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William Hoffer (Collaborateur)Marie-Thérèse Cuny (Traducteur)
EAN : 9782266025874
477 pages
Pocket (01/01/1989)
4.03/5   2030 notes
Résumé :
3 août 1984... Dans l'avion qui l'emmène à Téhéran avec son mari, d'origine iranienne, et sa fille, Betty a le sentiment d'avoir commis une erreur irréparable...
Quelques jours plus tard, son existence bascule dans le cauchemar. Le verdict tombe : "Tu ne quitteras jamais l'Iran ! Tu y resteras jusqu'à ta mort." En proie du fanatisme religieux, son mari se transforme en geôlier.
Elle n'a désormais qu'un objectif : rentrer chez elle, aux États-Unis, avec... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (164) Voir plus Ajouter une critique
4,03

sur 2030 notes
Une lecture bouleversante. Certes pas une grande oeuvre littéraire, mais la force de cette histoire suffit à nous ébranler.
Betty est américaine, mariée à un médecin d'origine iranienne, Bozorg Mahmoody, bien intégré aux États-Unis. Ils ont une petite fille, Mahtob, et coulent des jours heureux. Mais les problèmes politiques aigus entre les États-Unis et l'Iran vont faire vaciller ce bel édifice. Le couple se dispute de plus en plus, une séparation est même envisagée. Betty, dans un souci de réconciliation, accepte, à la demande de son mari, d'aller passer deux semaines en Iran chez sa belle-famille. Nous sommes en 1984. Là, le récit devient terrifiant : dès son arrivée, Betty sens que le séjour ne va pas se passer comme prévu. Elle doit faire face à l'hostilité franche et brutale de sa belle-famille, voit son mari radicalement changer sous l'influence des siens, et comprend rapidement qu'on ne va pas la laisser repartir si facilement, et certainement pas avec sa fille : du point de vue des fanatiques religieux, il est de leur devoir de garder la petite Mahtob en Iran pour la soustraire à l'influence néfaste du Grand Satan. Mahtob va à l'école où elle apprend le farsi et désapprend sa culture américaine. Betty est contrainte de respecter les multiples règles contraignantes imposées par son mari et sa belle-famille, et doit porter, comme il se doit, le tchador. Ouvertement révoltée dans un premier temps, elle subit la violence de son mari qui la bat (on est loin de l'homme si doux dont elle était tombée amoureuse aux États-Unis) et l'enfermement qu'on lui impose. Le récit est oppressant, car elle nous fait vivre son abattement, sa terreur profonde à l'idée de finir sa vie prisonnière en Iran, et surtout sa douleur immense de voir à quel avenir sa fille est condamnée. Sans parler du sentiment de culpabilité qui ne la quitte pas : elle s'en veut tellement d'avoir accepté ce séjour, et de ne pas avoir écouté les quelques mises en garde qu'on lui avait faites.
De nombreux romans mettent en scène un héros désespéré, mais ici le désespoir est incommensurable et doublé de l'horreur de se dire que tout est de sa faute. Mais ce qui fait froid dans le dos à la lecture de jamais sans ma fille, c'est de savoir que cette histoire est vraie : ce n'est pas un roman, c'est un récit. Nul scénario hollywoodien ici, mais des faits réels. C'est oppressant, et j'ai éprouvé plusieurs fois le besoin de poser le livre pour respirer.
Avec une volonté farouche, Betty réussira à nouer des contacts, obtenir de l'aide, et fuir avec sa fille. On ne peut qu'admirer la persévérance de cette mère pour triompher de tous les obstacles pour sortir, avec sa fille qu'il n'a jamais été question de laisser seule en Iran, de cet enfer.
Suite à la parution du livre, il a été beaucoup reproché à l'auteur. Certains ont jugé le texte raciste envers les Iraniens et insultant envers l'islam et les musulmans. Ce n'est pas du tout ce que j'ai ressenti lors de la lecture. Betty Mahmoody ne fait pas d'amalgames : l'accusé dans son récit n'est pas le peuple iranien, mais clairement sa belle-famille. Elle s'est même liée sur place avec des Iraniens qui l'ont aidée. Quant à sa critique de la religion, c'est sans ambiguïté l'intégrisme qui est visé, et non pas l'islam. Sans ces deux distinctions fondamentales, le récit perdrait beaucoup de sa force et de sa crédibilité, et je n'aurais pas un avis aussi enthousiaste sur ce livre.
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Comment critiquer ce genre de livres où l'on a pas vraiment notre mot à dire...?
Comment lire ces pages, ces phrases, ces mots sans se sentir intruse et spectatrice d'un spectacle terrible de part sa réalité et horrifiant de part son existence ?
Tout ce que je peux dire c'est que la ressemblance de ce récit avec d'autres témoignages que j'ai lus m'effraie et m'horripile... Quand je lis ces histoires, un arrière goût amer me rappelle sans cesse que le monde ne tourne vraiment pas rond.
J'ai arrêté d'essayer de comprendre l'humanité. L'Homme est mauvais de nature. Et c'est pas prêt de changer...
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A son arrivée en Iran, c'est d'abord la raison de Betty qui parle :son mari, iranien de naissance, s'est éloigné des coutumes, des rites et des usages du pays qu'elle découvre. Deux semaines de vacances suffiront pour satisfaire Moody, qui vit désormais aux USA depuis 20 ans selon l'American way of life.
Elle s'offusque des rites religieux, des lourdes tenues, du manque d'hygiène. Elle prend son thé sans sucre (sacrilège) avec le petit doigt levé en buvant. Au début, tout ce qui est vécu dans ce "pays attardé" est passé au crible de la critique : "Dieu que je déteste l'Iran". D'ailleurs, le livre et le film de 1991 furent jugés racistes par les Iraniens.

