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EAN : 9782253138914
280 pages
Le Livre de Poche (30/11/-1)
  Existe en édition audio
3.94/5   1425 notes
Résumé :
«Le destin passe et repasse à travers nous, comme l'aiguille du cordonnier à travers le cuir qu'il façonne.» Pour Tanios, enfant des montagnes libanaises, le destin se marque d'abord dans le mystère qui entoure sa naissance : fils de la trop belle Lamia, des murmures courent le pays sur l'identité de son vrai père.
Le destin passera de nouveau, dans ces années 1830 où l'Empire ottoman, l’Égypte et l'Angleterre se disputent ce pays promis aux déchirements, le ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (97) Voir plus Ajouter une critique
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sur 1425 notes
Ne connaissant toujours pas Amin Maalouf, j'ai donc jeté mon dévolu sur le Rocher de Tanios.
Et je ne le regrette absolument pas !
La construction du récit est originale, la plume de l'auteur est fluide et sans fioritures et le sujet ne pouvait qu'attiser ma curiosité.
Dès les premières pages, le lecteur mord à l'hameçon que lui tend Amin Maalouf : d'où vient donc cette étrange légende qui interdit à quiconque de s'asseoir sur le rocher de Tanios sous peine de disparaître ?
C'est ce que le narrateur va chercher à savoir. S'appuyant sur la mémoire d'un ancien du village et sur des documents historiques, il fera revivre l'histoire de son village au XIXème siècle. Attention car l'auteur précise bien que ces sources historiques et la légende en question sont purement fictives bien que le récit soit basé sur un fait réel. Mais pourtant, le talent de l'auteur fait que l'on y croit malgré tout.
J'ai donc été charmée par ce roman aux allures de conte avec en toile de fond le conflit entre l'empire ottoman et l'Egypte, conflit arbitré par les puissances européennes qui cherchent leur part de gâteau. L'influence britannique et sa concrétisation sur le terrain dont Amin Maalouf nous dévoile certains aspects est particulièrement intéressante. Les enjeux de pouvoir et la lutte entre les différentes hiérarchies de la politique locale sont expliquées de façon très simple et j'ai beaucoup apprécié cette imbrication du récit fictif dans un contexte historique réel. Sous ses allures de conte , c'est donc une parcelle de l'histoire du Liban qu'illustre ce roman.
Les personnages sont attachants et tous profondément humains, l'importance accordée à l'honneur est bien mise en évidence et sert de fil rouge tout au long du récit, chaque personnage cherchant à le défendre et à garder tête haute en toutes circonstances mais est contraint malgré lui de subir son destin et les épreuves qu'il lui impose. Quête d'identité, amour et exil attendent Tanios et bien d'autres personnages. C'est donc aussi toute la mentalité d'un peuple attaché à ses croyances, à ses traditions et à sa terre qui nous est montrée que ce soit dans ses travers ou dans sa grandeur.
Le roman est court et s'engloutit rapidement. Une fois en main, j'ai eu du mal à le reposer prolongeant ma lecture jusqu'aux petites heures du matin.
Bref c'est un très beau voyage auquel nous invite Amin Maalouf et je suis prête à repartir en sa compagnie à tout moment.
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♫Peut-être je vais rencontrer une dame
Quand j'irai accrocher mon âme
Sur les arêtes des rochers

Les hommes politiques l'ont bien compris
Ils promettent de beaux lendemains
Une fois au pouvoir, ils nous oublient,
ils disent "laisse faire, t'occupe de rien"
Et on attend toujours le génie,
celui qui sauve, loyal et bon
On peut faire une croix sur ce Messie,
y'a qu'un Jésus digne de ce nom
On veut des légendes, des légendes
On est en manque, on en redemande
Quitte à entrer en religion
Les sectes nourrissent nos illusions

