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EAN : 9782228894401
358 pages
Payot et Rivages (30/11/-1)
3.83/5   66 notes
Résumé :
"Partir, c'est revivre", pour Ella Maillart. Et de la vie elle en a à revendre, cette vagabonde des mers et des sables. Chaussée de skis, à dos de chameau ou de cheval, ou dans les trains bondés d'un empire en plein bouleversement stalinien, elle déjoue tous les obstacles, matériels ou humains, accepte les retards, les chutes, les vents glacés du Tien-Shan ou des Sables rouges avec une égale bonne humeur. Le voyage ? Une promenade de santé, un grand bol d'air pour c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Je venais tout juste de refermer le volume de la Voie Cruelle et déjà j'étais impatiente d'ouvrir Des Monts Célestes..Cheminer avec Ella Maillart est un grand plaisir.

Des monts Célestes... raconte une expédition en 1932: Ella Maillart se joint à deux couples d'alpinistes soviétiques dans les montagnes du Tien Chan aux confins de la Chine. Ella Maillart âgée d'une trentaine d'années est une sportive confirmée, marin, skieuse de compétition, hockeyeuse, et , Suissesse, aguerrie à la montagne. Elle bluffe pourtant quand on lui demande si elle est une bonne cavalière (et s'en tirera avec tous les honneurs). C'est aussi un écrivain reconnu.Elle part avec un Leica et son livre qui lui sert de lettres d'introduction

Pourtant la bureaucratie soviétique lui laisse peu d'espoir pour ce voyage, les deux premiers chapitres relatent toutes ses démarches auprès de la Société du tourisme prolétarien. On suit ensuite le trajet en train - 4000 km et cinq fois 24h.

"
C'est à Bichkek, capitale du Kirghizistan , appelée dans les années 30 Frounzé, que commence la véritable équipée. En camion tout d'abord, il leur faudra acheter les chevaux. Paradoxe, c'est la Route du Fer qu'Ella suit :

"

Après Karakol et son lac, ils trouvent enfin les chevaux qui vont les conduire jusqu'aux yourtes kirghizes et aux plus hauts sommets.

ella chevaux

Quel plaisir de vivre les aventures des cinq alpinistes et de leurs guides! les nuits sous la yourtes, les repas partagés avec le gibier que chassent les guides,le Koumois, lait fermenté de jument, les costumes pittoresques! Ella Maillard décrit avec précision le montage d'une yourte, la traite d'une jument, le bol qui passe de convives en convive, nettoyé avec l'index.

Merveilleuses descriptions de la montagne, de la lumière qui change, de la neige, d'un lac à la couleur étrange.

Aventures sportives que cette randonnée solitaire à ski, cette escalade qui la mène sur une vire glissante comme du marbre gelé, ces cavalcades où les chevaux sautent de rochers en rochers, parfois se blessent....Cols à plus de 4000 m sommets à près de 7000!

Ella Maillart est aussi attentive à l'histoire : celle du soulèvement nationsl

Kirghizes, aux transformations soviétiques, et à la collectivisation des troupeaux, mal vécue par les nomades. Très attentive aussi à la condition féminine : elle constate avec un certain regret la sédentarisation des nomades mais salue l'émancipation par l'éducation de certaines femmes; J'ai refermé le livre à la fin de la première partie pour découvrir Tachkent, Samarcand, Boukhara et Khiva avec des yeux neufs.

Déjà, dans l'avion du retour, j'étais impatiente de continuer le récit d'Ella Maillart. Quelle expérience ! En 1932, à bord du train de marchandises, sur un rafiot descendant l'Amou Daria, vole dans un petit Junker, à dos de chameau, dans un pays où les transports sont réservés aux privilégiés du régime, où le pain manque, où tout déplacement est réglementé....

Malgré les difficultés, journaliste plutôt que sportive (dans la première partie de Moscou à Alma-Ata, c'était plutôt la sportive qui s'exprimait.