L'histoire de l'auteure est trépidante et d'une lecture très prenante avec les raids aériens, les bombes, les hommes-goujats, et surtout le mari qui la frappe et la retient prisonnière. Quant à la Pasdar, lorsqu'un membre féminin de cette police religieuse l'arrête c'est parce qu'elle a vu un bout de genou entre le manteau et la chaussette, mais l'agent ne saura pas lui indiquer où trouver des chaussettes iraniennes qui ne tombent pas et elle la laissera partir !

Je n'ai pu rester insensible à ses 18 mois de calvaire et à son combat pour tenter de quitter l'Iran.
Quelle détermination il lui a fallu pour construire son plan d'évasion, toute sa vie est régie par ce but!
Sa fuite se fera dans des conditions rocambolesques mais ce fut le prix à payer, en plus des 12 000 dollars, pour ramener sa fille aux USA.

Il y aurait eu à l'époque de son retour (1986) 1000 cas de femmes retenues en Iran contre leur gré.
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Jamais sans ma fille est un des premiers  ouvrages de témoignage sur fond de séquestration dans un pays islamique. Les livres de ce genre se sont par la suite multiplié, au point de le rendre, pour ma part, indigeste.

Ici il s'agit d'une femme américaine, mariée à un médecin d'origine iranienne avec lequel elle a une petite fille. Ce qui devait être un simple voyage pour faire connaissance avec la famille dudit mari devient un piège qui se referme sur Betty et Mahtob. de retour chez lui, son mari change du tout au tout et se montre violent et dégradant envers son épouse.

A travers le témoignage de cette femme courageuse, on assiste à un choc des cultures entre l'Amérique des libertés et une société islamique verrouillée par la religion depuis la Révolution de 1979. La période à laquelle la famille Mahmoody arrive en Iran se place dans un contexte particulièrement sensible. En effet, la guerre entre les deux pays voisins, Iran et Irak, fait rage depuis plusieurs années. Comme on peut le lire, Téhéran est à portée de bombardements et la vie dans cette capitale s'avère dangereuse. de plus, l'Amérique est conspuée par les Iraniens, accusée de soutenir et d'armer l'ennemi irakien. Une circonstance aggravante pour l'Américaine Betty.

J'ai lu ce livre lorsque j'étais au collège et ce fut également un choc pour moi de découvrir la condition de la femme en Iran, les interdits qui lui sont imposés; ainsi que l'état de la société en général qui proie sous le joug de la charia, toujours sur le coup d'une intervention des milices islamiques. J'ai grandi dans une famille où la religion ou l'athéisme relevait du choix de chacun. J'ai appris alors ce qu'était que le fondamentalisme qui, au final, dévalorise l'islam comme elle le fait avec toutes les autres religions.

Les épreuves traversées par Betty Mahmoody et les descriptions qu'elle donne de l'Iran ont fait éclater, d'une certaine façon, ma vision du monde et des réalités. En cela, ce fut une lecture fort instructive et enrichissante. En plus d'être le portrait d'une femme et d'une fillette pleines de courage et d'amour. Il leur en a fallu pour se sortir de cet enfer. J'ai aussi apprécié que le récit ne soit pas manichéen. Betty a souffert dans cette famille et dans ce pays, c'est incontestable. Mais elle fait la part des choses et montre également les belles rencontres qu'elle a pu faire.

