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Marc Quaghebeur (Préfacier, etc.)Fabrice Van de Kerckhove (Éditeur scientifique)
EAN : 9782804013585
298 pages
Espace Nord (30/11/1998)
3.77/5   24 notes
Résumé :
Le château du roi Marcellus, situé dans une Flandre hors du temps, est en fête : la princesse Maleine, fille du roi, se fiance avec le prince Hjalmar, fils du roi de Hollande. Cependant la tempête fait rage dehors et les signes funestes s'accumulent. Une violente dispute éclate entre les deux souverains, une guerre s'ensuit. Le roi Marcellus est vaincu et tué. Maleine est alors enfermée dans une tour où le prince Hjalmar la découvre. Une intrigue dramatique va mêle... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Alors, alors, alors. Voilà que nous allons nous attaquer à un gros morceau, qui m'aura donné du fil à retordre. On aurait pu penser que le gros morceau en question, ce serait, par exemple, Oedipe Roi de Sophocle. Même pas. Attention, je ne dis pas que Sophocle, c'est du gâteau. Mais j'ai réellement cru que La Princesse Maleine allait venir à bout de moi. Préparer cette critique, c'était pire que de m'atteler à celle des Suppliantes (si vous avez lu ma critique des Suppliantes, vous savez de quoi je parle ; pour ceux qui ne l'ont pas lue, c'est mal). Et pourtant, je me souviens bien d'avoir écrit en commentaire sous une critique de 5Arabella (innocente que j'étais!) que La Princesse Maleine, ça se comprenait assez facilement. Ah ah ! Ah ah ah !


Nous allons donc nous pencher sur les débuts de Maeterlinck, ce que je ne renouvellerai pas par la suite (car oui, vous allez supporter mes critiques de Maeterlinck pendant un certain temps). Maeterlinck était un paisible avocat, mais peu doué selon ses dires, et bien plus attiré par la littérature que par le droit. Fréquentant le milieu symboliste, notamment Villiers de L'Isle-Adam dont la personnalité l'a beaucoup marqué, il s'engage peu à peu dans la voie d'une littérature plutôt audacieuse pour l'époque. Il avait bien écrit deux ou trois petits trucs avant, comme le massacre des innocents ou Machins typhoïdes (j'ai pas le titre en tête, mais j'ai lu le texte, j'ai pas capté grand-chose et surtout ça ne m'intéressait pas trop)... Ah oui, c'est pas Machins typhoïdes mais Visions typhoïdes, ce qui sonne effectivement mieux. Mais passons. Donc après ces deux textes, dont le second annonçait tout de même un certain mysticisme qui allait marquer toute la littérature de Maeterlinck, et peut-être surtout ses essais, voilà notre jeune Maurice (c'est son prénom) qui, suivant les conseils De Villiers, se lance en 1889 dans un genre alors complètement novateur (j'ai nommé le symbolisme) avec la publication d'un recueil de poésie, Serres chaudes. Va suivre la même année une pièce de théâtre, La Princesse Maleine.


Maeterlinck a pas mal, sur ses vieux jours, décrié La Princesse Maleine, mais nous n'en tiendrons pas compte. Les artistes qui crachent sur ce qu'ils ont réalisé lorsqu'il étaient plus jeunes et plus fougueux (ou les acteurs qui crachent sur les rôles qu'ils ont joués, comme Alec Guinness ou Ewan McGregor, alors que franchement, c'est plutôt Adam Driver qui pourrait se plaindre, mais passons), on a l'habitude. le fait est que Maeterlinck pouvait bien dire ce qu'il voulait, La Princesse Maleine a tout de même jeté un petit pavé dans la mare du théâtre francophone de la fin du XIXème. Ce qui se créait sur scène, c'était pour beaucoup du boulevard ou du théâtre "réaliste". Or il n'existe rien de plus opposés que Maleine et le réalisme. Psychologie dans Maleine : zéro. Décor du quotidien : zéro. Dialogues un minimum naturels : zéro. Intrigue qui met en scène la société contemporaine : zéro. L'intrigue est d'ailleurs d'une grande simplicité. Entendons-nous, quand je répète "zéro', ça n'est pas pour dire que La Princesse Maleine, c'est nul. C'est juste que ça ne rentrait pas, à l'époque, dans le moule du théâtre contemporain. Bien sûr, il y eut des précédents, comme le théâtre de Villiers de L'Isle-Adam (peu connu aujourd'hui). Mais il me semble que, d'un point de vue formel, Villiers ne s'était pas aventuré sur des terres aussi exotiques que celles explorées par Maeterlinck. Il est fort possible, voire probable, que je n'aie pas connaissance d'autres tentatives dramaturgiques tout aussi novatrices mais qui eurent moins de succès. Je fais avec ce que j'ai sous la main, et vous pardonnerez mes limites.


