AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782253144243
253 pages
Le Livre de Poche (01/04/1998)
3.99/5   649 notes
Résumé :
"Echelles du Levant", c’est le nom qu’on donnait autrefois à ce chapelet de cités marchandes par lesquelles les voyageurs d’Europe accédaient à l’Orient. Lieux de brassage, univers précaires que l’Histoire avait lentement façonnés avant de les démolir.

Le héros de ce roman, Ossyane, est l’un de ces hommes au destin détourné. De l’agonie de l’Empire Ottoman aux deux guerres mondiales et aux tragédies qui, aujourd’hui encore, déchirent le Proche-Orient,... >Voir plus
Que lire après Les Echelles du LevantVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (54) Voir plus Ajouter une critique
3,99

sur 649 notes
5
24 avis
4
18 avis
3
5 avis
2
1 avis
1
0 avis
Je ne saurais que vous conseiller ce roman qui m'a ému. Amin Maalouf que j'apprécie tant, fait encore preuve de brio. C'est délicat, pudique et en même temps, entier. C'est l'histoire d'un homme raconté par un autre. Ossyane est pris dans les tourments de son époque. Né en Turquie, il grandit dans une atmosphère de liberté. Elevé par un père qui prône la tolérance et la rébellion, il entame ensuite des études en France pour échapper à son emprise. Nous sommes en 1940, la guerre éclate et Ossyane s'engage dans la résistance. Il tombe amoureux, retourne au pays avec une étiquette qui le dérange, celle du héros et son histoire ne fait que commencer… Voilà un parcours extraordinaire qui n'en reste pas moins simple et digne. Espoirs de la jeunesse, relations père/fils, les hasards de la vie qui nous construisent, la résignation face à l'adversité sont autant de thèmes qui fleurissent entre les pages. L'amour, aussi. Une très belle histoire d'amour d'ailleurs.
Mon seul regret ? Malgré que l'auteur ait réussi à insuffler autant de force en peu de pages (le roman n'en fait « que » 250), j'aurais tellement aimé rester encore un peu avec Ossyane…
Commenter  J’apprécie          553
Ce livre était dans ma liste des "à lire" depuis que j'avais lu une critique sur Babelio, critique qui m'a donné envie de découvrir cette histoire.
Nous y découvrons l'histoire racontée d'une vieil homme à un jeune homme. Son histoire... L'histoire de sa vie telle qu'il la ressent, tel qu'il s'en souvient.
Mélange de cultures, va-et-vient entre différents pays, durant le 20ème siècle entre l'Orient et l'Europe.
Je me suis laissée guidée par le témoignage de cet homme, curieuse de connaître sa vie, sa destinée.
Légèrement déçue de ne pas entrer plus intensément dans cette vie, on reste dans un témoignage relativement superficiel. Mais l'histoire est bien contée.
La fin ? Chacun y verra ce qu'il désire y voir...
Commenter  J’apprécie          420
Un titre qui invite au voyage, un auteur qui me donne à chacune de mes lecture un plaisir différent...la certitude de passer de belles heures de lecture. Il n'en fallait pas plus pour me tenter..
Un jeune homme amoureux d'histoire reconnait sur un trottoir parisien le regard d'un homme dont la photo figurait dans la partie "Libération de Paris"d'un de se livres d'histoire ...L'homme était alors bien plus jeune...il cherche sa voie sur un plan, le jeune homme le renseigne, l'accompagne...
L'homme n'est pas banal : ancien résistant, il cherche à parcourir les trente-neuf rues ou avenues parisiennes qui portent le nom de héros de la Résistance décédés lors de la Libération de Paris...ses amis
L'amoureux d'histoire demande à celui qui a participé à l'Histoire de raconter sa vie. Il s'appelle Ossyane, ce qui veut dire rébellion, insoumission. Un prénom qui le définit si bien.
Réticent, l'homme accepte de raconter son histoire....c'est le début de quelques veillées de souvenirs, il a trois jours à passer à Paris, trois jours d'attente avant un rendez-vous
Je laisse à chacun le plaisir de ce voyage dans l'Orient qui va de la Turquie au Liban en passant par Israël ...Un voyage dans le temps qui va nous transporter du 19ème siècle dans des familles royales turques, au génocide arménien, en passant par les guerres contemporaines du Liban et l'occupation allemande, la difficile construction d'Israël..
Un grand roman d'amours, roman d'amour d'un homme pour son pays, sans aucun doute l'Amour et la nostalgie de l'auteur pour son pays, roman d'amour filial et d'admiration d'un fils pour son père, un fonds autobiographique sans aucun doute, mais aussi roman d'amour entre un homme de culture musulmane et une jeune femme juive, sans la mièvrerie habituelle qu'on trouve souvent dans cette littérature, ...et aussi roman d'un autre homme qui toute sa vie manqua d'amour
Un roman sur l'Amour qui permettrait de résoudre bien des conflits générationnels, familiaux, culturels, ethniques, religieux...l'amour d'un sage pour la paix.
Un message de Paix
Je n'en dirai pas plus.
Chaque lecture d'Amin Maalouf est une découverte; chacune nous interroge, et toutes apportent la certitude de longues heures de plaisir
Je n'ai pas fini de vous en parler ...