Un livre culte qui, à sa parution, a ouvert les yeux à de nombreux lecteurs (principalement lectrices) sur une réalité jusqu'alors assez mal connue.
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Un témoignage qui fait froid dans le dos : Betty Mahmoody raconte comment sa visite de courtoisie en Iran auprès de sa belle-famille a rapidement tourné au cauchemar face au changement d'attitude de son époux, qui avait refusé de rentrer aux Etats-Unis mais également de la laisser prendre le chemin du retour avec leur fille.
Un cauchemar pourtant prévisible au regard de ce qui se passait alors en Iran mais inévitable si l'on considère l'unité familiale : comment empêcher son mari de revoir sa famille ? Comment s'opposer à ce que son mari emmène sa fille voir sa famille paternelle ? C'est le genre de choses qu'il vaut mieux anticiper mais auxquelles on ne pense évidemment pas en tombant amoureux…
Toujours est-il que ce témoignage sidère par le sang-froid dont a fait preuve Betty Mahmoody alors que, réduite à porter le tchador en Iran pour le restant de ses jours, elle a pris la décision de quitter son mari et l'Iran coûte que coûte, au péril de sa vie et de celle de sa fille. Frissons et adrénaline assurés !
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Citations et extraits (53) Voir plus Ajouter une citation
Ma première et dernière pensée consciente chaque jour, c'est de dresser le plan de mon évasion. Rien de concret pour l'instant. Mais je fais mon possible pour garder le plus de contacts possible. Je vais voir Hélène à l'ambassade. Et presque chaque jour j'appelle Amahl.
Chaque détail de ma vie quotidienne est axé sur le grand but. je suis déterminée à me montrer une épouse et une mère aussi exemplaire que possible. Pour trois raisons. La première est de consolider l'illusion de bonheur et de normalité, de façon à ôter tout soupçon de Moody. La seconde est de faire plaisir à Mahtob et d'éloigner de son esprit l'idée qu'elle est prisonnière. Parfois elle demande :
- Est-ce qu'on pourra retourner en Amérique, maman ?
- Pas maintenant. Peut-être qu'un jour, dans l'avenir, papa changera d'idée, et nous irons tous les trois.
Ce genre de mensonge soulage un peu sa tristesse, mais pas la mienne.
Ma troisième raison de créer un foyer "heureux", c'est de me préserver moi-même, de ne pas devenir folle. Je n'ai aucun moyen de savoir ce qui nous tombera sur la tête lorsque nous déciderons enfin de nous évader. Je ne veux pas insister sur les dangers possibles.
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3 août 1984... Dans l'avion qui l'emmène à Téhéran avec son mari, d'origine iranienne, et sa fille, pour quinze jours de vacances, Betty a le sentiment d'avoir commis une erreur irréparable... Quelques jours plus tard, son existence bascule dans le cauchemar. Le verdict tombe : "Tu ne quitteras jamais l'Iran ! Tu y resteras jusqu'à ta mort." En proie au pouvoir insondable du fanatisme religieux, son mari se transforme en geôlier. Elle n'a désormais qu'un objectif : rentrer chez elle, aux Etats-Unis, avec sa fille. Quitter ce pays déchiré par la guerre et les outrances archaïques : ce monde incohérent où la femme n'existe pas. Pour reconquérir sa liberté, Betty mènera deux ans de lutte incessante. Humiliations, séquestration, chantage, violences physiques et morales. Rien ne lui sera épargné.
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Ellen a pris sa décision poussée par la peur et non par l'amour. Pour des motifs plus matériels que sentimentaux. Elle se sentait incapable de faire face à l'insécurité qui est le prix de toute émancipation. En fait, elle a choisi une existence horrible au quotidien, mais qui lui offre un semblant de ce qu'elle appelle la sécurité.
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Je me dis que je suis en train de commettre une erreur, que je voudrais pouvoir sauter de cet avion à la minute. Je m'enferme dans le cabinet de toilette et jette un oeil dans le miroir, pour apercevoir une femme au dernier stade de la panique. Je viens tout juste d'avoir trente-neuf ans, et à cet âge une femme devrait avoir sa vie en main. Je me demande comment j'ai pu en perdre le contrôle...
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- Ils prendront votre argent, vous amèneront à la frontière, ils vous violeront, vous tueront, ou bien vous vendront aux autorités.
Mais les mises en garde n'ont plus cours. Mes choix sont clairs.
Vendredi, je peux prendre un avion vers l'Amérique et rentrer chez moi, retrouver mon confort, sans jamais revoir ma fille. Ou bien, demain, je peux prendre ma fille par la main et entamer le voyage le plus dangereux que je puisse imaginer.
En fait il n'y a pas de choix. Je mourrai dans les montagnes qui séparent l'Iran du Pakistan, ou je ramènerai ma fille saine et sauve en Amérique.
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