J'ai donc dit que l'intrigue se révélait fort simple. Il est justement essentiel de parler de l'histoire, parce qu'elle est très proche de celles des contes traditionnels, et en particulier d'un conte des frères Grimm, Damoiselle Maleen - mais aussi de beaucoup d'autres contes. Dans une Hollande fantasmée, le roi Marcellus va donc marier sa fille, Maleine, au prince Hjalmar, fils du vieux roi Hjalmar (oui, oui, ça rappelle bien un certain Hamlet, fils de Hamlet). Phénomènes climatiques inquiétants se multiplient, annonçant, paraît-il, de mauvais présages. Et comme par hasard, le vieux Hjalmar entre dans une furie sans nom, insultant son hôte et mettant un terme aux noces. Les parents de Maleine lui demandent d'oublier le prince Hjalmar, mais pour son malheur et celui de tout le royaume, elle s'obstine à répéter qu'elle l'aime. Et se fait enfermer dans une tour, avec sa nourrice, ne sachant rien de ce qui se passe à l'extérieur. Quand enfin elles réussissent, on ne sait au bout de combien de temps, à en sortir, la guerre a ravagé le royaume et tout le monde est mort. Errant dans la forêt, elles arrivent enfin dans une ville, et pour tout dire, dans la gueule du loup : elles sont dans le royaume du vieux Hjalmar. Maleine est engagée comme suivante d'Uglyane, fille de la reine Anne, épouse par conséquent du vieux Hjalmar ; notez le jeu de mots sur le nom propre Uglyane, basé sur l'adjectif anglais "ugly" : on est en plein dans l'histoire de la fausse et laide fiancée des contes. Uglyane est promise à Hjalmar. Mais Hjalmar aime toujours Maleine, qu'il croyait morte, et découvre bientôt sa véritable identité. Finies les fiançailles avec Uglyane ! Sauf que la reine Anne n'apprécie pas plus que ça... Et vous savez comme les marâtres peuvent être méchantes dans les contes. Mais voilà, ça ne finit pas comme dans les contes.


C'est du théâtre d'atmosphère, et par conséquent, ça passe ou ça casse. Les dialogues sont faits de répétitions, de répétitions, et de répétitions. Non seulement les personnages répètent ce qu'ils viennent de dire, mais ce qu'ils viennent de dire est repris par d'autres personnages. Ce qui créée une ambiance pour le moins étrange, où les personnages ne sont pas des personnes en chair et en os, mais plutôt des "figures de cire" ; on dit beaucoup dans Maleine que Untel ou Unetelle a un teint de cire, ressemble à une poupée de cire. Maeterlinck écrira d'ailleurs un peu plus tard ce qu'il appellera Trois petits drames pour marionnettes. Non pas qu'il ait voulu réellement remplacer les acteurs par des marionnettes, mais parce qu'il cherchait à casser toute sensation de réalisme pour le spectateur. C'est assez difficile à exprimer, surtout lorsqu'on n'a pas lu tous ses articles et essais sur le théâtre, mais chez Maeterlinck, il y a un besoin d'accéder à quelque chose qui transcende le visible, qui transcende ce qui est directement accessible par les sens, ce qui est compréhensible immédiatement dans les dialogues. C'est typique du symbolisme, mais chaque artiste symboliste suivait sa propre voie, et la sienne est très spécifique. Je ne vais pas m'étendre sur les notions de théâtre du silence et de théâtre statique, car il existe pléthore d'analyses sur le sujet, mais ce qu'on peut en retenir, lorsqu'on n'est pas un exégète de Maeterlinck, c'est que ce que les personnages, s'ils ne se taisent pas tant que ça dans Maleine - encore que leurs phrases soient coutres, voire écourtées -, ne disent quasiment que des phrases ou des mots qui pourraient paraître dénués de sens, mais qui trouvent leur sens profond dans la façon dont ils sont constamment repris.


