Un Capitaine de Volontaires est une nouvelle écrite au tout début du XXème siècle par l'un des plus grands écrivains brésiliens de tous les temps,
Joaquim Maria Machado de Assis et qui était à l'origine incluse dans un recueil intitulé : Relíquias da Casa Velha (qui doit signifier, d'après mes faibles lueurs en portugais, quelque chose comme " vieilles reliques domestiques " ou à peu près ; les lusophones me corrigeront au besoin).
C'est un format, un thème et une écriture qui conviendrait admirablement à un public d'âge du lycée. On y parle essentiellement d'amour et ce avec un parfum d'exotisme qui nous téléporte sans peine dans un univers sud-américain à la Corto Maltese ainsi qu'un je-ne-sais-quoi de grandeur d'âme d'une époque révolue. Bref, tout pour faire palpiter vos petits coeurs sensibles, mesdemoiselles.
La narration gravite autour de trois personnages, même s'il est fait mention de deux ou trois autres ; un homme de belle prestance, que l'auteur désigne pudiquement sous le titre de X***, une femme plus jeune, Maria, admirablement belle, qui vit maritalement avec ce dernier après avoir été mariée toute jeune, et enfin, le narrateur lui-même, Simão de Castro, ami commun des deux précédents.
C'est donc une magnétique montée en puissance du sentiment amoureux que
Machado de Assis nous dépeint entre le narrateur et cette belle et mystérieuse Maria et ce, en dépit même, du respect et de l'amour réciproque qu'il ont vis-à-vis de X*** qui suscite l'admiration de tous.
J'ai trouvé là-dedans un petit quelque chose à la
Stefan Zweig, pas désagréable même s'il y a peut-être un peu trop de beaux sentiments à mon goût, moi qui ai dépassé l'âge du lycée depuis des lustres. Mais, fait notable, cette nouvelle m'a fait me pencher sur un conflit dont j'ignorais tout jusqu'à présent, à savoir, la Guerre de la Triple Alliance.
Il s'agit de la plus grande guerre survenue jusqu'à ce jour en Amérique du sud depuis l'indépendance des différents pays constitutifs. Elle opposa dans la seconde moitié de la décennie 1860 le Paraguay, d'une part, à une coalition faite du Brésil, de l'Argentine et de l'Uruguay, d'autre part. Il en résulta une perte substantielle de territoire pour le Paraguay au bénéfice du Brésil et de l'Argentine.
En somme, une belle petite nouvelle, bien écrite, assez dépaysante et pour laquelle je remercie chaleureusement tant Babelio que les éditions La Découvrante et Les Arêtes qui m'ont permis de la découvrir dans le cadre de Masse Critique. Je rappelle enfin que tout ce que j'ai écrit n'est qu'un ressenti brut de lecture, donc le reflet d'une forte subjectivité, c'est-à-dire, bien peu de chose en vérité.