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EAN : 9782246802198
320 pages
Grasset (31/08/2016)
3.62/5   54 notes
Résumé :
Né au Congo, partageant son temps entre la Californie où il enseigne comme professeur de littérature à UCLA (University of California – Los Angeles), Paris où il a fini ses études, et le monde qu’il parcourt pour présenter ses livres, Alain Mabanckou est un auteur en langue française pour qui sa langue n’est pas enfermée dans le carré français. Loin de là, elle est parlée dans le monde entier par les gens les plus passionnants et les plus inattendus.
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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Ooooh, la belle verte !
Et le bouquet final !
Les yeux encore pétillants de ces bulles de champagne du Nouvel An, et la tête qui me tourne légèrement après ce feu d'artifice, je me demande, devant mon écran, ce livre tendrement refermé : comment partager mon éblouissement ?

C'est le cadeau d'une personne rencontrée de longue date et devenue amie. Une personne comme celles qui peuplent le monde est mon langage, sauf qu'elle n'écrit pas. En général, nous parlons peu. Elle me connaît bien, sait mon aversion pour les mondanités, mon dédain pour les conversations qui se veulent brillantes. Elle joue du piano et du violoncelle, alors quand elle me souffle tout bas : "c'est parfois bien de lire quelque chose de différent" en m'offrant ce livre avec doigté le jour de l'an ...

Je lis rarement des autobiographies, je ne suis pas dans la recherche de phrases à placer, de noms à glisser en références. Lorsque je cherche ce livre sur Babelio, je tape de tête le monde est mon manège ;) quant au nom de l'auteur il me faut regarder sur la couverture : Mabanckou. Un casse tête. C'est vrai, je m'intéresse trop peu aux gens. C'est pourquoi ce livre et moi sommes vraiment aux antipodes. Il me faudra sortir de moi-même pour aller à sa rencontre.

Elle ne me l'a pas offert pour me changer ou pour que j'aime ce qu'elle aime. Juste le plaisir de me faire découvrir ce vers quoi il ne manquait que le petit coup de pouce d'une main amie et attentive. Des très nombreux écrivains cités par Alain Mabanckou, pour la plupart exilés, j'en connais moins que les doigts d'une main d'un menuisier.^^ Pour dire combien nous sommes opposés, j'ai eu, moi aussi, l'occasion de devenir un nomade du monde après une expatriation enrichissante de deux ans, j'ai fermé les portes à l'opportunité de la prolonger dans un autre endroit. C'est un choix déchirant entre verticalité et horizontalité. Tous deux autant honorables.

Ainsi alors que tous mes aprioris jouaient largement en sa défaveur et que j'avais déjà pris en note au tout début d'une impulsion "littérature archipelante vs. (in)continentale", voyez l'esprit, j'ai rapidement été emporté et me suis laissé bercer dans cette pirogue, malgré mon effroi premier en voyant défiler, paysages, personnages, situations inconnues. Car voici ce qui m'a ébloui, derrière les mots qui comptent peu, derrière les phrases qu'il faut savoir retourner, au-delà du texte, dans le souffle qui passe à travers les blancs et les interlignes, Alain Mabanckou m'a fait toucher la fraternité. C'est simplement, avec légèreté qu'il présente ses collègues, ses modèles et finalement ses amis. Sans chichis, ni tralalas.

Et donc je me réjouis de vous annoncer qu'en ce très célèbre jour de mon anniversaire, par ce livre, Alain Mabanckou, et tous les auteurs issus du "mouvement de la négritude" viennent rien moins que de positivement changer mon image de la France et de son rayonnement dans le monde par et à travers la littérature francophone. Jusqu'à présent elle se résumait par le "C'est ça la France ! suivi d'un cataclop, cataclop prononcé par de Funes dans Rabbi Jacob." Rien à voir non plus avec cet Etat-nation et ce replis sur soi dont d'aucune fait tant tapage. Une France ouverte, phare pour le monde. Il a tellement besoin que vive ce slogan en trois mots qui pour l'instant prennent l'eau de toutes parts aux frontons de vos mairies et dont les deux premiers n'existent que par la force du troisième.