Et ce qui revient beaucoup dans La Princesse Maleine, insidieusement, c'est la maladie. Je ne sais combien de fois il est dit que Maleine est malade, mais aussi que Uglyane est malade, que la reine Anne a été malade, que le vieux roi Hjalmar a l'air malade. La maladie s'insinue partout dans le château, et la reine Anne dit d'ailleurs que tout le monde y tombe malade dès lors qu'il y pénètre. Et avec la maladie, c'est forcément la mort qui s'invite, comme le montre le cimetière qui s'étend toujours davantage autour du château. Partout, des signes de mort. Partout, le motif du sang. Et des phénomènes qui sont des avertissements sans cesse renouvelés, dont les phénomènes météorologiques. le monde du château est lié au cosmique - ce qui vous rappellera sans doute le théâtre élisabéthain. C'est que, allant à contre-sens des valeurs qui sont celles de la fin du XIXème siècle, on est avec Maleine dans un monde analogique, pour reprendre la terminologie de l'anthropologue Philippe Descola, monde où le microcosme trouve forcément sa correspondance dans un macrocosme, et qui a fait place à la Renaissance à ce que Descola appelle un monde naturaliste (qui fera coupure entre les humains et la nature, pour faire court). Maleine, c'est donc tout le contraire du monde naturaliste dans lequel vit Maeterlinck et dont il rejette les valeurs. Sa pièce vise à faire ressentir qu'il existe un lien entre le réel et autre chose, quoique ce soit, quelque chose qui se trouve au-delà des apparences - ce que les surréalistes, ces cousins des symbolistes, appelleront le surréel.


La Princesse Maleine est donc une pièce qui, si vous êtes sensible à son atmosphère étrange, vous happe d'abord par ce biais, mais vaut aussi le coup d'être lue et relue pour l'analyse qu'on peut en tirer - et chacun peut trouver son compte à la disséquer, s'il en a envie. Elle n'est pas sans défaut, avec un dernier acte assez outré, où les personnages, qui disaient déjà assez souvent "oh ! oh !" auparavant, en rajoutent une couche, avec en sus des "ah ! ah ! ah !". Vous voilà prévenus ! Reste que Maeterlinck vaut vraiment le coup d'être découvert ou redécouvert. Mais nous aurons l'occasion d'en reparler...



