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EAN : 9782874663260
223 pages
Jourdan (06/11/2013)
2.75/5   4 notes
Résumé :
Alors que l’histoire de Pétain et du gouvernement de Vichy est connue de tous, celles qui dépassent les frontières françaises restent, elles, obscures dans les esprits. Quels sont ces hommes, oubliés de tous, qui ont fraternisé avec l’ennemi ?
– En Angleterre, Édouard VIII, en raison de ses sympathies nazies, fut envoyé aux Bahamas comme gouverneur ;
– À Jérusalem, le grand mufti mit sur pied la SS musulmane ;
– En Lettonie, Viktor Arajs extermi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Dresser le portrait de tous les grands collabos, qui se sont rangés d'une façon ou d'une autre du côté du Führer Adolf Hitler, lors de la Seconde Guerre mondiale, en à peine 225 pages et 14 chapitres fatalement brefs, me semble, même pour un historien sérieux, spécialiste de cette guerre, comme Daniel-Charles Luytens une entreprise hardie. le risque d'un résultat superficiel est énorme, d'autant plus que la psychologie spécifique des traîtres à leur patrie - et c'est exactement ce qu'ils ont été- est inévitablement compliquée.

Ainsi, la collaboration en France est résumée en 16 pages. Mission carrément impossible ! Même Wikipédia en nécessité plus pour en arriver à bout de Pétain, Laval, Déat, Deloncle, de Brinon etc. Sans parler des interactions entre Vichy et les Teutons comme l'ambassadeur Abetz et le général Oberg. Bref, un chapitre 9 particulièrement décevant.

Pareil ou presque pour le 10ème chapitre qui traite des nationalistes flamands entre 1939-1945, or qu'il y a eu évidemment des différences notoires entre eux, même dans le degré de collaboration. Non pas que je prendrais la défense d'un seul d'entre eux, étant personnellement farouchement contre tout mouvement ou parti politique qui se réclame de nationalisme. Celui-ci, comme l'histoire a, malheureusement, prouvé trop souvent, avoir été la source principale d'intolérance, de xénophobie et de violence.

Mais ce choix de "nous contre eux" se vend très bien aux élections, comme les dernières dans mon pays ont illustré en accordant une victoire au parti de la droite nationaliste du sieur Bart de Wever, qui, en préférant la mairie d'Anvers au poste de premier ministre (auquel il avait droit), dicte ses directives pour le pays, du confort et à l'abri de responsabilités, à partir de sa mairie ! Un peu comme si Marine le Pen aurait gagné de Macron, refusé la charge de la présidence (avec ses risques) pour influencer la politique française à partir de la mairie de Paris. Bien entendu, entre ces 2-là et les collabos de guerre il y a un monde, mais c'est justement dans les nuances qu'un ouvrage de vulgarisation risque, au lieu d'approfondir, de schématiser et simplifier inacceptablement les motivations et le rôle de ces politiciens.

L'unique voie pour rédiger une critique balancée de cette oeuvre serait de commenter ces collabos un à un, ce qui s'avère impraticable vu leur nombre. Car ils sont effectivement nombreux. Pour respecter l'approche de l'auteur, je les mentionne brièvement dans l'ordre de l'ouvrage en indiquant leur nom et pays : le roi Édouard VIII d'Angleterre, ; Amin al-Husseini, grand mufti de Jérusalem ; Viktor Arajs de Lettonie ; Ante Pavelitch, chef des Oustachis, de Croatie ; Vidkun Quisling de Norvège ; Anton Mussert des Pays-Bas ; Ioannis Rallis de Grece et le général Andreï Vlassov de Russie. À ces 8, Daniel-Charles Luytens ajoute donc un chapitre aux collabos flamands comme Jef van de Wiele et Staf de Clercq, un sur la Suisse "complice" et le rôle du Vatican et de son Mgr Alojzije, archevêque de Croatie. Plus les 16 pages de Vichy.

Trois surprises manifestes : pourquoi un chapitre sur Chaim Rumkowski, le chef du "Judenrat" (conseil des Juifs) du ghetto de Lodz en Pologne (11 pages) et pas un sur Léon Degrelle, le plus grand collabo de Wallonie, chef du mouvement Rex, qui est même allé combattre en uniforme de la Waffen SS sur le front de l'est et de qui Hitler aurait dit avoir rêvé d'avoir un fils comme lui ? Incompréhensible, surtout que la tronche du beau Léon figure en évidence sur la couverture ! Un autre triste sire qui manque à l'appel est l'Ukrainien Stepan Bandera, créateur de la Légion Ukrainienne de l'armée nazie, assassiné à Munich en 1959. Aujourd'hui ce "martyr" antisémite est devenu un héros national pour la droite à Kiev, tandis que ses admirateurs actuels sont considérés des "banderovtsi" par les Russes.

Je regrette pour Daniel-Charles Luytens, mais honnêtement je ne puis recommander son ouvrage, qui prouve que même pour un éminent historien, il est impossible de faire une analyse fondée en si peu de pages sur un sujet aussi vaste que controversé, sans tomber dans le piège du manque d'équilibre et parfois de la simplification outrancière.
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Essai recelant d'utiles informations pour qui ignore à quel point l'idéologie mortifère nazie exerça sa fascination sur le monde, avec les crimes que cela impliquait ; mais…
Cet essai est brouillon – sans parler des nombreuses coquilles et d'un problème criant avec l'accord des temps.