Comme à un rocher comme à un péché
Je suis accroché à toi
Je suis fatigué je suis épuisé
De faire semblant d'être heureux
quand ils sont là ♫
Dans l'ordre, Extrait de :
Je rêve - Francis Cabrel - 1979
On veut des légendes - Eddy Mitchell & Johnny - 2006
Je suis malade - Serge Lama - 1973

Méga confusion
Paroles d'une vieille tête, un sage fou !?
Personnage de légende
chevelure blanchie
prématurement
depuis l'aube du temps
Prendre pour acquis
ce qui n'a pas encore été accordé
Présomption
que le Ciel n'apprécie guère...
L'année ou les figues mûriront en janvier
Pouvoir, puissances européennes
1840 - les faits se passent au Liban
Alliance, Druze et Chrétien
contre Empire Ottoman
Abolition des privilèges
Exécrable féodal est à terre
et le cheik est en bois
Passer des journées devant la tawlé
ou faire tric trac dans un lupanar
Tanios a teint Thamar
en jaune et l'a laissée au milieu d'un rond point
encore beaucoup de bruit pour rien...
"Toutes les voluptés se paient,
ne méprise pas celles qui disent leur prix."
p196
Aujourd'hui ton destin est clos, ta vie enfin commence
Inspirée d'une histoire vraie
meurtre d'un patriarche commis par un certain Abou-Kich Maalouf,
réfugié à Chypre avec son fils
ramené au pays par ruse d'un agent espion de l'Emir
Le reste n'est qu'impure -fiction....
Comme pour "le juif errant", se lit comme une romance
comme une pluie d'étoiles tombées du ciel,
je t'en retiens cinq et c'est mon essentiel ...





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« D'un instant à l'autre, on bascule. Vers une autre vie, vers une autre mort. Vers la gloire ou vers l'oubli. Qui dira jamais à la suite de quel regard, de quelle parole, de quel ricanement, un homme se découvre soudain étranger au milieu des siens ? Pour que naisse en lui cette urgence de s'éloigner, ou de disparaitre ».

Tanios l'a ressentie, cette sensation d'être étranger. Il l'a ressentie plus d'une fois depuis son enfance. Depuis qu'on lui a lancé au visage un surnom étrange lui faisant comprendre qu'il n'était peut-être pas le fils de Gérios, l'intendant du cheikh Francis, mais le fils de celui-ci.
Il faut dire que Tanios est un habitant de la Montagne du Liban, ce territoire où se disputaient, au 19e siècle, les Egyptiens soutenus par les Français, les Ottomans soutenus par les Anglais, et l'émir à la solde du vice-roi d'Egypte. Les Montagnards, druzes ou chrétiens, se dressaient les uns contre les autres et les petits chefs des villages, les cheikhs, s'entre-tuaient ou s'alliaient.
La grande Histoire s'allie à la petite, la vérité se mêle à la fiction, et malin celui qui arrivera à dénouer cet embrouillamini.

Pas moi, en tout cas, qui ai assisté bouche bée à cet enchevêtrement de querelles, d'insultes, de coups portés en douce ou au grand jour. La vengeance n'est jamais loin, dans ce pays rude, mais l'amour y est doux et rempli de miel.
Tanios aux cheveux précocement blanchis a été mon fil rouge, et je l'ai suivi fidèlement.
Tanios, curieux de tout et au coeur pur, mêlé malgré lui au destin de ceux qui ont fait l'Histoire.
Tanios, ce jeune homme dont la légende s'est répandue et dont un rocher porte le nom.

