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Sophie Mayoux (Traducteur)
EAN : 9782743601584
425 pages
Payot et Rivages (04/01/1997)
3.89/5   307 notes
Résumé :
Deux universitaires américains se voient accorder un congé d'études à Londres par leur faculté d'origine. Le premier, Fred Turner, surprend par sa beauté et sa jeunesse ; il aborde l'Angleterre plein d'amertume, blessé par l'échec de son mariage ; sa collègue, Vinnie Miner, ne lui ressemble en rien : vieille, petite, laide, revêche, elle est aussi une amoureuse inconditionnelle du pays de Shakespeare, dont elle maîtrise parfaitement tous les codes.

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Amateurs d'intrigues au rythme effréné, oubliez! L'héroïne de ce roman, Vinnie Miner est une vieille fille américaine d'une cinquantaine d'années, solitaire, un peu aigrie, universitaire et spécialisée en comptines enfantines partie six mois à Londres, le Londres des jolies nappes fleuries et des intérieurs coquets, des aristocrates aux manières irréprochables partageant sandwiches aux concombres autour d'un thé.
Je force le trait? Non, c'est Alison Lurie qui joue avec humour autour des clichés qui opposent ces lourdaux d'Américains aux subtils British!
A Londres, Vinnie n'est pas seule, puisqu'elle y retrouve un jeune collègue, Fred Turner, jeune chercheur à la beauté classique dont le mariage vient de se briser et qui s'éprend de Rosemary, comédienne à la peau diaphane et aux seins laiteux, et enfin Chuck, qui du prénom jusqu'au veston et aux bottes de cow-boy a tout pour représenter fièrement l'Ouest américain. Et tout ça se frotte au cercle fermé des comédiens aristocrates anglais...
J'avoue, mon retour journalier au roman était à chaque fois un peu à contrecoeur, mais le lâcher aussi. Le rythme n'est pas haletant, l'intrigue assez peu développée, mais le ton sarcastique d'Alison Lurie était un vrai plaisir, une jubilation diraient les vrais critiques.
Et puis, au delà de ça, l'auteure met sur la table l'importance de l'apparence et du milieu social (elle a d'ailleurs écrit un essai qui s'appelle The Language of Clothes) comme jugement d'une personne; mais ce que j'ai surtout aimé, c'est les questionnements incessants des personnages sur les motivations de l'autre, l'incapacité à le comprendre pleinement, la solitude inhérente, finalement, de chacun, chacun étant destiné à être fatalement incompris.
Alison Lurie est américaine, mais manie comme une chef l'humour anglais.
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Aller passer six mois à Londres était le rêve de Vinnie et de Fred, deux universitaires américains issus du même département de littérature.
Ils se connaissent assez peu mais cette expérience va les amener à se côtoyer.
Fred Turner est un jeune homme marié charismatique de 29 ans, très beau et avec une carrière prometteuse.
Vinnie Miner est quant à elle une femme solitaire de 54 ans, qui se définit elle-même comme laide et terne et qui étudie les chansons enfantines anglaises.
Tous deux vont avoir du mal à s'habituer à leur séjour anglais, leurs rêves d'une Londres victorienne et romantique ne les ayant pas préparé à affronter un Londres actuel, moderne et au climat humide.
Loin du Londres fantasmé de Dickens ou de Shakespeare, ils vont tous les deux se confronter à une ville touchée par la mondialisation, avec des fast-food à chaque coin de rue, où il est difficile de se loger, où tout est cher, où la solitude est pesante, surtout quand il pleut sans cesse.
Ils vont chacun à leur façon faire une rencontre inattendue qui va bouleverser leur quotidien et leur vision de cette ville.
Pas de grand suspense dans ce roman, tout y est raconté de façon lente et l'introspection y a une place importante.
J'ai beaucoup aimé suivre le parcours de ces deux universitaires si différents, un homme jeune facilement ébloui par les lumières de la ville et une femme vieillissante qui pense ne plus rien attendre du reste de sa vie.
Bien sur, rien ne va finalement se passer comme ils le pensaient l'un et l'autre.
L'écriture d'Alison Lurie est délicate, elle se moque des travers de ses personnages avec tendresse et ironie.
