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EAN : 9782070385898
192 pages
Denoël (02/02/1993)
3.84/5   25 notes
Résumé :

" Au Contadour (en 1937, Pierre Magnan a quinze ans), quand Giono, Lucien ou Fluchère ne nous font pas la lecture, la grosse question est de savoir ce qu'on fera en cas de guerre : renvoyer son fascicule de mobilisation, résister aux gendarmes, faire un fort Chabrol de la paix, se laisser fusiller sur place et pour les femmes se coucher sur les rails dans les gares. Je n'entendrai jamais Giono, ni ici ni ailleurs, prendre parti dans ce déba... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Pierre Magnan évoque dans ce petit ouvrage ses rencontres avec Jean Giono qu'il a connu à Manosque, leur ville natale, dès 1937. Il a alors 15 ans, Giono 39.
Voulant fonder une revue pour la jeunesse avec un camarade, ils sont allé frapper à la porte de l'écrivain...qui leur a donné rendez-vous au Contadour, lieu de rencontres durant quelques années de l'avant-guerre entre poètes, écrivains, intellectuels sur la montagne de Lure où ils ont acheté un ancien moulin. Ces rencontres vont vite devenir des réunions pacifistes autour de Giono qui apparaît un peu comme un gourou. C'est d'ailleurs ce que leur reproche Magnan, d'avoir pris Giono en otage, d'en avoir fait leur "Christ"...Giono accepte d'écrire quelques textes pour leur revue éphémère "Au-devant de la vie".

Giono c'est surtout celui qui l'a ouvert à la littérature, qui va lui donner le goût de l'écriture, un homme comme lui lié à sa terre natale. Au fil de leur relation, dans les tourmentes de la guerre, dans la solitude de la paix, il reste son père spirituel, lui prêtant ses livres, lui ouvrant quasi quotidiennement sa porte. C'est Giono qui va lui présenter une amie écrivain, Thyde Monnier, de 25 ans son aînée, qui sera la maitresse de Pierre pendant dix ans.
Magnan restera toujours fidèle à Giono, qu'il considère comme son maître, même après la guerre, lorsque ce dernier est abandonné de tous, accusé de collaboration. Pour lui il reste avant tout un poète qui a gardé intacte sa liberté d'expression.

Rencontres riches puisqu'elles verront la naissance de ce nouvel écrivain qui bien des années plus tard explorera les chemins de la création dans le sillage d'une oeuvre qui l'a profondément inspiré. Et nous régalera à son tour de ses romans ancrés dans ces paysages arides et ces villages austères, malmenés par une nature impitoyable, des Alpes de Haute-Provence. Mais au charme incontestable...
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Nous sommes en 1990. Pierre Magnan, de retour dans ses ”Basses-Alpes” se souvient de ses jeunes années et de sa rencontre avec Jean Giono. Sous forme d'autobiographie, l'auteur nous livre un portrait vivant de son mentor qui lui fit découvrir la littérature et sa passion pour l'écriture. Giono dans son refuge du Contadour près de Manosque laisse venir à lui tout une colonie d'admirateurs fascinés venant cueillir à la source la bonne parole de leur gourou (tel qu'on ne le disait pas encore) ou messie ou ce qu'ils veulent en faire. Lui, avec la distance du créateur se prend au jeu et les emmène à travers la nature, parmi les chemins caillouteux, au sein des montagnes où naissent et serpentent les sources rafraîchissantes et bienfaitrices. Là il se livre à des discours sur la nécessité ou non de résister à l'engagement militaire, laissant à chacun le choix qui luit sied le mieux ou disserte sur les oeuvres qu'il n'a pas encore écrites ou sur celles qui lui vaudront la condamnation d'une censure plus prompte à sévir qu'à réfléchir.
À travers de nombreux souvenirs, sous forme d'anecdotes, Pierre Magnan empreint d'une véritable nostalgie, dans son acception la plus pure - douleur du passé - nous emmène, lui, sur son propre chemin de l'écriture, avec les rencontres et les amours passées, telle Thyde Monnier qui le fera éditer pour la première fois.
Ce livre n'est pas un roman, mais une succession d'histoires autour de Giono. Quelquefois difficile à lire, c'est malgré tout avec un plaisir non dissimulé qu'on se plonge dans la prose si particulière de Pierre Magnan, avec ses images si vivantes et son vocabulaire si riche teinté de de Provence.
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Étonnant et poignant, lucide et lyrique, l'hommage d'un disciple à son ami et mentor, par celui pour qui cette rencontre, à quinze ans, détermina largement sa propre vie.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2023/03/23/note-de-lecture-pour-saluer-giono-pierre-magnan/