La langue d'Amin Maalouf, toute en verve et en nuances, m'émerveille. Cet auteur libanais raconte comme personne le destin de son pays, en imaginant des stratégies de narration tout à fait vraisemblables mais en y insufflant son imagination magnifiée par des années de légendes.
Clarté et précision lorsqu'il s'agit de conflits et envolées lyriques pour parler de la nature et de l'amour, tout en Amin Maalouf me convainc que l'Orient est une contrée riche de rêves et de désillusions, de coups du sort et de batailles rangées, de vengeance et de passion.
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"Dans le village où je suis né, les rochers ont un nom" nous confie le narrateur de cette histoire. L'un de ces rochers, en forme de siège ou de trône, porte le nom d'un homme : Tanios. La légende dit que celui qui s'assoit dans ce siège disparait, et la coutume interdit aux enfants de l'escalader.
Intrigué par cette légende et cette coutume, le narrateur demande au vieux Gebrayel de relater l'histoire associée à ce rocher, pour démêler ce qui a trait à la réalité et ce qui n'est que fiction.
Au Liban, au milieu du 19ème siècle, les seigneurs ont droit absolu sur leurs villages et leurs habitants. le Cheick de Kfaryabda s'éprend de la belle Lamia. Il faut dire qu'elle était à nulle autre pareille :
" - Elle se parfumait au jasmin, comme la plupart des filles du village. Mais son jasmin ne ressemblait à aucun autre.
- Pourquoi cela ? demandai-je naïvement.
- Parce que ce jasmin-là sentait la peau de Lamia.
Gébrayel ne souriait pas. Il regardait ailleurs. "
Quand le fils de Lamia nait, contre toutes les coutumes, le Cheick, en lieu et place du père, lui donne le nom sous lequel il sera à présent connu : Tanios.

Prix Goncourt 1993, le rocher de Tanios évoque, à la façon d'un conte dans lequel se mêlent légende et réalité, une période trouble du Liban, dans lequel tournoient les Cheick locaux, qui s'affrontent entre eux, la montée en puissance des autres religions, des pays annexes, notamment l'Egypte de Mehemet Ali et ses soifs de conquêtes, et les puissances européennes. Au milieu de ces courants contraires, il y a un jeune homme aux cheveux blancs lui aussi en quête d'identité, d'amour, voire de haine, qui sert de catalyseur aux évènements rapportés : partout où ses pas le mènent, le changement arrive, les coutumes tombent, le pouvoir change de main, et l'histoire, celle du village ou celle de ses habitants, prend un autre tournant.

Qu'il est beau, ce texte d'Amin Maalouf : l'écriture est évocatrice, poétique, sensitive, et je me suis reprise à lire plusieurs fois un même paragraphe juste pour la beauté des sons, des images et des associations qu'il propose. Je me suis laissée portée en douceur par cette histoire belle et triste. J'ai été séduite par Lamia la belle, j'ai mis mes pas dans ceux de Tanios, et je garde de cette lecture la certitude qu'il y a un rocher, dans le village de Kfaryabda, qui porte le nom d'un homme. Et qu'importe si c'est une légende, c'est le vieux Gébrayel qui le dit : « Les faits sont périssables, crois-moi, seule la légende reste, comme l'âme après le corps, ou comme le parfum dans le sillage d'une femme »
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Un chef d'oeuvre, pour moi !
Problématique possible : Pourquoi un gentil, un jeune homme éthique comme Tanios Maalouf resterait dans un pays où tout le monde se prend la tête ? Monter sur un rocher permet de voir plus loin !
« Thamar avait placé son trésor et sa vie entre les mains de Tanios, un inconnu. Il était sûr que jamais encore, elle n'avait agi de la sorte avec un homme. »
.
Drames, changements de pouvoir, amour, gloire et beauté, tout y est dans ce conte oriental qui situe le village de Tanios, Kfaryabda, au coeur de la Grande Histoire.
Amin Maalouf est tellement doué que le lecteur vit les événement de Kfaryabda au rythme du coeur de Tanios !
Tanios était le fils de la belle Lamia, d'après les ancêtres de ce village de Kfaryabda.
Le narrateur trouve le livre d'un moine qui parle de la disparition de Tanios en 1840.
Mais revenons au début.
Vers 1820, Lamia a 16 ans, elle est mariée à Gérios, l'intendant du cheikh du village, Francis, lui-même marié, mais « qui saute sur tout ce qui bouge ». Les femmes trouvent divers subterfuges pour ne pas se retrouver seules avec lui. Mais parfois c'est impossible. C'est ce qui arrive à Lamia. Quelques mois plus tard, son fils naît. Qui est le père ? Gérios ou Francis ?
.
A cette époque, le Liban, broyé entre deux grandes puissances, le Sultan ottoman d'une part, et le pouvoir égyptien. Il va subir la pression de ce dernier en la personne du Pacha Méhétmet Ali et ses sbires, dont certains investissent Kfaryabda. Et là, on passe de la légende de Tanios à la Grande Histoire.
Méhémet Ali a connu une immense popularité de son vivant en France et dans le reste de l'Europe.
Soldat ottoman d'origine albanaise, il devient le maître de l'Égypte après le fiasco de l'expédition de Bonaparte et modernise le pays autant que faire se peut, avec le concours de nombreux experts européens et en particulier français.