Une relecture vraiment agréable, au style impeccable et à l'humour très anglais.
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Foreign affairs ou Liaisons étrangères a reçu en 1985 le prix Pulitzer-fiction. En inconditionnelle d'Alison Lurie ,J'ai lu ce roman dès sa sortie et j'ai gardé un souvenir "positif" de cette lecture. Les années ont passé, et motivée par un défi estival j'ai décidé de relire ce roman. Quelle riche idée j'ai eu.
Pour être honnête il me restait fort peu de souvenirs précis de cette lecture et j'ai donc découvert avec un regard neuf les tribulations touristiques du Pr Vinnie Miner et de Fred Turner. Tout deux sont professeurs en littérature anglaise à l'Université de Corinth dans l'Etat de New-York, tout deux ont gagné une bourse d'études pour venir à Londres et avancer leurs travaux , pour elle l'histoire des chansons et comptines enfantines américaines et anglaises, pour lui John Gay, un poète et dramaturge du XVIIIè. Autant Vinnie est aux anges de pouvoir séjourner à Londres, la ville de son coeur, autant Fred se demande très vite pourquoi il est venu ici. Deux générations, deux mondes, deux modes de vie les séparent..
Alison Lurie nous fait découvrir Londres, les londoniens, les années 80 , à travers leur regard de touriste amoureux de la ville ou excédé. Commence alors le descriptif des us et coutumes anglaises observés par nos touristes américains. C'est drôle , caustique, d'une mauvaise foi absolue et irrévérencieuse, que du plaisir.
Et puis Alison Lurie se penche sur les personnalités de Vinnie et de Fred et là le ton change. Vinnie est une femme , petite , pas très jolie, seule par choix voulu ou non, qui a décidé de vivre du mieux qu'elle peut pour elle et rien que pour elle mais voilà une rencontre imprévue...
Fred est un homme de 29 ans, atrocement beau, habitué à ce que tout lui sourit, à ce que les femmes lui tombent dans les bras sans soucis. Il arrive à Londres blessé par la désertion de son épouse, peu motivé par ses recherches, se demandant comment survivre financièrement dans une ville où la vie est si chère et surtout pourquoi il est venu, mais voilà une rencontre imprévue.
Je referme ce roman sous le charme de cette romancière trop vite oubliée. Non seulement elle écrit admirablement bien, non seulement lire ses romans est toujours plaisant, mais surtout j'ai découvert des personnages à la psychologie complexe parfaitement décryptée. Elle est à l'époque en avance sur son temps en mettant en lumière une femme d'un certain âge et en parlant ouvertement de se aspirations amoureuses. Un voyage à Londres à nul autre pareil.
Que j'aimerais vous convaincre de découvrir l'univers d'Alison Lurie elle le mérite vraiment.
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Dès les premières lignes, j'ai senti que ce roman allait me plaire. Vinnie Minner, une universitaire d'une cinquantaine d'années, part à Londres pour quelques mois. Elle est suivie par un chien invisible qui est le produit de sa culpabilité. de l'autre côté, il y a Fred Turner, un collègue de Vinnie, presque la trentaine, qui part aussi dans la capitale anglaise pour d'autres raisons, juste après sa rupture avec sa femme Ruth. Presque tout oppose nos deux protagonistes, l'une plutôt petite et quelconque, l'autre, grand avec un physique d'acteur. Pendant quelques mois, on suit leurs évolutions dans ce Londres des années 80 où les rencontres entre Américains et Anglais donnent le ton de ce roman. Alison Lurie décrit avec beaucoup de pertinence ses personnages : cette Vinnie qui semble rigide va peu à peu changer, Fred semble perdu entre son mariage brisé et sa nouvelle passion. C'est clairement ce genre de livre qu'il me fallait à ce moment, pétillant et plein de caractère. Un roman qui s'attache aux personnages, à leurs réactions sans qu'il y a son lot d'actions. Il pourrait facilement être adapté en pièce de théâtre.
Premier roman de l'auteur que je lis, j'ai eu raison de mettre dans ma bibliothèque plusieurs de ses livres, j'adore son écriture.