FRATERNITÉ en filigrane et en lettres de feu voilà ce que j'ai lu, voilà ce m'a chauffé le coeur, voilà ce qui me rend l'espoir en l'intelligence humaine. Voilà l'idée de la France. Voilà l'espérance. Outre les magnifiques extraits et les découvertes littéraires, voilà donc ce qui m'a ému au point que sans raison j'entre en totale résonance car comme dit si bien l'auteur dans son post-scriptum : "le livre le plus réussi est celui qui plonge au coeur même de la fragilité de l'écrivain en tant qu'être humain." p.301
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Un vrai coup de coeur en direct lorsque j'ai eu le plaisir d'écouter à la médiathèque de ma ville, cet écrivain, à l'automne 2013. Sa verve, sa bonne humeur, sa joie de vivre, son humour, son amour des autres, de la littérature et de la langue d'expression française ont été des plus communicatifs... Après cette rencontre, j'ai lu plusieurs écrits de lui... [ "Mémoires de porc-épic, Lumières de Pointe-Noire, et le Sanglot de
l'homme noir"], et lorsque tout récemment , j'ai aperçu sur les tables des librairies, cette nouvelle publication au titre si enjôleur, je n'ai pu résister...

Je l'ai dévoré, et comme je le dis si fréquemment, j'ai une sympathie démesurée pour les livres qui mènent à d'autres livres...Que du bonheur que cette lecture de la rentrée; l'impression d'être en compagnie d'un ami qui nous fait partager ses enthousiasmes, ses coups de coeur , qui converse avec nous , lecteurs, avec le plus grand naturel...

Il narre ses rencontres célèbres ou anonymes, nous offre ses admirations littéraires inconditionnelles pour (et la liste n'est pas complète !!) :
_-Le Clézio
- Edouard Glissant
-Soni Lalou Tansi
-Gary Victor
-Le romancier congolais, Henri Lopes
-Camara Laye
-Mongo Beti
-Dany Laferrière
-La romancière africaine d'expression française, Bessora
-l'auteur malgache, Jean-Joseph Rabearivelo
-Jacques Rabemananjara
-Aminata Sow fall
-L'auteur marocain, Rachid O.
-Ernesto Sabato
-L'écrivain cubain, Leonardo Padura
- L'écrivain cubain, José Lezam Lima
-Jean Metellus, etc.

Ce livre et l'état d'esprit de cet écrivain ne sont que du bonheur ... cet ouvrage ouvre les horizons, se trouve toujours dans la bienveillance, la curiosité, la tolérance, et cela rend tout plus léger, plus lumineux... Plus tous ces auteurs de tous les coins du monde, d'expression française à découvrir, qui nous donnent "à lire et à réfléchir", sur la littérature, le pouvoir des mots et la fraternité...

Je ne peux résister à la tentation de transcrire un extrait de la présentation de l'auteur quant à cet écrit: " j'ai choisi depuis longtemps de ne pas m'enfermer, de ne pas considérer les choses de manière figée, mais de prêter plutôt l'oreille à la rumeur du monde.
je ne suis pas devenu écrivain parce que j'ai quitté mon pays natal. En revanche, j'ai posé un autre regard sur celui-ci une fois que je m'en suis éloigné. (...)

Le déplacement a contribué à renforcer en moi cette inquiétude qui fonde à mes yeux toute démarche de création: on écrit peut-être parce que "quelque chose ne tourne pas rond", parce qu'on voudrait remuer les montagnes ou introduire un éléphant dans le chat d'une aiguille. L'écriture devient alors un enracinement, un appel dans la nuit et une oreille tendue vers l'horizon..."
(p. 11)

Un grand moment de voyage et d'hommage à la littérature mondiale
d'expression française... qui m'a fait faire des nouvelles rencontres d'auteurs,dont j'ignorais jusqu'au nom...Inutile de dire la hauteur démultipliée de ma PAL , avec cette nouvelle lecture !!!