Bien avant d'être notamment, sur le tard et après de longues années d'écriture sans publication (à l'exception de trois oeuvres de jeunesse), le créateur du fameux commissaire Laviolette (et de son aïeul gendarme) à travers dix romans publiés entre 1977 et 2010, et celui de Séraphin Monge, en deux romans de 1984 et 1990, Pierre Magnan (1922-2012) devint, à quinze ans, en 1937, le protégé et l'ami de Jean Giono, alors en pleine gloire contadourienne, du nom d'un lieu-dit de la montagne de Lure, près de Banon et de Manosque, où se retrouvent pendant quatre ans, après la publication à grand succès de « Que ma joie demeure », et avant que ne s'abatte la deuxième guerre mondiale, amies et amis artistes, militant(e)s pacifistes, poètes et autres compagnes et compagnons de route.

Publié en 1990 chez Denoël, « Pour saluer Giono » constitue un hommage étonnant et poignant d'un disciple à son maître, d'un amoureux de la Provence et de la vie à un autre, plus âgé.

« Pour saluer Giono » n'est pas seulement le captivant récit d'une rencontre sous le signe de la poésie et de la Provence, il est aussi le compte-rendu, aussi fidèle que possible après que tant d'années se soient écoulées (même si notes et cahiers d'époque ont été naturellement appelés à la rescousse au moment de sa rédaction), d'une époque bien particulière, d'un moment où l'écriture était importante pour beaucoup de gens, quel que soit leur niveau d'éducation, se développait sous l'oeil bienveillant et néanmoins exigeant des paris, et se forgeait dans le contact des anciens et des prédécesseurs, connus ou non. Si le témoignage porté ici sur la personne de Jean Giono est formidable (porté depuis un tout autre angle, naturellement, que l'excellent « Giono, furioso » d'Emmanuelle Lambert), et s'il éclaire bien d'un jour précieux le contraste entre l'écrivain d'avant-guerre et le même, après guerre, lorsque les désillusions auront donné à « Un roi sans divertissement », « le hussard sur le toit » ou « le bonheur fou » leurs tonalités si particulières et leur carrure de chefs d'oeuvre, il ne faut pas négliger pour autant, loin de là, les confidences autobiographiques du compagnon alors de Thyde Monnier, du jeune homme voulant écrire mais ne se jugeant pas à la hauteur, et de l'observateur attentif de ce qui l'entoure en une époque troublée – tout ce dont naîtra, un peu plus tard, son « L'Aube insolite », mais peut-être surtout, beaucoup plus tard, le magnifique « le Sang des Atrides ».

