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Marie-Claire Pasquier (Traducteur)
EAN : 9782743601959
176 pages
Payot et Rivages (19/03/1997)
4.18/5   135 notes
Résumé :
Quand on a la chance d'être né, avec son frère, dans le Montana, pays des Rocheuses et des grandes rivières à truites de l'Ouest américain, la pêche à la mouche, c'est un peu comme le tir à l'arc pour les Japonais : une leçon de vie, une façon méticuleuse d'ajuster ses gestes et de participer à la beauté du monde. Cela prend du temps, de la patience - comme toute forme de perfection. Le frère du narrateur était, dans les années 30, un magnifique lanceur qui semblait... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
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" La Rivière du sixième jour est un livre de soleil et d'ombre, de doute et de certitude. Soleil de ces heures passées dans l'intimité d'une nature qui s'offre à qui l'aime et la connaît. Même ceux qui, a priori, ne sont pas séduits par le charme discret de la pêche à la ligne, se laisseront prendre à la poésie de ces parties de lancer où l'homme, devenu danseur au-dessus des torrents, joue comme au premier matin du monde avec l'eau, ses rêves, les leurres et les truites au dos noir dont il connaît le langage et les rites. "(Michèle Gazier - Préface) ... Pour ce qui est de l'ombre, je vous laisse découvrir par vous-même.

Vibrant hommage à la région de Missoula dans le Montana, à la nature, à la pêche à la mouche, et à l'amour fraternel, ce livre est avant tout une halte merveilleusement reposante, une oasis de dépaysement, une pause dans les souvenirs de l'auteur que la patine du temps préserve comme un trésor malgré l'érosion.

Norman Maclean, le narrateur, se souvient avec une tendre nostalgie de sa jeunesse, de sa famille, de son frère, qu'il admire sans parvenir à le comprendre, de leurs parties de pêches. Dans cette famille, pas très communicative, la pêche se vit comme une religion, une passion, un art de vivre et un art tout court. Truites arc-en-ciel et truites brunes s'y disputent la vedette dans un paysage majestueux au coeur des Rocheuses.

Il faut aimer les histoires aux rythmes immobiles, un peu hors du temps, qui semblent parler de tout et de rien (et de pêche à la mouche!), alors qu'elles ne parlent finalement que de l'essentiel. Beaucoup de petites réflexions sur la vie se cachent dans la quête et les gestes du pêcheur, et les descriptions de la nature.

Un récit très court d'une simplicité confondante. Des mots tout aussi simples, qui vibrent d'amour, enveloppent les silences, écoutent le temps qui s'écoule, se ressourcent dans les rivières, pour notre plus grand plaisir. Pour le mien en tout cas. Un étonnant et pur moment de détente arraché à la frénésie du temps.

Paru en 1976, ce livre, devenu un classique de la littérature américaine, a également inspiré en 1992 la très belle adaptation cinématographique réalisée par Robert Redford "A river runs throuh it" /"Et au milieu coule une rivière".