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Quel plaisir de retrouver Dany Laferrière dans sa maison à Montréal, auprès de sa femme qui apparemment ne manque pas de caractère! Ou d'écouter Le Clézio, grand voyageur érudit, passer du coq à l'âne en se promenant avec Mabanckou! Celui-ci a choisi de nous parler de ces auteurs qu'il aime ou admire, qu'il a rencontré au gré des festivals et salons du livre et qu'il a écouté, interrogé et enregistré. Outre les auteurs francophones les plus connus, il nous présente également ceux qui ont fait l'Afrique d'hier et d'aujourd'hui comme l'incroyable Sony Labou Tansi, Bessora la jeune écrivaine bien ancrée dans son siècle, Sow Fall, sénégalaise, mais aussi Gary Victor, autre auteur haïtien, et les cubains Eduardo Manet et Zoé Valdès. Tous ces auteurs que je suis impatiente de lire maintenant, tous si différents, ayant choisi le français pour s'exprimer, écrire leur(s) pays, leur(s) vie(s) dans le monde.
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Le monde est mon langage Alain Mabanckou Grasset ( 318 pages- 19€)

Le titre de l'essai n'étonnera pas celui qui connaît le globe trotter qu'est Alain Mabanckou : éminence à la carrure internationale, ô combien médiatique. Il sait faire rayonner la langue française tout autant que la littérature africaine.

La carte qui ouvre cette «  autobiographie capricieuse » permet de situer tous les endroits mentionnés dont le Congo «  cordon ombilical », la France «  patrie d'adoption » et l'Amérique où il enseigne ( UCLA).

Il voyage d'un état à l'autre, à l'écoute des rumeurs du monde, croise ses pairs.
Ici un colloque, une table ronde, là une présidence de salon. En 2018, directeur artistique du festival Atlantide à Nantes . Les amitiés se tissent et se multiplient.

Chacune des villes est associée à des êtres marquants. Les lieux fécondent l'esprit.

Paris est donc pour Alain Mabanckou lié à Le Clézio, figure tutélaire. Il adresse un exercice d'admiration à cet homme lauréat du Prix Nobel 2008, «  aux connaissances inépuisables ». Il nous plonge dans ses romans. Il évoque leur correspondance ,se résumant parfois à laconiques messages, se remémore leur conversation au Jardin du Luxembourg lors d'un vol retour de Bruxelles.Mais les voyages, les jetlags épuisent, et parfois le globe trotter s'endort en pleine conférence !

C'est aussi au cours d'un séjour en Guadeloupe qu'il fit plus ample connaissance avec Edouardo Manet,Franco-Cubain,et enregistra une interview pendant le vol de retour.
Alain Mabanckou déclare apprécier avoir un document sonore d'un auteur avec qui il a des affinités. «  On appartient à la langue dans laquelle on écrit » , selon Makine.

Paris, c'est aussi son tailleur,styliste de Château- rouge, fervent défenseur de la poésie. A l'heure où la tenue des politiques est source de polémiques, savoir que «  Jocelyn le Bachelor », féru de poésie, habille aussi des politiques, ça interroge !
On connaît l'élégance du sapeur Alain Mabanckou , son goût pour les couleurs. N'a-t-il pas persuadé Augustin Trapenard à venir se faire relooker chez «  Jocelyn » ?
Dans le chapitre final, il rappelle l'origine de la Sape , déjà mentionnée dans des romans précédents : Société des ambianceurs et des personnes élégantes.

A Pointe-Noire, le romancier revisite son enfance, convoque sa famille, les âmes disparues et évoque la genèse de son roman : Lumières de Pointe-Noire.

Un saut à Montréal pour retrouver son ami académicien, son complice Dany Laferrière, exilé de Haïti, qu'il soumet à une interview. Il se remémore leur première rencontre. Depuis, leurs routes se croisent souvent, comme en Italie et ils ont tissé une amitié exceptionnelle. Avant d'aborder les ouvrages de son confrère, Alain Mabanckou brosse un portait du cuisinier, en train de préparer « une ratatouille d'aubergines au riz noir », et nous fait saliver quand ,lui, prépare un « poulet batéké ».
Il retranscrit un entretien autour de l'écriture. Comme beaucoup, il confesse avoir été abusé par l'un de ses titres provocateurs ! Ceux qui ont lu L'énigme du retour , «  livre de la Renaissance » savent combien ce roman est « comme un chant de rédemption ».
A Londres, c'est une aventure inédite qui l'attendait : écrire une nouvelle , en 48 heures, dans un «  refuge conradien », perché sur les toits.

