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EAN : 9782207248263
288 pages
Denoël (13/01/1999)
3.55/5   51 notes
Résumé :
À Manosque, Pierrot, 15 ans, part à l'aube ramasser des escargots dans les collines. Il entend un coup de feu. Nous sommes en 1945, des coups de feu Pierrot en a entendu beaucoup au cours des années précédentes. Il pense que son voisin, le boulanger, qu'il voit s'enfuir de la ruine où il se cachait, vient de braconner quelque fai¬san, mais, sa cueillette achevée, il se heurte au cadavre d'un personnage considérable. C'est le capitaine Patrocle, un héros de la Résist... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Alors que Manosque se remet tout juste de la guerre et pleure ses morts en cet automne de l'année 1945, le jeune Pierrot, issu de la famille la plus pauvre de la ville, s'en va cueillir des escargots dans la rosée du petit matin...Il se hâte car après 5 heures, il sera déjà trop tard et aperçoit au loin l'Albert, le boulanger, armé de son fusil, qu'il évite soigneusement.
Un peu plus tard, un coup de feu déchire le silence, un cadavre lui barre le chemin, celui de Patrocle, l'amant de la boulangère. le gamin ne se laisse pas impressionner. Il fouille le mort, trouve un mot dans la veste, une preuve qu'il pourra utiliser contre le meurtrier, la glisse dans son béret, et alourdit par le poids des escargots, rentre chez lui, troublé par ce drame amoureux.

Le meurtre agite la ville et les commérages tandis que les boulangers restent impassibles. Un deuxième meurtre va secouer Manosque, une vengeance, les règlement de compte sont légion entre collabos et résistants. Mais une des clientes, une bourgeoise, Mme Henry, va commencer à s'intéresser à l'adolescent boutonneux et déguenillé qui vient d'être embauché comme balayeur et lit les Mémoires de Saint-Simon...Une étrange relation va se nouer entre ces deux êtres que tout sépare, jusqu'à la tragédie finale…

Même si l'histoire peut paraître incroyable, on se laisse séduire par le charme et l'humour de la langue de Pierre Magnan à travers le récit de ce garçon qui va perdre son innocence et sa naïveté en découvrant le jeu cruel de l'amour et de la mort, l'érotisme et la folie meurtrière avec Hortense alors que sa perfide maîtresse voulait empêcher que la lecture de Saint-Simon ne lui dévoile "tout sur la nature humaine" et "tout sur les mouvements des passions". Un roman d'initiation sulfureux. Encore une belle découverte !
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Un roman qui raconte les émois amoureux du jeune Pierrot, un adolescent pauvre qui découvre une lettre d'amour donnant un rendez-vous à Philémon Patrocle qui se distingua dans la Résistance . Sa vie va en être bouleversée et il n'oubliera jamais Hortense Henry.
Cette romance sert aussi de prétexte pour évoquer le quotidien d'une petite ville de province, Manosque, au sortir de la guerre, l'attitude de chacun : ex collabo, héros de la Résistance, commérages, ragots...
Je n'ai pas compris la portée du titre "Un grison d'Arcadie" qui s'adresse au jeune Pierre. Un âne, un benêt (terme littéraire) mais pourquoi d'Arcadie ?
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Pierre Magnan, auteur bas-alpin, dont je n'ai pas lu grand chose;
Ce roman n'est pas un policier mais une tranche de vie à la fin de la deuxième guerre. le narrateur, adulte, voire vieux, raconte sa vie d'adolescent entre 15 et 14 ans. Sa pauvreté, les habitants typiques qu'il voisine, les femmes plantureuses sur lesquelles il fantasme.
Un matin, avant le lever du jour, il est témoin d'un meurtre.
Le hasard veut qu'il en possède et conserve la preuve, ce qui changera sa vie et lui causera bien des tracas.