Lien : https://charybde2.wordpress...
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Pierre Magnan fut un proche de Jean Giono .Celui-ci lui ouvrit les portes de la culture puis , plus tard de l'écriture . Je peux témoigner de la profonde admiration que Magan portait à Giono car j'ai eu le plaisir de le rencontrer et de m'entretenir longuement avec lui. Cet ouvrage rend témoignage de la relation entre ce deux hommes , sans flagornerie mais avec chaleur et amitié. Un ouvrage indispensable pour les "gionolâtres" dont je suis.
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bien expliqué, excellent
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Nous sommes déjà debout, déjà prêts à nous enfuir, nous attendant au refus.
– Alors, vous allez faire un journal ? C’est très épatant ça ! dit Giono. Un journal de jeunes à Manosque ! Ça m’intéresse prodigieusement !
Je ne mens pas. Pourquoi mentirais-je à mon âge ? J’enregistre, à cette époque, comme je fais toujours. Ces deux termes, très épatant et prodigieux, seront les deux adjectifs préférés de Giono durant tout le temps qu’il aura la passion de sauver et que sa joie demeurera.
– Oui, dit Jef, et ce sera un journal pacifiste. C’est pour ça que nous avons pensé que si vous vouliez bien nous donner un article…
– Mais, naturellement, tout ce que vous voudrez !
Il était en train de bourrer sa pipe. Je sens encore, à cinquante-trois ans de distance, le parfum de ce mélange qu’il tirait d’un pot de faïence de Marnas, brun, constellé de grosses lunes jaunes. Je vois encore le geste de sybarite de son index effilé pour tasser minutieusement le tabac. Il l’alluma, éteignit l’allumette dans l’air en un mouvement que je ne vis jamais faire qu’à lui et soudain, comme frappé d’une inspiration subite, il nous dit :
– Mais au fait ! Pourquoi ne viendriez-vous pas au Contadour avec moi ? Tiens, c’est une idée ça ! Vous venez avec moi et là-haut je vous fais votre article.
Il voit sur nos visages, et surtout sur le mien sans doute, qu’il y a un obstacle majeur. Il doit y avoir de la dépense au Contadour et je n’ai que vingt francs par semaine.
– Allez ! dit-il. Je vous invite au Contadour. Vous resterez tout le temps que vous voudrez.
Il nous donne des détails pratiques :
– Habillez-vous chaudement et soyez à la Saunerie samedi vers onze heures, nous partons par la patache de Banon !
Quand nous sortons de là, Jef et moi, nous sommes l’un contre l’autre jetés par l’émotion et saouls comme des grives. Le plaisir, l’étonnement, l’enthousiasme, se partagent nos cœurs. Nous venons d’être percutés pour la première fois de notre vie par une émotion inconnue. Et Jef pour extérioriser sa joie se tourne vers moi et me morigène pour lui avoir laissé faire tout le travail. – Tu aurais pu au moins me soutenir ! À quoi ça sert que je t’aie traîné jusqu’ici ? Tu avais plutôt l’air d’un con que d’un moulin à vent !
C’était vrai. Mais il pouvait toujours parler. J’avais encore dans le nez le parfum de la maison Giono. C’était cette odeur particulière que je n’ai sentie qu’une dizaine de fois dans ma vie : mélange de cuisine de grand-mère, de vieux livres, de linge repassé dans les armoires, de fontaine de jardin à petit bruit qui entraîne par la porte ouverte un courant d’air odorant d’herbes mouillées. Il pouvait toujours parler mon ami Jef. J’étais au comble du bonheur.
Moi dont la machine à me souvenir est si exacte d’ordinaire, ici je ne me souviens plus de la couleur, de la texture qu’annonçait le couchant ce soir-là. Giono m’avait effacé le ciel.
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Mais, en revanche, le seul mot de « source » me ferait faire cent kilomètres à pied. Il éclate, et notamment ici, en feu d’artifice dans mon imagination : grotte à capillaires, menthes frémissantes cachant l’eau secrète, ruissellement sonore sur le plan miroir d’un bassin. Je m’engage, presque la tête la première, sur ce sentier prometteur. En quelques lacets où il n’y a pas une herbe ni une fleur et qui ont été tracés sous les ordres d’un ingénieur stratège, ce sentier descend vers un enfer de pierre. Il doit y avoir dix mètres de caillasse en profondeur sous mes pieds et le vallon majestueux déroule ses méandres au long des strates calcaires offrant partout la même cristallisation stérile, comme si un soc gigantesque avait récemment éventré ce gigantesque clapier. Comment peut-il y avoir de l’eau en bas dedans ?
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Non, Giono n'était pas mon copain et, au surplus, ce n'était pas Giono en tant qu'homme que j'aimais, c'était le fluide de la langue française qui l'avait choisi pour exprimer tant de choses nouvelles avec la plus grande limpidité. C'était les voix des lacs et des montagnes et le souffle des vents et le juste mouvement de la vie irrésistible des personnages dressés devant le destin, puis abattus, puis ressuscités, tordus, généreux ou retors (je préférais les retors), c'étaient les dévastatrices stridences des trompettes de la mort qui retentissaient en lui, en un mot ce que j'aimais en Giono, c'était ce tabernacle qui contenait la création.
