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Jean Giono (Autre)Edmond Barincou (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070103232
1664 pages
Gallimard (30/12/1952)
4.43/5   14 notes
Résumé :
Ce volume contient les oeuvres suivantes :
Poésies et proses diverses : Les Décennales - L'Âne d'or - Capitoli - Chants de carnaval - Poésies diverses - Proses diverses. Théâtre : La Mandragore - Clizia. Oeuvres politiques : Le Prince - Discours sur la première décade de Tite-Live - L'Art de la guerre. Oeuvres historiques : Vie de Castruccio Castracani da Lucca - Histoires florentines - Nature de quelques citoyens de Florence - Lettres familières. Traduit d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
La Mandragore


Clizia


Le Prince
Selon le titre original, de principatibus, l'ouvrage traite des principautés, qui sont les états gouvernés par des princes; et non des républiques, ces dernières étant longuement abordées par Machiavel dans le deuxième de ses grandes oeuvres politiques le Discours sur la première décade de Tite-Live.
de principatibus présente, en les justifiant par des exemples contemporains ou tirés de l'antiquité, les règles et conditions qu'un prince accédant nouvellement à une principauté doit respecter pour fonder sainement un nouvel état et s'y maintenir, en distinguant les différents modes d'accession et types de principautés.

Court comme un bréviaire (80 pages dans l'édition de la bibliothèque de la Pléiade), bien construit, reflétant une pensée remarquablement claire, le discours de Machiavel enchaîne analyses, illustrations concrètes par des exemples, synthèses et récapitulatifs didactiques. Traduit dans un français fleurant bon la langue du XVI siècle mais lisible sans difficulté, la lecture en est un régal pour ceux que le sujet intéresse. Machiavel allie prise de recul permettant l'énoncé de principes généraux avec la précision d'exemples sélectionnés, les italiens étant plus particulièrement intéressants car plus proches et donc plus fiables dont on peut penser qu'ils étaient bien connus de l'auteur. On trouve beaucoup d'intelligence, de bon sens et de pragmatisme dans ces courts chapitres se succédant selon un ordre qui renseignent sur la progression logique de sa pensée. Nombre de recommandations s'appliquent aujourd'hui aux besoins de management (discipline soit dit en passant qui, avec ou sans accent anglo-saxon puisque l'origine est française, n'est rien d'autre que le gouvernement).

Nicolas Machiavel est un homme de raison, matérialiste et expérimentaliste avant l'heure, respectueux des valeurs morales (honneur, honnêteté, loyauté, …). Il constate que les hommes sont plus souvent mauvais que bons, en particulier quand leurs intérêts sont en jeu; il pose qu'il y a lieu d'en tenir compte pour gouverner de belle et durable manière. Rien moins qu'utopique ou idéaliste donc mais au contraire acceptant, parce qu'il n'y a pas façon de faire autrement, que certains buts soient asservis à des moyens qui peuvent s'avérer brutaux voire cruels si la nécessité l'impose; de préférence une fois pour toutes afin qu'on n'ait plus à y avoir recours ensuite. Il écrit tout haut ce que beaucoup, avant, pendant et après lui, pensent et mettent en oeuvre, sans les limites et réserves que lui préconise de façon répétée, hors toute leçon de morale.
Un bel esprit de la renaissance, cousin de Montaigne, dont la préoccupation principale fut, non de se connaître soi-même, mais de contribuer, à sa manière, à ce que s'établissent et perdurent les régimes politiques les mieux balancés, les plus aptes à minimiser l'écart quadratique moyen entre les conditions réelles des populations et une vie sur terre agréable.

Pour la précision, signalons que le Prince (conçu peu avant 1500) est offert à Laurent de Médicis, qualifié dans la dédicace de magnifique. Pourtant, ce Laurent-là, le II n'est que le petit-fils du vrai Magnifique, mort lui dès 1492 et ne laissera pas de glorieuse trace dans l'histoire de l'Italie ni de Florence. Ni noble, ni fortuné, Machiavel vivait de son travail, sorte de haut fonctionnaire dans une république de Florence à l'agonie. Qui ne comprendrait que, par une flatterie ne faisant de mal à personne, il tentât de préparer l'alternance. Elle, se produisit effectivement en 1512; Nicolas, après en avoir pâti, ne réussit que médiocrement à s'en remettre; quant à Laurent, il n'eut pas l'opportunité ou le talent ou les deux de mettre le Prince en pratique.