Côté village, Asma, fille de l'ancien intendant du cheikh Francis, l'ambitieux Roukoz, devient l'enjeu d'une lutte de conquête entre le brutal Raad, fils du cheikh qui vise l'argent de Roukoz, et Tanios qui a déjà tissé de sérieux liens amoureux avec Asma. Qui va l'emporter ? Raad ou Tanios ? Asma n'aura-t-elle pas son mot à dire ?
Finalement, le cheikh du village a un côté humain, ce n'est pas le cas du puissant émir de la ville voisine.
Quel salopard, cet émir !
.
J'ai préféré ce livre à « Léon l'Africain ». Très émouvant par le sang versé, ce chef d'oeuvre nous laisse la langue pendante, dans l'expectative par ses nombreux rebondissements jusqu'au bout !
«  Et Alors ? Et alors ?
– Eh ! Eh !...
Druzes, chrétiens, musulmans : le Liban est un melting-pot.
Amin Maalouf ne parle pas de la guerre civile de 1975, mais de celle qui opposa le Pacha d'Egypte au Sultan ottoman, et dans laquelle son pays fut engagé.... guerre arbitrée par l'Angleterre.
Comme Mouawad, Amin Maalouf quitte le Liban à cause de cette guerre civile.
.
« Pour tous les autres, tu es l'absent, mais je suis l'ami qui sait.
A leur insu, tu as couru sur le chemin du père meurtrier, vers la côte.
Elle t'attend, la fille au trésor, dans son île ; et ses cheveux ont toujours la couleur du soleil d'occident. »
Peut importe que Nader ait dit cela à Tanios près de son Rocher, ou Gébrayel l'ait évoqué au narrateur sur ce même Rocher, …
« Et là-bas, au loin, je voyais la mer, mon étroite parcelle de mer, étroite et longue vers l'horizon, comme une route. »
Comme Tanios sur son Rocher, lassé du conflit égypto-turc, comme le narrateur grimpé malgré l'interdit, sur le Rocher de Tanios, Amin Maalouf, lassé d'une guerre civile stupide, a sans-doute escaladé le Rocher de Tanios, et a suivi la mer, étroite parcelle de mer, étroite et longue vers l'horizon, comme une route …
.
Coup de coeur !
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Citations et extraits (126) Voir plus Ajouter une citation
Il faut dire qu'en ces années-là les chancelleries européennes étaient préoccupées par un évènement exceptionnel : Méhémet-Ali pacha, vice-roi d'Egypte, avait entrepris de bâtir en Orient, sur les décombres de l'Empire ottoman, une nouvelle puissance qui devait s'étendre des Balkans jusqu'aux sources du Nil, et contrôler la route des Indes.
De celà, les Anglais ne voulaient à aucun prix, et ils étaient prêts à tout pour l'empêcher. Les Français, en revanche, voyaient en Méhémet-Ali l'homme providentiel qui allait sortir l'Orient de sa léthargie, et bâtir une Egypte nouvelle en prenant justement la France pour modèle. Il avait fait venir des médecins français, des ingénieurs français, et il avait même nommé à l'état-major de son armée un ancien officier de Napoléon. Des utopistes français étaient allés vivre en Egypte dans l'espoir d'y bâtir la première société socialiste, porteurs de projets inouïs - tel celui de percer un canal de la Méditerranée jusqu'à la mer Rouge. Décidement, ce pacha avait tout pour plaire aux Français. Et puis, s'il irritait à ce point les Anglais, il ne pouvait être foncièrement mauvais. Et il n'était pas question de laisser Londres se défaire de lui. [...]
Lord Ponsonby s'était penché sur la carte, puis il avait placé son doigt à un endroit précis : c'est ici que l'empire de Méhémet-Ali se fera ou se défera, c'est ici que sera livré la bataille !