Lien : http://mesbelleslectures.com..
Commenter  J’apprécie          291
Le narrateur, immigré libanais, rencontre à Paris un de ses compatriotes, un peu égaré dans la ville. Après quelques échanges, le voyageur lui confie qu'il a un rendez-vous important dans quelques jours, et accepte de lui raconter son histoire jusqu'à cette date.

Ossyane est le petit-fils du dernier empereur ottoman. Élevé selon les méthodes de son père, qui a conservé ses habitudes de prince et voit en son fils un futur grand révolutionnaire, il est choyé, baigné dans les arts, instruit par les meilleurs précepteurs, mais écrasé par ce qu'on attend de lui.

Ossyane se retrouve, bien malgré lui, au point de rencontre de tous les conflits du vingtième siècle : son père est turc et sa mère arménienne au moment du génocide ; quand la seconde guerre mondiale éclate pendant ses études à Montpellier, il se retrouve enrôlé dans la Résistance un peu par hasard ; et il épousera une juive quelques mois avant le premier conflit qui opposera Israël aux pays arabes environnants.

L'amour contrarié par L Histoire, un hymne au respect mutuel, ce livre possède tous les ingrédients pour une lecture agréable, mais il m'a tout de même manqué un petit quelque chose, je ne me suis jamais vraiment senti proche du héros principal.
Commenter  J’apprécie          280
Le titre "Les échelles du levant" évoquent une envie de voyage. Envie de voguer en méditerranée à la recherche de ports mystérieux dans des pays tout autant mystérieux. Envie de senteurs, de couleurs. C'est bien là bas que nous amène Amin Maalouf, mais pas dans une époque si ancienne : l'histoire commence au début du XXème pour se finir avec ce même siècle.  Ossyane nous raconte sa vie. Issue d'une famille pas ordinaire et ayant grandis et vécu dans les pays de l'ancien empire ottoman. Ossyane a beaucoup vécu, il a habité en France, il a participé à l'histoire et à été happé par elle. 
Rien qu'avec tous ces ingrédients il y à de quoi faire une bonne histoire. Mais en plus il y a bien sur l'amour. Souvent en filigrane dans le récit mais cela n'enlève rien au merveilleux, à la force et à la conviction de cette amour.
Ossyane commence sa vie dans une famille quasi mythique, la continue en devenant héros, pour finir par ressusciter grâce à l'amour. 
Commenter  J’apprécie          260

Citations et extraits (54) Voir plus Ajouter une citation
Il y avait chez [mon père] un profond mépris pour cette attitude, très répandue au Levant, qui prétend "ménager" les susceptibilités et les appartenances ; cette attitude qui consiste par exemple à chuchoter à ses invités : « Attention, Untel est juif !», «Untel est chrétien !», « Untel est musulman !» Alors les uns et les autres s'efforcent de censurer leurs propos habituels, ceux que l'on prononce lorsqu'on est "entre nous", pour débiter les banalités mielleuses qui sont censées refléter le respect qu'on a pour l'autre, et qui ne reflètent en réalité que le mépris et l'éloignement. Comme si l'on appartenait à des espèces différentes.