Challenge Théâtre 2020


La Princesse Maleine par Léon Spilliaert :
http://musardises-en-depit-du-bon-sens.over-blog.com/2020/04/la-princesse-maleine-leon-spilliaert-1910.html
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Avec cette pièce j'ai eu l'impression d'être plongée dans un conte sombre et effrayant. Tous les personnages portent sur eux la marque de leur destin tragique. La princesse Maleine amoureuse de Hjalmar ne peut s'empêcher de le rejoindre dans son château mais elle se jette ainsi dans la gueule du loup car la reine Anne (qui fait office de marâtre comme dans les contes) souhaite que ce soit sa propre fille qui épouse le prince Hjalmar et pour cela, elle est prête à tout ! Nous voici donc avec un scénario digne des contes traditionnels de notre enfance.
J'ai été surprise par la forme de la pièce. Bien que de structure classique avec 5 actes et plusieurs scènes à l'intérieur de chacun, les scènes ne sont pas reliées entre elles. On change de lieu et on fait des sauts dans le temps parfois importants entre chacune des scènes. Cela oblige le lecteur à reconstituer ce qui s'est passé entre ces “blancs” dans la narration et cela rend la lecture et la compréhension de cette pièce pas toujours aisée. Les personnages ont tendance à se répéter et leur propos sont également répétés par d'autres personnages. Cela contribue à augmenter l'atmosphère étrange de la pièce.
Je dirai que c'est une lecture qui est totalement appropriée pour la fin octobre et le début novembre quand on veut se mettre dans l'ambiance d'Halloween et se faire un peu peur.
Je découvre Maeterlinck avec cette première pièce et bien que je n'ai pas été complètement séduite, j'ai suffisamment apprécié cette lecture pour me donner envie d'en lire d'autres.
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Première pièce de Maeterlinck, préfigurant Pelléas et Mélisande, La Princesse Maleine est une oeuvre sombre, touffue, profonde et terrifiante. Inspirées du martyr de Sainte Godelive (étranglée par les serviteurs de son mari sur odre de sa belle-mère), les aventures de la pauvre princesse vont à l'encontre de celles des contes de fées modernes: angoisse, peur, terreur puis horreur se succèdent, personne ne viendra la sauver, elle ira elle-même, par amour, ou plutôt par intuition de l'amour, se livrer aux bourreaux de ses parents qui lui feront subir le pire sort.
Il s'agit d'une pièce sans issue dans laquelle il faut affronter l'indicible et l'impensable, regarder en face les profondeurs sinistres de l'âme humaine, la solitude irréductible face aux épreuves de la vie, à la malveillance, au mal. On peut lui reprocher son symbolisme excessif et sa psychanalyse évidente, ainsi qu'un hermétisme, pour ne pas dire un ésotérisme, tout mallarméen, mais le résultat est une oeuvre fascinante, hypnotique et perturbante.
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La princesse Maleine, préparée à ses fiançailles avec Hjalmar, se retrouve en désaccord avec son père Marcellus à la suite d'une dispute l'opposant au roi du royaume d'Ysselmonde, père du prince Hjalmar. Enfermée avec sa nourrice, elle parvient à s'échapper de la tour sombre qui la retenait captive, et s'aperçoit des massacres d'une guerre ayant eu lieu entre Marcellus et son rival. le royaume qui l'abritait autrefois est maintenant désolé et abandonné Il lui faut partir. Ce départ la conduit aux portes du domaine de son ancien fiancé. En s'appuyant plus particulièrement sur un conte des frères Grimm, Maeterlinck construit ici un drame aux allures empreintes de naïveté, mais qui cache, sous ce voile féerique et (dés-)enchanté, une angoisse palpable et une réflexion esthétique.
Une pièce fondamentalement empreinte de symbolisme qui préfigure l'esthétique de Maeterlinck bien qu'elle dénote vis à vis des oeuvres qu'ils produira peu de temps après. Un conte, finalement, qui met en exergue l'attachement de l'auteur aux vertus du silence et au mysticisme dont il est gorgé.
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Je n'ai pas du tout apprécier. Même si la lecture est assez facile, l'histoire ne m'a pas vraiment plu.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
MALEINE. [...] (Ici, le vent agite les rideaux du lit.) Ah ! on touche aux rideaux de mon lit ! Qui est-ce qui touche aux rideaux de mon lit ? Il y a quelqu'un dans ma chambre ? Il doit y avoir quelqu'un dans ma chambre ! - Oh ! voilà la lune qui entre dans ma chambre ! - Mais qu'est-ce que cette ombre sur la tapisserie ? - Je crois que le crucifix balance sur le mur ! Qui est-ce qui touche au crucifix ? Mon Dieu ! mon Dieu ! je ne puis plus rester ici ! (Elle se lève et va vers la porte qu'elle essaye d'ouvrir.) - Ils m'ont enfermée dans ma chambre ! - Ouvrez-moi pour l'amour de Dieu ! Il y a quelque chose dans ma chambre ! - Je vais mourir si l'on me laisse ici ! Nourrice ! nourrice ! où es-tu ? Hjalmar ! Hjalmar ! Hajlmar ! où êtes-vous ? (Elle revient vers le lit.) Je n'ose plus sortir de mon lit. - Je vais me tourner de l'autre côté.- Je ne verrai plus ce qu'il y a sur le mur. (Ici des vêtements blancs, posés sur un prie-Dieu, sont agités lentement par le vent.) - Ah ! il y a quelqu'un sur le prie-Dieu ! (Elle se tourne de l'autre côté.) - Ah ! l'ombre est encore sur le mur ! (Elle se retourne.) - Ah ! il est encore sur le prie-Dieu ! Oh ! oh ! oh ! oh ! oh ! - Je vais essayer de fermer les yeux. (Ici on entend craquer les meubles et gémir le vent.) - Oh ! oh ! oh ! qu'y a-t-il maintenant ? Il y a du bruit dans ma chambre ! (Elle se lève.) - Je veux savoir ce qu'il y a sur le prie-Dieu ! - J'avais peur de ma robe de noces ! Mais quelle est cette ombre sur la tapisserie ? (Elle fait glisser la tapisserie.) Elle est sur le mur à présent ! Je vais boire un peu d'eau ! (Elle boit, et dépose le verre sur un meuble.) Oh ! comme ils crient les roseaux de ma chambre ! Et quand je marche tout parle dans ma chambre ! Je crois que c'est l'ombre du cyprès ; il y a un cyprès près de ma fenêtre. (Elle va vers la fenêtre.) Oh, la triste chambre qu'ils m'ont donnée ! (Il tonne.) Je ne vois que des croix aux lueurs des éclairs ; et j'ai peur que les morts n'entrent par les fenêtres. Mais quelle tempête dans le cimetière ! et quel vent dans les saules pleureurs ! Je vais retourner dans mon lit. (Elle se couche sur son lit.) Je n'entends plus rien maintenant ; et la lune est sortie de ma chambre. Je n'entends plus rien maintenant. Je préfère entendre du bruit. (Elle écoute.) Il y a des pas dans le corridor. D'étranges pas... On chuchote autour de ma chambre ; et j'entends des mains sur ma porte !