Discours sur la première décade de Tite-Live
Seulement 35 des 142 livres qu'a écrits Tite-Live sur l'histoire de la Rome antique ont été conservés.
Dans son Discours, Machiavel exploite les dix premiers dans le but de proposer à deux de ses amis, à qui il adresse l'ouvrage, les exemples illustres desquels ils devraient s'inspirer pour réaliser leurs buts politiques dans la Florence du début du XVIe siècle.
A ce titre, le succès rencontré par Rome depuis sa fondation vers -750 jusqu'à l'événement de l'empire des Césars au début du 1er siècle ap JC, lui apparaît, sans discussion possible, comme un gage de la qualité et pertinence des choix opérés alors en matière de gouvernement; ceux-ci doivent donc être imités.

Il se trouve qu'entre deux périodes de main mise des Médicis sur la ville (1494-1512), Florence vit sous divers régimes républicains, passablement corrompus et faibles, en fait agonisants. A partir de 1498, Nicolas Machiavel y exerce d'assez hautes responsabilités administratives et jouit de plus d'une aura de conseiller politique jusque dans le domaine de la politique extérieure. Une de ses plus grandes préoccupations pendant cette période sera de tenter de mettre sur pied une milice armée pour la défense de la ville par elle-même, lui évitant de devoir recourir à des forces auxiliaires (notamment françaises) avec les conséquences fâcheuses que cela peut induire.

Ce n'est donc pas un hasard si le caractère capital pour la sauvegarde de l’État d'une armée "du peuple" bien formée et bien commandée imprègne la totalité du Discours ni si l'histoire de Rome fournit la matière première dominante de cette œuvre.
Comme dans Le Prince, mais sur un périmètre thématique plus large et des développements plus copieux, Machiavel présente et commente, tirés principalement de Tite-Live mais aussi de l'histoire de son temps, les évènements marquants relatifs à la vie des États, dont il met en lumière les causes sous-jacentes -Constitution, corps constitués, lois, décisions et comportements des dirigeants et dirigés, art de la guerre ou des relations inter-états, psychologie des parties prenantes- causes qui expliquent selon lui la phénoménale réussite de la fondation, l'expansion et la conservation de Rome, royaume d'abord, république ensuite pendant 5 siècles ou les échecs répétés et l'affaiblissement inéluctable de Florence, Venise ou Milan.

Ses argumentations restent souvent à un niveau assez général, et ce inévitablement compte tenu de la matière abordée et de son but, toutefois sans perte d'intérêt ni, sauf exception, de force persuasive. Il s'appuient, outre le poids de la renommée de Tite-Live, sur la logique, le bon sens, l'expérience qu'a Machiavel des situations et de la psychologie des individus ou des groupes et populations. Pour autant la preuve des "vérités" énoncées est rarement faite rigoureusement car, bien que la force des quelques exemples rapportés soit souvent invoquée comme devant emporter la conviction, Machiavel méconnait avec constance la règle de logique qui veut que si un contre-exemple démontre effectivement que telle assertion est fausse, un ou deux exemples ne prouveront jamais que telle autre est vraie.
Pourtant, sur de nombreux points, sans être juriste, ni officier, ni gouverneur, on est prêt à lui faire crédit.

La lecture de cet opus assez volumineux est rendue agréable par la plume alerte et légère de l'auteur, le rythme bien cadencé des courts chapitres, l'intérêt historique intrinsèque des sujets, aujourd'hui antiques ou anciens mais qu'on requalifie aisément en modernes tant, d'une part le transport mental au XVIe siècle s'opère efficacement, d'autre part les déboires des Etats et dirigeants du XXe se prêtent à une superposition jubilatoire.

En ce sens, il convient de relire Machiavel mais peut-être pas comme le firent Frédéric II de Prusse, Napoléon 1er de Corse ni a fortiori, qui sait, FH de l’Élysée!


