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EAN : 9782070128891
560 pages
Gallimard (23/02/2012)
3.94/5   8 notes
Résumé :
Jorge Luis Borges se plaisait à dire qu'il laissait à d'autres le soin de se glorifier des livres qu'ils avaient écrits, car il préférait pour sa part tirer gloire des livres qu'il avait lus. Cette anecdote donne le ton d'Alphabets, ouvrage dans lequel Claudio Magris nous convie à un long voyage à travers des livres qui ont laissé en lui une durable empreinte. La littérature est à ses yeux une expérience de vie. Elle soutient ou attise l'intensité de notre existence... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Jorge Luis Borges se plaisait à dire qu'il laissait à d'autres le soin de se glorifier des livres qu'ils avaient écrits, car il préférait pour sa part tirer gloire des livres qu'il avait lus. Cette anecdote donne le ton d'Alphabets, ouvrage dans lequel Claudio Magris nous convie à un long voyage à travers des livres qui ont laissé en lui une durable empreinte.

La littérature est à ses yeux une expérience de vie. Elle soutient ou attise l'intensité de notre existence et en dilate infiniment les confins.

Il évoque dans Alphabets des livres qui nous forment, mais aussi des livres qui ont à la fois le pouvoir de nous blesser et d'apaiser la blessure. Des livres qui nous permettent de connaître et d'ordonner le monde, et d'autres qui en révèlent le chaos destructeur, l'enchantement et l'horreur. Des livres qui s'entrelacent à la vie, se confrontent à L Histoire et nous marquent parfois de leur 'signe absolu '. Des livres qui transcendent leur propre perfection esthétique pour dire la douleur non moins que la beauté, l'amour non moins que la tragédie ou l'abjection. Des livres traversés par des lueurs salvatrices et d'autres qui se penchent au bord du néant.

Au terme d'un vaste et passionnant périple qui nous emmène à la rencontre de nombreux écrivains et qui explore des thèmes aussi divers que la colère, le courage, la mélancolie ou la guerre, Alphabets se conclut par réflexion lucide et nuancée sur les rapports entre littérature, éthique et politique.

On s'aperçoit alors que dans ce nouveau livre, le grand écrivain triestin a dessiné en filigrane une sorte d'autobiographie littéraire, comme dans le célèbre apologue borgésien dans lequel un artiste peint des paysages, des montagnes, des îles et s'aperçoit au soir de sa vie qu'il a en réalité composé son autoportrait.
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critiques presse (2)
Bibliobs
26 avril 2012
Dans «Alphabets», l'écrivain triestin s'entretient avec ses meilleurs amis: Kafka, Dante, Musil...
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LeSpectacleduMonde
16 avril 2012
Des portraits se détachent, superbes ; on redécouvre Kipling et Brecht, on croise Conrad ; la crise de la société classique rôde en coulisses.
Lire la critique sur le site : LeSpectacleduMonde
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Selon Brecht, Baudelaire serait un poète petit-bourgeois dont les paroles sont des vestes usées et remises à neuf, tandis que pour Tolstoï les sensations évoquées dans sa poésie ne peuvent intéresser aucun homme sain. Brecht par ailleurs, est défini par Ionesco comme un créateur didactique et simpliste de personnages qui sont le plus souvent que des pantins et par Döblin comme un romantique attardé. Proust est liquidé d’un seul mot « foutaises » par Beckett, à son tour estampillé comme inutile épigone de Maeterlinck par Arno Schmidt. Pour Voltaire, Homère est ennuyeux, et Joyce est un médiocre pour Gottfried Benn, Laurence, Virginia Woolf, Pound et beaucoup d’autres. Nabokov considère comme des nullités Thomas Mann, Conrad, Cervantès, Camus, Eliot et Pound ; la Divine Comédie, pour l’expressionniste allemand Albert Ehrenstein, est l’œuvre scholastique, cérébrale, pesante et sadique d’un poète musicale mais monotone.
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L'individu s'aperçoit qu'il vit dans un monde qui l'expose à des stimuli ininterrompus, qui l'assaillent sans cesse de messages et de sollicitations, parfois à son insu, certains étant subliminaux. L'individu sent qu'il n'est pas à la hauteur de ce bombardement continuel de stimuli et de messages, qui ne l'enrichissent pas mais l'étourdissent. Dans ce tourbillon, les messages s'entr'éliminent, ce qui entraîne une sorte de déconnexion, un relâchement des charnières qui tiennent assemblée la personne. Le sujet perçoit de plus en plus intensément cette menace et la peur d'être désagrégé par le mécanisme social de plus en plus complexe et harcelant. Il sent surtout que cette continuelle agression du provisoire et de l'instantané le fait vivre toujours dans l'inessentiel, dans l'attente que, après la tourbillonnante séquence d'inessentialités harcelantes, commence la vraie vie. De cette façon, l'individu se trouve vivre toujours et seulement « entre », « en attendant », devant la vie, avant la vie, comme si la vie devait toujours commencer et comme si ce qui est en train de se passer — c'est-à-dire toute l'existence — n'était que quelque chose de préparatoire, de provisoire et d'inessentiel, dans l'attente de quelque chose qui ne vient pas.
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Videos de Claudio Magris (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Claudio Magris
Lors de l'émission “Hors-champs” diffusée sur France Culture le 16 septembre 2013, Laure Adler s'entretenait avec l'écrivain et essayiste italien, Claudio Magris. « L'identité est une recherche toujours ouverte, et il peut même arriver que la défense obsessive des origines soit un esclavage régressif, tout autant qu'en d'autres circonstances la reddition complice au déracinement. » Claudio Magris (in “Danube”)
Claudio Magris, né à Trieste le 10 avril 1939, est un écrivain, germaniste, universitaire et journaliste italien, héritier de la tradition culturelle de la Mitteleuropa qu'il a contribué à définir. Claudio Magris est notamment l'auteur de “Danube” (1986), un essai-fleuve où il parcourt le Danube de sa source allemande (en Forêt Noire) à la mer Noire en Roumanie, en traversant l'Europe centrale, et de “Microcosmes” (1997), portrait de quelques lieux dispersés dans neuf villes européennes différentes. Il est également chroniqueur pour le Corriere della Sera.
Il a été sénateur de 1994 à 1996. En 2001-2002, il a assuré un cours au Collège de France sur le thème « Nihilisme et Mélancolie. Jacobsen et son Niels Lyhne ».
Ses livres érudits connaissent un très grand succès public et critique. Claudio Magris a ainsi reçu plusieurs prix prestigieux couronnant son œuvre, comme le prix Erasme en 2001, le prix Prince des Asturies en 2004, qui entend récompenser en lui « la meilleure tradition humaniste et [...] l'image plurielle de la littérature européenne du début du XXIe siècle ; [...] le désir de l'unité européenne dans sa diversité historique », le prix européen de l'essai Charles Veillon en 2009, et le prix de littérature en langues romanes de la Foire internationale du livre (FIL) de Guadalajara, au Mexique, en 2014. Claudio Magris est également régulièrement cité depuis plusieurs années comme possible lauréat du prix Nobel de littérature.
Thèmes : Arts & Spectacles| Littérature Contemporaine| Littérature Etrangère| Claudio Magris| Mitelleuropa
Sources : France Culture et Wikipédia
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