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Citations sur Les Echelles du Levant (54)

Essayez de nier que vous êtes un héros, vous garderez votre réputation intacte, et l'on vous créditera, en plus, de la modestie. Qui serait, justement, à ce qu'on dit, la vertu suprême des héros.
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La lâcheté est sans doute méprisable, elle appartient néanmoins au règne de la vie. Elle est un instrument de survie, comme la résignation.
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Et la soupe arrive, fumante. Je la hume. Je prends la première cuillerée. Des lentilles, en effet, mais pas n'importe lesquelles, des lentilles au cumin! Saupoudrées de cumin, en abondance, comme chez nous. Etrange, je me dis. Se pourrait-il que cela fasse partie des recettes lyonnaises? Non, ce goût ne trompe pas, je sais parfaitement d'où il vient. J'ai envie d'interroger le patron. Je m'apprête à l'appeler, puis je me ravise. Que pourrais-je lui dire? Que j'ai retrouvé dans sa soupe les saveurs de mon pays?
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Essayez de nier que vous êtes un héros, vous garderez votre réputation intacte, et l'on vous créditera, en plus, de la modestie. Qui serait, justement, à ce qu'on dit, la vertu suprême des héros.
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Il y avait chez [mon père] un profond mépris pour cette attitude, très répandue au Levant, qui prétend "ménager" les susceptibilités et les appartenances ; cette attitude qui consiste par exemple à chuchoter à ses invités : « Attention, Untel est juif !», «Untel est chrétien !», « Untel est musulman !» Alors les uns et les autres s'efforcent de censurer leurs propos habituels, ceux que l'on prononce lorsqu'on est "entre nous", pour débiter les banalités mielleuses qui sont censées refléter le respect qu'on a pour l'autre, et qui ne reflètent en réalité que le mépris et l'éloignement. Comme si l'on appartenait à des espèces différentes.

Et si ces deux hommes qu'il avait placés l'un près de l'autre s'étripaient ? Tant pis, c'est qu'ils méritaient de s'étriper, un point c'est tout. Lui, son devoir, c'était de les traiter en humains, embarqués en fin de compte dans la même vaste aventure. S'ils ne s'en montraient pas dignes, tant pis pour eux.
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J'ai eu l'occasion d'écouter, il y a quelques jours, à Paris, un débat à la radio entre un juif et un arabe, et je vous avoue que cela m'a choqué. Cette idée de mettre face à face des personnes qui parlent chacune au nom de sa tribu, qui rivalisent de mauvaise foi et d'habilité gratuite, oui, cela me choque et me dégoute. Je trouve ces duels grossiers, barbares, de mauvais goût, et j'ajouterais, parceque c'est la toute la différence : inélégants.
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D'après mes notes, je l'avais rencontré un mercredi. Le lendemain matin, dès neuf heures, nous étions dans sa chambre d'hôtel, étroite mais haute de plafond, sur les murs une étoffe couleur d'herbe semée de marguerites plates; étrange gazon vertical...
Il m'invita à m'asseoir sur l'unique fauteuil, préférant quant à lui arpenter la pièce.
- De quoi voudriez-vous que nous parlions en premier? demanda-t-il.
- Le plus simple serait de commencer par le commencement. Votre naissance...
Il déambula deux bonnes minutes en silence. Puis répondit par une question.
- Etes-vous certain que la vie d'un homme commence à la naissance?
Il n'attendait pas de réponse. C'était seulement une manière d'introduire son récit. Je lui laissai donc la parole, me promettant d'intervenir le moins souvent possible.

Ma vie a commencé, dit-il, un demi-siècle avant ma naissance, dans une chambre que je n'ai jamais visitée, sur les rives du Bosphore. Un drame s'est produit, un cri a retenti, une onde de folie s'est propagée, qui ne devait plus s'interrompre. Si bien qu'à ma venue au monde, ma vie était déjà largement entamée.
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...j'imagine qu'elle avait dû s'excuser et faire cent mimiques avant d'oser s'immiscer dans ce qui ne la regardais pas, sa vie.
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La lâcheté est sans doute méprisable, elle appartient néanmoins au règne de la vie. Elle est un instrument de survie, comme la résignation.
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ils sont maintenant l'un contre l'autre, collés.Ils secouent leurs têtes de la même manière, à l'unisson, comme pour faire honte au destin qui les a séparés. Ils se tiennent avec rage. je crois qu'ils ne se sont presque rien dit encore, et qu'ils pleurent. je sens mes propres lèvres qui tremblent.
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