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Critique de Denis_76


Nicolas Machiavel ( 1469-1527 ), est un théoricien politique florentin ( Florence, que c'est beau ! )
Machiavel n'est pas, à ma grande surprise, machiavélique... sauf quand il cite des princes qui se créent une opposition pour venir écraser celle-ci, et se faire passer pour un héros au regard de son peuple.
Machiavel est synthétique : après une analyse des princes (gouvernants ) romains et italiens, il crée une sorte de système pour désigner la meilleure façon de gouverner.
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Quel dommage que le style soit très alambiqué, confus, et que de plus, je ne connaisse pas la politique de l'Italie du moyen-âge : une Italie très morcelée que convoitent Louis XII de France, Philippe d'Espagne, les Vénitiens, les Sforza de Milan, les Médicis, les Borgia... Oui, Rodrigo de Borja, Espagnol, transforme son nom en Borgia en Italie et devient le pape Alexandre VI, le licencieux.
Machiavel côtoie son fils César Borgia en 1502-1503, un des princes les plus cruels, qui assassine à tire-larigot, tout ce qui veut prendre sa place, couche avec sa soeur Lucrèce.... Enfin, le dernier pape auquel l'auteur fait allusion est carrément un guerrier et un conquérant : Jules II... !
La naissance de ce livre est étayée par le côtoiement de nombreux Grands dans sa fonction de légat, mais c'est César Borgia qui inspira, 10 ans après, Machiavel pour écrire le Prince, en 1513.
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Voici ce qui en ressort : les hommes sont mauvais, la cruauté ( et fermeté ) du Prince est nécessaire, sinon, il y a licence et rébellion du peuple, de l'armée : le prince est alors méprisé, haï, et à l'époque, il est souvent tué.
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Un prince peut être héréditaire ou nouveau (ce point est aussi analysé par La Boétie ) ;
il peut avoir de la fortune ( chance ), mais son libre-arbitre ( ses choix ) entrent en jeu : il peut être indolent, circonspect ou impétueux ;
il doit s'appuyer sur les lois, les armes et les exemples ;
il doit également s'appuyer sur ses soldats et son peuple.
Les soldats peuvent être des mercenaires, mais le prince a plus d'autorité sur une armée propre, une armée de son pays ;
et quand le prince est haï par son peuple, ça finit toujours mal pour le prince, ça me rappelle quelqu'un, présentement !
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Le dernier chapitre est attendrissant : Nicolas Machiavel demande, supplie le pape Léon X de tout faire pour unir l'Italie, ce pays convoité, déchiré et morcelé.
Je pense qu'il faudra attendre Cavour, au XIXè siècle, pour que sa prière se réalise.
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