L'art de la guerre


Histoires florentines
Elles se composent de 8 livres plus un neuvième inachevé.
Le premier pose le cadre général du propos en retraçant l'histoire de l'Italie entre l'éclatement de l'empire romain d'occident sous la poussée des barbares du nord et de l'est jusqu'à la fin du XVe siècle, époque contemporaine de Machiavel, juste avant que celui-ci ne prenne des fonctions officielles dans la république de Florence. Les sept autres livres racontent par le menu les évènements dans lesquels, du XIIe au XVe siècle, furent impliquée Florence et les autres puissances de l'Italie, principalement Milan, Venise, Naples et la papauté, dans le contexte des multiples interactions avec les grands Etats extérieurs, empire germanique, royaume de France, royaume d'Aragon, empire turc.

Etant dédiées à Clément VII, pape appartenant à la famille Médicis, elles peuvent perdre, de ci, de là, leur objectivité, se faisant à l'occasion panégyrique de quelques-uns de ses représentants, plus particulièrement Cosme (l'Ancien) puis Laurent (le Magnifique).

Le sujet, enrichi par l'éclairage, le recul et les analyses dont nous gratifie l'auteur, se révèle passionnant.
On y découvre la vie politique de ces principautés et républiques dont alternativement, par ambition, avidité, cupidité ou simple jalousie, les grands (nobles ou riches bourgeois) et le peuple mais aussi le cas échéant quelque condottiere ayant accru son popularité suite à ses succès militaires, s'acharnent à vouloir accaparer les gouvernements; les factions, conspirations, simples révoltes ou révolutions s'enchaînent à un rythme effréné; les constitutions sont matière on ne peut plus malléable dans les doigts du parti vainqueur. Pour se maintenir au pouvoir il faut pouvoir se montrer libéral et dispendieux, acheter des partisans et le peuple, avoir la "virtu" et de la chance notamment en politique extérieure. Pour renverser le pouvoir, le moyen le plus apprécié est de soulever la foule en profitant de circonstances propices, mécontentement interne ou revers externes. On se bat brièvement, exécute un peu, bannit généreusement; les bannis, accueillis avec générosité par les états rivaux environnants, viennent grossir les rangs de ceux qui, le moment venu, aideront à tenter de provoquer la prochaine alternance dans leur patrie d'origine.
On découvre que les guerres, quasi permanentes, ne font que rarement beaucoup de victimes dans les armées mais sont en fait un business, un investissement (alliés, capitaines, troupes, provisions) pour la réalisation duquel on s'endette et dont le succès permettra le remboursement de l'emprunt et la marge bénéficiaire; celui-ci s'opère au moyen de razzias des lieux occupés, du butin, des prisonniers et otages ainsi que des charges dont le vainqueur écrase les territoires acquis; il apparaît qu'à ce petit jeu, certains sont plus doués que d'autres: Machiavel cite à plusieurs reprises Venise dont le talent des négociateurs est tel qu'elle parvient à s'enrichir même quand ses armées sont battues sur le terrain.
On constate que les alliances et traités, affaires de gros sous donc, sont des objets éminemment périssables, que le plus important est de ne jamais se retrouver sans allié sous peine de devenir une proie et que la rupture des traités ne pose que la question pratique d'y trouver une raison à peu près défendable.
Quant aux papes ….

Je dois avouer qu'une fois amorti le plaisir de la découverte, le tournis d'abord, un certain dégoût ensuite s'installent au fil des quelques 500 pages du texte, tant la répétition de ces schémas, si rebutants aux plans de la simple raison et de l'économie globale sans même parler de l'éthique, submerge l'entendement.
Doit-on considérer que c'est là le résultat d'une assimilation particulièrement réussie par les descendants des Romains des migrants Goths, Hérules, Thuringiens et Lombards, donnant à penser que la botte allait à ceux-ci comme un gant.