Et si ces deux hommes qu'il avait placés l'un près de l'autre s'étripaient ? Tant pis, c'est qu'ils méritaient de s'étriper, un point c'est tout. Lui, son devoir, c'était de les traiter en humains, embarqués en fin de compte dans la même vaste aventure. S'ils ne s'en montraient pas dignes, tant pis pour eux.
Commenter  J’apprécie          190
D'après mes notes, je l'avais rencontré un mercredi. Le lendemain matin, dès neuf heures, nous étions dans sa chambre d'hôtel, étroite mais haute de plafond, sur les murs une étoffe couleur d'herbe semée de marguerites plates; étrange gazon vertical...
Il m'invita à m'asseoir sur l'unique fauteuil, préférant quant à lui arpenter la pièce.
- De quoi voudriez-vous que nous parlions en premier? demanda-t-il.
- Le plus simple serait de commencer par le commencement. Votre naissance...
Il déambula deux bonnes minutes en silence. Puis répondit par une question.
- Etes-vous certain que la vie d'un homme commence à la naissance?
Il n'attendait pas de réponse. C'était seulement une manière d'introduire son récit. Je lui laissai donc la parole, me promettant d'intervenir le moins souvent possible.

Ma vie a commencé, dit-il, un demi-siècle avant ma naissance, dans une chambre que je n'ai jamais visitée, sur les rives du Bosphore. Un drame s'est produit, un cri a retenti, une onde de folie s'est propagée, qui ne devait plus s'interrompre. Si bien qu'à ma venue au monde, ma vie était déjà largement entamée.
Commenter  J’apprécie          150
Qu’on imagine la scène : d’un côté Mahmoud, fils d’une grande famille musulmane de Haïfa, qui avait dû quitter sa ville à cause de la tension qui y régnait entre Arabes et Juifs, et qui pressentait déjà qu’il ne pourrait probablement plus y retourner , de l’autre côté Stefan, juif d’Europe centrale, venu précisément s’installer dans cette même ville , tous deux proches parents des nouveaux mariés …
J’avais décidé de me borner aux présentations les plus sommaires. Mahmoud Carmali, mon beau-frère. Stefan Temerles, l’oncle de Clara. Ils se sont serré la main.
Alors mon père a dit à voix haute, en français :
»Vous avez quelque chose en commun. Mahmoud est de Haïfa. Et l’oncle de notre belle-fille habite justement à Haïfa. »
Un regard échangé entre Clara et moi. Nous nous tenions par la main, comme pour mieux affronter la bourrasque.
- Asseyez-vous tout près, a poursuivi mon père, vous avez certainement des choses à vous dire.
Il insistait, n’est-ce pas à Mais ne pensez surtout pas que c’était par inadvertance ou par manque de tact. Plutôt par défi, en un sens, par esprit de bravade. Il y avait chez lui un profond mépris pour cette attitude, très répandu au Levant, qui prétend « ménager » les susceptibilités et les appartenances , cette attitude qui consiste par exemple à chuchoter à ses invités :
- Attention, Untel est juif , Untel est chrétien , Untel est musulman !
Alors les uns et les autres s’efforcent de censurer leurs propos habituels, ceux que l’on prononce lorsque l’on est « entre nous », pour débiter les banalités mielleuses qui sont censées refléter les respect que l’on a pour l’autre, et qui ne reflètent en réalité que le mépris et l’éloignement. Comme si l’on appartenait à des espèces différentes.
Et si ces deux hommes qu’il avait placé l’un près de l’autre s’étripaient à Tant pis, c’est qu’ils méritaient de s’étriper, un point c’est tout. Lui, son devoir, c’était de les traiter en humains, embarqués en fin de compte dans la même vaste aventure. S’ils ne s’en montraient pas dignes, tant pis pour eux. Et si, à cause de cela, la fête en était perturbée à Tant pis encore, c’est que nous ne méritions pas une telle fête !