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Au mois d’août 1937, mon ami Jef Scaniglia qui a dix-sept ans, deux de plus que moi, décide de fonder un journal et de l’appeler Au-devant de la vie. Un mois auparavant, dans le dessein inavoué d’approcher quelques filles en short, et lui, en particulier, dans l’espoir d’échapper un peu à la tendresse trop tutélaire d’un père à cheval sur les principes, nous avons adhéré d’enthousiasme au mouvement des Auberges de la jeunesse. Adhérer aux Auberges de la jeunesse en 1937, c’est comme proclamer qu’on fréquente assidûment les lupanars. Mais : le père de Jef est socialiste, mon père est communiste. Nous sommes deux enfants du Front populaire, le frente crapular, comme l’appelle avec conviction notre photographe local Léopold Duplan, lequel fait partie des Croix-de-Feu.
Puisqu’on est en train de secouer le panier, tant vaut-il qu’on en profite. L’Auberge de la jeunesse, à Manosque, c’est l’Hostellerie des Carmes, un bien beau nom qui recouvre un hôtel vétuste et mal considéré.
À force de ne pas avoir de clients, le tenancier, Auguste Reynès, et son épouse se sont résignés à arborer le panonceau des A.J. et à transformer leur établissement en dortoir et salle de jeux. Il faut dire, et nous ne nous le dissimulons guère, que ce père et cette mère aubergiste ont plutôt l’allure d’une mère maquerelle et d’un père maquereau que d’idéalistes prêts à risquer leur chemise sur la triomphante jeunesse. Néanmoins ils l’ont fait. Et l’auberge commence à voir passer des gars et des filles en short, munis de sacs à dos pourvus de fanions et chantant des chansons. C’est l’une de ces chansons qui donnera l’idée à mon ami Jef de fonder un journal et de l’appeler Au-devant de la vie. (…)
(…) Nous avons un imprimeur : Paul Drac, dont le fils René partage toutes nos aventures. Ce Paul Drac pendant vingt ans soutiendra la candidature malheureuse de tous les adversaires du député inamovible : Charles Baron. À chaque fois, en affiches diverses et tracts vengeurs, ils lui planteront un drapeau qui le fera mal aller, mais son tempérament juvénile l’entraînera toujours vers les causes perdues. Il est prêt à défendre la nôtre, de cause, et pourtant, l’an dernier encore, il se proclamait Croix-de-Feu.
Nous avons enrôlé, Jef a enrôlé, un grand garçon de dix-huit ans qu’il subjugue, pour être responsable du journal, car il faut avoir dix-huit ans pour être gérant de périodique. Pour les textes, nous nous sentons tous les deux d’en remplir dix pages et de susciter des vocations. Pour le fric, Paul Drac fera le tour des commerçants de Manosque et toute la quatrième page, par petites portions, ne sera qu’un hymne au commerce manosquin. Pour les lecteurs, nous avons recopié à son insu, chez notre ami commun Maurice Chevaly qui a notre âge mais ne partage pas, encore, nos convictions, le fichier de son journal littéraire La Muse, journal polycopié et qui compte bien quatre-vingts lecteurs. Nous sommes fin prêts. Notre journal sera jeune, dynamique, ouvert à tous, mais surtout, surtout, il sera pacifiste car nos pères vomissent l’armée, les armées, nous ont appris à haïr la guerre et nous sentons bien qu’elle va nous happer. Mais nous avons beau avoir dix-sept et quinze ans, le dérisoire et le peu d’avenir de notre entreprise ne nous échappent pas si elle est livrée à notre seule infimité, à la seule fragilité de notre voix inaudible. C’est alors que Jef me dit :
– Il faudrait qu’on aille demander un article à Giono ?
– Tu le connais Giono ?
– Non.
C’est faux. Giono nous le voyons tous les jours déambuler par Manosque, allant à la poste ou s’installant au café-glacier sur la terrasse pour contempler d’un œil inexpressif l’immensité de ce qu’il fomente. L’oeil bleu de Giono, principale caractéristique de son visage, est comme celui des menons cornus des grands troupeaux. Nous le savons déjà très bien pour l’avoir si souvent contemplé à la dérobée : vide, vacant, anodin, ne voyant volontairement personne mais voyant tout. Toute sa vie, Giono promènera par Manosque ce regard objectif mais qui trie ce qu’il veut du spectacle du monde. Un jour, il me citera cette phrase du peintre Paul Laurens qui le dessine tout entier : « Aujourd’hui je ne vois que les cravates. »
Depuis des années déjà, Giono défile devant la perspicacité enfantine de nos regards investigateurs. Je ne dis pas admiratifs. Nos pères le classent mal et s’en méfient pour cette raison ; la population manosquine, bourgeoise, ouvrière ou agricole, n’ouvre jamais un livre et se demande de quoi peut bien vivre cet homme depuis qu’il a quitté la banque.
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- Tu le connais Giono ?
- Non.
C'est faux. Giono nous le voyons tous les jours déambuler par Manosque, allant à la poste ou s'installer au café-glacier sur la terrasse pour contempler d'un oeil inexpressif l'immensité de ce qu'il fomente. L'oeil bleu de Giono, principale caractéristique de son visage, est comme celui des menons cornus des grands troupeaux. Nous le savons déjà très bien pour l'avoir si souvent contemplé à la dérobée : vide, vacant, anodin, ne voyant volontairement personne mais voyant tout. Toute sa vie, Giono promènera par Manosque ce regard objectif mais qui trie ce qu'il veut du spectacle du monde. p. 13
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