J'ai lu dans l'édition de la bibliothèque de la Pléiade daté de 1952. L' introduction de Jean Giono est brillante mais la biographie de Machiavel, racontée par Edmond Barincou plutôt que présentée en liste de dates est assez confuse. Les notes censées explicatives sont quelquefois elliptiques comme si elles s'adressaient à des spécialistes du sujet, de l'époque et de la langue italienne. La traduction du texte de Machiavel est de lecture très agréable et plus fidèle que ses devancières si on en juge par quelques exemples à caractère dénonciateur fournis complaisamment par Barincou. Riche idée, l'édition inclut les arbres généalogiques des principales grandes familles impliquées: Viconti et Sforza pour Milan, Médicis pour Florence, Capétiens-Valois-Anjou et Aragon pour Naples.
Les lecteurs se trouveront bien de garder à portée de la main une carte au 400/1000 de l'Italie du nord, Toscane incluse, car sans jamais nous faire aller très loin, Machiavel nous fait beaucoup voyager.

Lettres familières
L'édition de la bibliothèque de la Pléiade propose douze lettres familières sélectionnées parmi 84 conservées.
Dans l'une d'elles, on découvre, avec un intérêt mêlé de tendresse et d'émotion après la lecture de ses grands textes politiques, Machiavel amoureux; dans une autre, une brillante analyse destinée au pape du moment concluant sans barguigner à l'intérêt pour celui-ci de rejoindre une alliance France-Angleterre-Venise plutôt que sa rivale Allemagne-Espagne-Suisse; dans une autre encore, Machiavel conseille d'une façon très précise et qu'on pressent remarquablement efficace, un jeune ambassadeur nouvellement nommé à la cour d'Espagne quant à la meilleure façon de remplir sa mission.
Un accès direct à l'homme, parfaitement cohérent avec ses écrits publiques, à son honneur.
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Les écrits de Machiavel lui ont valu de féroces inimités. Avec la particularité, remarquable, que cette hostilité s'est perpétuée à travers les siècles jusqu'à aujourd'hui. Ses ennemis ont même réussi à imposer dans le vocabulaire le terme "machiavélique" comme synonyme de : perfidie, traîtrise, manque de scrupule. A travers cette fallacieuse utilisation de son nom, Machiavel se trouve donc doté d'une fort mauvaise réputation dans l'histoire; privilège que seul Le Marquis de Sade partage avec lui pour des raisons toutes aussi abusives et mensongères. Mais qui sont donc ces ennemis si acharnés et que l'on retrouve en presque toutes les époques depuis la publication de ces écrits? C'est bien entendu en lisant Machiavel, avec l'attention qu'il mérite, que l'on trouve la réponse. Car l'on constate alors que Machiavel y décrivit avec un goût de la vérité et une extraordinaire lucidité l'ignominie du pouvoir et de la domination, de ses représentants de toutes catégories et de tout temps; leurs moeurs, leurs manières d'agir, leurs crimes. C'est ce dévoilement radical de l'infamie des puissants qui ne lui a pas été pardonné. C'est pourquoi il se trouve encore aujourd'hui des gens se prétendant historien attribuant aux "idées de Machiavel" la responsabilité de ce qui n'est rien d'autre que la pratique de leurs maîtres et l'évidence de leur propre servitude.
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La vie de Castruccio Castracani da Luccase se lit comme un roman. Elle raconte la passionnante destinée de Castruccio Castracani, condottiere qui fut seigneur de la ville de Lucques de 1316 à 1328. Non content de raconter la vie mouvementée de ce grand capitaine italien, Nicolas Machiavel mêle la fiction aux faits historiques pour en dresser un véritable panégyrique, le plaçant même à la hauteur de Philippe de Macédoine et de Scipion l'Africain. « Il vécut quarante-cinq ans, et fit voir une grandeur d'âme digne d'un souverain, dans toutes les périodes de sa vie. (…) Comparable en sa vie à Philippe de Macédoine, père d'Alexandre le Grand, et à Scipion, ce célèbre enfant de Rome, il mourut à l'âge de ces deux héros, et sans doute il les aurait surpassé tous deux si, au lieu de naître à Lucques, il eût eu pour patrie la macédoine ou Rome. » (p. 940). L'histoire de Castruccio Castrani nous ramène au coeur des complots et conflits armés qui mettaient alors aux prises les différentes principautés italiennes. Avec en toile de fond la vielle opposition entre Gibelins, Guelfes et leurs partisans respectifs pour le contrôle de la Toscane. Ce qui stupéfie chez Castruccio Castracani, c'est avant tout sa capacité, quel que soit le contexte, à adopter les meilleures dispositions militaires. C'est comme si, au vu des succès et des victoires qui s'accumulent dans son escarcelle, le condottiere lucquois ne faisait simplement qu'appliquer les maximes livrées par Sun Tse dans L'Art de la guerre. Ruses de guerre, division des ennemis, utilisation optimale de la [...]