Acte IV, scène III
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MALEINE. Je songe à la princesse Maleine.
HJALMAR. Vous dites ?
MALEINE. Je songe à la princesse Maleine.
HJALMAR. Vous connaissez la princesse Maleine ?
MALEINE. Je suis la princesse Maleine.
HJALMAR. Quoi ?
MALEINE. Je suis la princesse Maleine.
HJALMAR. Vous n'êtes pas Uglyane ?
MALEINE. Je suis la princesse Maleine.
HJALMAR. Vous êtes la princesse Maleine ! Vous êtes la princesse Maleine ! Mais elle est morte !
MALEINE. Je suis la princesse Maleine.

Acte II, scène VI
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LE ROI. Pourquoi a-t-on pendu cette tapisserie ?
HJALMAR. Mais elle y est toujours ; c'est le Massacre des Innocents.
LE ROI. Je ne veux plus la voir ! je ne veux plus la voir ! Écartez-la !
(On fait glisser la tapisserie et une autre apparaît, représentant le Jugement Dernier.)

Acte V, scène II
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LE ROI. Ah !
ANNE. Qu'est-ce que vous avez fait ?
LE ROI. Aux fenêtres ! - On frappe aux fenêtres !
ANNE. On frappe aux fenêtres ?
LE ROI. Oui ! oui ! avec des doigts ! oh ! des millions de doigts !
(Nouvelle averse.)

Acte IV, scène V
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Vidéo de Maurice Maeterlinck
"[…] les auteurs d'aphorismes, surtout lorsqu'ils sont cyniques, irritent ; on leur reproche leur légèreté, leur désinvolture, leur laconisme ; on les accuse de sacrifier la vérité à l'élégance du style, de cultiver le paradoxe, de ne reculer devant aucune contradiction, de chercher à surprendre plutôt qu'à convaincre, à désillusionner plutôt qu'à édifier. Bref, on tient rigueur à ces moralistes d'être si peu moraux. […] le moraliste est le plus souvent un homme d'action ; il méprise le professeur, ce docte, ce roturier. Mondain, il analyse l'homme tel qu'il l'a connu. […] le concept « homme » l'intéresse moins que les hommes réels avec leurs qualités, leurs vices, leurs arrière-mondes. […] le moraliste joue avec son lecteur ; il le provoque ; il l'incite à rentrer en lui-même, à poursuivre sa réflexion. […]
On peut toutefois se demander […] s'il n'y a pas au fond du cynisme un relent de nostalgie humaniste. Si le cynique n'est pas un idéaliste déçu qui n'en finit pas de tordre le cou à ses illusions. […]" (Roland Jaccard.)
0:14 - Bernard Shaw 0:28 - Julien Green 0:45 - Heinrich von Kleist 1:04 - Georges Henein 1:13 - Ladislav Klima 1:31 - Michel Schneider 1:44 - Hector Berlioz 1:55 - Henry de Montherlant 2:12 - Friedrich Nietzsche 2:23 - Roland Jaccard 2:37 - Alphonse Allais 2:48 - Samuel Johnson 3:02 - Henrik Ibsen 3:17 - Gilbert Keith Chesterton 3:35 - Gustave Flaubert 3:45 - Maurice Maeterlinck 3:57 - Fiodor Dostoïevski 4:08 - Aristippe de Cyrène 4:21 - Générique
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Référence bibliographique : Roland Jaccard, Dictionnaire du parfait cynique, Paris, Hachette, 1982.
Images d'illustration : Marquise de Lambert : https://de.wikipedia.org/wiki/Anne-Thérèse_de_Marguenat_de_Courcelles#/media/Datei:Anne-Thérèse_de_Marguenat_de_Courcelles.jpg George Bernard Shaw : https://fr.wikipedia.org/wiki/George_Bernard_Shaw#/media/Fichier:G.B._Shaw_LCCN2014683900.jpg Julien Green : https://www.radiofrance.fr/franceculture/le-siecle-d-enfer-de-l-ecrivain-catholique-et-homosexuel-julien-green-8675982 Heinrich von Kleist : https://fr.wikipedia.org/wiki/Heinrich_von_Kleist#/media/Fichier:Kleist,_Heinrich_von.jpg Georges Henein : https://www.sharjahart.org/sharjah-art-foundation/events/the-egyptian-surrealists-in-global-perspective Ladislav Klima : https://www.smsticket.cz/vstupenky/13720-ladislav-klima-dios Michel Schneider : https://www.lejdd.fr/Culture/Michel-Schneider-raco
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