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Vinnie Miller, 54 ans universitaire américaine spécialisée dans les chansons enfantines anglaises, n'a plus énormément d'attentes ou d'illusions dans la vie ; après son divorce trente ans auparavant, elle a renoncé à trouver l'amour et c'est avec tout l'enthousiasme de la professionnelle qu'elle s'apprête à vivre à Londres pour les 6 mois d'études qu'elle doit consacrer à son sujet de prédilection les comptines du folklore anglais. Fred Turner, jeune trentenaire, lointaine connaissance professionnelle de Vinnie; issu de la même université, est également à Londres pour finaliser son cursus et devenir professeur. Vinnie, engoncée dans sa petite vie routinière et se protégeant de tout affect est abordée lors du voyage en avion par Chuck Mumpson, un texan mal dégrossi qui lui arrache malgré elle ses coordonnées, il va peu à peu s'imposer bousculant la petite vie bien réglée de Vinnie. De son côté Fred va être aspiré par la vie trépidante d'une actrice, Rosemary qui va l'introduire dans son cercle amical et professionnel qui se révélera léger et superficiel.

Alison Lurie s'empare de l'antagonisme qui existe entre britanniques et américains dans cette comédie mi-amère mi-humoristique, épinglant les situations et les personnages hauts en couleur, et mettant le doigt sur ce qui sépare ou qui étonne ces deux américains en terre britannique.
C'est quelquefois drôle mais c'est surtout très long, avec énormément de digressions et développements très détaillés qui allongent le récit et le rendent un peu ennuyeux.
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Elle lisse enfin ses cheveux grisonnants à la coupe sévère, se laisse aller dans son fauteuil, et, poussant un soupir, attache sa ceinture par-dessus son ensemble en lainage de teinte havane.
Vinnie est parfaitement consciente des réflexions que ces manœuvres pourraient inspirer à un observateur objectif, qui la trouverait sans doute cupide et obsédée par son bien-être. Dans cette civilisation où les jeunes et beaux sont appréciés pour leur énergie et leur égotisme, les femmes vieillissantes et sans beauté sont censées s’effacer, ne pas se plaindre, prendre aussi peu de place que possible.
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Vinnie se répète qu'il est grand temps, plus que temps, de laisser ce que sa mère appelait "tout ça" derrière elle. Il est temps de piloter son navire au-delà des Charybde et Scylla qui menacent l'age mûr, bouffonnerie sexuelle ou tragédie sexuelle, et de naviguer aux rayons du soleil couchant sur la vaste mer calme de l'abstinence, dont les eaux tièdes ne sont jamais troublées par les alternances de chaleur torride et de froid glacial, les remous écumants et les algues suffocantes de la passion.
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Pendant presque quarante ans, Vinnie a souffert des désavantages particuliers aux femmes nées sans charme physique…

Vers l’âge de cinquante ans Vinnie commença néanmoins à renoncer à ces tentatives épuisantes. Elie cessa de donner à ses cheveux une teinte auburn juvénile et peu naturelle et les laissa revenir à leur bigarrure poivre et sel ; elle donna la moitié de ses vêtements et jeta presque tous ses produits de maquillage. Il valait mieux, se dit-elle, regarder la réalité en face : elle était défavorisée par la nature, et à ce désavantage venait maintenant s’ajouter celui de l’âge ; elle aurait beau agiter des objets de couleur vive pour attirer l’attention, jamais elle ne serait de ces femmes que les hommes chargent avec la fougue d’un taureau. Du moins pouvait-elle éviter d’être ridicule. Si elle ne pouvait se transformer en femme séduisante, elle pouvait, au moins avoir l’air d’une dame.