Car cet empire en voie de constitution avait deux ailes : l'une au nord - les Balkans et l'Asie Mineure; l'autre au Sud -L'Egypte et ses dépendances. Entre les deux, une seule liaison, par la longue route côtière qui allait de Gaza à Alexandrette, en passant par Haïfa, Acre, Saïda, Beyrouth, Tripoli, Lattaquieh. Il s'agit d'une bande de terre enserrée entre la mer et la Montagne. Si cette dernière échappait au contrôle du vice-roi, la route deviendrait impraticable, l'armé egyptienne serait coupée de ses arrières, le nouvel empire serait brisé en deux. Mort-né.
Et du jour au lendemain, toutes les chancelleries n'eurent plus d'yeux que pour ce coin de montagne. On n'avait jamais vu autant de missionnaires , de négociants, de peintres, de poètes, de médecins, de dames excentriques et d'amateurs de vieilles pierres. Les Montagnards étaient flattés. Et lorsqu'ils comprirent , un peu plus tard, que les Anglais et les Français se faisaient la guerre chez eux pour ne pas avoir à se battre directement entre eux, ils n'en furent que plus flattés encore. Privilège dévastateur, mais privilège quand même.
L'objectif des Anglais était clair : inciter la Montagne à se rebeller contre les Egyptiens; ce que ces derniers, avec l'appui de la France, s'efforçaient bien entendu d'éviter.
p103-104-105
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"Tubercule poilu" avait eu, ce jour-là, la grimace hautaine, mais il était ulcéré. Et il s'était promis de gagner l'affection de cette foule, avant longtemps, et par tous les moyens.
Il commença par abolir le baisemain, symbole de l'arrogance féodale. Puis il fit dire aux paysans que, jusqu'à la fin de l'année, il ne leur réclamerait plus la moindre piastre "pour leur donner le temps de se reprendre après les difficultés des dernières saisons"; s'il y avait des impôts à acquitter, il le ferait sur ses propres deniers.
[...] Certains hommes, toutefois, n'avaient voulu livrer ni leurs armes ni leurs deniers. On les appela frariyyé, "insoumis"....

p225 +233
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La parole du sage s’écoule dans la clarté. Mais de tout temps les hommes ont préféré boire l’eau qui jaillit des grottes les plus obscures.
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Jamais Tanios n'avait couché dans un lit. [...] Très vite, cependant, il s'y était accoutumé, au point de se demander comment il pourrait à nouveau dormir à même le sol, dans la peur constante des serpents, des scorpions sous la couverture, du blond lézard boudraïss à la morsure brûlante, et surtout du pire fléau de tous, la terreur de son enfance, la "mère quarante-quatre", autrement dit le mille-pattes, dont on disait qu'il se faufilait dans l'oreille du dormeur pour aller s'agripper au cerveau !
p130
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Lorsqu' un cataclysme se produit, moi je pense bien sûr aux gens et à leurs souffrances mais je tremble tout autant pour les vestiges du temps passé (...) Ce sont aussi des fragments d' humanité, c'est justement cette part de nous que nous espérons immmortelle. Quel peintre voudrait survivre à ces oeuvres ?
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Amin Maalouf vous présente son ouvrage "Le labyrinthe des égarés" aux éditions Grasset. Entretien avec Christophe Lucet.
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