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Au Montana, la pêche à la mouche est plus qu'une passion et aussi sacrée qu'une religion. Elle a ses codes, ses honneurs et ses cérémonies… et la sacralité de son silence. Elle exige patience et persévérance, elle nécessite d'être à l'écoute de soi, de la nature et des poissons. Et pour le roman de Norman Maclean, c'est tout pareil. Il a besoin de calme pour ressentir toute la beauté des lieux, pour contempler le cours de la rivière, pour apercevoir ces dos argentés ou multicolores. 147 pages dédiées uniquement à la pêche à la mouche ! Une simple histoire de famille et de fraternité dans les années 30, mais dans cette contrée proche de Missoula, cela devient tout simplement beau. Un roman zen et contemplatif où la seule action consiste dans le moulinet du poignet, les allers-et-retours de la ligne qui telle un lasso virevolte au-dessus de la rivière de façon à intriguer le poisson, à l'appâter avant de le faire mordre et le ramener dans sa besace… Des chapitres entiers consacrés au lancer, des paragraphes complets sur « comment choisir sa mouche », des réflexions philosophiques dans le style, « faut-il avoir une mouche générique, ou bien s'équiper de mouches spécifiques pour s'adapter à toutes les situations possibles et imaginables du poisson dans la rivière »… Et qu'est-ce que cela fait du bien, dans notre vie speed et mouvementée, de se poser quelques instants au bord d'une rivière, de passer une journée à pêcher à la mouche avec les deux frères Maclean, cela repose, cela calme et c'en est d'autant plus émouvant et magique. Un hommage à la lenteur et à la beauté.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Je préviens d'ores et déjà les lecteurs (imaginaires), que cette critique adopte le second degré : le titre initial du livre de Norman Maclean était non pas « la rivière du sixième jour » mais : « sexe, mort et pêche à la mouche » mais avait été retoqué par la censure, trois gros mots à la suite , c'était vraiment trop :
Sexe, bon, on le fait mais à la condition expresse de ne pas en parler.
Mort, il y en avait eu assez durant la guerre du Vietnam, 1976, on vient juste de la finir, mieux vaut éviter, mieux vaut parler des nouvelles machines à laver.
Enfin., pêche, quelle soit au gros, à la mouche, ou melba, pour des lecteurs assidus de la Bible, non. Non et non.
Pourtant, malgré la censure, et en changeant non seulement le titre mais aussi tout le sens de sa nouvelle, puisqu'il ose décrire un homme rigide, lisant la Bible, et cependant initiant ses fils à la pêche à la mouche, Norman Maclean, en évoquant le sixième jour de la création( Genèse1), où l'homme doit dominer les poissons et les bestioles, arriva à ce que son écrit soit adapté au cinéma.

C'est en consultant les archives, qui avaient été compulsées d'ores et déjà par notre ami Pascontent, et sur exhortation de mon coach Sylviedoc, ( à ma connaissance, il n'y a personne mieux placée qu'elle, concernant ces sujets sensibles,) que je peux affirmer que la nouvelle de Norman Maclean redessine un nouveau monde, qu'on lit derrière les mots d'autres concepts beaucoup plus aigus, qu'on y apprend la liberté d'être soi ( et pas un autre), qu' il faut croire au sexe, à la mort et à la pêche à la mouche, non pas l'un sans les autres, mais les trois ensemble.