Journaliste donc, elle rencontre le président Faïsoulla Khordjaev, elle assiste à Samarcande au procès des bassmatchis, brigands ou contre-révolutionnaires, prélude des procès staliniens qui ont décimé l'intelligentsia ouzbèque (Khordjaev lui-même). Féministe attentive à la vie des femmes, femmes voilées cachées derrière le parandja, l'écran de crin noir, Maroussia la russe camionneuse, les ouvrières, juives ou arméniennes, elle voit même le peintre Benkov peindre le tableau la Journée du 8 mars au Reghistan quand les femmes brûlent leur parandja.

A Samarcande, elle loge dans les cellules de la Madrasa Tilla Kari, madrassa dorée.

"vivre dans la cour d'une médressé de Samarcande! Voilà...le rêve réalisé"

Conteuse merveilleuse elle évoque, Timour et Bibi Khanoum raconte l'histoire de l'architecte qui lui a volé un baiser, histoire de Nassim m'a raconté dans la cour de la Mosquée de Bibi Khanoum. Elle raconte les émirs, les esclaves du Khorezm où l'esclavage ne fut aboli qu'en 1873...

Si elle décrit les monuments de Samarcande, à "Bokhara, la déclassée", elle consacre plus de ligne à la description des passants, en haillons ou morveux qu'à la madrasa d'Ouloug Beg. Elle n'a pas le regard touriste , happée dans le quotidien de ceux qui cherchent du pain, du riz pour le plov...


Comme j'aurais aimé rencontrer cette dame!


Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Magnifique histoire. Grâce à Ella Maillart, j'ai pu visiter Samarcande, Boukhara, Tachkent, suivre des chemins éreintants dans les Monts Célestes, croiser sur ma route Ouzbeks, Turkmènes et Kazaks. J'ai parcouru des lieux mythiques et pu observer nombre de coutumes maintenant disparues. Depuis les années 30 beaucoup de choses ont disparu et le livre d'Ella Maillart est un témoignage remarquable que je recommande à tous les amateurs de voyages et d'explorations. A l'époque où notre voyageuse infatigable parcourt ces régions d'Asie centrale, le confort n'est pas au rendez-vous et transports et hébergements sont des plus aléatoires. Ce livre est aussi un témoignage intéressant sur la façon dont le socialisme d'état est mis en place peu à peu dans ces régions satellites. Les décrets des bureaucrates moscovites ne sont pas toujours en adéquation avec la réalité. On sait par exemple quels dégâts écologiques et humains a créé la généralisation de la culture du coton dans ces régions. le livre d'Ella Maillart permet aussi de se faire une idée des prémisses des difficultés qui vont se développer à cette époque.
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Envie de vous évader en ce début de mars où l'hiver laisse enfin pointer quelques froidures ? Plongez-vous dans le récit de voyage de la Suissesse Ella Maillart Des monts célestes aux sables rouges, vous découvrirez alors ce qu'avoir froid veut dire. Ella MaillartÀ 5 000 mètres d'altitude dans le Turkestan soviétique, à dos de chameau ou à cheval, précipices et montagnes grandioses – sujets au mal des montagnes et au vertige s'abstenir – la jeune femme désire rencontrer les nomades d'Asie Centrale de l'empire soviétique.
En cette journée internationale des droits des femmes, (inutile de vous rappeler qu'il n'existe pas une journée des droits des hommes), je tiens à vous parler d'Ella Maillart, ce modèle pour toutes les femmes qui essaient de tracer leur propre chemin, cette femme de courage, cette aventurière obstinée et casse-cou des années 30 qui n'a jamais recherché l'épaule secourable d'un compagnon mais a assumé ses droits d'être humain dans les endroits les plus difficiles de la planète.