Commenter  J’apprécie          50
Et la soupe arrive, fumante. Je la hume. Je prends la première cuillerée. Des lentilles, en effet, mais pas n'importe lesquelles, des lentilles au cumin! Saupoudrées de cumin, en abondance, comme chez nous. Etrange, je me dis. Se pourrait-il que cela fasse partie des recettes lyonnaises? Non, ce goût ne trompe pas, je sais parfaitement d'où il vient. J'ai envie d'interroger le patron. Je m'apprête à l'appeler, puis je me ravise. Que pourrais-je lui dire? Que j'ai retrouvé dans sa soupe les saveurs de mon pays?
Commenter  J’apprécie          220
Cette histoire ne m'appartient pas, elle raconte la vie d'un autre. Avec ses propres mots, que j'ai seulement agencés quand ils m'ont paru manquer de clarté et de cohérence. Avec ses propres vérités, qui valent ce que valent toutes les vérités.
M'aurait-il menti quelquefois? Je l'ignore. Pas sur elle, en tout cas, pas sur la femme qu'il a aimée, pas sur leurs rencontres, leurs égarements, leurs croyances, leurs désillusions; de cela j'ai la preuve. Mais sur ses propres motivations à chaque étape de sa vie, sur sa famille si peu commune, sur cette étrange marée de sa raison - je veux dire ces flux et reflux incessants de la folie à la sagesse, de la sagesse à la folie -, il est possible qu'il ne m'ait pas tout dit. Cependant, je le pense de bonne foi. Mal assuré sans doute dans sa mémoire comme dans son jugement, je veux bien l'admettre. Mais constamment de bonne foi.
C'est à Paris que je l'ai croisé, pur hasard, dans une rame de métro, en juin 1976. Je me souviens d'avoir murmuré : "C'est lui!" Il m'avait fallu quelques secondes à peine pour le reconnaître.
Je ne l'avais jamais rencontré jusque-là, ni entendu son nom. J'avais seulement vu une image de lui dans un livre, des années plus tôt. Ce n'était pas un homme illustre. Enfin si, en un sens il l'était, puisqu'il avait sa photo dans mon manuel d'histoire. Mais il ne s'agissait pas du portrait d'un grand personnage avec son nom inscrit dessous. La photo montrait une foule rassemblée sur un quai; à l'arrière-plan un paquebot qui emplissait l'horizon, sauf pour un carré de ciel; la légende disait que pendant la Seconde Guerre, quelques hommes du Vieux Pays étaient allés se battre, en Europe, dans les rangs de la Résistance, et qu'à leur retour, ils avaient été accueillis en héros.
De fait, au milieu de la foule, sur le quai, il y avait une tête de jeune homme ébloui. Les cheveux clairs, les traits lisses, un peu enfantins, le cou tendu sur le côté, comme s'il venait de recevoir à l'instant cette guirlande qui l'ornait.
Que d'heures j'avais passées à contempler cette image!
Commenter  J’apprécie          40

Videos de Amin Maalouf (61) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Amin Maalouf
Amin Maalouf vous présente son ouvrage "Le labyrinthe des égarés" aux éditions Grasset. Entretien avec Christophe Lucet.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2919512/amin-maalouf-le-labyrinthe-des-egares-l-occident-et-ses-adversaires
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Linkedin : https://www.linkedin.com/in/votre-libraire-mollat/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Vimeo : https://vimeo.com/mollat
+ Lire la suite
autres livres classés : libanVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (1604) Voir plus



Quiz Voir plus

Quel est le bon titre des livres de Amin Maalouf

Léon l’... ?

Africain
Asiatique
Américain
Européen

5 questions
56 lecteurs ont répondu
Thème : Amin MaaloufCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..