Il nous embarque aussi en Egypte, à La Nouvelle Orléans, au Cameroum. A chaque destination, le lecteur découvre une pléiade d'auteurs.

Dans le chapitre du Caire, Alain Mabanckou a inséré un échange épistolaire avec Jean-Baptiste Matingou autour de la poésie. Ce dernier déplore la «  désaffection pour la poésie », son aîné lui prouve au contraire qu'elle est «  prolifique ».Elle a pris un autre visage. Il convoque des poètes de renom : le malgache Jean-Luc Raharimanana, le Polonais Julien Tuwim, le Marocain Abdellatif Laâbi, les haïtiens René Depestre et Jean Méttelus et maints autres. Des voix qui soutiennent ardemment la poésie.

L'auteur rend hommage, avec beaucoup de déférence, à de nombreux écrivains.
Parmi eux, ceux qu'il a étudiés, comme Henry Lopez, qu'il appelle «  Doyen », qui, grâce à son chef d'oeuvre le pleurer-rire ( 1982), gagna « le rang de classique de la littérature africaine ». Ceux qu'il a lus, une vraie bibliothèque ambulante ! de toute évidence, Alain Mabanckou a bien retenu le conseil de son maître Sony Labou Tansi: «  Lire, beaucoup lire avant d'écrire ». On apprend l'origine du titre de son roman : «  Demain j'aurai vingt ans », emprunté au grand poète de Mpili (Congo).
Il se reporte à James Baldwin «  dès que l'Amérique tremble dans son âme ».
Les voix féminines ne sont pas oubliées. Citons la romancière Bessora ( Gabon et Suisse) « d'un humour et d'une ironie irrésistibles »,les Sénégalaises Aminata Sow Fall et Mariama Bâ, «  méconnues du lectorat français ».
A Marrakech, il évoque sa rencontre avec Douglas Kennedy, «  francophile » et nous avertit qu'il faut mieux éviter de l'aborder en anglais. Il retrace ses débuts (théâtre, journalisme) jusqu'à ce que la France l'adopte et commente son oeuvre.

Ceux qui collectionnent les citations seront comblés puisqu' elles précèdent chaque chapitre. On croise entr'autres les voix d' Eduardo Manet, Kateb Yacine, Édouard Glissant «  qui souffre encore d'une réputation d'élitisme », Metellus, Camara Laye.

Alain Mabanckou, écrivain, professeur, « géographe de la langue », nous offre un passionnant périple multi culturel, intensément riche, ouvert sur le monde, où les langues dialoguent, où l'humour de l'auteur ravit le lecteur.
Opus éclectique, constellé de souvenirs, de références littéraires, autant de pistes de lecture à explorer. Vingt escales pour un voyage captivant et enrichissant.
De notoriété internationale, l'auteur, «  oiseau migrateur », «  l'ambassadeur de la littérature d'expression française » est en lice pour le Man Booker Prize,
souhaitons lui bonne chance !
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Alain Mabanckou , professeur de littérature française est né au Congo et a fait une partie de ses études à Paris.

Aujourd'hui, il enseigne la langue française et la littérature africaine en français à l'université de Californie .

En toute modestie, il avoue que ses cours font salle comble et observe l'engouement évident pour la langue et la culture françaises en Californie.

Il se veut porteur d'espoir, refusant le pessimisme et se donne pour tâche la mise en lumière de la culture française: " je veux inscrire la France que j'aime dans le monde"

En véritable militant, il se décrit aussi comme étant "...l'amant le plus séducteur de la langue française "

Son livre, il le décrit comme étant " un tour du monde de la pensée et des émotions telles que la langue française les véhicule ".
Ainsi, nous invite t-il à cheminer au gré de rencontres très diverses avec des célébrités ( comme Le Clézio , Edouard Glissant ou Denis Laferrière entre autres ) ou avec de parfaits inconnus amoureux de la langue française ,nous livrant ainsi de passionnants portraits parfois bien émouvants.