Mais au moment même où elle se résignait à la défaite totale, l’avantage revint dans le camp de Vinnie. Au cours des deux dernières années, elle a, dans un sens, rattrapé et même dépassé certaines de ses contemporaines plus favorisées. Elle peut comparer son apparence avec celle d’autres femmes de son âge sans y trouver une source constante de mortification. Elle n’est pas devenue plus belle qu’elle n’était, mais elles ont perdu davantage de terrain. Sa silhouette mince, aux proportions modestes, n’a été ni déformée ni avachie par la maternité ou par les excès alimentaires suivis de régimes non moins excessifs ; ses seins petits mais plutôt jolis (d’un blanc crème avec les bouts roses) ne sont pas tombés. Ses traits n’ont pas pris l’expression blessée et tendue des anciennes beautés, elle ne se peint pas la figure, elle ne minaude ni ne roucoule dans le vain espoir
d’attirer sur elle les hommages masculins qu’elle croirait lui être dus. Elle n’est pas rongée de colère et de chagrin de voir s’interrompre des assiduités qui ont toujours été, de toute façon, modérées, peu sûres et irrégulières.
De ce fait, les hommes – même ceux avec qui elle a eu des relations intimes – ne posent pas maintenant sur elle un regard désemparé semblable à celui qu’ils auraient devant un paysage bien-aimé dévasté par l’incendie, les inondations ou l’urbanisation. Peu leur importe que Vinnie Miner, dont l’apparence physique n’a jamais été sensationnelle, ait maintenant l’air d’être vieille. Après tout, ce n’est pas une passion romantique qui les a poussés à coucher avec elle, mais un sentiment de camaraderie et un besoin partagé et temporaire ; souvent, ils l’ont fait presque distraitement, pour soulager la pression causée par leur désir pour une créature plus fascinante. Il arrivait assez souvent qu’un homme qui venait de faire l’amour à Vinnie s’assoie tout nu dans le lit, allume une cigarette et lui raconte les vicissitudes de son aventure avec une beauté capricieuse, s’interrompant de temps a autre pour lui dire que c’était formidable d’avoir une copine comme elle.
D’aucuns seront peut-être surpris de découvrir cet aspect de la vie du professeur Miner. Mais on se tromperait en croyant que les femmes laides sont plus ou moins vouées à la chasteté. C'est une erreur répandue, puisque dans l'opinion publique - et en particulier dans les médias - la sexualité est associée à la beauté. C’est en partie pour cette raison que les hommes ne tiennent pas à se vanter de leurs liaisons avec des femmes sans charme, ou à les afficher. Quant aux femmes en question, les dures leçons de l’expérience et l’instinct de conservation les incitent souvent à ne pas étaler ces relations, où elles bénéficient plus fréquemment du statut d’amie intime que de celui de maîtresse en titre.
Il est assez notoire que n’importe quelle femme, ou presque, peut trouver un homme avec qui coucher à condition de ne pas se montrer trop difficile. Mais les exigences sur lesquelles elle doit en rabattre ne portent pas forcément sur la personnalité, l’intelligence, la vigueur sexuelle, la bonne apparence ou la réussite sociale. Il faut surtout, le plus souvent, qu’elle ne demande pas trop d’engagement, de constance, ni de passion romantique ; elle doit renoncer à tout espoir de déclaration d’amour, de regards admiratifs, de télégrammes spirituels, de lettres éloquentes, de cartes d’anniversaire, de billets doux pour la Saint-Valentin, de bonbons ou de fleurs. Non : les femmes laides ont souvent une vie sexuelle. Ce qui leur manque, c'est plutôt une vie amoureuse.
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"Je fais des courses". Il brandit un cabas en papier marqué de taches humides. "Des trucs pour la famille, sans ça j'oserais jamais rentrer". Il rit d'un rire qui fait à Vinnie l'effet d'être nerveux et peu authentique. Soit il est vrai que Mr. Mumpson aurait peur de retourner auprès de sa famille sans cadeaux, soit - ce qui est plus vraisemblable - cette remarque constitue un exemple des plaisanteries vulgaires et dénuées de sens répandues chez les semi-illettrés des Etats du centre.
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"Il est parfois si pénible, Nico, dit-elle. Il a toutes sortes d'idées politiques stupides, et je refuse absolument qu'il aille embêter le vieux Jimbo avec ses billevesées, surtout au petit déjeuner. Vous connaissez ces Méditerranéens, ils s'excitent si facilement". Elle ouvre la porte qui donne sur l'escalier de derrière, souriant à Fred, l’accueillant parmi les non-Méditerranéens qui ne s'excitent pas vite et n'ont pas d'idées stupides.
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