Moi qui suis haute-alpine, je me suis régalée à retrouver des mots régionaux !
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Pierre Magnan était auteur de romans policiers, certes, mais on trouve bien autre chose dans ce Grison d'Arcadie.
Bien sûr il y a meurtre, témoin involontaire, dissimulation de preuve, mystère, arrestation, vengeance. Mais ces éléments de polars ne forme qu'un fil ténu tout au long du roman ; lequel prend alors de multiples autres visages.
Roman initiatique d'un ado de Manosque, roman de terroir historique qui ravive la vie de cette petite ville provençale dans les années qui ont suivi la guerre, où chaque personnage avait sa place, son statut social, son aura d'ancien résistant ou ses ombres honteuses elles aussi héritées du conflit encore récent. Mais peut-être que tout cela n'a d'autre but que d'établir un décor, un fond de scène sur lequel se joue surtout une histoire d'amour ; ou de fascination ; ou de pouvoir ; ou de domination ; et où peu à peu se prépare la levée du mystère.
Outre ce cadre et cette construction captivante, qui éloigne des questions principales pour mieux y revenir (et de façon surprenante), ce texte bénéficie d'un style unique, proche du terroir, évocateur et vivant, agrémenté d'un vocabulaire peu courant, mixant patois et éclats littéraires un peu désuets, dans un rythme prenant. Il sait aussi se faire lyrique, avec mesure, portant des sentiments, peur, inquiétude, méfiance, séduction, attirance, haine irrévocable...
En fin de compte, ce roman est un mélange de genres, impossible à classer, mais si délicieux à savourer. Un bel exemple du talent de Pierre Magnan.
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Voici l'histoire de Pierrot, le narrateur, 15 ans, en pleine crise d'adolescence, troublé par les femmes de trente ans, dans Manosque, au sortir de la deuxième guerre mondiale. Témoin d'un crime, il en détient la preuve dans son béret qu'il ne quitte jamais. La trame de ce roman c'est ce béret et le secret qu'il contient.
C 'est d'une écriture extrêmement riche, tant par les mots que par les événements que Pierre Magnan nous conte cette histoire. Il nous plonge dans Manosque qui tout juste se relève, en y décrivant les rues, la vie de tous les jours des habitants, riches et pauvres. le héros est pauvre et il le raconte fort bien.
La lecture de ce récit est plutôt difficile : les surnoms, les descriptions, des mots inconnus, cependant, il faut poursuivre pour connaître le dénouement. Et la fin est sublime, magnifique : l'érotisme qui s'en dégage est décrit avec tant de finesse et de subtilité que c'en est un régal.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
- Quand même viens pas dire ! Deux crimes en pas six mois ! A Manosque !
- Oh dis ! Tu es bien oublieuse ! Il y a deux ans à peine, il y en avait un par semaine !
- Oui mais, c'était la guerre !
- Et alors ? Et maintenant, tu crois que c'est la paix ?
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Parce que tu es naïf ! Et parce que tu cesseras de l'être si tu lis celui-là ! Tu sauras tout sur la nature humaine, tu sauras tout sur les mouvements des passions si tu le lis ! Mais à quoi ça te servira ? Tu n'auras jamais la force de soulever cette épée ! Tu n'auras jamais l'astuce d'utiliser ce qu'alors tu sauras ! Tu auras une clé mais pas de serrure !
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C’était une grande personne maigre à la poitrine sans seins ; dans son visage long, l’os de son nez n’était dissimulé que par une fine pellicule de peau très tendue, de sorte qu’on pouvait contempler chez elle le commencement du squelette que la décomposition révèlerait peu à peu. Une sensualité suave parcourait en tremblant comme une onde la surface de ses lèvres, la seule chose chez elle qui fût indécente.
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Je sortis endimanché de pied en cap. Tout gémissait au dehors : les gouttières, les arbres, les caniveaux et le riou des Rates qui grondait avec retenue. Un grand vent mouillé se promenait tristement dans les hauts feuillages encore profus en secouant la pluie. J'avais la gorge sèche. Rien en moi, qui en était si friand, n'ébauchait sur l'avenir quelque suave pensée érotique.
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Notre promenade est étrangement faite : au départ les deux chaussées, la route qui enceint la ville et l’allée du mail, sont sur le même plan. La balustrade qui les sépare continue au long de l’allée, horizontale, et c’est la route sous un mur de soutènement de plus en plus haut qui descend le tertre où les fossés furent autrefois remblayés. Le mail, lui, est toujours au même niveau que la balustrade.
Les deux se rejoignent et se fondent devant le portail de la Saunerie, une poterne fortifiée érigée au XIVe siècle.
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