D'où vient, par exemple, cette manie de poser des questions sur tel ou tel comme dans un documentaire sensationnaliste dont la télévision raffole : « Était-ce un patriote qui a essayé de sauver son pays de ce qu'il pensait être une menace ? Était-ce un homme bien intentionné qui a fait fausse route ? Ou a-t-il collaboré de son plein gré ? »…? Inversement, il y a parfois des affirmations ne relevant pas d'un travail sérieux d'historien : « La Grèce est le pays qui a le plus souffert durant la Seconde Guerre mondiale »… Et la Russie, elle s'est tapé la cloche pendant ce temps, avec ses quelque 21 100 000 millions de victimes civiles et militaires (source : centre Robert-Schumann) ?!

Quant aux sources : mystère, puisqu'il n'y a aucune bibliographie. On ne sait donc pas d'où viennent la plupart de ces témoins que l'auteur fait parler.

Çà et là des raccourcis sont pris, quitte à frôler le mensonge pur et simple en laissant entendre que l'Église catholique défendait le nazisme, vieille antienne... Ainsi, ce chapitre titré : « Quand le Vatican collaborait ». Il veut parler des nombreux anciens dignitaires nazis exfiltrés d'Europe, souvent vers l'Amérique du Sud. Bien entendu, l'auteur passe sous silence les très nombreux hommes et femmes d'Église qui sauvèrent des familles juives ou qui résistèrent. Mais l'auteur préfère les réquisitoires à la nuance, expédiant souvent ses accusations à la va-vite. Or, il en est de l'Histoire comme du diable : elle est souvent dans les détails.

Il s'agissait pourtant d'un sujet méritant un peu plus de dignité et de crédibilité, eu égard aux millions de victimes du nazisme. Car, effectivement, les Pavelitch (chef des Oustachis), Laval (grand ami des Allemands parmi les membres du gouvernement de Vichy), Amin al-Husseini (grand mufti de Jérusalem), etc., furent des personnages assez monstrueux et qui avaient le choix de ne pas l'être.

Notons, dans cette liste très subjective, la présence du notable juif Chaim Rumkovski, chargé par les nazis d'administrer le ghetto de Lodz en Pologne. Présenter Rumkovski et omettre l'Ukraine, ce pays qui s'est rendu coupable d'odieux crimes contre l'humanité, c'est un comble !

Il y a toutefois des chapitres intéressants, notamment concernant la Suisse ou l'entretien de Szalasi (Chef des Croix fléchées en Hongrie et éphémère dirigeant de ce pays), quelque mois avant son exécution. On y découvre un personnage en plein déni, qui peut déclarer, toute honte bue, à propos des massacres de milliers d'innocents par ses troupes : « Il se peut que l'on ait commis quelques petits excès, mais ils étaient étrangers à nos projets » (sic).

Hélas, globalement, cet essai manque de sérieux. Dommage…
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Avant de commencer, je dois admettre que ce n'est pas le style de lecture que je préfère et en particulier cette période. Néanmoins, j'ai été agréablement surprise et j'ai pu le lire assez facilement. J'ai aimé le ton qui n'est pas accusateur et la forme car c'est pas rébarbatif. En effet, les chapitres sont courts et vont à l'essentiel. L'auteur ne part pas dans de longs monologues ou dans des descriptions interminables.

14 chapitres qui explique le pourquoi et le comment de la collaboration avec Hitler, c'est intéressant et vraiment j'ai appris et découvert des faits dont on entend peu voire pas parler du tout. D-C Luytens n'en est pas à son coup d'essai il a déjà traité sur le sujet dans d'autres ouvrages et on se doute qu'il a fait de nombreuses recherches. C'est agréablement écrit, très documenté et suffisamment aéré.

Il est à noter aussi que l'auteur s'est attardé uniquement sur les collabos européens.
VERDICT

A lire pour s'instruire de façon ludique, à offrir à des fans d'histoire qui trouveront là matière à apprendre ou approfondir leur connaissance.
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Ouvrage de très médiocre qualité : les erreurs historiques sont légion, le style douteux, la mise en page bâclée.

Il suffit de prendre pour exemple le chapitre consacré au Commando Arajs, où il est dit dès la première page que les Lettons n'ont pas "appuyé sur la gâchette" alors que le chapitre entier est justement consacré à un Sonderkommando composé de Lettons et responsable de la mort de dizaines de milliers de personnes ! Toujours dans le même chapitre, on apprend que les pays baltes étaient sur la route de Moscou... L'auteur ne doit pas être très familier avec la géographie locale ni avec l'histoire de ce conflit : les pays baltes étaient sur la route de Saint-Pétersbourg (Groupe d'Armées Nord) et non de Moscou (Groupe d'Armées Centre).

On notera également l'absence totale de bibliographie, de notes explicatives, ou de la moindre référence concernant les (trop) nombreuses citations - autant de signes distinctifs communs aux ouvrages historiques de piètre qualité.

Bref, un livre à éviter et dont le seul mérite, contrairement à certains ouvrages de la même collection chez le même éditeur, est de ne pas être l'oeuvre d'un auteur flirtant avec le révisionnisme le plus abject (cf. "Breslau Une Forteresse Imprenable" co-écrit par Yves Caron).
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