Bien entendu, Redford ne s'y est pas trompé, lui même a déclaré au New York Herald : « le sexe, sans la mort, est peu de chose. Si l'on ne comprend pas que la pêche à la mouche (leurre pour attraper les poissons de rivière, Redford préférait les truites, selon notre ami Pascontent) est le complément inséparable de ces deux éléments, on ne comprend rien à la vie elle-même. »
A lire en apnée.
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Je ne suis pas pêcheur, d'ailleurs je ne mange pas de poisson. Alors que dire, les premières pages ne m'ont que très peu intéressé, voire même un brin rebuté, pourtant il faut reconnaître à l'auteur un certain talent pour raconter les histoires.
Je n'avais pas fait le rapprochement en le sélectionnant à la bibliothèque avec le film "et au milieu coule une rivière", choisissant mes livres plus au hasard qu'à de longues recherches.
J'ai dû faire abstraction des scènes de pêches pour entrer pleinement dans ce livre, qui a pour but de nous raconter une tranche d'histoire de 3 mecs passionnés de pêche, le père, pasteur, et ses deux fils. C'est une ode à la nature, à la lenteur, au vrai sens de la vie, au dépaysement, aux étoiles qui scintillent dans la rivière tourbillonnante, aux poissons qui virevoltent entre les pierres, aux techniques de pêche à la mouche ; pas celle des asticots bonne pour les citadins.
Des éléments déchainés, un cadre grandiose, le Montana, et l'homme tout petit au milieu de tout ça. Un vrai cadre pour méditer, pour ressentir la puissance, pour être au contact.
Oui trois étoiles seulement, trop de massacres d'animaux, c'est un peu comme l'hameçon, ça me reste en travers de la gorge.
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Ce roman est un vrai hymne à la nature, à la vie rurale et à l'authenticité humaine. Ici, personne ne triche, tellement le lieu; le Montana sauvage est criant de vérité. Dans ces immensités de montagnes, forêts, rivières et bourgades de l'Ouest américain du début du siècle dernier, on vit encore comme au moment de la conquête de l'ouest avec cet esprit de liberté inaliénable et cette rudesse brute au contact des éléments et des gens. Cet émouvant récit, est aussi un appel inconditionnel à la liberté, album d'images pris sur le vif d'une famille unie dans l'amour de la nature, de la pêche à la mouche, des traditions rurales.
Cette saga familiale ancré autour de la rivière qu'ils adorent et vénèrent, montre l'attraction que peut avoir un endroit naturel sur les hommes, au travers de sa beauté, pureté et simplicité. Constatation évidente que la vie peut être belle avec peu et surtout pas avec les démons des sunlights de la ville, absorbant les penchants addictifs des ruraux en quête parfois d'action, d'exaltation tapageuse. Danger mortel qui menace la cohésion d'un clan, semblant pourtant protéger dans son petit coin de paradis, ou coule une si belle rivière sauvage. . .
Robert Redford en fera une magnifique adaptation au cinéma sous le titre : et au milieu coule une rivière.
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
A la fin, toutes choses viennent se fondre en une seule, et au milieu coule une rivière. La rivière a creusé son lit au moment du grand déluge, elle recouvre les rochers d'un élan surgi de l'origine des temps. Sur certains des rochers, il y a la trace laissée par les gouttes d'une pluie immémoriale. Sous les rochers, il y a les paroles, parfois les paroles sont l'émanation des rochers eux-mêmes.
Je suis hanté par les eaux.
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Alors, dans le demi-jour boréal du canyon, tout ce qui existe au monde s’estompe, et il n’y a plus que mon âme, mes souvenirs, les voix mêlées de la Blackfoot River, le rythme à quatre temps et l’espoir de voir un poisson venir à la surface.

A la fin, toutes choses viennent se fondre en une seule, et au milieu coule une rivière. La rivière a creusé son lit au moment du grand déluge, elle recouvre les rochers d’un élan surgi de l’origine des temps. Sur certains des rochers, il y a la trace laissée par les gouttes d’une pluie immémoriale. Sous les rochers, il y a les paroles, parfois les paroles sont l’émanation des rochers eux-mêmes.
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Tandis que les mirages de chaleur dansaient et s’entremêlaient sous mes yeux, je voyais des motifs empruntés à ma propre existence s’unir à eux. C’est là, en attendant mon frère, que j’ai commencé à me raconter cette histoire. Pourtant, à l’époque, j’ignorais encore que les histoires vécues ressemblent plus souvent à des rivières qu’à des livres. Je savais une chose, c’est qu’une histoire avait commencé, il était une fois, dans la rumeur de l’eau. Et je pressentais qu’en continuant à avancer j’allais rencontrer quelque chose qui résisterait à l’érosion, créant ainsi un coude, des cercles concentriques, des alluvions, et le calme enfin.
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Devant moi, je voyais le soleil. La lumière éblouissante jaillissant soudain de l’ombre où je me trouvais donnait l’impression qu’une rivière née dans les entrailles de la terre et moi-même allions brusquement faire notre apparition sur terre. Je ne voyais encore que le soleil lui-même, et pas ce qui se trouvait dans sa lumière, mais je savais que mon père était assis quelque part sur la berge.
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Le lancer est si souple et si lent qu’on peut le suivre comme on suivrait des yeux une cendre qui vole dans la cheminée avant de venir se poser. C’est l’un des plaisirs rares et subtils de la vie que de se voir de l’extérieur en train d’accomplir l’acte qui fait de vous l’auteur de quelque chose de beau, même si ce quelque chose n’est rien d’autre qu’une cendre qui vient se poser sur l’eau.
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Video de Norman Maclean (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Norman Maclean
Et au milieu coule une rivière (A River Runs Through It), film américain réalisé par Robert Redford, sorti en 1992, tiré du roman La Rivière du Sixième Jour de Norman Maclean. Bande-annonce
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