Un ouvrage salutaire, optimiste dicté par la passion.
Une véritable déclaration d'amour à notre culture et notre langue .

Très belle rencontre donc.


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critiques presse (2)
NonFiction
15 mai 2017
Alain Mabanckou propose un tour du monde atypique des auteurs qui ont construit et son identité d’écrivain et ce qu’il nomme la « littérature d’expression française ».
Lire la critique sur le site : NonFiction
Telerama
07 décembre 2016
En ces temps de repli identitaire, il est bon de le constater : la littérature d'expression française est un monde, et sa richesse tient à l'échange entre les cultures.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
J' ai choisi depuis longtemps de ne pas m'enfermer, de ne pas considérer les choses de manière figée, mais de prêter plutôt l'oreille à la rumeur du monde.
je ne suis pas devenu écrivain parce que j'ai quitté mon pays natal. En revanche, j'ai posé un autre regard sur celui-ci une fois que je m'en suis éloigné. (...)

Le déplacement a contribué à renforcer en moi cette inquiétude qui fonde à mes yeux toute démarche de création: on écrit peut-être parce que "quelque chose ne tourne pas rond", parce qu'on voudrait remuer les montagnes ou introduire un éléphant dans le chat d'une aiguille. L'écriture devient alors un enracinement, un appel dans la nuit et une oreille tendue vers l'horizon...(p. 11)
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[Le Tunnel d'Ernesto Sabato]

Au-delà de ce qu'on pourrait prendre pour un simple "drame de la jalousie", Sabato se livrait à une réflexion sur la solitude de l'artiste . Albert Camus-qui salua le livre à sa parution- avait bien perçu "l'absurdité" de ce récit. Qu'est-ce que -le tunnel-sinon un être écartelé qui se mire, un dialogue intérieur très à la marge du "réalisme merveilleux" alors en vogue dans le paysage littéraire latino-américain. A la fable et au "merveilleux" déployés par plusieurs de ses contemporains, Sabato nous proposait plutôt un existentialisme glacé dans ce premier roman, d'emblée un véritable coup de maître. L'écriture très épurée convoquait sans cesse l'émotion du lecteur. (p. 190-191)
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Je considère les rencontres insolites, les lieux, les voyages, les auteurs et l'écriture comme un moyen de féconder un humanisme où l'imaginaire serait aussi bariolé que l'arc-en-ciel et nous pousserait à nous remettre en question. Le défi consiste à rapporter de nos différentes "appartenances" ce qui pourrait édifier positivement un destin commun et assumé. (p. 12-13)
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Dans le dernier paragraphe de ton courrier tu me demandes pourquoi j'écris, j'ai pris cette question comme un appel au secours. Un écrivain ne doit pas chercher à comprendre pourquoi il écrit, comme s'il cherchait des excuses pour se faire pardonner les audaces de sa vision du monde; t'es-tu par exemple demandé pourquoi tu marches ? Et lorsque tu marches , contrôles-tu tes pas ? L'écriture est une marche, sauf qu'on a une multitude de jambes, et on ne sait jamais à quelle destination on arrivera.. (p. 124)
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je lui fis comprendre que la littérature n'avait pas à attendre que nous reconnaissions son existence à travers les actions, les bons sentiments ou la dévotion des auteurs pour une cause, fût-elle la plus noble au monde. Il fut choqué lorsque j'avançai qu'il y avait dans l'histoire des Belles-Lettres des "salauds", des ingrats ou des misanthropes qui étaient néanmoins des génies littéraires. (p. 208)
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Si je vous dit le Crédit a voyagé : à quel écrivain, qui connaissait bien l'Afrique, pensez-vous ? le voyage… au bout de la nuit… Mort… à crédit…
« Verre cassé », d'Alain Mabanckou, c'est à lire en poche chez Points Seuil.
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