Jamais je n'ai raisonnablement songé à mener une vie rangée.

dira-t-elle plus tard à un journaliste qui l'interroge sur son extraordinaire existence. Certes…
suite sur le blog
Lien : http://nicole-giroud.fr/ella..
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En 1932, une baroudeuse suisse, Ella Mallart, a visité, seule, ce qu'on appelait alors le Turkestan, de la frontière chinoise de l'actuel Kirghizistan à la mer d'Aral, qui en était encore une à l'époque, en passant par les villes mythiques de la route de la Soie, Samarcande, Boukhara et Khiva. Staline régnait sur l'URSS, dont cette région faisait partie, et Mao n'avait pas encore pris le pouvoir en Chine. Ce passionnant récit de voyage nous emmène, aux côtés de cette femme éprise de liberté et d'aventure, escalader des montagnes, partager le quotidien de nomades dont le mode de vie ne diffère que peu de celui de leurs ancêtres turco-mongols, se joindre à des caravanes traversant le désert… Heureuse époque où l'on pouvait ainsi voyager en terre inconnue, sans aucun confort, mais en bénéficiant de l'hospitalité et de la curiosité bienveillante de populations qui ne connaissaient ni mondialisation ni tourisme de masse. C'était il n'y a même pas cent ans, en fait une éternité.
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J'admire le courage d'Ella Maillard pour entreprendre son périple à travers l'Asie centrale. Je suis moins admiratif de son récit qui me laisse un peu sur ma faim. Elle décrit très bien les paysages, le habitations, les animaux, les personnages rencontrés, mais au final on apprend peu sur leur manière de penser. Les explications historiques sont confuses, avec force détails sans contexte, ce qui les rend incompréhensibles à ceux qui n'ont pas une connaissance précise de la région.
Même chose pour la politique, les rapports des habitants avec le communisme sont souvent évoqués, mais jamais réellement expliqués.
Donc chapeau bas à Ella Maillard pour son aventure, mais je ne suis pas convaincu par son récit.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Il y a de nobles Kirghises - à tout seigneur tout honneur - à maigre barbe pointue, yeux acérés, portant le bonnet de velours bordé d'astrakan gris ou noir, large couronne régulière ; certains de ces bonnets n'ont qu'une toute petite bande de fourrure, sorte de toque ourlée.. Ils sont toujours sur leurs petits chevaux, ayant l'étrier long; d'épaisses couvertures cachent la selle de bois. Leurs femmes portent un énorme turban d'une blancheur éclatante : l'étoffe aux spirales très fines et parallèles, non pas croisée comme dans le sud, passe sous le menton, imposant bandage de tête ! Ce sont les "manaps", les patriarches, chefs de tribu de qui dépendaient souvent des centaines de yourtes.
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Il faut tout réapprendre afin de pouvoir apprécier. C'est la notion que nous avons plus ou moins perdue : le prix de la vie. Près des peuples simples, montagnards, marins ou nomades, les lois élémentaires s'imposent à nouveau. La vie retrouve son équilibre.
Je vais vers des contrées désolées, sans arbres et sans maisons. Après des mois passés dans une solitude millénaire, je pourrai juger de la multitude. Dormant sous le poids du ciel, je saurai ce qu'est un toit. Cuisinant sur un feu de crottin, je connaîtrai la valeur du bois.

(Chapitre III)
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Lorsque, passante hâtive, je visite un lieu impressionnant, je souhaite toujours pouvoir y rester quelques jours, jouir en tout repos de ce qui s'en dégage ! Voir le lent soleil jouer avec les ombres du cloître de Monreale, passer la nuit au-dessus du cirque de Delphes et sentir jusqu'au matin l'atmosphère y vibrer sous la première flèche du soleil.
Vivre dans la cour carrée d'une médressé de Samarcande ! Voilà... le rêve est réalisé.

(Chapitre XXII)
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Non, me répond la camarade Bloch, il n’y a toujours pas de réponse de Kiev ; Pograbetzki a dû partir en vacance. Pendant l’été, l’Académie des sciences d’Ukraine organise une expédition au Khan Tengri, sommet de 7300 mètres dans les monts T’ien Chan, à la frontière de la Chine.
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Le ciel est trop petit pour contenir les étoiles qui s'écrasent, se bousculent et débordent à chaque instant.

(Chapitre XV)
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Videos de Ella Maillart (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ella Maillart
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Quelle bourlingueuse suisse a aussi bâti une oeuvre littéraire de tout premier plan ? Aventurière et pilier de la littérature de voyage ?
« La vagabonde solitaire », d'Ella Maillart, c'est à lire en poche chez Payot.
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