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Entre autres choses qui nous peignent l'homme tel qu'il est, il n'est pas négligeable de voir jusqu'où peut aller, d'une part sa crédulité, de l'autre son astuce à forger les contes dont il veut persuader autrui; de sorte qu'on peut le taxer tantôt de légèreté quand il gobe des sornettes, tantôt de manque total d'astuce quand il forge mal ses balivernes.
(Lettre à un chancelier de Lucques)
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Vivant au milieu de tant de persécutions, les hommes portaient dans leurs regards l'image de l'effroi de leur âme.
(dans Histoires Florentines)
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Il changea les noms des Prieurs des Arti en celui de Prieurs de la Liberté, afin qu'ils conservassent au moins le nom de ce qu'ils avaient perdu.
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Il avait été étonné qu'un homme qui prétendait comme lui passer pour un personnage grave et plein de sagesse eût pu commettre une si lourde erreur que d'injurier les gens sans raison.
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Il résolut de faire face à la fortune et d'affronter ses caprices; souvent, en effet, l'action découvre des opportunités que l'inaction aurait laissées cachées.
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Videos de Nicolas Machiavel (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nicolas Machiavel
Émission “Une vie une oeuvre” dirigée par Martin Quenehen. “Nicolas Machiavel, storico, comico e tragico” : première diffusion sur France Culture le 10 avril 2008 (rediffusée le 31 janvier 2015). L'auteur du “Prince” n'est pas le cynique que dépeint sa légende noire. Il fut plutôt un homme libre et un fervent républicain, au sourire en biais... Peinture : Cristofano Dell'altissimo, “Portrait de Nicholas Machiavel”. Par Simone Douek. Réalisation : Dominique Costa. Attachée de production : Claire Poinsignon. Avec la collaboration d'Annelise Signoret de la Bibliothèque centrale de Radio France. 1ère diffusion : 10/04/2008. “Historien, comique et tragique” : c'est ainsi que se désigne lui-même Machiavel, en signant une lettre adressée à son ami Guichardin à propos des événements de 1525, et des temps troublés où Charles Quint assure sa mainmise sur la péninsule italienne. Historien, il n'a cessé de l'être, depuis les années où, nommé secrétaire à la chancellerie florentine, il effectue des missions diplomatiques à l'extérieur : il scrute alors la vie politique de Florence et des pays où il se rend, il l'analyse, il l'écrit, éclairé par la lecture des Anciens. Et ce, jusqu'à la fin de sa vie, puisque toute son œuvre est générée par ses activités politiques qui suscitent chez lui discours, commentaires, réflexions, pour aboutir à ce dernier grand texte, commandé par Jules de Médicis devenu le pape Clément VII, que sont les Histoires florentines où il traite de l'histoire toute contemporaine de Florence. Comique, celui qui écrit aussi des pièces de théâtre dont la plus connue, “La Mandragore”, retrouve, à travers le rire et les personnages créés, des échos de la politique et de la vie publique dont il ne peut jamais vraiment s'éloigner. Tragique, comme sa description de la réalité des hommes, comme le destin et les qualités qu'il prête au Prince, qui “ne peut fuir le renom d'être cruel”. Et ce froid réalisme politique a engendré le mot “machiavélique”, quand il faudrait plutôt expliquer ce que “machiavélien” veut dire. Avec : Corrado Vivanti, auteur de “Machiavel ou les temps de la politique” (éd. Desjonquères) Jean-Louis Fournel et Jean-Claude Zancarini, traducteurs du “De principatibus, Le Prince” (éd. PUF) Françoise Decroisette, professeur de littérature italienne, spécialiste du théâtre italien, traductrice Myriam Revault d'Allonnes, professeur des universités à l'EPHE, auteur de “Doit-on moraliser la politique ?” (éd. Bayard)
Thème(s) : Arts & Spectacles| Politique| Renaissance| Nicolas Machiavel
Source : France Culture
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