personnages sont truculents. Méfiez-vous néanmoins. Sous ces airs de pantalonnade, le ton est, en fait, sombre, glacial.
Lire la critique sur le site : BDGest
LaLibreBelgique
11 septembre 2012
Si certaines situations sont un peu démonstratives, le récit est bien mené et certaines scènes savoureuses.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Sceneario
11 septembre 2012
Une fable dont on remercie les auteurs de l’avoir mise en lumière. Un excellent one-shot.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (50) Voir plus Ajouter une citation
- Charly ! Monte dans cette voiture immédiatement!
- M... Mais Papa, le Monsieur, il est...
- Ce n'est pas un "Monsieur", Charly, c'est un singe. Ils ont pendu un singe. Et pour l'amour de Dieu, cesse de me contrarier et grimpe ! Ce n'est pas le moment.
- Euh, M'sieur...? ?
- Vous pourriez nous rapprocher de Newcastle ?
- On peut payer notre voyage... un peu.
- Oh, mais avec plaisir ! Ce serait un crime de vous laisser dans ce village de fous. Montez ! Et toi-là bas, merdeux ! Descends de ce singe !!!
- Quel singe ?
- Ah les imbéciles ! Ah les ignorants ! J'aurais préféré que tu nz voies pas ça, Charly, mais puisque c'est fait, souviens-toi toute ta vie dz ce que tu viens de voir. Des hommes petits, imbibés de nationalisme, ont pendu un singe ! Ah, elle est encore loin, la modernité, c'est moi qui te le dis ! On est en pleine préhistoire !
- Mais, Papa, tu es sûr que c'était un singe ? Il avait l'air tellement...
- Humain ? Bien sûr qu'il avait l'air humain. Les singes nous ressemblent, Charly. C'est come ça. Une cruelle fantaisie du créateur pour nous rappeler qu'entre nous et les bêtes, il n'y a qu'une histoire de nuances...
- Dites, vous causez drôlement bien, M'sieur. Z'êtes un lord, ou quelque chose comme ça ?
- Je suis le Docteur Robert Darwin de Shrewsbury. Et voici mon plus jeune fils, Charles Darwin...
- On se connaît déjà... Moi, c'est Philip.
- Enchanté, Philip. Et d'où viens-tu ?
- De partout, M'sieur ! De partout et de nulle part.
- Voilà qui ne va pas te faciliter la vie, jeune homme. Déjà que l'étranger fait peur alors qu'on sait d'où il vient, m'est avis que l'apatride a du souci à se faire. Et pour longtemps...
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- Ah ? Vous avez été marchand d'esclaves ? Vous ne me l'aviez pas dit.
- C'est parce que je préfère ne plus en parler.
- Des regrets ?
- Boaf ! Sur la fin, on n'y gagnait plus autant sa vie qu'avant ! Ces satanés humanistes, toujours à nous empêcher de travailler... à nous coller des droits de l'homme partout, y compris chez les nègres ! Croyez-moi, on ne mesure pas encore que le mal que le soi-disant siècle des lumières a fait à l'idée de grandeur nationale. On n'a pas fini d'en payer le prix, c'est moi qui vous le dis. Un jour, on viendra vous dire qu'un nègre peut commander un bateau.
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Charly, une pendaison, ce n’est pas un spectacle, et encore moins un divertissement. Une pendaison, c’est un homme qui meurt. Il n’y a rien de réjouissant là-dedans, tu comprends ? Il n’y a qu’un immense chagrin. Et mon rôle de père, Charly, c’est de te mettre en garde contre ce penchant naturel à la cruauté qui sommeille en chacun de nous. Méfie-toi de ce sentiment qui te fait te réjouir à la vue du sang, Charly. Lorsqu’on fait couler du sang c’est toujours une tragédie.
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- Ah ? Vous avez été marchand d’esclaves ? Vous ne me l’aviez pas dit.
- C’est parce que je préfère ne plus en parler.
- Des regrets ?
- Boaf ! Sur la fin, on n’y gagnait plus autant sa vie qu’avant ! Ces satanés humanistes, toujours à nous empêcher de travailler, à nous coller des Droits de l’Homme partout, y compris chez les nègres ! Croyez-moi, on ne mesure pas encore le mal que le soi-disant siècle des Lumières a fait à l’idée de grandeur nationale
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- Alors voilà, euh, quand le prisonnier était en cellule, on a fait des expériences, par rapport à ce qu'on savait de la cuisine française...
- Et donc ?
- Alors on lui a servi des grenouilles... et il les a mangées !
La foule : BEUAAAAH !
(p. 70)
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